Après la lecture de nombreux témoignages, notre lectrice nous partage l’un de ses accouchements tout en se posant une question : le problème du recul de la physiologie de l’accouchement dans les hôpitaux ne viendrait-il pas de la formation reçue dès le départ par le corps médical ? Elle nous explique tout au long de son témoignage comment elle en vient à cette conclusion…
{Témoignage} Et si le corps médical était simplement formé de la mauvaise manière ?
Bonjour à toutes,
Fidèle lectrice du blog, je voudrais pousser un petit coup de gueule sur le sujet de la médecine actuelle et du corps médical, j’espère que mon témoignage aura sa place ici…
Je suis Maman de 3 enfants, et une chose est sûre selon moi, ce n’est pas parce qu’un médecin fait 7 ans d’études qu’il a la science infuse, qu’il sait et encore plus, qu’il a raison ! J’ai bien l’impression qu’aujourd’hui, la formation du corps médical reflète plus le gain de temps (et sûrement d’argent par la même occasion) qu’une formation physiologique. De plus, chaque médecin a son propre ressenti, sa propre intuition. J’ai vécu 3 accouchements complètement différents principalement dû au fait que les médecins n’étaient pas les mêmes.
Alors oui, heureusement que la médecine existe, mais pas à n’importe quel prix selon moi ! Oui il existe des cas où l’épisiotomie, où les forceps, où les ventouses et la césarienne sont indiqués et ont toute leur place et importance, toutefois, pourquoi en France on pratique encore bien plus d’épisiotomies que dans les autres pays d’Europe ? Je ne crois pas que ce soit une question liée à l’accouchement en lui-même mais plutôt à la formation reçue, et autant dire que j’ai bien vu la différence dans l’hôpital où j’ai accouché entre mon premier et mon dernier accouchement.
Pour mon second accouchement, mon bébé est arrivé 3 semaines avant le terme. Tout se passait très bien jusqu’à ce que je demande la péridurale. A partir de là, plus rien n’a bougé, y compris moi qui me trouvait en position gynécologique sans pouvoir faire le moindre mouvement. On m’a donc donné de l’ocytocine de synthèse, mais le pouls de mon bébé s’est mis a chuté. Ayant déjà vécu un accouchement, je vois que quelque chose ne va pas. Nous appelons en vain pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que la sage-femme arrive, à bout de nerfs, et remarque en effet que le pouls de notre fille n’était pas normal. Elle appelle l’équipe, mon conjoint est mis dehors, le pouls reprend mais impossible d’extraire bébé.
Le gynécologue arrive au milieu de tout ce bazar où je ne comprends rien à ce qu’il se passe et prend immédiatement la décision d’utiliser tous ses instruments sans jamais me demander ni mon avis ni mon aval, et encore moins en m’expliquant quoi que ce soit. Il utilise la ventouse, les forceps, et à recours à une épisiotomie. Je comprends vaguement ce qu’il se passe là-dessous mais ce n’est que plus tard qu’on m’expliquera que ma fille avait le cordon autour du cou et une main coincée dedans, ce qui empêchait le passage de son coude.
Ma fille est sortie bleue et sans respirer. J’ai su seulement 10 minutes plus tard qu’elle était bien en vie. Je n’en ai jamais voulu à l’équipe médicale car la situation justifiait ce qu’il se passait, mais j’ai pu prendre mon bébé dans les bras seulement 4h plus tard à cause de 2h de surveillance pour bébé et 2h d’attente inutiles parce que la sage-femme avait oublié de débrancher la péridurale. Quand j’ai pu la voir, elle avait une perfusion et avait reçu un biberon alors que j’avais spécifié dans mon projet de naissance que je voulais allaiter et que si quelque chose se passait et empêchait cela, elle devrait être nourrie à la cuillère ou à la seringue.
On m’a ensuite forcé à retourner dans ma chambre en laissant ma fille en néonatologie sans séquelles graves à part un crâne déformé qui s’est rapidement remis. On m’a laissée l’allaiter une seule fois et pour le reste, je me suis abîmé les tétons avec un tire-lait mal adapté… Au final, je n’ai vécu le bonheur d’être à nouveau Maman que plus de 24h après sa naissance, quand nous avons enfin pu être ensemble tous les trois.
Au lendemain de mon accouchement, malgré une cicatrice très profonde et plus de 15 points de suture, j’étais certes fatiguée et un peu faible, mais prête à reprendre cette vie en tant que Maman de deux enfants.
Étrangement, je garde un bon souvenir de mon accouchement et ce qui m’a le plus traumatisée au final, c’est d’être séparée de mon conjoint dans ces moments cruciaux, et c’est là où selon moi la physiologie et le bien-être est passé à la trappe. J’avais besoin d’être entourée, de comprendre ce qu’on me faisait. Je me suis préparée à cet accouchement et encore une fois, je ne suis pas contre et je remercie le médecin d’avoir fait ce qu’il a fait pour que ma fille aille bien sur cet accouchement, par contre, pour l’accouchement de mon 3ème enfant, j’ai à nouveau eu une épisiotomie, cette fois sans raison apparente à part celle d’aller plus vite… Et c’est là où ça coince selon moi. Les femmes ont besoin d’être accompagnées dans ce processus, pas d’être ouvertes à coup de scalpel pour que ça se fasse plus rapidement !
Alors aujourd’hui, si je devais avoir un autre enfant, je crois que je me renseignerai plus attentivement sur un accouchement en maison de naissance ou en plateau technique afin d’être écoutée et entendue et où, je pense, la physiologie de l’enfantement est bien plus respectée.
Et à nouveau, évidemment que le corps médical sait des choses que nous ignorons. Évidemment qu’il faut lui faire confiance, mais pas aveuglément non plus. Comme dans tous les métiers, il y a des passionnés, des personnes investies, et d’autres qui le sont moins… Mais à nous, qui vivons ces moments-là, d’en parler pour faire la lumière sur ce qu’il se passe et sur ce que nous vivons pour essayer de faire changer les choses et de faire bouger le cadre pour qu’il convienne à nos attentes, et ce, dès la formation reçue !
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