Aujourd’hui c’est moi, Camille, qui prend la parole pour vous parler de l’un des épisodes vécu lors de ma grossesse vis-à-vis de l’hôpital et de mon projet de naissance. J’ai choisi d’accoucher chez moi, à domicile, mais de tout de même m’enregistrer en amont à l’hôpital pour me laisser l’opportunité de changer d’avis… Sauf que ce projet ne les a pas enchanté. Je vous explique…
{Témoignage} Mon projet de naissance n’a pas plu à l’hôpital !
Hello à toutes et tous !
C’est Camille, la collaboratrice de Nathalie sur le blog, et aujourd’hui j’ai moi aussi envie de vous partager un bout de mon histoire et de témoigner sur ce j’ai vécu lors de ma grossesse.
Pour vous situer un peu l’histoire, j’avais décidé que je voulais accoucher à domicile. La toute première raison était le fait que je voulais avoir une photographe avec moi pour immortaliser ce moment. Je savais d’ores et déjà que je ne voulais avoir qu’un seul enfant, et je fais partie de ces personnes pour qui les images ont une importance capitale. J’aime figer dans le temps les instants importants de ma vie. Attention, je ne vis pas les instants importants à travers l’écran de mon téléphone ou de mon appareil photo, par contre j’ai besoin de les avoir avec moi pour, en quelques secondes capturer le moment et ensuite continuer de le vivre. C’est à ce moment-là que j’ai eu mon premier contact avec les cliniques privées et les hôpitaux autour de chez et ce ne fût pas une riche expérience. Je suis tombée enceinte en 2020, donc accouchement en 2021, autrement dit, sortie de COVID (vous l’aviez oublié celui-là ?!). Je les contacte donc pour leur exposer mon projet de photographie (jusque là, l’accouchement à domicile n’était même pas envisagé), et les trois m’ont plus ou moins gentiment envoyé bouler… La première maternité m’a répondu « estimez-vous heureuse déjà qu’on accepte votre mari ». Ooook ! La seconde m’a dit « mais qu’elle idée saugrenue, vous ne voulez pas aussi faire un live sur les réseaux sociaux ? » Euh non, ça c’est pas prévu ! Et la dernière m’a simplement répondu que non, ce n’était pas possible (j’étais déjà tellement heureuse de tomber sur une personne aimable malgré qu’elle refuse mon idée !).
De là, je parle de mon idée à ma Doula qui me parle alors d’une de ses activités : l’accompagnement à l’accouchement à domicile. Au début, la chochotte en moi prend peur je vous le dis ! Et puis, petit à petit, l’idée fait son chemin. J’en parle au futur Papa qui est immédiatement enthousiaste et se met directement à se renseigner. Nous rencontrons alors les deux sage-femmes qui me suivront et qui seront là le jour J pour l’accouchement (oui l’accouchement à domicile est tout de même encadré dans mon cas, c’est un véritable projet que nous avons construit).
Dans les obligations énoncées par la sage-femme, il y a le fait de devoir s’inscrire dans une maternité autour de 8 mois de grossesse pour qu’un dossier soit ouvert à mon nom, qu’ils puissent avoir toutes les informations afin que, si jamais quelque chose se passe mal, je puisse être transférée et prise en charge en urgence sans avoir besoin de passer par toutes les formalités. C’est ainsi que je me rends à l’hôpital un beau matin, arrivée à 9 mois de grossesse, avec mon projet de naissance sous le bras et confiante.
Je suis reçue par une sage-femme qui d’emblée, me parait plutôt dans le jugement et pas très aimable. Elle lit la lettre écrite par ma sage-femme et je vois son visage se fermer. Je me rappelle encore parfaitement de ses mots et de sa tête même 4 ans plus tard : elle me dit « vous souhaitez accoucher à domicile Madame ? » je réponds par la positive, et là, c’est la descente aux enfers pour moi et mes hormones ! Elle enchaine sur « Mais Madame, s’il y a des hôpitaux et des maternités ce n’est pas pour rien ! C’est d’un autre temps d’accoucher chez soi, encore une lubbie de mère parfaite, mais vous rendez-vous compte du risque que vous prenez, pour vous déjà, mais surtout pour votre fille qui va se retrouver morte avant l’heure par votre faute ! ». Waw. Autant vous dire que je n’étais pas prête. Je suis tellement sous le choc que je ne sais même pas quoi lui répondre à part lui tendre mon bras lorsqu’elle enchaine sur le fait qu’elle va prendre ma tension. Vous devinez la suite ? J’ai une tension de dingue (sans blague, en même temps j’ai qu’une envie c’est lui mettre mon poing dans la figure – oui je suis contre la violence mais là, elle m’a un peu cherché quand même -). Lorsque ma tension s’affiche, elle appelle un infirmier, me met sur une chaise roulante et me fait admettre pour pré-éclampsie. Je ne comprends rien à ce qu’il se passe, personne ne me demande ni mon avis ni mon consentement, je n’ai aucun réseau et je me retrouve dans une chambre avec un monitoring, une prise de sang… Bref, du grand n’importe quoi en sachant que ma tension est élevée simplement par mon énervement !
Je ressortirais de là près de 6h plus tard, en furie, sans leur accord mais avec la validation que tout va bien, que je ne fais absolument pas de pré-éclampsie mais… avec une date pour une césarienne programmée car selon eux, ma fille est trop « grosse » pour accoucher par voie basse. Évidemment, je leur dis que jamais je ne viendrais pas et une interne me confirme que tout ça est simplement lié à mon projet de naissance et d’accouchement à domicile ! Incroyable ! La finalité ? J’ai accouché à la maison, à la veille du rendez-vous pour ma césarienne programmée, et tout s’est merveilleusement bien passé !
J’ai personnellement eu la chance d’être bien entourée, avec des professionnelles compétentes en dehors de l’hôpital, alors à travers mon témoignage, je veux vous dire de vous faire confiance, de toujours avoir plusieurs avis et vous montrer aussi que parfois, la vie fait bien les choses…
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La réaction de tous les soignants des hôpitaux que tu as rencontré est totalement innacceptable et stupide ! Qu’ils refusent un photographe peut se comprendre (surtout avec le COVID) mais ils peuvent le faire poliment et avec gentillesse. Mais ton projetr d’accouchement, à partir du moment où il est encadré, n’appartient qu’à toi et à ton mari. Ils n’ont rien à dire et encore moins à te traiter ainsi.
Par contre, pour m’être renseigner un minimum sur l’accouchement accompagné à domicile (pas par choix mais parce que je voulais être sure en plein COVID d’avoir mon mari à mes côtés), je ne trouve pas leur réaction « surprenante ». Tous les récits d’accouchement à domicile que j’ai écouté, toutes les SF que j’ai contacté avec ce projet m’avait prévenu qu’il faudrait faire face à l’inquiétude de mes proches et au mépris du personnel hospitalier qui tenterait de me faire changer d’avis. C’est malheureusement très classique.
Je suis contente que tu aies eu l’accouchement que tu désirais.