Il y a peu, Charlotte a fait une fausse couche. Un sujet malheureusement très tabou, parce que c’est souvent quand on en fait une que les proches se déclarent et nous annoncent que ça leur est aussi arrivé. Voici son témoignage.
{Témoignage} Ma fausse couche, ce sujet tabou.
Lorsque mon mari et moi avons parlé du projet bébé au gynécologue, celui-ci nous a directement mis en garde : je suis polykystique (OPK), mes cycles seraient donc peut-être un peu irréguliers. Nous étions prêts à prendre notre mal en patience, bien au courant que faire un enfant pouvait parfois prendre des années, en fonction de la chance qu’on avait… ou pas. Après un cycle de 50 jours et plusieurs tests négatifs, je décide de passer chez mon gynécologue qui m’annonce que je suis en fait à ma première semaine de grossesse, trop tôt pour être détecté par un test. Nous étions sur un petit nuage. Vu les débuts difficiles, je vois régulièrement mon gynécologue qui, après 5 semaines finit par nous dire que le bébé évolue bien et qu’on se revoit à 9 semaines. Les semaines suivantes n’ont été que fête avec nos proches. Mais vers 8 semaines,j’ai commencé à dire à mon mari de faire attention, que les fausses couches sont fréquentes avant 3 mois. Pour une fois, j’étais la pessimiste du couple.
La chute
Puis est arrivé le rendez-vous de la 9e semaine. Le médecin est devenu blanc. Il y a un soucis, il a une semaine de retard d’évolution. Il nous annonce ensuite qu’il ne trouve plus le coeur. Mais il veut nous voir dans deux jours pour confirmer le diagnostic. Ce furent deux jours horribles entre les pleurs et l’espoir d’une erreur médicale. Mon mari, quant à lui, s’en voulait de ne pas avoir écouté mes “intuitions”. Mais au final, comment faire la différence entre des intuitions et des inquiétudes de première grossesse ?
Le diagnostic a finalement été confirmé.
Étrangement, il est d’abord arrivé comme un soulagement : fini les faux espoirs. Ensuite, j’ai voulu savoir comment me débarrasser au plus vite du bébé mort, resté dans mon ventre. Le médecin m’a parlé de la voie naturelle, de médicaments, de crochetage et d’aspiration. Il m’a expliqué que lui ne pratiquait que l’aspiration, plus facilement supportable physiquement et psychologiquement par les femmes selon lui. Il m’a demandé si je souhaitais une anesthésie locale ou générale. Ayant une peur bleue des anesthésies générales, j’ai choisi la locale… sans trop savoir à quoi cela allait ressembler. Heureusement, mon médecin m’a alors immédiatement dit de prendre un calmant avant l’opération et surtout d’emmener de la musique et des écouteurs afin de ne pas entendre le bruit de l’aspiration, terriblement traumatisant. Deux jours plus tard, je me faisais aspirer avec un xanax dans le sang et Britney Spears dans les oreilles. Pour être honnête, je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. J’avais l’impression que ça pinçait l’intérieur de mon utérus. Mon mari, dans la pièce à coté, a quant à lui tout entendu : le cri que j’ai poussé à un moment mais surtout l’aspiration. Pourtant, je ne le remercierai jamais assez de m‘avoir pris dans les bras et de m’avoir consolée lorsque je suis sortie, en pleurs, en disant qu’on m’avait aspiré notre bébé… Les saignements ont commencé 4 jours après l’opération, accompagnés de crampes horribles. J’étais parfois pliée de douleur, incapable de parler. Les crampes les plus douloureuses ont duré une heure. Depuis, deux semaines après l’opération, je saigne encore un peu mais les douleurs ont peu à peu disparues. Mais à la douleur physique, s’ajoute la douleur psychique. Il s’agit d’un sentiment que je ne connaissais pas, mélange entre incompréhension, deuil, tristesse et déchirement que je ne souhaite même pas à mon pire ennemi. J’ai commencé à faire des crises d’angoisse chaque soir, et des cauchemars chaque nuit. Mais à force d’en parler autour de moi, à force d’en reparler avec mon mari, les choses s’atténuent même si nous n’oublierons sans doute jamais.
On se relève
Si chaque jour les choses s’améliorent, je ne suis pas encore complètement guérie psychologiquement. J’essaye de voir un jour à la fois et je ne sais pas combien de temps je mettrai pour aller mieux. Je souhaite toutefois donner quelques conseils aux couples qui pourraient vivre la même douleur.
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Avoir annoncé la grossesse très tôt à nos proches nous a permis d’être véritablement entourés. Aussi, on s’est rendu compte que d’autres couples avaient vécus la même expérience et pouvaient donner leurs conseils. Par contre, il faudra faire le tri car certains vous diront le contraire de ce que vous voulez entendre : “la nature est bien faite vous savez, le foetus devait avoir un problème, vous en ferez un plus beau” ou “vous vous y remettez quand ?” “heureusement, tu n’étais pas enceinte depuis longtemps”. Si cela part d’une bonne intention, c’est vraiment très difficile à entendre. Malheureusement, c’est une douleur complètement incomparable et donc incompréhensible pour beaucoup.
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L’anesthésie locale peut être très traumatisante si l’on entend les bruits, pensez donc à prendre de la musique et à éloigner monsieur, ça ne sert à rien qu’il vive ça. Par contre, j’ai pu mieux réaliser ce qui s’était passé. Je n’avais eu aucun symptome avant l’opération (aucun saignement et je gardais les symptômes de la grossesse), j’avais donc sans doute besoin d’un “choc” pour réaliser et faire la transition et l’anesthésie générale n’aurait peut-être pas permis de passer à autre chose
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Il faut parler avec votre mari. Les hommes ont tendance à prendre sur eux et à rester fort pour vous consoler. Par ailleurs, ils n’ont pas ressenti les signes physique et cette épreuve peut manquer de “concret” pour eux. Cela n’empêche pas qu’ils sont fortement touchés et ont donc aussi besoin d’extérioriser tout cela.
- Malheureusement, ce sujet touche tous les tabous de la société : la mort, le sexe et le sang. Personne ne parle donc de fausse couche. Mais si vous en avez la force, partagez.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Anne dit
j’ai fait une fausse couche à 7 semaines (7 mois d’attente).
Le 16 mai après une échographie de datation avec une activité cardiaque du fœtus. Le personnel médical annonce que le sac de gestation trop petit par rapport la date des dernières menstruations sans aucune explication. J’étais stressée puis j’ai des pertes marrons puis rouge (le 18 mai). Je vais aux urgences test sanguin puis échographie plus d’activité cardiaque (une énorme triste et je demande à échographiste et il m’explique la suite).
Après une heure d’attente j’ai enfin le papier pour sortir des urgences la réponse du médecin vous avez compris bon courage (une ordonnance un test sanguin et du paracétamol) et aucune explication. J’étais anéantie.
J’attends 3 jours mais vu que physique tu ressens toujours les désagréments de la grossesse (douleurs ligamentaires importantes à cause d’un utérus rétro inversé) et sans parler du moral au plus bas tu pleures tout le temps (j’ai 35 ans cette grossesse était très très désirée. Depuis 10 ans j’espère être mère mais la vie n’a pas été simple galéré de boulot et vie sentimentale compliquée avant de rencontrer mon ami).
Le 22 mai ma gynécologue était de garde aux urgences j’ai réussi à avoir un rendez-vous enfin quelqu’un de compatissant plus solutions s’offre la solution médicamenteuse ou chirurgical. J’ai choisi la solution chirurgical (6 semaines avant le retour des régles et pour information logiquement pas de rapport sexuelle sans protection ordre du gynécologue).
Malheureusement quand tu es en couple on te pose toujours la question à quand les enfants ? et aussi quand tu es femme: la pression sociale.Tu n’arrive pas surmonter la perte de ton enfant et en plus tu galères pour retomber enceinte.
Et personne ne comprend ton malheur
Kate dit
Bonjour,
Pour ma part Fausse couche à 12 semaines il y a deux semaines et ce matin j’ai ressenti le besoin de mettre par écrit les faits marquants en me disant que la fausse couche est trop banalisée et que cela pourrait servir à d’autres.
Effectivement les phrases bateau n’apportent aucun réconfort… surtout de la part de filles qui n’ont jamais vécu de fausse couche. Je ne peux jeter la pierre à personne car moi même avant de vivre cela je n’aurais jamais pensé que cela soit si traumatisant et si dur physiquement. On se sent vide, c’est tout un état d’esprit qui s’envole avec l’embryon, après 3 mois je me suis dit…il faut « tout » recommencer pour mettre en route un nouveau bébé. Ce sentiment de grande tristesse qui vous envahit et qui est dur à expliquer à l’entourage…. Je veux aussi dire qu’il faut faire attention au corps médical, effectivement ils doivent voir des choses bien pires toute la journée mais si cela vous arrive insistez pour connaître la marche à suivre et pour être prise en charge rapidement. Je suis plutôt pour la médecine douce et naturelle en règle générale mais là c’est différent. Ma fausse couche s’est passée de manière naturelle suivie de quatre doses de Cytotec mais c’est traumatisant, on perd énormément de sang, on a plus aucune force mais pourtant on ne peut pas être ailleurs qu’aux toilettes… J’ai trouvé ça terrifiant et j’étais à bout de force même si comme beaucoup je voulais en finir une fois la mauvaise nouvelle annoncée.
Je suis aussi d’accord, il faut partager cet évènement avec votre entourage et ne pas gardez cette épreuve pour vous. Cela aide à reprendre la vie normalement ….
Je trouve que l’on s’en fiche que cela arrive à une grossesse sur 4 (ce que l’on nous serine à chaque fois) l’important c’est ce que vous vivez vous à ce moment là, il ne faut pas vous renfermer, il faut compter sur votre compagnon et essayer d’aller de l’avant. Il faut prendre soin de vous.Chaque jour on va un peu mieux…!
Marjorie dit
Charlotte,ton témoignage m’a rappelé mon histoire, j’ai eu les mêmes montagnes russes que toi.Première écho, embryon tout petit, mon gynecologue me dit soit ovulation tardive soit grossesse non evolutive, donc de ne pas trop en parler,écho de controle dans 15 jours.2éme écho, évolution normale en 15 jours,donc finalement ça va,mais le coeur ne bat pas encore.Prochain rdv dans 3 semaines.2 semaines après j’ai des pertes brunes, très très léger, je vais donc aux urgences,je suis à 9SA.L’embryon a grandit,mais pas de coeur qui bat, le médecin qui m’examine ce jour là me dit d’attendre mon prochain rdv,sans se prononcer.Je lui dis à 9sa c’est pas normal s’il n’y a pas d’activité cardiaque,il me dit juste que c’est surement à cause du décalage….J’appelle mon gynecologue qui me donne un rdv en urgence, et il me confirme ce dont je me doute déjà: la grossesse est arrétée,j’ai une semaine de retard de developpement par rapport au précédent rdv….Je ne veux pas attendre avec ce bébé mort, j’ai déjà connu le cytotec plus jeune, je choisis un curetage avec anesthésie générale.Le jour J, l’équipe est sympa,il y a d’autres filles en ambulatoire avec moi,toutes la pour la même chose,on échange nos histoires,on se sent moins seule.Mon mari est avec moi également.
Pour l’entourage, tous les amis proches étaient au courant.Mais j’ai beaucoup de peine pour ma fille de 4 ans, qui se rejouissait d’etre à nouveau grande soeur…Très dur de lui expliquer, et elle me posait beaucoup de questions tous les jours » pourquoi le bébé est mort? », »maintenant il est où? »….Deux mois plus tard,je suis à nouveau enceinte,on le garde pour nous.J’ai programmé mon écho de datation à 9sa,au moins je saurais direct si ça va ou pas.Les symptomes sont différents que la précédente grossesse,alors j’essaye d’etre un peu optimiste!
Mary Zou dit
Pareil que toi, grossesse arrêtée à 9 semaines mais je l’ai gardé encore 15jours avant de passer à l’hôpital pour faire une fausse couche médicamenteuse.
Nous en avions parlé à beaucoup de gens très tôt mais en disant aussi que ce n’était que le début et qu’il fallait croiser les doigts (antécédents familiaux de FC des 2 côtés). Donc nous étions très heureux mais quand même sur le réserve.
À l’écho des 9 semaines, première réflexion de la gynéco « ouh c’est trop petit ça… enfin c’est très petit… » Pour moi c’était clair, malgré le petit battement cardiaque qui apparaissait à l’écran. On a discuté avec elle puis on est rentrés et j’ai pleuré un bon coup. Du coup on est resté le wikend à la maison à regarder des films pour poser le cerveau. Puis j’ai repris le boulot et j’ai décidé que ça irait bien, pas facile avec un embryon qui se meurt dans ton utérus mais je l’ai déshumanisé, comme si c’était un kyste qu’il fallait enlever. Bref RU et Prostaglandine 15 jours après l’echo et puis c’est passé et 15 jours après je vais très bien à tous les niveaux!!!
Mais j’ai un super mari, une sophrologue et son mari acupuncteur qui me suivent depuis longtemps qui m’ont bien aidé et ça change beaucoup de choses je pense.
Avec le recul je suis contente d’en avoir parlé car j’ai été entourée et ça évite les pieds dans le plat et des réflexions à la noix!
Nous qui sommes passées par là, nous avons une mission d’information, de parole pour dire que ça peut arriver et que c’est pas la fin de tout même si c’est difficile. Ça pourra peut-être éviter à certaines des désillusions comme celles que tu peux ressentir aujourd’hui.
Je te souhaite beaucoup de courage et n’hésite pas à te faire accompagner, faut pas rester là dessus.
Bises
Mamalex dit
C’est les larmes aux yeux que j’ai lu ce témoignage qui me replonge 6 mois au paravant… 1 semaine après les terribles évènements du 13 novembre, je partais le coeur léger et lourd à la fois faire la première écho de numéro Bis comme on aimait l’appeler.
Mon mari gérait la numéro 1 pendant que le couperet est tombé… il n’y en avait pas 1 mais 2 et … ils avaient un problème.
Personne à part nous n’étions au courant (et quelques collègues bien intentionnées qui n’ont pas pu s’empêchées d’essayer de me tirer les vers du nez voyant mon ventre s’arrondir)
travaillant dans l’entreprise familiale, j’ai été obligée d’avertir ma patronne (et mère) de mon absence du bureau ce jour là.
Après 9h passées aux urgences et service gynéco d’une maternité de niveau 3, la sentence était tombée… les jumeaux ne pourraient pas survivre dû à leurs malformations diverses. Nous devions prendre une décision.
1 semaine plus tard, j’étais moi aussi opérée en anesthésie locale (avec écouteurs) pour une aspiration. le plus douloureux des accouchements… 6 mois plus tard et après un suivi psy, nous allons mieux mais ces bébés feront partie de notre histoire pour toujours.
courage à ces mananges qui n’ont pas eu la joie de connaitre leur(s) enfant(s), la vie sait être cruelle mais à la fois tellement merveilleuse…
P dit
Bonsoir Charlotte,
Un peu d’appréhension en lisant le titre car j’ai fait une FC il y a aujourd’hui 2 semaines. Enceinte de 8 semaines, comme toi OPK, donc suivie tôt avec de bonnes premières échos et puis l’embryon qui ne se développe pas « dans les temps ». Sauf que ma gynéco m’a conseillé les médicaments. Dc prise de médicaments mais fait rare (d’après la médecin qui avait qd même pris le soin de me prévenir), j’ai fait une énorme hémorragie donc direction les urgences.
Après avoir perdu bcp bcp de sang, retapissé les urgences (au revoir dignité) et fait 4 malaises (bin oui taux d’hémoglobine trop bas), l’interne de garde m’ausculte et dit « aspiration sous AG immédiatement vous perdez trop de sang ». Ok donc pas trop le temps de stresser finalement, 20 min plus tard j’étais sur la table. Le personnel a été vraiment très pro, j’ai eu de la chance.
Les suites ont été plutôt douces par rapport à ce à quoi je m’attendais mais le traumatisme psychique a été bien présent, grossesse non menée à terme, grosse fatigue physique à cause du taux d’hémoglobine trop bas, pas envie de le partager avec d’autres personnes que la famille et pourtant tous les gens au boulot te demandent pourquoi t’as été absente et « c’est quoi ce teint de vampire? »
Bon courage à toi pour la suite et merci pour ton témoignage (de ton point de vue mais également celui de ton mari) qui aide à délier les langues
Claire dit
Les fausses couches sont au moins aussi fréquentes que les grossesses menées à terme, mais elles se produisent souvent tellement tôt qu’on ne se rend même pas compte qu’on était enceinte… Et cela touche quand même une femme sur 2 au cours de sa vie.
Cela n’empêche que cela entraîne une douleur physique et psychologique extrêmement forte avec des saignements, vomissements, fatigue… Et parfois des complications.
On a beau dire que c’est naturel, ça n’en reste pas moins éprouvant. Je peux vous garantir que si un homme sur 2 était touché par ce phénomène il y aurait un service dédié dans tous les hôpitaux de France et 1 semaine de congés spéciaux (c’était la minute féministe du jour)
Plein de courage à toi en tout cas, ça met du temps mais la vie continuera.
Aurette dit
Ah ah ! J’aime ta « minute féministe » !! Et malheureusement c’est pas complètement faux ce que tu dis…
Ricaud dit
Je vois très bien ce que tu peux ressentir. il y a comme un flottement, en fait il nous manque quelque chose que l’on ne connaît pas que l’on a pas eu le temps de connaitre et qui n est en plus pas palpable. Je ne sais pas comment expliquer ce que l’on a ressenti mais, je pense que le séjour à l’hôpital n’à rien arrangé car certain membre du personnel n’ont pas été très compréhensifs.
J’arrive à l’hôpital en début d’après midi vers 14h, après avoir eu des pertes de sang au travail, on me fait patienter dans une salle d’attente avec des contractions insoutenables sans rien me demander, au bout dune heure je n’ai toujours pas été prise en charge alors je retourne à l’accueil où on me dit d’aller plutôt voir un gynécologue dans un autre service.
Le gynécologue est celle d’une amie qui m’accompagne elle me prend en urgence, et là le verdict est sans appel le coeur ne bat plus, je m’effondre. Je suis sur une île sans pont seulement desservie par bateau et donc avec des horaires fixes seulement le jour, le gynécologue prend alors la décision de me garder une nuit au cas où… je rentre dans la chambre, les infirmières sont très gentilles avec moi, mais une , le trentaine, me demande de combien je suis enceinte
– » 3 semaines! Il ne faut pas se formaliser, vous ne devriez même Pas savoir que vous êtes enceinte, maintenant on le sait trop tôt »
Merci pour le tact! Tout ceci en ayant les contractions pour expulser l’embryon!
Les infirmières n’arrivent pas à me piquer mes veines « roulent » elles sont obligées d’appeler l’anesthésiste:
– « tout le monde dehors! »
Ambiance.
Mon chéri a quand même le droit de rester
Impossible de trouver mes veines il me pose un catéther sur la main ce qui fait horriblement mal. Mon réflexe est de reculer ma main à cause de la douleur, je me fais facher comme une petite fille.
Mon chéri ne dit rien il ronge son frein mais est un peu énervé par Le comportement du médecin.
La voie enfin posée une infirmière branche le calmant pour les douleurs et met le débit à fond pour que ça agisse plus vite… j’ai failli m’arracher la main tellement j’avais mal, comme si on m’injectait de l’eau bouillante je pense que le debit etait un peu trop rapide! La nuit à été longue mais j’ai pu rentrer chez moi le lendemain.
Je synthétise un peu. Je ne dis pas que tout le personnel est comme cela, mais malheureusement pour moi je suis tombée dessus.
On a mit du temps à s’en remettre et je suis retombée enceinte 6 mois après au moment où on s’y attendait le moins et nos blessures se sont pansées grâce à l’arrivée de notre fille.
On n’oublie pas mais on s’habitue je pense.
Marielle
Ebea dit
La fausse-couche n’est malheureusement pas un phénomène rare, elle arrive bien plus souvent qu’on ne le pense. 1 grossesse sur 4 finira ainsi, c’est dire! Mais qu’elle se produise à 4, 8 ou 12 semaines, elle reste tout aussi traumatisante. La douleur physique, on en fait son affaire, elle est tellement différente d’une femme à l’autre!
J’ai été présente pour une très bonne amie pendant sa fausse couche, à l’écouter, la soutenir et malheureusement à lui dire ses horribles phrases « bateau »… parce qu’on ne sait pas quoi dire d’autre.
Et puis j’ai à mon tour fait une fausse couche. c’est à ce moment que je me suis rendu compte de l’inefficacité de ces phrases toutes faites. Mais très sincèrement, aucune phrase n’aurait attenté ce sentiment de détresse qui nous envahit.
Ne perdez pas espoir, vos remonterez la pente.
Bon courage
Camille dit
Étant une « habituée » ( on ne s’habitue jamais évidemment ) des FC ( j’en ai fait 8 ) je te comprend c’est un deuil à faire et beaucoup de gens n’arrive pas à comprendre car pour eux cet enfant n’existe pas !
Mais c’est aussi le deuil de projets d’idées qu’on pouvait déjà avoir pour l’avenir de ce petit !
Rester fort et soudés c’est tout se que je vous souhaite ainsi qu’un beau bébé pour très vite !!
Aurette dit
Merci pour ton témoignage, vrai et sincère. Je crois que nous en avons besoin, la société en a besoin. Effectivement c’est un sujet tabou, mais ça ne le devrait pas. Il faut en parler.
Je suis en « plein dedans » moi-même, mais j’ai choisi de laisser faire naturellement. J’ai eu d’atroces douleurs qui m’ont conduite aux urgences avant-hier, mais je reste persuadée que notre corps sait faire et que ça se terminera dans les jours qui viennent.
Je suis d’accord avec toi sur le fait que parler de sa grossesse avant 3 mois finalement ce n’est pas si mal… Je l’ai fait avec un choix très restreint de personnes, et du coup je me sens soutenue. Et j’ai la chance, comme toi, d’avoir un mari compréhensif et présent, ça compte beaucoup.
En revanche, pour ma part, ça m’a aidé de savoir que l’embryon ne vivait plus car il avait sûrement un problème, une malformation, qu’il n’était de toute façon pas viable. Et je me sens « chanceuse » par rapport à d’autres, qui perdent effectivement leur bébé plus tard, quand elles ont déjà entendu le cœur, ou même à 7 mois, ou encore les bébés morts nés. Ça doit être bien pire… Et puis de savoir que les fausses couches arrivent à 1 femme sur 5 (c’est beaucoup) m’a permis aussi de déculpabiliser (du genre « pourquoi moiiiii ? »).
En tout cas merci et bravo pour ton courage, et plein de bonheur pour la suite 🙂
Pauline dit
Comme je te comprends… j’ai fait une fausse couche le mois dernier à 8 semaines de grossesse. Ça a été un calcaire. Après une 4e insemination, j’ai appris que j’étais enceinte… bonheur absolu. 2 semaines après, 1ère écho de contrôle au centre de Pma : pas d’embryon, la grossesses s’est arrêtée… on vit un cauchemar pendant une semaine puis nouvelle écho de contrôle : lembryon est bien là, je vois et entends son petit coeur… nous sommes au paradis!! C’est les montagnes russes dans nos têtes! Ma gyneco me confirme que la grossesse est évolutive et que tout va bien, je ne dois m’inquiéter qu’en cas de saignements… 3 jours plus tard, je saigne très peu… Le verdict tombe, son petit coeur ne bat plus.le cauchemar recommence, encore pire cette fois… on me donne un traitement que je ne supporte pas du tout, je finis aux urgences avec les pompiers. Finalement ce sera un curetage. Cet épisode à été extrêmement traumatisant tant moralement que physiquement. Mon compagnon a également été extrêmement marqué. Je te souhaite plein de courage pour surmonter ça et beaucoup de bonheur pour la suite!!
Pauline