Il y a des témoignages d’utilité publique. Certaines seront peut-être choquées de lire celui-ci mais je suis certaines que ça va en aider beaucoup d’autres car il leur permettra peut-être de mettre des mots sur leur mal-être. Après l’allaitement, Agathe s’est sentie mal et cela a eu des répercutions sur sa relation avec son bébé. Voici son histoire.
{Témoignage} Mon baby blues cette bombe à retardement après l’allaitement
Tristan est arrivé dans notre vie pour notre plus grand bonheur. Après une grossesse sans encombre et un accouchement difficile nous rentrons à la maison trois jours après la naissance. Le papa est présent, il a pris deux semaines pour rester avec nous. Les journées s’enchaînent. Nous apprenons à nous connaître, la fatigue s’accumule mais nous sommes émerveillés face à ce petit être qui nous ressemble. J’allaite. C’était mon souhait et l’allaitement se passe très bien. Mais c’est fatiguant. La nuit le jour, c’est toujours avec moi. Je ne peux pas m’absenter longtemps de la maison sans lui et ça me pèse. J’aimerais pouvoir prendre une après-midi pour moi mais ce n’est pas possible. A trois semaines de vie j’introduit les biberons. Tristan est parfait. Il boit sans problème. Mais ma lactation baisse et l’allaitement mixte ne durera que deux semaines. Je suis un peu déçue mais en compensation je peux prendre du temps pour moi et ça c’est primordial pour mon équilibre.
Seulement voilà, je ne m’attendais pas à vivre les 48h les plus difficiles de ma vie. Je suis ronchon, les pleurs de Tristan m’irritent. J’en veux à mon mari de partir le matin. Je tourne en rond dans la maison. Une nuit tout bascule. Tristan se réveille. Je lui donne son biberon. Il s’est rendormi dans mes bras. Parfait. Je le recouche. Mais là… Deux grandes billes me regarde. Il s’est réveillé. Les nerfs à vif j’hurle sur lui. Que ce n’est pas possible, que je ne tiens plus qu’il faut qu’il dorme. Bien sûr en retour il se met à pleurer. J’ai envie de le passer par la fenêtre. Mes gestes sont brusques. Et j’ai tout de suite honte de moi. Ce n’est pas sa faute. Il est petit. Il n’y a pas de quoi s’énerver… Et pourtant. Mon mari m’a entendu et prend le relais. Je me rendors en pleurant. Épuisée et pleine de remords. Je m’en veux et me fais la promesse de ne plus jamais me laisser emporter de la sorte. Seulement voilà, un bébé pleure souvent pour tout et pour rien. Et je ne le supporte pas. Je sens que j’ai les nerfs à vif. Et l’épisode recommence. Cette fois-ci pendant le bain. J’hurle à nouveau. Le manipule sans ménagement. Mais là j’ai peur de moi. Peur de lui faire mal. Et je décide de le reposer dans sa chambre. Il hurle. Mais je m’enferme dehors pour ne plus l’entendre. Je pleure un moment puis une fois calmée je retourne le voir. Il pleure encore, tout transpirant. Je culpabilise énormément. Quelle mauvaise mère je fais. Il n’a rien demandé. C’est moi qui l’ai voulu. Qu’est ce qu’il m’arrive… Je décide d’en parler avec le papa. Il me comprend. Me rassure, m’encourage. Il prend quelques jours de congés. Même en sa présence c’est difficile. Dès que bébé pleure je pleure en même temps. Je ne le supporte plus. Et c’est difficile de se l’avouer. Et encore plus de l’avouer aux autres. La famille voit que je vais mal mais je m’enferme dans mon mutisme. Je ne peux pas leur dire que je déteste mon fils. Personne ne peut comprendre. Puis je prends rendez-vous avec ma sage femme. J’ose lui dire entre deux larmes. Et là c’est le déclic. Elle me demande si j’ai arrêté d’allaiter et si oui est-ce que j’ai quand même un moment privilégié avec mon bébé. Un moment de peau à peau un moment câlin. Je réfléchis… Mais non c’est vrai. Et ça me manque. Les larmes m’envahissent et nous écourtons l’entretien. Je n’arrive plus à parler. Le lendemain matin je décide après le biberon de me rendormir dans mon lit avec mon fils. Et là bonheur. J’apprécie. Je redécouvre mon bébé, mon tout petit. Son odeur, ses mains, ses pieds, les petits bruits qu’il fait en dormant. Oui je l’aime mais oui quelle idiote ! L’arrêt de l’allaitement, cette relation si particulière, je n’ai pas su la reproduire avec le biberon. Et maintenant voilà, je retrouve l’envie de m’occuper de mon petit et je regagne en patience.
Cela a été difficile pour moi de mettre à l’écrit se témoignage. Je me doute que certains seront choqués de le lire. Mais pour toutes celles qui sont passées par là et pour les futures mamans, vous n’êtes pas seules et oui ça peut arriver. J’ai détesté mon fils pendant 48 h. J’ai crié sur lui et j’ai eu des gestes brusques. Heureusement, j’ai su m’éloigner de lui quand la coupe était trop pleine pour reprendre mes esprits. Et aujourd’hui je peux le dire haut et fort. Je l’aime plus que ma propre vie.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
De Gentile dit
Bonjour,
Je crois que ça n‘arrive pas seulement après l‘arrêt de l‘allaitement.
Nous nous occupons de nos enfants et nous souhaitons le meilleur pour eux mais peut-être que quelque fois nous oublions notre propre plaisir.
Vers les 20 mois de ma fille, alors que j‘étais enceinte de sa petite soeur, je me suis rendue compte que je ne l‘appréciais plus. C‘est triste comme sentiment non ?
J‘ai fini par constater que c‘était du au manque de temps que je passais à jouer avec elle. Après un week-end où on avait joué, rigolé, découvert des choses ensemble, ma tendresse revenait, et pendant la semaine où les activités sont plus utilitaires (nourrir doucher, changer, coucher), ma tendresse était abîmée.
Ça correspond un peu je trouve à la communion dont tu parles avec ton bébé.
Nos enfants ont besoin de nous, et je crois que nous avons aussi besoin d‘eux. Mais c‘est tellement difficile de faire la part des choses („je fais trop de choses pour eux et pas assez pour moi“, „j‘ai besoin d‘être plus avec eux“ etc). Et c‘est aussi tellement nouveau. Au bout de 7 ans de relation je peux me rendre compte que quand je boude mon mari c‘est qu‘il me manque.
Nos enfants sont là depuis 6 mois, 2 ans, 10 ans et changent sans cesse. Alors c‘est difficile de satisfaire ses besoins de parents. Peut-être d‘ailleurs qu‘on insiste trop sur les besoins enfantins, et qu‘on ne creuse pas assez sur comment être des parents heureux et épanouis 🙂
Qu‘en pensez-vous?
Nyake Ngono dit
Rien de choquant dans vos propos. Au contraire je ressens l’amour inconditionnel que vous portez à votre enfant. J’ai moi-même eu des instants morose et le pire c’est que mon fils est calme et pleure peu. Mais quand cela arrive je ne sais jamais quoi faire, je suis frustré, dépassé avec l’envie de l’éduquer alors qu’il na que 2 mois.
A l’époque les mères étaient soutenue par les grand-mères etc… Aujourd’hui les femmes sont assez livrées à eux même lors du post partum et souvent conservé bcp de mal-être par peur d’incompréhension. Je suis heureuse de savoir que ces moments de faiblesse sont naturels , et quoiqu’il arrive si on en peux plus mieux vaut le laisser pleurer un peu que de céder à la maltraitance. C’est un véritable déchirement d’entendre son nourrison rendre l’air avec des cris strident alors que parfois ces pleurs ne sont pas évidents à décrypter quand tout est ok .
Courage les mamans
Anais dit
Idem je n’avais jamais entendu parlé de la baisse d’hormones au moment du sevrage de l’allaitement. Dommage car on aurait pu savoir avec mon compagnon pourquoi je me sentais au fond du trou et pleurais facilement, je reliais ça à d’autres raisons me faisant culpabiliser. Heureusement pour moi ma puce est très calme et fait ses nuits mais si j’avais eu connaissance de ça je me serais sûrement dit tiens je dois avoir une baisse de lactation…Là c’est à la pesée de ma fille qu’on s’est rendu compte qu’elle ne prenait plus de poids et donc que je ne produisais plus assez de lait…Ce qui rajoute une belle couche de culpabilité de se rendre compte que son bébé avait faim…une pesée par mois chez le pédiatre, ce n’est pas suffisant. Heureusement que j’ai un compagnon formidable. Je comprends que certains couples puissent ne pas tenir le coup.
Donc merci pour beaucoup pour votre témoignage, merci pour vos témoignages sur ce site et d’autres, ça permet de comprendre ce que l’on vit, oui c’est utile.
Il faudrait vraiment que cette notion de déprime possible au moment du sevrage soit rajoutée sur les guides d’allaitement !!
Je souhaite beaucoup de courage aux parents dont les bébés ne font pas leurs nuits, j’imagine que ça doit être très dur…Oui je pense qu’on en parle pas assez, sensibilisé la société à ce sujet permettrait que les entourages se mobilisent dans les moments difficiles pour soutenir les nouveaux parents. Il ne suffit pas de dire que c’est comme ça.
J’ai eu ce coup dur de la baisse de lactation mais pas de babyblues (terme qui désigne la baisse de moral autour du 3°jour après l’accouchement) d’ailleurs il n’existe pas de terme pour ce passage. On pourrait dire le baby blues du sevrage?
Ma puce a fait ces nuits très tôt mais nous avons été tout de même bien chamboulés et fatigués alors nous avons beaucoup pensé aux parents et mamans dont les bébés ne font pas leurs nuits…DUR DUR.
Il faut en parler et ne pas se dire on l’a voulu maintenant il faut assumer…Non il faut s’entraider. Et penser aux femmes qui ne sont pas assez épaulées par leur conjoint.
lasnoopette dit
Bonjour,
J’applaudis ton courage !
Les premiers jours avec bébé ne sont pas du tout faciles! Moi, ça a été le contraire de ton cas, je tenais à allaiter mon bébé et c’est mon entourage qui a essayé de me persuader que ma fille pleurait car mon lait ne lui suffisait pas ! C’était super dur ! Mais, mon instinct de maman me disait de ne pas les écouter… Puis, c’était du pur bonheur 🙂
Martin dit
J’en ai eu les larmes aux yeux.
Martin dit
Merci pour ton témoignage, c’est grâce à des personnes qui osent qu’on avance et comprends le jour que ça peut arriver.
Je ne sais pas quand mon fils (ou moi) arrêterons l’allaitement mais je sais qu’il faudra me protéger de ça.
Bravo à ton mari et merci à ta et à toutes les sages femmes.
Elodie dit
Que dire si ce n’est « Merci » !
J’ai vécu au début de mon allaitement très difficile cette même situation. Et personne ne m’a cru. 6 mois plus tard, je dois retourner au travail et donc arrêter mon allaitement. J’ai vraiment très peur !
Alors, encore une fois, merci !
Helene dit
Bonjour, vous y avez peut être deja pensé, et peut être que ce n’est pas possible dans votre cas, mais il est possible de continuer l’allaitement au travail. Pour ma part, je tire mon lait sur mon lieu de travail pendant la pose déjeuner. Et je tire une deuxieme fois en fin de journee à la maison. Mon fils a aujourd’hui 9mois, je tire depuis septembre au travail, il boit mon lait à la crèche au biberon, ça se passe bien la plupart du temps. Le blog de Véronique darmangeat est une mine d’or, vous y trouverai plein de conseils et astuces pour envisager un allaitement tout en travaillant. Ce n’est pas encore très répandu, donc on s’imagine que ce n’est pas possible… mais si. Je me suis permis de vous répondre car dans votre commentaire, on sent un peu de nostalgie dans l’idee du sevrage.
Loue dit
C’est courageux d’en parler! Felicitation d’avoir su gerer rapidement la situation à l’aide de ton mari et d et A sage-femme !
Sophia dit
Bonjour Agathe,
loin de trouver ça choquant, je te remercie plutôt de ce que tu écris … je vais arrêter bientôt l’allaitement et redoute un peu ce moment (pourtant attendu comme toi, par besoin de pouvoir prendre un peu plus de temps pour moi). J’appréhende le changement de relation, la chute d’hormones et tout ce qui va avec (RIP mes cheveux qui n’ont jamais été aussi beaux ?)…
Je suis contente de lire ton témoignage qui me confirme que ce n’est pas une étape anodine.
Bravo en tout cas, d’avoir su demander de l’aide, c’est le plus important je crois !
Et on passe toutes par ces moments où on est moins tendre parce que trop fatiguée et à bout de nerfs, alors merci d’en avoir parlé !
Mélanie dit
Je ne suis pas écore maman mais j’imagine à quel point ça doit être dur et je te comprends… bravo d’avoir mis ca par écrit, effectivement ca a du être très dur mais tu es très courageuse !
Mu Guy dit
Je ne suis tellement Pas choquée de ce témoignage…. je crois qu’il n’y a que les personne n’ayant pas eu d’enfant qui peuvent juger cela anormal…. on parle tellement de la joie d’avoir un enfant, du bonheur de donner la vie, de ce petit etre merveilleux qui ne fait que gazouiller… on nous culpabilise en ne nous disant jamais qu’avoir un bebe cest dur…. ici Jai eu bcp de soutien de ma soeur qui a accouché la veille de mon accouchement de son 3eme enfant, ainsi que l’aide Et le soutien de mon merveilleux mari, Et malgré tout cela j’arrive à peine à ne plus avoir d’idée sur noires! Et pourtant je n’allaite Pas Et ma fille fait Ces nuits depuis toujours!!!! Parfois Quand Elle pleurait je criais plus fort qu’elle… Elle s’en fichait mais Moi ca me faisait un bien fou… et puis j’avais entendu dire qu’il valait mieux un bebe en sanglot mais en sécurité plutot qu’un parent au bord du gouffre Avec bebe d’ans le site bras. Alors Jai souvent repense à cette phrase et mît bebe en sécurité! Mais malgré mon amour pour Elle, combien de fois je me suis imaginer la secouer ou lexploser contre un mur???? Elle a 6 Mois maintenant Et je la comprends super bien, d’ailleurs Elle en joue peut être un peu la coquine! Mais devenir parent à ete la plus dure épreuve de ma vie, pourtant je n’ai pas fait de dépression. Alors franchement, les parents qui petent des câbles, je les comprends. Je trouve ça triste (pour les cas extrêmes!) qu’ils ne trouvent pas leur limite, Mais je comprends…. on ne nous avait simplement pas prévenu….
cœurs sur toi Et ta famille!
Aurélie dit
Bonjour Agathe,
Je ne sais pas si tu liras mon message mais sache que je te comprends parfaitement. J’ai vécu la même chose en pire mais on n’est pas là pour parler de moi. 🙂
Encore bravo pour ton courage et heureuse de lire que vous êtes de nouveau en phase, toi, ton bébé et ton mari. Plein de bonheur.
CANONNE Florèle dit
Bonjour et un énorme merci d’avoir partagé cela avec nous. Cela arrive à beaucoup plus de mamans que l’on ne pense.
Bonne aventure parentale ! Florèle.