Une vie pour laisser place à une autre. Le cycle de la vie. Et pour introduire le témoignage de Cindy je vais vous raconter une petite anecdote. Le 16 décembre, lorsque nous étions à la maternité et que j’étais sur la table d’accouchement, les sage-femmes nous avaient dit que vue ma « non rapidité de dilatation » je n’accoucherai pas avant le lendemain (ma DPA étant le 31 décembre à la base). 3 ans auparavant, la grand-mère de mon mari était décédée. Elle etait née un 16 décembre. Mon mari (il ne me racontera tout cela que plus tard) avait donc soufflé à sa mamie que si elle voulait que Louise naisse le même jour il allait falloir accélérer les choses. En même pas une heure je suis passée d’une dilatation de 4 à 7. J’ai donc accouché le 16 décembre 2015 à 22h20 de notre Mademoiselle Loulou.
Cindy m’a envoyé son témoignage il y a quelques jours, j’espère de tout cœur qu’elle pourra passer ces fêtes de fin d’année entourée de toutes les personnes qu’elle aime.
{Témoignage} Pourquoi les pires moments de la vie viennent entacher les meilleurs ?
Sans que l’on sache pourquoi il en va souvent ainsi. Les individus vont et viennent sur Terre, certains nous quittent tandis que d’autres naissent. C’est ce que l’on appelle le cycle de la vie. Mais quand ces deux événements contraires ont lieu avec tant de proximité au sein d’une même famille, la situation est difficile à gérer. Les sentiments s’emmêlent et on ne sait plus quoi penser.
C’est ce que je vis actuellement.
C’est le 4 novembre au soir que les contractions s’accentuent suite au décollement des membranes que j’ai eu le matin même puisque bébé L avait du retard. Vers 19h mon mari et moi prenons la décision de partir à la maternité. C’est alors que le téléphone sonne. Ma maman est au bout du fil et m’annonce la nouvelle : mon grand-père a un cancer aux poumons. Toute la famille s’en doutait, sauf moi. Vivant ma grossesse à fond je n’ai pas fait attention aux éventuels signes avant-coureur tels que la fièvre que mon papy traîne depuis des mois, sa toux qui s’accentue. Et ma famille, pour mon bien et celle du futur enfant, a pris bien soin de me préserver. Mais voilà, aujourd’hui les faits sont avérés et ma maman ne tient plus et a peur que je sois blessée plus tard de ne pas avoir été mise au courant. Alors, malgré l’accouchement imminent elle libère ce qu’elle a sur le cœur.
Je raccroche et je m’effondre dans les bras de mon mari. C’est dur. Tellement de sentiments opposés qui se mélangent. Je suis partagée entre le bonheur de rencontrer enfin ma fille et la terreur de perdre mon grand-père. J’en viens même à penser que je ne veux plus de ma fille si c’est pour qu’on me prenne mon papy à sa place… Je m’en veux de penser cela mais c’est pourtant ce qui me traverse l’esprit à cet instant… Je finis par me ressaisir et nous partons pour la maternité.
L’accouchement sera compliqué : des contractions très fortes, à 3 cm je ne trouve plus aucun répit entre les contractions. On me pose la péridurale le lendemain vers 02 h du matin. Je déclenche de la fièvre et bébé L commence à montrer des signes de fatigue. A 7h du matin, dilatée à 8 gros centimètres, on m’annonce que ma fille risque de ne pas supporter la fin de l’accouchement et on décide d’une césarienne. A 7h31 bébé L poussera son premier cri et cette fois-ci, contrairement à la veille, je pleure de joie.
Mon papy n’a pas pu venir à la maternité, trop fatigué pour se déplacer. Nous sommes donc allés le voir dès que possible lui présenter son arrière-petite-fille, quand mademoiselle était plus apte à voyager (débuts difficiles pour elle car elle a eu une infection suite à la fièvre) et quand mon papy n’était pas trop fatigué de la chimio. J’ai pu lire son bonheur et sa fierté de la tenir dans ses bras. A cet instant j’ai encore espoir, je le trouve fatigué mais pas si mal que ça, mieux que ce qu’on me disait, et je suis soulagée et heureuse qu’il ait vu ma fille. C’était jeudi dernier…
Mais, comme s’il attendait ce moment, depuis une semaine sa santé se dégrade de jour en jour. C’est ainsi qu’hier on nous annonçait qu’il n’y en avait que pour quelques jours.. Les fêtes de fin d’année s’annoncent dures, moi qui me faisait une joie de fêter le premier Noël de ma fille. Je culpabilise de penser à une chose aussi futile que peut être Noël à coté d’une vie. Mais c’est aussi le symbole du début de sa vie à elle… C’est un moment qui devrait être plein de bonheur et de joie.
Il reste dix jours avant Noël. Je garde encore espoir malgré ce qu’en disent les médecins. Je sais que l’issue ne sera pas des plus heureuses, mais peut-être qu’il y en a pour plus longtemps que ce qu’ils pensent. Mon grand-père a envie de se battre et rien que pour cela j’ai envie d’y croire encore.
Quelle que soit la suite des événements, je ferai de mon mieux pour ne pas garder que du négatif de cette fin d’année. Pour pouvoir raconter plus tard à ma fille que son premier Noël était bercé d’amour. Qu’au vu du contexte il y avait forcément de la tristesse, mais que la famille c’est aussi être ensemble dans les moments moins agréables de la vie et que c’est cet amour que nous portons chacun les uns pour les autres qui fait de ces moments des instants si particuliers.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Carmen dit
Courage ! Ce qu’il faut retenir à mon sens c’est de célébrer la vie plutôt que la mort..
Mon neveu est né le jour où mon oncle est décédé d’une méningite foudroyante. ça a été extrêmement difficile à gérer et le ballet des émotions a tournoyé pendant un certain temps. Pour mon frère et ma belle sœur je me suis « obligé » à célébrer l’arrivée de leur enfant avant tout et je pense avoir bien fait car dans la famille, cette tragique et soudaine disparition de mon oncle a fait beaucoup de dégâts, et cette naissance est passée un peu « à la trappe ».
Il faut essayer de prendre les bons moments où il se trouve, et pour le reste, c’est la vie, mieux vaut un papy plutôt qu’un enfant…
Cathy dit
Comme je te comprends… Mon Papa, atteint d’un cancer également, n’aura pas la joie de voir le 1er Noël de sa petite-fille puisqu’il est actuellement en fin de vie en oncologie. Nous nous raccrochons au bonheur qu’il a eu de la connaître, même peu de temps… C’est le cycle de la vie mais en ces temps de fête c’est bien plus difficile à vivre et à accepter! Tu parleras de lui à ta fille et il restera toujours vivant dans vos souvenirs. Courage!
Madeleine dit
Quoi qu il arrive, comme ton grand père a de la chance d avoir vu son arrière petite fille.
Bisous
Agathe the power dit
Bonjour,
Je souhaite de tout coeur que le miracle de Noel opère et que votre papy sera avec vous pour Noel…. je sais par quoi vous passez j’ai perdu le pere de mon mari à un mois de la naissance de ma puce… Lui qui etait si heureux d’attendre sa premiere petite fille… C’est une terrible epreuve mais le fait d’avoir votre puce vous aidera à avancer… je vous souhaite beaucoup de courage pour cet épreuve…
M. dit
Ton témoignage m’a bouleversé.
Je connais malheureusement ce par quoi tu passes.
2014 débutait avec une si belle nouvelle pour nous, j’étais enceinte.
Mon début de grossesse a été très difficile, j’ai été très malade (jusqu’à l’hospitalisation ) mais j’étais heureuse. Nous allions avoir un bébé.
Malheureusement, à 5 mois de grossesse, j’apprends la disparition soudaine de ma grand-mère. Un mélange de sentiments en moi . Ce fut si difficile mais ce n’était que le début … un mois plus tard, mon grand père rejoignait ma grand mère. J’étais anéantie, je rêvais de leur présenter mon enfant, eux qui étaient si heureux lors de mon annonce .
Et puis le mois suivant ce fut le grand père de mon mari.
Mon enfant eSt né à quelques jours de mon terme. Quel bonheur, quelle joie mais en même temps tant de regrets et de manque des absents…
Un mois après sa naissance, 2 autres de nos grands-parents sont également décédés. ( ils n’auront rencontré mon bébé qu’une seule fois. Les photos prises ont une valeur inestimable pour moi).
En 2014 j’ai vécu le plus beau jour de ma vie mais ce fut l’année la plus difficile de ma vie . ( bien que 2016 vienne de me prouver qu’il y a encore plus difficile ).
Je te souhaite beaucoup de courage, parles à ton bébé car il ressent tout. Et surtout si ton grand-père s’envole, je suis certaine qu’il continuera à vivre dans vos coeurs , dans vos pensées. Ton enfant le connaitra à travers tes paroles .
Douce fin dannée à vous …
Agnes dit
Salut cyndi
Je compati à ta douleur et je sait combien c est dur et combien l culpabilité de vouloir profiter de se premier Noël avec ton petit bout est forte.
Il y a un an j ai vécu une histoire un peu similaire. Mon conjoint m à demander en mariage en septembre, et toute la famille se réjouissait. Ma belle sœur avec qui ma relation n’a pas toujours été simple ( elle me ravissait mon grand frère apres tout) était ravis de s occuper de la parti deco et fleur, et malgré son cancer, elle cherchais frénétiquement les idee de porte alliance et de livre d or dont elle vais la charge.
Oui mais c était sans compter sur se fouttu cancer. Elle a fête ses 29 ans le 15 décembre, et puis Noël….. et son et c est sévèrement dégradée puis le nouvel an. Le 3 janvier elle tombais dans le coma et le 6 elle s en allais.
La colère, la souffrance prenne le dessus et tout est occulté … puis la vie reprend le dessu.
On essaye de trouver des petit moment de bonheur et on s accroche à eux comme si notre vie en dépendait!
Aujourd’hui c est un souvenir douloureux et à l approche du mariage, et des date anniversaire…. c est difficile et les quelque moment de joie, il faut les prendre à bras le corp.
Tout cela pour dire de ne pas rater son premier Noël au risque de la regrette.
Ton grand pete ne voudrais pas ( au même titre que ma belle sœur) que ta vie s arrête parce que la sienne s éteins.
Je te souhaite malgré tout de bonne fête et du courage pour les mois difficile à venir.
Ebea dit
Une vie pour une vie…😢
Tout d’abord, félicitations pour la venue de votre petite fille.
Je ne croyais pas à cet adage au début… puis force est de constater que malheureusement, ça s’est vérifié chez nous. Nous avons annoncé ma première grossesse à nos familles le jour où la sœur de mon mari nous a quitté. Je suis tombée enceinte de mon second alors que ma meilleure amie partait rejoindre les étoiles.
Mais il faut toujours une exception qui confirme la règle, mon petit troisième est né le 5 décembre, et par chance je ne compte aucune disparition pour cette grossesse / naissance.
Je vous souhaite malgré tout de passer un noël serein, de profiter de chaque instant, ils sont précieux. Il ne tient qu’à vous de créer les meilleurs souvenirs afin de ne pas en garder que le moins bon. J’ai perdu mon grand-père adoré un 1er janvier… c’est dur mais, étonnamment, la magie des fêtes, le rassemblement familial aident beaucoup à apaiser les choses.
Bon courage… Et douces fêtes de fin d’année.