Sandra était venue témoigner il y a quelques mois car elle était heureuse d’être enceinte mais tellement mal dans sa peau. Aujourd’hui, voici la suite de son témoignage. Elle nous parle de son accouchement et des répercussions de sa grossesse difficile sur sa vision de la maternité aujourd’hui.
{Témoignage} Les répercussions de ma grossesse difficile sur mon moral de jeune maman
Bonjour voici la suite de mon histoire
Après le fêtes de Noël, les vomissements ont repris (moi qui pensait que ça allait être fini), pas autant qu’au début bien sûr, mais j’ai quand même eu tout le mois de janvier des vomissements, des malaises, des contractions … et des brûlures d’estomac atroces ! Moi qui de base n’ai aucun souci particulier, là c’était vraiment horrible … Je termine tant bien que mal ma grossesse péniblement et je me rends forcément compte maintenant avec du recul que tous ces désagréments n’étaient pas grave. Mais ils m’ont quand même miné le moral. On dit qu e l’on oublie tout une fois l’accouchement passé… personnellement je n’y arrive pas.
D’ailleurs ça a été le seul point positif de cette grossesse : mon accouchement. Un accouchement de rêve. Je pensais avoir fissuré la poche des eaux, nous nous rendons donc aux urgesnces avec mon chéri. En fait après examen de la sage femme il s’avère que pas du tout… Mon col en plus et long et fermé, elle me renvoie donc à la maison. Vers 22 heures j’ai des contractions, des vraies, 100 fois plus douloureuses que celles que j’ai depuis le début de la grossesse… je me dis que c’est l’examen aux urgences qui m’a chamboulée, j’essaie de me calmer… je mets quand même le comptage en marche et me rends rapidement compte que j’en ai toutes les 5 minutes, qu’elles durent environ 1 minute et surtout qu’elles sont super douloureuses ! J’applique le « protocole » spasfon/douche mais bien sûr rien n’y fait. Je rappelle les urgences qui me disent de ne pas m’inquiéter « c’est le premier vous avez le temps, revenez dans une heure si vous avez toujours des contractions ».
Je prends mon mal en patience, il faut dire que ça fait vraiment mal, je me retiens de hurler car j’ai peur de réveiller tous mes voisins… A minuit j’ai trop mal, je demande à doudou de me ramener aux urgences, j’ai trop mal ce n’est pas normal. Arrivée à la maternité, la sage femme me réexamine : « Mais vous êtes ouverte à 5 madame ! « . On me pose la péridurale, mon col est dilaté à 7 à deux heures du matin puis les choses se calment… Jusqu’à 7 heures le lendemain matin où il faut pousser… 4 poussées et ma princesse voit le jour. Un bonheur ! La plus belle expérience de ma vie.
Malheureusement je n’ai pas pu allaiter à cause des mauvais conseils de certaines personnes de la maternité, c’est un regret énorme sur lequel je ne souhaite pas revenir pour l’instant (il m’arrive d’en pleurer encore ).
Aujourd’hui, ma princesse se porte bien.
Je n’ai pas l’impression d’avoir eu un énorme baby blues.
Mais le retour à la maison a été terrible à cause de la péridurale, j’ai eu du mal à remarcher, à m’allonger, à m’asseoir tout simplement… et encore aujourd’hui au point de péridurale j’ai une douleur atroce. Dès que je marche trop je suis toute bloquée. J’ai vu un ostéopathe, un kiné, malheureusement sans résultat ! je ne sais pas à quoi c’est dû ni ce qu’il faut faire, j’en souffre encore tous les jours (d’ailleurs si certaines sont passées par là je veux bien vos conseils).
Quand je regarde le chemin parcouru depuis le début de ma grossesse, je me dis que j’ai la plus belle chose au monde : ma fille. Mais j’ai également l’impression d’être une ombre, je ne suis toujours pas sortie de cette déprime de grossesse et d’après accouchement. Je souffre physiquement et mentalement c’est très dur et j’ai l’impression qu’autour de moi personne ne comprend « c’est normale c’est une grossesse » ou » olalala c’est bon c’est passé maintenant « .
Non ce n’est pas passé et puis cette question récurrente : « vous allez faire le deuxième quand ? » Heuuu étant en parcours PMA, ayant eu une grossesse très dur et n’arrivant toujours pas à m’en remttre (deux mois après mon accouchement quand même) … je ne pense pas en faire de deuxième, sérieusement ! Mais les gens insistent : « vous n’allez quand même pas faire un enfant unique ? ça sera une pourri-gâtée« … pfff
Allez il est temps de laisser tout cela de côté et de se concentrer sur le positif. Ma fille est un amour, elle me comble de bonheur tous les jours ! Finalement on a de la chance …. maintenant place à un autre grand bonheur : dans quelques mois on se marie !
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Anne-Laure Brunelle dit
Quel beau témoignage, merci de partager cette expérience d’un « accouchement de rêve » !
Marianne dit
Bonjour !
Tout d’abord, bravo pour ton courage de publier ces articles ! Ce n’est pas évident de savoir dire que l’on aime pas être enceinte, que la grossesse n’est pas toujours épanouissante et que les gens qui nous entourent ne comprennent pas toujours cela.
Je connais aussi une grossesse difficile : fortes nausées et vomissements dès le premier mois, hospitalisation pour vomissements gravidiques (entre 15 et 20 fois par jours comme toi) à ne plus pouvoir parler, me lever, me laver etc., 7 kg de moins, saignements du col à cause des vomissements à répétition, puis des contractions sans arrêt, la sciatique qui m’empêchait de marcher etc. Je ne travaille plus depuis le début de ma grossesse (et ne m’y attendais pas du tout) et suis toute seule à la maison, à avoir mal quasiment tout le temps.
J’ai déprimé en début d’année : pourquoi moi ? Et si je finissais par en vouloir à mon bébé de me rendre malade, car oui j’avais l’impression d’être malade et pas d’être enceinte ? Tiendrais-je encore jusqu’à la fin, juillet c’est tellement loin… ? Et pourquoi un événement aussi beau et désiré me fait aussi mal ?
C’est mon homme qui a fini de me convaincre d’aller voir la psychologue de la clinique et un médecin généraliste qui nous a envoyé vers une kinésiologue. Sans ces personnes, je ne sais pas dans quel état moral et physique je serai aujourd’hui.
Avec énormément de bienveillance elles m’ont aidées à comprendre ce qui m’arrivait, à mettre des mots sur mes douleurs physiques et morales, à ne pas m’en vouloir car c’était naturel de se sentir mal avec tout ceci. Avec le temps, j’ai apprivoisé ces douleurs, nous avons trouvé des solutions pour arrêter les vomissements, j’ai accepté que je n’aimais pas ma grossesse et j’ai appris à gérer les temps de solitude (même si certains jours sont plus long que d’autres).
Alors je ne sors toujours quasiment pas de chez moi (si ce n’est le WE avec mon homme qui veille au grain car j’ai toujours des douleurs assez handicapantes), je n’ai pris que 3kg depuis le début mais je me sens bien et surtout mon fils se porte à merveille.
Je l’attend avec impatience car autant je n’aime pas ma grossesse, mais autant je l’aime déjà de tout mon coeur.
Ne laisse personne minimiser ce que tu as vécu, personne te faire des commentaires déplacés car toi seule sais ce que tu as vécu dans tes chaires et dans ton esprit.
Et surtout, je ne peux que te conseiller de ne reste pas seule face à tout ceci. Trouves les gens qui pourront t’aider quels spécialistes que ce soit : ostéo, kiné, psy, éthiopate, kinésio, magnetiseur etc . l’important étant de trouver TA solution pour aller mieux. Discuter avec d’autres mamans qui n’ont pas aimé leur grossesse m’a aidé aussi même si ce n’était pas pour les même raisons.
Aujourd’hui je me sens sereine pour l’accouchement et j’espère qu’il se passera bien. Je suis prête à accueillir notre fils en toute sérénité et sans me sentir coupable ou mal dans ce que je ressens. Je suis sa maman, je sais ce que je veux et ce qui est bon pour lui. Aujourd’hui, je me fais confiance.
Je te souhaite de trouver la sérénité et surtout vous souhaite à tous les 3 beaucoup de bonheur !
Liliwed dit
Ce qui me choque dans ce témoignage c’est la grande détresse qui en ressort mais paradoxalement le fait de ne pas être allé consulter pour ce motif. Être très mal physiquement durant la grossesse à ce point n’est pas anodin, ce d’autant une fois la grossesse finie. Je n’ai vécu ce type de chose (mais un stress post trauma après un accouchement horrible et contrairement à ce qu’on dit aussi sur ce sujet : non ca ne passe pas sans prise en charge) mais je ne peux que vous conseiller de prendre le temps de vous intéresser à cela pour vous, votre enfant et votre vie de famille. De meme la douleur au point de péridurale, pourquoi ne pas aller voir un médecin, un anesthésiste pour avoir des explications et une prise en charge adaptée ?
EliseAnne dit
Bonjour,
Je suis de tout coeur avec toi pour cette période pas toujours rose qu’est le « post partum ».
Beaucoup de très bons conseils t’ont déjà été donnés (lactation induite, consulter pour retrouver le moral) mais je voulais te répondre pour ta douleur au niveau du point de péridurale.
Je suis ostéopathe et nous pouvons travailler cette zone sans problème , ce sont des techniques spécifiques mais qui ont d’excellents résultats (même 10 ou 15 ans après!). Nous ne sommes pas tous formés à ces techniques mais le plus souvent les ostéopathe qui suivent les femmes enceintes et les bébés les connaissent bien (et encore plus les femmes ostéo tu devines pourquoi !).
En bref ne reste pas avec cette douleur il y a plein de solutions !
Bon courage à toi et bienvenue à ta princesse!
Ebea dit
« Je n’ai pas l’impression d’avoir eu un énorme baby blues. » … peut-être pas un Baby blues, mais une dépression post-partum sûrement ! Je rejoins un commentaire en dessous, ne laissez pas traîner les choses, consultez, parlez, agissez, c’est très important.
Bonne continuation
Claire dit
Je me retrouve un peu dans ton témoignage, et pourtant, je rêvais depuis des années de devenir maman !
Mais une grossesse très douloureuse, une hospitalisation puis alitement, et un accouchement horrible font qu’aujourd’hui encore, la grossesse et l’accouchement restent des souvenirs douloureux.
Je n’ai même pas réussi à être émue ou nostalgique le jour du premier anniversaire de mon fils. Il a 13 mois, et je reste marquée par cette période de ma vie.
Mes amies autour de moi me disent que je ne leur donne pas envie d’avoir des enfants, vu les galères que j’ai vécues (et mon fils a même été opéré à 1 mois de vie, la galère ne s’est donc meme pas arrêtée à l’accouchement !).
Je refuse de penser à un deuxième enfant, alors que mon mari en parle déjà…
Sarah dit
Bonjour !
Je rejoins Manon, tu pourrais tout à fait allaiter maintenant même si au début cela n’a pas fonctioné.
Quelques exemples de mères qui peuvent allaiter et a qui on ne penserait pas :
– celles qui adoptent
– les grands mamans d’enfants dont la maman est décédée
– les femmes enceintes, en tout cas pour une période.
Si tu as des regrets en plus ça vaut la peine d’essayer ! Renseigne toi auprès de l’association La Leche League ! Ils sont super et m’ont personnellement beaucoup aide pour mon propre allaitement, même si je n’ai pas eu de gros problèmes !
Bonne chance !
Ellimac dit
Coucou !
Je te souhaite un bon rétablissement.. Après mon accouchement il y a 5 mois, j’ai vécu l’enfer vraiment pendant 3 semaines car je me suis déplacé le coccyx en accouchant… j’ai commencé à avoir mal à la maternité, le lendemain de mon accouchement. Je n’avais mal nulle part ailleurs (quelle chance, j’avoue) mais ce coccyx m’a pourri la vie. Je n’arrivais pas à me lever seule ou correctement pour allaiter mon fils la nuit par exemple. J’ai tout tenté comme toi, osthé et kiné… rien à faire. Finalement j’ai fais 5 séances de mésothérapie et la douleur a commencé à baisser progressivement. Je n’ai plus eu mal du tout aux deux mois de mon bébé. Je ne pense pas que ça puisse t’aider car si c’est vraiment à l’endroit de la péridurale ça doit être lié.. Mais je peux t’apporter tout mon soutien et tout mon courage car les douleurs post accouchement qui ne passent pas sont vraiment fatigants à la longue et pèsent sur le moral.
Quant à avoir un enfant unique, je ne vois pas le problème, d’autant plus que si c’est ce que vous souhaitez… peut être par la suite vous vous relancerez dans l’aventure. En attendant, tous mes voeux de bonheur pour votre mariage.
A bientôt
Manon dit
Penses à consulter , ça aide vraiment. Je n’ai pas vécu la même chose mais j’ai aussi fait une grosse dépression ! Et il faut s’en occuper rapidement sinon c’est de pire en pire. Pour ma part j’ai vu une psychologue et fait de l’hypnose, j’ai put comprendre beaucoup de choses. Pour l’allaitement, sache que tu peux très bien essayer de reprendre même au deux mois de ta fille, ça s’appelle la lactation induire et avec de la volonté ça peut fonctionner. Si ça t’intéresse n’hésite pas à me le dire, je te dirais vers qui tu peux te tourner ! N’écoutes pas les autres, aucun mal ne doit être minimiser ! Jamais ! Tu as le droit de te sentir comme ça, ce que tu as vécu n’est pas simple non plus ! Essaye vraiment de te faire aider, tu verras ta vie n’en sera que meilleur ! Profites de ta fille, et n’oublie pas que tu es une super maman, la meilleure que ta fille puisse avoir ! Courage , si tu veux échanger, n’hésite pas 😉
Lo dit
Ton témoignage est très poignant . J’ai accouché il y a quasi trois semaines et je ressens la même chose : je suis l’ombre de moi-même. Pourtant j’ai perdu mon ventre et les quasi 10kg de grossesse le jour de l’accouchement. Mais je ne supporte pas cette cicatrice de césarienne sur mon ventre , les douleurs quoi que je fasse (même aux toilettes , la torture interne). Quant à ma relation avec mon fils elle oscille entre l’amour attentionné et le rejet total . J’ai l’impression que deux personnes opposées se battent à l’intérieur de mon coeur. En plus, malgré ma chance d’avoir déjà repris ma silhouette d’avant, je me récupère des varices énormes , la cicatrice de de césarienne , les crampes nocturnes qui n’ont pas encore dégagé, les montées de lait alors que je n’ai jamais allaité (oui 3 semaines après c’est toujours la fontaine même si les seins ont dégonflé) à devoir me bander les seins sous 37 degrés. Et j’en passe… je suis au bout du rouleau mais j’ai choisi de me faire suivre par l’équipe péri natale psy de la maternité. Une sage femme vient aussi régulièrement chez moi voir si tout va bien. N’hésite pas à demander de l’aide à une psy spécialisée dans la maternité. Elle ne te jugera pas elle contrairement à tous tes proches (les fameuses remarques « tu as tout ce que tu pouvais souhaiter et tu es malheureuse n’importe quoi » « ou « tellement de femmes rêveraient d’avoir un enfant et toi tu n’aimes pas » etc etc). Ton entourage ne comprendra pas. En tout cas pas tout. Consulte!! C’est toujours salvateur 😉