Si Lulu n’a pas mis longtemps pour tomber enceinte, sa grossesse a par contre été très difficile psychologiquement, à cause de mauvais diagnostics de médecins. Voici son témoignage.
{Témoignage} Ma grossesse, cet enfer
Bon je me lance, j’ai une grande envie de « vider mon sac » comme on dit.
J’ai 28 ans, avec mon chéri on se connaît depuis nos 20 ans. En 2016, une jolie demande en mariage et vite une envie de bébé (bon pour moi ça fait 10 ans que j’ai envie 😉
Comme on veut éviter le gros bidon pendant le mariage on s’y met 3 mois avant et cela fonctionne tout de suite, une grande chance ! Immédiatement une immense peur, une fausse couche, un problème ? Mais non tout se passe bien à part de fortes nausées et vomissements. On se marie donc avec ce petit bonheur dans le ventre mais cet horrible mauvais pressentiment sur mes épaules.
Je vais a la première écho à reculons. « Je ne vois pas bien le coeur, il faudrait revenir dans 2-3 semaines« . A partir de là, j’en suis sûre il y a un problème. Effectivement, deux semaines plus tard on nous annonce que bébé à un côté du cœur qui ne grandit pas. Le coup de massue, l’horreur, toutes les larmes de notre corps qui sortent, pourquoi nous ? ça n’est pas juste.
Le cardiologue penche plutôt pour une autre malformation, moins grave mais qui nécessite tout de même une opération à cœur ouvert. Et on part pour les tests génétiques, une amniocentèse, l’attente de 3 semaines pour de bons résultats mais « finalement on n’a pas tout vérifié » et encore l’attente. L’enfer sur terre, la terreur de devoir passer par une Interruption Médicale de Grossesse ou d’avoir un enfant handicapé, les hormones aidant, tout passe par la tête.
Finalement rien du côté génétique, la grossesse avance et le diagnostique avec elle. Finalement ça n’est pas si pire, le pronostic est bon à 90%, le cœur se développe bien. Super ces chiffres sortis de nulle part, moi je suis au 36ème dessous, persuadée que ce bébé ne sera jamais vivant.
Bien sûr je vois un psy, bien sûr la famille aide, mon mari y croit mais je flanche complètement, une belle dépression pendant la grossesse.
On arrive à l’accouchement, je me prépare à un deuil.
Bébé arrive, il crie et est tout rose (je ne m’en souviens pas tellement j’ai occulté ce moment). On dirait qu’il n’a rien, un contrôle cardiaque est effectué et tout ce qui avait été vu avant la naissance est faux. Un nouveau contrôle à 2 mois de vie le confirme, cœur à 100% normal, adieu le cardiopédiatre.
Aujourd’hui j’essaie de digérer tout ça, d’accepter que tout va bien et que j’ai une chance infinie dans mon malheur, bébé est en parfaite santé. Oui mais j’ai vécu l’enfer.
On m’annonçait un bébé cardiaque, grand et gros. Au final un parfait ptit gars de 49cm et 3kg230… (autant dire que les échographies restent des approximations).
J’ai perdu toute innocence face à la grossesse qui devrait être un beau moment. La déprime refait surface, de moins en moins souvent, surtout en voyant les sourires de mon petit bout <3
Pour toutes celles qui doivent passer par une grossesse de cette difficulté, consulter un psy cela fait énormément de bien, n’ayez pas honte de vos pensées si terribles soient elles, parlez-en, demandez le soutien de votre famille, demander d’autres avis médicaux, harcelez les médecins de vos questions si cela vous aide, gardez à l’esprit que vos hormones amplifient tout. Loin de moi l’idée de penser que mon cas est une généralité, il y a beaucoup de malformations, d’IMG, de décès, mais laissez une petite place à l’espoir.
J’ai refusé de le faire malgré les diagnostics toujours meilleurs. L’espoir fait vivre il paraît, si j’en avait eu un peu j’aurais peut être pu vivre un peu pendant cette grossesse.
Courage à celles qui vivent actuellement cette période d’angoisse, j’ai personnellement trouvé beaucoup de réconfort à la lecture de récits finalement positifs.
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Madeleine dit
Quel parcours! Et quel heureux dénouement. ☺️
Mais je comprends, même quand le dénouement est heureux, c est difficile d oublier les heures d angoisses… Elles restent collées à la peau.