Quelques jours après sa fausse-couche, Marmotte a souhaité exorciser son mal-être, elle s’est donc tourné naturellement vers le blog et ses lectrices pour écrire ce qu’elle ressentait. Voici son témoignage.
{Témoignage} Pas de bébé pour cette fois…
Bonjour à toutes les lectrices du blog
Je me tourne vers vous pour écrire mon histoire, je ne sais pas trop pourquoi… en fait, si je sais, parce que je ne vous connais pas…
Je n’arrive pas à parler aux gens que je connais. Je n’ose pas tout dire à mon mari qui est affecté lui aussi…
D’ailleurs je ne suis pas apte à prendre soin de lui… Mon pauvre mari…
J’ai fait ce qu’on appelle une fausse couche précoce à 6 semaines et demie d’aménorrhée, ça s’est passé ce week-end. Je l’ai appris le jour de notre deuxième anniversaire de mariage. J’étais enceinte de notre deuxième enfant. C’est ma deuxième fausse-couche en 3 mois… La première c’était parce que j’avais un stérilet en cuivre et lorsqu’on me l’a enlevé l’embryon est passé…
Aujourd’hui je me sens en deuil. Comme si j’avais perdu un être cher. Pourtant ce n’était pas encore un bébé. Mais j’étais déjà sa maman. Je lui parlais déjà. Je suis aide-soignante, un métier physique, et je lui demandais déjà de s’accrocher à maman…
Le gynécologue et son interne m’ont dit que ce n’était pas grave. Je le sais, médicalement ce n’est pas grave, ça arrive de faire une fausse-couche… Mais je n’aurai pas de bébé cette fois. Je suis hyper fertile, alors je retomberai sûrement enceinte. Mais cette fois il n’y aura pas de bébé. Je n’ai pas encore saigné, seul mon taux de Bhcg s’est divisé par 2 en 3 jours… Alors ma petite perle est encore là… mon utérus est son cercueil. Je ne peux pas me regarder dans un miroir. Je ne supporte pas de toucher mon ventre. Je ne supporte pas que mon mari le touche. L’idée d’une intimité sous la couette me donne la nausée.
Je vais consulter un psy à la maternité. Il le faut pour mon petit garçon qui a besoin de moi et de mon sourire. Il le faut pour ma belle-fille. Il le faut pour mon mari… Il le faut pour nous… En attendant, je me sens seule au monde. Je sais que mon mari veut me soutenir mais je n’arrive pas à le laisser faire. Mon corps a rejeté notre enfant.
Et je lui en veux…
Voici les mots que j’écrivais à Nathalie (la Mariée en Colère) et les lectrices du blog alors que j’étais désemparée.
3 jours après j’ai commencé à saigner…
La petite perle est passée.
Rude journée.
Douloureuse.
Dans tous les sens du terme…
Je caressais l’espoir qu’il se raccroche. Impossible, je sais… Mais l’espoir fait vivre.
Il faut laisser passer un cycle avant de retenter l’expérience à ce qu’on m’a dit. Ce mois va être long… Très long…
Ça nous laissera peut-être le temps de retrouver une intimité…
Merci de m’avoir lue.
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Stellina dit
Bonjour,
Cela vient de m’arriver aussi… il y a seulement 10 jours… bébé 3 tellement désiré, tout se passait bien jusqu’au lendemain de mon anniversaire où les saignements ont commencé. la gynécologue lors d’une échographie en urgence ne m’a laissé aucun espoir et pourtant j’ai quand même voulu y croire jusqu’au bout.. seulement 6SA et 4 jours et je ressens un vide tellement immense…
Vous lire m’a fait du bien et tout comme vous, je n’arrive pas à parler aux gens que je connais.
Ce petit bout de nous qu’on aimait déjà tellement… pas un jour pas une seconde ne passe sans y repenser…
Courage à toutes
Marie Charlotte dit
Bonjour…
Je suis Marmotte…
Me remettre de cette fausse couche a été difficile. Finalement jai pris le parti d’écrire ce que je ressentais en encourageant mon mari à me lire.
Comme pressenti, je suis rapidement retombée enceinte. Au deuxième cycle après la FC. Nous attendons des jumelles pour début juin! Évidemment les 3 premiers mois ont été angoissants. La peur de perdre un des deux bébés voire les 2 était très présente. Nous avons entamé le 4ème mois le 21 décembre. Je me détend.
Le décès d’une personne de mon âge dans ma famille au moment de Noël m’a remis un petit coup de pression… mais aussi fait relativiser. Je suis enceinte. Mes bébés vont bien. Mes enfants vont bien. Je vais bien. Mon mari va bien et est vivant…
Pour le reste advienne que pourra!
Merci à toutes en tout cas.
Céline dit
Merci pour votre témoignage, simple et tellement vrai..
Merci merci
Saha dit
Bonjour, j’avais 36 ans au moment de ma 1ère grossesse, infiniment désirée. Elle s’est arrêtée tôt (6 semaines aussi), et j’ai été dévastée. Je me suis sentie totalement seule, pour le corps médical c’etait banal et je crois que mon mari ne savait pas bien comment réagir. En plus, j’ai dû subir une aspiration sous anesthésie générale…j’ai remonté doucement la pente en m’occupant de moi, en faisant des choses qui me faisaient du bien. Mon fils est né 15 mois après. Avant ma fille, rebelote, arrêt précoce d’une grossesse, aspiration sous anesthésie…je l’ai un peu moins mal vécu. Puis ma fille est née, 1 mois avant mes 40 ans. Je pense que les fausses couches précoces peuvent être terriblement douloureuses mais cette souffrance n’est pas vraiment reconnue. Il faut du temps, de la bienveillance envers soi et ce corps qui nous a « trahi »…
Butterfly dit
Je me retrouve tellement, c’était moi il y a quelques mois quand cela m’est arrivé aussi fin juin…. On se sent tellement vide impuissante et personne ne nous comprend mis à part celles qui l’ont déjà vécu…. 2 mois après je vais un peu mieux j’ai accepté que ce ne serait pas pour cette fois et j’arrive à en parler sans pleurer à raconter ce qui m’est arrivé …. Bon courage pour la suite !….
cha dit
Votre témoignage est plein de tristesse et de douleur, on ne peut que compatir. Je n’ai pas connu ce malheur, mais lors de ma dernière grossesse très à risque, j’ai failli à plusieurs reprises me retrouver dans des situations dramatiques à différents stade de l’évolution, et le jour de l’accouchement était une angoisse infinie tant pour le docteur que pour mon mari et moi..Les risques pour que j’y reste et/ou mon bb était assez élevé.
Je ne compare pas, j’essaie juste de vous dire que je comprends votre ressenti. Il ne faut pas minimiser votre fausse couche, dans le sens où chacune la vit à sa manière.
Mais je suis convaincue que de parler à votre mari de ce qu’il se passe dans votre tête et dans votre coeur vous aiderez à aller de l’avant, mais aiderait aussi votre mari, qui à juste titre, doit se sentir impuissant.
Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il faut le faire pour lui, non bien au contraire. Si parler vous semble insurmontable, peut-être pouvez vous lui écrire.
Pour l’avoir fait quand j’étais vraiment down, je sais que mon mari après avoir lu mon (très long et nombriliste) mail a été à la fois soulagé que je communique avec lui, et beaucoup plus conscient de ce que je traversais. Et après avoir appuyer sur envoie (oui c’était un mail, mais une bonne vieille lettre peut faire l’affaire. J’étais seule, tard la nuit dans ma chambre d’hôpital pour la énième fois, dans les vapes, en pleine crise de panique, je n’avais que mon téléphone pour lui écrire, et je ne voulais pas qu’il entende la détresse dans ma voix au téléphone)je disais donc, après avoir appuyer sur envoyer, je me suis sentie mieux. J’avais extériorisé et donner à la personne autant impliquer que moi la possibilité de me comprendre…et de me faire part de ses craintes aussi. Il a préféré me répondre en face à face, à chacun ses facilités.
Le psy est aussi une bonne idée pour vous accompagner.
Ne baisser pas les bras, quand on est au creux de la vague, on finit toujours par la remonter. Vous n’êtes pas seule.
Bon courage