Moka ne voulait pas donner la vie à son enfant dans un hôpital, elle a donc décidé d’accoucher chez elle. Une magnifique expérience qui s’est déroulée parfaitement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accouchement à domicile : Un bébé homemade
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Moka, j’ai 23 ans et un merveilleux bébé ! Oui, je sais, toutes les mères disent ça. Sans doute parce que les bébés ne sont qu’amour !
Je voulais vous parler de mon accouchement afin de peut-être pouvoir rassurer quelques futures mamans car j’ai eu moi même quelques angoisses et doutes quant à ma capacité à donner la vie !
Je me souviendrai toujours ma grande angoisse à m’inscrire dans une maternité. Enceinte de 4 mois, mon chéri me disait de chercher une maternité et moi, j’éclatais en sanglots. Pourquoi ? Parce qu’il m’était inconcevable que mon bébé naisse dans un hôpital entouré d’inconnus et tout ce qui va avec. À moins d’avoir une grossesse à risques, l’accouchement n’est pas une maladie, alors pourquoi serai-je forcée de donner vie dans un hôpital ? Il y a les salles « nature » me direz-vous. Mais c’est toujours un endroit médicalisé où je ne serai pas pleinement maîtresse de mon accouchement à cause du stress de ne pas être chez moi, par exemple. Je voulais que notre enfant naisse là où il allait vivre, chez nous, dans notre appartement. Mon chéri n’était absolument pas convaincu ! Mais pour moi c’était clair, je préférais accoucher seule chez moi qu’ailleurs.
J’ai donc contacté deux sages femmes qui pratiquent l’accouchement à domicile. Nous les avons rencontrées et elles ont de suite su rassurer mon chéri ! Moi, j’étais convaincue que c’était le bon choix.
Heureusement, ma grossesse s’est bien déroulée, il n’y avait aucun soucis particulier (bon nausées, tout ça bien entendu, mais pas de gros problèmes nécessitant d’accoucher à l’hôpital). Nous avons suivi quatre cours de préparation à la naissance, mon conjoint toujours présent, et je n’avais plus aucun stress quant au jour J. En réalité, toutes mes angoisses étaient dues à l’endroit et la manière dont j’allais accoucher, une fois ce problème résolu, j’étais sereine.
36 SA, nous sommes lundi matin et je perds quelques gouttes de liquide amniotique dans mes sous-vêtements, je me dis que ce n’est pas ça. L’après-midi, un petit peu plus, mais je me dis encore que non ce n’est pas ça. Mardi soir, ou mercredi matin, minuit, je perds les eaux, encore en me demandant si c’est bien ça : je vais accoucher ?
Une tasse d’eau environ, oui, c’est bien ça.
J’ai des contractions de suite après ça, légères, comme des douleurs de règles, je ne pensais pas que c’était comme ça une contraction ! À 4h du matin elles sont régulières, toutes les 5 minutes environ, et elles durent plus de trente secondes. Je prends un bain, mais ça ne me soulage pas, au contraire, donc je reste allongée au lit. Je ne peux pas fermer l’œil, j’externalise la douleur en faisant des ‘Aaah’ au fil des contractions.
9h du matin, j’ai des contractions toutes les deux minutes de plus de 40 secondes, la sage-femme passe nous voir. Dilatée à 2cm, il y a encore le temps ! Je continue à faire des ‘Aaaah’ jusqu’à midi et demi, la sage-femme revient. Cette fois-ci, elle ne repart pas. C’est pour bientôt ! Mon chéri me tient la main tout le long, il me demande si je veux boire ou manger, il s’inquiète de mon bien-être mais moi, tout ce dont j’ai besoin, c’est de sa main. Il essaie même de m’accompagner dans mes ‘Aaaah’!
Vers 15h les contractions qui étaient comme des douleurs de règles intenses, douloureuses mais supportables, se transforment en les douleurs que j’imaginais. À cet instant, je me dis que je vais mourir, que je ne pourrais jamais accoucher, que je n’y arrive pas, emmenez-moi à l’hôpital qu’on me fasse une césarienne ! Je le dis à haute voix, à mon chéri et à la sage-femme qui me rassurent, me disent que c’est trop tard, que ça va bien se passer. Je sens qu’il veut sortir mais je retiens les contractions parce que j’ai peur. Je leur dis que ça me déchire, la sage-femme me répond qu’il est là, qu’il arrive, que ça ne va pas me déchirer. J’arrive à me détendre, à ne pas retenir la contraction et là, il sort. Et je me dis »déjà??? » avec étonnement, même si l’accouchement aura duré 15h en tout. Je prends mon bébé contre moi, c’est le plus beau jour de ma vie !!
Le placenta est sorti quelques minutes plus tard, et les contractions ont continué à être intenses pendant un long moment mais avec un bébé dans les bras, on n’y pense même plus.
Cet accouchement à domicile, chez moi, chez nous, a tissé un lien très fort entre mon chéri et moi, d’avoir vécu ça ensemble. Je ne vais pas mentir, ça a été douloureux, mais avec tout ce qui se raconte je pensais que ça le serait bien plus ! La douleur a été difficile à supporter vingt minutes, mais j’ai eu l’impression qu’il s’était écoulé moins de temps que ça et je pensais surtout que ça allait durer encore longtemps !! Et puis ça aurait duré moins longtemps si je n’avais pas retenu les contractions, si je m’étais détendue plus tôt. À aucun moment il n’a été question de pousser, mon fils et les contractions ont fait tout le travail ! Je n’ai eu aucune déchirure, aucune complication.
Je suis heureuse d’avoir pu accoucher à la maison, car je suis certaine qu’à l’hôpital ça ne se serait pas aussi bien déroulé. J’aurai été stressée, je n’aurai pas osé externaliser la douleur et je l’aurai très mal vécu je pense.
Et le bonheur d’être là, avec son chéri, avec son enfant, et de ne se poser aucune question…
Bien sûr, la sage-femme reste quelques heures avec vous et repasse tous les jours s’assurer que tout va bien.
Ça m’a donné confiance en moi, ça m’a montré la force que je peux avoir, qu’on peut avoir, nous, les femmes.
Ça m’aide dans ces moments de doutes, quand la déprime nous guette, ça m’aide à me dire que nous sommes capables de tout.
À toutes les femmes qui vont accoucher, je ne peux que vous conseiller de participer à des cours de préparation à la naissance. Entièrement pris en charge, vous n’avez même pas à avancer les frais, ça vous rassurera et vous donnera confiance. Et surtout, accouchez dans vos meilleures conditions. Si ça vous rassure d’accoucher à l’hôpital, allez à l’hôpital. Si vous voulez accoucher dans une baignoire, accouchez dans une baignoire. Soyez maître de votre accouchement. C’est votre moment, à vous et à votre enfant.
Merci à toutes les sages-femmes pratiquant encore l’accouchement à domicile. Vous nous donnez la possibilité d’accoucher à la maison dans les meilleures conditions et vous faites notre bonheur.
Merci.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Christelle dit
Bravo pour cette décision et merci pour le partage !
Mat dit
Bravo pour votre décision, surtout pour un premier !
Dans ma région aucune sage femme n’en pratique officiellement, elles sont contraintes de pratiquer des « accouchements inopinés »…
Heureusement que les maternités ont été créées, elles ont fait drastiquement. Baisser le taux de mortalité maternelle et infantile sur les grossesses à risque.
Mais 95% des grossesses ne sont pas à risque, alors pourquoi priver les mamans de leurs choix? D’accoucher en maternité, plateau technique ou à la maison?
J’espere de tout cœur que les choses évolueront et que nos filles auront le choix d’etre Accompagnées pour accoucher où elles le souhaitent selon leurs besoins…
Moka dit
Merci de votre commentaire, je suis tout à fait d’accord avec vous. C’est le message que je voulais faire passer. Chacune doit pouvoir accoucher comme elle le souhaite 🙂
La Mariée en Colère dit
ça serait tellement génial que les gens arrêtent de se juger !
Mat dit
Bravo pour votre décision, surtout pour un premier !
Dans ma région aucune sage femme n’en pratique officiellement, elles sont contraintes de pratiquer des « accouchements inopinés »…
Heureusement que les maternités ont été créées, elles ont fait drastiquement. Baisser le taux de mortalité maternelle et infantile sur les grossesses à risque.
Mais 95% des grossesses ne sont pas à risque, alors pourquoi priver les mamans de leurs choix? D’accoucher en maternité, plateau technique ou à la maison?
J’espere de tout cœur que les choses évolueront et que nos filles auront le choix d’etre Accompagnées pour accoucher où elles le souhaitent selon leurs besoins…
Mat dit
Bravo pour votre décision ! Vous avez beaucoup de chance puisque dans ma région, il n’y a aucune sage femme qui pratique « légalement », elles sont contrainte à faire des accouchements « inopinés »…
Heureusement que les maternités existent, elles ont permis de faire baisser le taux de mortalité maternelle et infantile sur les grossesses à risque. Mais pourquoi priver les mamans qui ont une grossesse physio de leur choix?
Chaque femme devrait pouvoir choisir d’etre Accompagnée pour accoucher chez elle, en plateau technique ou à la maternité selon SA grossesse et SES convictions.
Nous sommes malheureusement privées de cette liberté de choix en France, et j’espère pour nos filles que les choses évolueront…
Lucie dit
Bonjour, c’est super pour vous que tout se soit bien passé. Je ne comprends juste pas ces angoisses anti-hôpitaux. En Belgique, tous les hôpitaux développent de plus en plus les accouchements physio. Personnellement, j’ai accouché deux fois à l’hôpital sans péridurale, le personnel était super, j’étais beaucoup plus à l’aise qu’à la maison car je savais qu’en cas de souci (un souci peut survenir de manière inopinée même au terme d’une grossesse sans problèmes), nous pouvions moi et mon bébé êtes pris en charge médicalement très vite. Toutes les maisons ne sont pas non plus « idéales » pour accoucher (configuration, voisins, autres enfants…). Même en maison de naissance (alternative à l’hôpital), des normes de sécurité sont présentes (être prêt d’un hôpital notamment…) d’où le développement d’une maison de naissance au sein même d’un hôpital universitaire à Bruxelles. Je sais que certains pays développent beaucoup les naissances à domicile, c’est super quand c’est bien encadré et que ça se passe bien. Mais les femmes se sont battues pour pouvoir accéder à des maternités, ne l’oublions pas, des mamans dans les pays en développement rêveraient de pouvoir avoir accès à notre sécurité. Alors, évitons de faire l’apologie des accouchements à la maison par « peur des hôpitaux » qui continuent à sauver bien des vies.
Ebea dit
Je vous rejoins.
Ok aux accouchements naturels, mais il faudrait arrêter de diaboliser les hôpitaux et les actes médicaux qui ne sont pas fait à la légère.
Moka dit
Encore une fois, je ne diabolise pas les hôpitaux, j’avais peur d’accoucher à l’hôpital, comme d’autres auront peur de ne pas y arriver à temps ! Je ne jugerai pas la peur des araignées de quelqu’un, ne jugez pas ma peur d’accoucher à l’hôpital. Chacune ses conditions, il faut que l’accouchement se déroule dans les conditions que chacune désire et choisi, afin qu’elle puisse être détendue et que ça se déroule le mieux possible.
Moka dit
Bonjour, le risque de mortalité infantile et maternel a surtout chuter grâce aux conditions d’hygiène. Et des femmes ayant accouché la même période que moi à la maison avec les même sages femmes, il y en a qui ont eu des complications, elles les ont amenées à l’hôpital, il n’y a rien eu de grave. Peur d’accoucher à l’hôpital, oui, car quand vous avez entendu les témoignages sur les hôpitaux et cliniques qui vous entoure où chaque mère a des reproches à faire car elle n’a pas pu accoucher dans la position désirée, ils ne lui ont pas laissé le choix de ne pas prendre la péridurale, elle n’a pas pu boire d’eau durant 24h, le personnel lui a mal parlé, l’a engueulé, l’a humilié, ils lui ont fait une épisiotomie sans prévenir, sans demander, sans avertir jusqu’à ce qu’elle s’en aperçoive bien après, ils sont venus à six avec des internes pour examiner son entre-jambes, et j’en passe. S’il n’y avait pas autant de violences obstétriques et qu’il y avait un respect généralisé de la femme qui accouche, j’y serai sans doute allée. Mais là, ma meilleure condition, et je dis bien MA, c’était la maison. Et j’encourage celles pour qui c’est la meilleure condition à ne pas hésiter, bien sûr, AVEC DES SAGES FEMMES qui ont l’habitude de pratiquer à domicile. Pour moi, c’est clair que si j’ai un autre enfant, ce sera à la maison, car ça s’est déroulé mieux que tout ce que j’aurai pu imaginer. Et rien à voir avec les films et témoignages des gens de mon entourage qui l’ont toutes mal vécu à l’hôpital, chacune à sa façon et avec son degré différent de mauvais traitements et traumatismes liés (que ce soit paroles ou actes). Chacun ses choix, je le dis, chacune doit trouver SES meilleures conditions à elle et ce qu’elle souhaite ELLE, si elle souhaite accoucher à l’hôpital car elle s’y sent plus en sécurité, l’hôpital est sa meilleure condition et la question ne se pose pas. C’est un message de soutien pour celles qui ne feront pas ce choix, qui est très marginal et très mal vu dans notre pays.