Après plusieurs fausses-couches et un curetage mal fait, les médecins ont endommagé l’endomètre de Juline. Déclarée comme infertile, ils ont donc commencé avec son chéri un parcours PMA. Ils ont déjà fait 5 inséminations et la peur du terme « stérilité » pointe le bout de son nez. Voici son témoignage.
Témoignage : Fausses-couches, infertilité, stérilité ?
Bonjour à toutes et à tous,
C’est le parcours d’une femme qui veux être mère, d’un homme qui veux être père mais surtout d’un couple qui souhaite être parents.
Il y a 4 ans et 1 mois lorsque nous avons décidé de fonder une famille, nous n’aurions jamais pensé que le chemin allait être si long et si douloureux. Mais cela fait maintenant 1 an que notre quotidien rime avec piqûres, traitements, échographies, prises de sang mais surtout…
Un an que notre vie rime avec infertilité
Beaucoup ne nous comprennent pas, nous les « infertiles ». Beaucoup trouvent notre chagrin bien dérisoire et tous ont un avis sur la manière de procéder.
L’empathie est rarement au rendez-vous et les réflexions et le manque de tact vont bon train.
En février 2015, 5 mois après l’arrêt de ma pilule j’apprenais avec joie que j’étais enceinte. Nous allions avoir un enfant, nous allions être parents !
La joie a été de courte durée, puisque quelques mois après, alors que j’étais enceinte de 3 mois nous apprenions que le bébé n’était plus.
A partir de ce jour là, l’enfer commençait.
L’enfer des médecins pour qui nous ne représentions qu’un simple numéro de dossier, l’enfer des hôpitaux qui mélangent dans les même salles d’attente infertilité, avortement médical et femmes enceintes. Ainsi que le manque de considération de nombreux gynécologues.
La grossesse étant trop avancée, l’embryon ne pouvait pas s’évacuer seul.
Nous étions jeudi et le médecin urgentiste me donnait rendez-vous le mercredi suivant pour un curetage.
5 jours, 5 jours pendant lesquels je devais vivre avec cet embryon mort en moi.
5 jours pendant lesquels cet urgentiste ne m’a pas accordé d’arrêt maladie considérant que j’étais en parfaite santé et en oubliant complètement la dimension psychologique qu’impose un arrêt de grossesse.
Après l’opération j’ai cru que ça allait, que j’allais bien, que la suite irait bien. Je m’étais bien trompée et surement aussi voilée la face.
Je pense que Dame nature a voulu jouer avec mes nerfs.
En novembre 2015, 9 mois après être tombée enceinte pour la première fois, je faisais de nouveau une fausse-couche. Les urgences ont de nouveau été au meilleur de leur capacité d’empathie puisque après avoir consulté pour quelques pertes de sang, à ma question dois-je m’inquiéter ? le médecin m’a répondu « non non c’est JUSTE votre grossesse qui est en train de s’arrêter« .
Une année bien chargée en émotions. Mais tant pis, nous ne sommes pas du genre à nous laisser abattre. Nous on y croyais, la prochaine serait la bonne.
Oui, sauf que la prochaine elle n’a pas voulu arriver.
C’est là que nous avons découvert un monde différent et que notre monde à nous aussi est devenu différent.
Examens sur examens, rendez-vous sur rendez-vous.
Notre problème n’étais plus les fausses couches mais tout simplement la conception.
Il a fallut se battre avec les gynécologues avant d’en trouver un qui voulait bien nous ouvrir la porte de la Procréation Médicalement Assistée.
En novembre 2017 c’était enfin le grand saut, celui qu’on attendait tant. Mais encore une fois, nos espoirs et nos croyances allaient être mis à rude épreuve.
Aujourd’hui, un an après, nous avons réalisé 5 inséminations. La première a fonctionné mais la grossesse n’a duré que quelques jours.
Un an après on sait enfin d’où ça vient.
J’ai un endomètre trop fin.
L’endomètre est la paroi utérine sur laquelle l’embryon vient s’accrocher. Les chances de grossesses sont quasiment nulles s’il fait moins de 7mm, ou alors les risques de fausses-couches très accrues. Jusqu’à maintenant le mien n’a jamais dépassé 5.8 mm.
L’origine ? Mon curetage d’avril 2015.
Ils ont trop gratté et ont endommagé mon endomètre qui ne pourra jamais redevenir normal naturellement.
Aujourd’hui il nous reste un dernier traitement à essayer. Si celui-ci ne marche pas, les hôpitaux et les gynéco nous fermeront les portes.
Nous passons de la case des « infertiles » à la case des « stériles »
Cela fait maintenant donc 4 ans que nous essayons d’avoir un enfant et autant vous dire que c’est long.
On observe le monde extérieur avancer, les couples fonder une famille.
On subit les grossesses, les naissances et les baptêmes avec toujours la même tristesse. Nos emplois du temps sont remplis de rendez-vous médicaux, on y met tout notre temps et toute notre énergie.
Certains parlent de courage, mais est-ce vraiment courageux lorsque nous n’avons pas le choix ?
« Oublie toutes les raisons qui te poussent à croire que ça ne fonctionnera pas et crois en la seule pour laquelle cela fonctionnera« .
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Fati dit
Si je devais décrire mon parcours, j’écrirai exactement ce que vous venez d’écrire, mot par mot.
Alors je vous envoie ce message en espérant que vous le lirez – et que vous pourrez m apporter une bonne nouvelle, et me redonner un peu d espoir
Mary dit
Je vous souhaite beaucoup de courage. Ne baissez pas les bras.
J’ai subit une fausse couche à 8 semaines mais que j’ai apprise a l’echo du 1er trimestre soit un mois plus tard. Les gynécologues de l’hôpital, n’ont en effet aucun tact, nous ne sommes que des numéros. Mais lors de mon aspiration, je suis tombée sur une infirmière, incroyablement empathique et vraiment, j’avais besoin de quelqu’un comme elle a ce moment là.
Je crois qu’on garde tjrs une place pour cette douleur dans le coeur, mais je suis persuadée que votre chance va arriver.
Bon courage en tout cas, vous n’êtes pas seuls.
fmalho dit
Je sais à quel point les fausses couches sont douloureuses, pour en avoir subi 3, une naturelle et les deux autres par cytotec. Mon problème était l’implantation des embryons, mes cellules NK n’étaient pas actives et donc’ toute tentative était vouée à lechec. Je vous adresse un message d’espoir car malgré toutes ces difficultés, je suis devenue mères de deux adorables bébés. Un traitement innovant à été trouvé et j’ai pu en bénéficier en parcours PMA à Paris. Lors de mes fausses couches, j’ai egalement subi le mépris de ma gynécologue, qui n’a pas’ voulu me donner d’arrêt. A la question « et si j’ai mal ? » j’ai obtenu pour réponse « prenez un doliprane » . La douleur psychologique associée à la douleur physique, tout cela au travail, a été horrible. Quand on sait que la perte de sang peut durer des semaines, on est loin d’être préparé. Mais à la fin, tout cela n’a plus la même importance dès que vous avez vos bouts de chou dans les bras. Soyez forte !
Isa dit
Je me reconnais un peu dans votre article. En essai bébé depuis 2014, une fausse couche en 2015 (avec un gynéco faisant preuve d’autant de tact qu’un bulldozer…) et depuis plus rien… Suivie en PMA depuis 2016. 2 FIV qui n’ont pas abouti à cause d’un endomètre qui reste désespérément fin… (il l’était à l’origine, je n’ai pas eu de curetage). On va quand même retenter mais aucun traitement n’améliore l’endomètre. J’essaie donc des choses moins conventionnelles: ostéo, shiatsu, magnétiseur, acupuncture…
Bon courage à vous pour ce parcours du combattant… Effectivement, on n’est jamais si bien comprises que par quelqu’un qui vit la même chose… Gardez espoir!
Coralie dit
Votre témoignage ma bouleverse. Quoi vous dire à part que je suis de tout coeur avec vous. Que je vous envoie plein de bonne onde positive pour que vous ayez ce bonheur tant attendu. Je ne suis pas dans votre situation pas encore disons, 2 fausses cauches mais faut attendre la 3eme pour faire quelque chose… les medecins n ont aucun tact aucune considération dans ces moments difficile… évidemment la peur d en faire une 3eme bloque je pense l’arrivée de cette grossesse…
Plein de bonne chose pour vous !
Myrtille dit
Courage, j’ai subit une fausse couche un curtage également pour ma 1er grossesse.. Et je vous dit courage accrochez vous..
J’espère de tous coeur que cela va fonctionner.