La pré-éclampsie pendant la grossesse provoque l’apparition de protéines dans les urines ainsi que des soucis d’hypertension artérielle. Quand cette pathologie est prise à temps, la maman et son (ou ses) bébé sont suivi et la grossesse peut se poursuivre, mais il peut aussi y avoir des risques pour eux, ce qui conduit à une hospitalisation de la future maman. C’est ce qui est arrivé à Aline alors qu’elle était enceinte de ses jumeaux. Voici son témoignage.
Témoignage : Pourquoi j’aurais pu mieux vivre ma pré-éclampsie
Bonjour,
Je souhaite apporter mon témoignage sur la pré-éclampsie.
Cela m’est arrivé l’année dernière et j’ai été traumatisée. Tout a commencé lors de ma grossesse gémellaire.
Comme bon nombre de femmes en mal d’enfant, j’ai fais une FIV au bout de 5 ans de lutte, et j’étais super heureuse en apprenant la bonne nouvelle.
Ma grossesse se passe relativement bien, juste quelques nausées au début, voyage en avion jusqu’à Bali sans soucis…
J’arrive à la 24ème semaine de grossesse et lors d’une visite de contrôle, on me détecte une tension élevée. On me prescrit des médicaments et je rentre chez moi.
La frayeur passée, je me dis que tout va bien, je ne ressent pas de douleur, je suis juste très gonflée du visage et des mains.
Puis à la 28ème semaine de grossesse, c’est la visite du 6ème mois.
Là, tout s’enchaîne : protéinurie et tension, le médecin me dit qu’on va me transférer dans un hôpital de niveau 3.
Dans l’ambulance, je fais un pic à 18 de tension et on me dit qu’on va sûrement me faire une césarienne.
Je suis stressée et anxieuse de nature alors il est évident que je m’affole.
J’arrive à l’hôpital et on réussit à me faire baisser la tension avec une perfusion de loxen.
Je suis stabilisée et bien sûr hospitalisée jusqu’à la fin de la grossesse.
Un cauchemar sans nom, je craque plusieurs fois face aux médecins car je me sens bien et que je ne comprends pas pourquoi je ne peux rentrer chez moi.
Je redescends quelques jours plus tard aux urgences car j’ai eu le malheur d’avoir la visite d’une amie (un dynamap qui révèle une tension à 17).
Je ne peux donc plus recevoir de visites si à chaque fois ma tension s’emballe quand on veut me distraire.
Je dépéris dans cet hôpital où je crains à chaque fois d’accoucher prématurément, comme une épée de Damoclès au dessus de ma tête.
Surtout que mes résultats sanguins sont excellents, mes bébés vont très bien.
Il y a juste cette tension qui fait yoyo et cette protéinurie qui est élevée.
Je pense que si j’avais été hospitalisée à domicile, ma grossesse aurait pu aller plus loin, car le stress fait monter ma tension.
Au bout de 4 semaines traumatisantes à l’hôpital (réveillée souvent en pleine nuit pour des prises de tension toutes les 5 minutes, ne même pas pouvoir dormir sereinement sans avoir peur du prochain dynamap…
Des prise de sang tous les jours à 6h du matin, des monitorings qui durent plus d’une heure parfois, 3 fois par jour… Je suis fatiguée moralement et physiquement de ne pas pouvoir sortir prendre l’air, j’en viens même à être jalouse de ceux que je vois de ma chambre d’hôpital en train de prendre le tramway….
On a essayé l’hypnose sur moi, mais plus je pensais à un endroit que j’adorais, plus je me sentais mal d’être (coincée) à l’hôpital.
Le personnel décide de déclencher mon accouchement dès la semaine 32 car on n’arrivait plus à contrôler ma tension avec des médicaments.
Comme mon cas était loin d’être urgent, on décide de prendre le temps et on me pose un gel sur 3 jours.
Je me mets à souffrir de violentes contractions qui n’ont pas ouvert mon col.
Puis le 4ème jour, on me met un huitième de comprimé de cytotec et là mon col s’ouvre enfin.
J’accouche le jour même sous péridurale en 10 minutes (mes petits bébés sont en transverse tous les deux) et ils sont transférés en néonat.
1.540kg et 1.410kg, ma fille est la plus grosse mais sa respiration est plus compliquée.
Je ne peux faire du peau à peau avec elle qu’au bout d’une semaine.
Mon garçon n’est plus intubé au bout de 24h et il va très bien.
Je reste encore 3 jours à l’hôpital et là j’ai enfin l’autorisation de partir !
Bonheur suprême, je fais des courses le soir même.
Je n’ai jamais éprouvé un tel plaisir à faire les magasins.
Ma tension est vite redescendue grâce à tout le sang que j’ai perdu, mais j’étais très affaiblie, je faisais plusieurs malaises en neonat.
Une fois rentrée chez moi, je faisais beaucoup d’allers-retours à l’hôpital pour voir mes enfants qui sont sortis au bout de 5 semaines.
J’en veux aux hôpitaux de m’avoir hospitalisée si tôt alors qu’un contrôle de ma tension, protéinurie, et monitoring à domicile m’auraient fait gagner plus de temps.
Surtout que je n’ai jamais eu de maux de tête, de bourdonnement dans les oreilles, de barre…et mes prises de sang étaient toujours excellentes.
J’aurais pu mieux vivre ma grossesse si les médecins avaient pris en compte le stress d’un séjour à l’hôpital pour une future maman, même avec les risques que la pré-éclampsie implique.
Voilà, ce témoignage car encore aujourd’hui, 11 mois après la naissance de mes bébés, j’en ai encore gros sur le cœur.
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gazounette dit
Je partage l’avis de Sereno. Je suis choquée par le ton sarcastique de votre témoignage et de votre manque de considération pour l’équipe médicale qui, excusez-moi, en sait vraisemblablement plus que vous (et moi). En vous lisant j’ai l’impression de lire une femme littéralement détachée de la réalité, et qui refuse de renoncer à ses projets de shopping et de détente en congé maternité avant les naissances (et effectivement, les équipes médicales peuvent être évasives quant à ce qui vous arrive et à sa gravité, justement pour ne pas vous faire paniquer). Naturellement, il est plus apaisant et moins anxiogène de patienter à la maison avec un suivi quotidien par une sage-femme ou un infirmier plutôt qu’à l’hôpital… Mais honnêtement, ils ont beau venir tous les matins, une pré-éclampsie peut dégénérer si vite et devenir gravissime. Auriez-vous préféré qu’un soir en rentrant votre époux vous trouve étalée par terre dans un état grave? Il est facile de refaire le match lorsque tout s’est bien terminé.
Lilybird dit
Je trouve ce commentaire déplacé. Je m’explique : ce n’est pas parce que ça s’est bien terminé et qu’elle a eu de la chance, que la souffrance n’est pas réelle… je pense qu’il faut respecter ce que chacun ressent, quand bien même il existe « pire ».
Et même si « ah bah ça va maintenant tout va bien », la cicatrice est bien là. Pour exemple, on dit qu’il faut 1 an pour avoir le résultat définitif sur une cicatrice de césarienne, bien la masser pour l’assouplir, qu’elle soit belle et quelle ne fasse pas mal. Et pourtant, c’est bon tout va bien, c’est recousu.
Si le corps met tant de temps, pourquoi ça serait différent pour l’esprit ?
Parce que moi-même j’ai mon petit miracle dans les bras, jamais je ne pourrai oublier la difficulté à surmonter cette épreuve.
Viviane dit
Les femmes dont l’enfant est mort suite à une pré eclampsie vont adorer ce témoignage…
Mme pas de chance dit
Bonjour.
Je suis un peu d accord avec les autre réponses! C sur que ce n est évident d être hospitalisé mais la pre éclampsie et grave et peu être fatale pour la maman et l enfant. J espère qu avec le temps tu arrivera à accepter ton vécu. Il m’a falu du temps pour accepter la naissance brutal de ma fille et ma descente au enfer derrière mais avec de l aide j ai réussi à faire le deuil de l accouchement parfait que j avais imaginé, et je remercie les Medecin et notre bonne étoile d être en vie toutes les deux !!!
Lilybird dit
Je comprends ce que tu dis et je suis d’accord avec toi. Mais pour avoir eu une prééclampsie, j’ai trouvé que je ne me rendais pas compte que j’étais malade. Je le savais mais je ne le « sentais » pas (pas de douleur, juste de la fatigue). Puis les équipes médicales sont parfois très évasives sur la réalité de la situation… Dans mon cas les médecins ont été en désaccords pendant plusieurs semaines sur le fait de me faire accoucher (jusqu’à ce qu’il n’y ait plus le choix). Ce n’est pas évident de comprendre ce qu’il se passe… en tant que maman, il faut aussi être capable d’accepter et d’affronter les choses, ce qui n’est pas évident sur le moment…
Aurwem dit
Ce témoignage me laisse perplexe.. Une hospitalisation c’est jamais facile à vivre mais une pré eclampsie c’est incroyablement dangereux et ça peut évoluer à tout moment.
À domicile sans l’intervention de l’équipe médical dans les 10/15 min en cas d’urgence l’issue peut être catastrophique.
L’hospitalisation c’est finalement peu cher payé pour avoir des enfants en bonne sante…
Lilybird dit
Bonjour,
Je te comprends car j’ai moi-même eu une prééclampsie cette année pour mon petit bout.
J’ai été hospitalisée 1 mois à partir de la 29ème semaine. Mon petit gars est né à 33 semaines suite à l’évolution de ma prééclampsie. Césarienne en urgence et néonat pour mon fils.
Comme toi, j’ai été surveillée comme le lait sur le feu (monito, bilan sanguin, prise de tension). C’est vrai que j’aurais été mieux chez moi… mais la prééclampsie pouvant évoluer très vite et être très grave, être à l’hôpital était le mieux pour nous 2. Cela m’a permis d’aller le plus loin possible dans ma grossesse, pour préserver mon fils tout en permettant d’être là pour lui…
Tu as tenu 1 mois, c’est génial ! Tu peux être fière de toi !
Mon petit garçon a 6 mois maintenant et cet épisode est encore très dur et traumatisant pour moi. Mais l’essentiel est là : il est en pleine forme, en bonne santé et il a une maman en bonne santé (la forme ça viendra quand il fera ses nuits… ah ah) !
Personnellement je suis suivie par une association d’aide à la parentalité. ça m’aide beaucoup à mettre des mots sur ce que je ressens, à faire face à la culpabilité (grossesse mal vécue, sentiment de ne pas avoir « réussi » ma grossesse, etc) et à ma colère d’avoir vécu cela et de l’avoir faire « subir » à mon enfant… même si c’est la faute à pas de chance.
N’hésite pas à demander de l’aide si tu en ressens le besoin.
Bon courage dans ton cheminement, j’espère que le temps t’aidera à t’apaiser.
Casilda dit
Bonjour Aline,
Moi aussi j’ai accouché prématurément suite à une pré-éclampsie. Je ne suis pas non plus ravie de la façon dont les choses ont été gérées par le corps médicale.
J’étais suivi dans une maternité de niveau 1 à 5 mn de chez moi. Ma tension c’est déclarée tôt dans la grossesse (au 3ème mois) et j’ai été arrêtée avec un traitement. Ils m’ont garantis qu’ils pouvaient me suivre dans cette maternité pour ce problème. Que cela ne nécessitait pas d’aller au CHU 20 km plus loin.
Les choses ce sont progressivement dégradées et j’ai été hospitalisée à la fin du 6ème mois. Puis je suis rentrée 3 jours et ai été hospitalisée de nouveau. J’ai redemandé s’il ne fallait pas aller au CHU on m’a dit non.
Pareil pendant les hospitalisations je passais ma journée à attendre les monitos et la visite du médecin. On me réveillait à 6h du mat et on me faisait poireauter jusqu’à minuit. La journée il y a énormément de bruit impossible de se reposer… Je sais bien qu’ils font ce qu’ils peuvent mais clairement ce n’est pas le top quand on est épuisée et tendue.
La sage femme qui me suivait à domicile s’est battu pour qu’on me mette en hospitalisation à domicile en vain…
Finalement les choses ont dérapées à un monito de l’après-midi, 18 de tension et souffrance foetale césarienne en urgence. J’ai complètement paniquée et je suis montée à plus de 20 car je savais qu’ils ne pourraient pas me réanimer en cas de pépin et je me demandais si ma fille tiendrait le coup assez longtemps pour voir la lumière du jour. Elle a été récupérée par le Samu pédiatrique qui l’a transférée au CHU. Je n’ai pu la rejoindre là-bas que 2 jours après faute de place. J’ai dû taper un scandale le lendemain de sa naissance pour aller la voir. Ils m’ont laisser sortir comme ça dans ma voiture perso et ne m’ont même pas appelé une ambulance. Le jour suivant idem je suis partie au CHU en voiture. Ils m’ont appelé pour me dire que j’avais une place au CHU mais qu’il fallait que je revienne récupérer mon dossier médical. J’ai donc du me taper un aller retour supplémentaire et j’ai débarquée comme une fleur à la maternité du CHU avec mon dossier dans la main… Du grand délire!
J’ai accouché à 32+6 SA.Ma fille est restée hospitalisée 7 semaines. En partie car ils ne m’ont pas fait la piqure de maturation des poumons à la première hospitalisation. Je n’ai eu qu’une injection qui n’a pas eu le temps de fonctionner elle a donc eu du mal à respirer toute seule.
Alors oui je suis en vie et ma fille mais le parcours a été long et douloureux tant physiquement que psychologiquement. Pour moi mais également pour ma fille qui a eu un début de vie compliqué.
Je pense qu’il y a vraiment des choses à améliorer dans le suivi et dans l’hospitalisation pour les femmes souffrant de cette pathologie. Cela ne peut se faire que si on en parle. Et Aline a bien le droit de faire part de son ressenti après tout ce qu’elle a vécu…
Claire dit
Je comprends votre desarroi, une hospitalisation n’est jamais facile à vivre et encore moins dans ce contexte.
Cependant les médecins ont ont voulu faire au mieux, une pré-éclampsie, surtout sur une grossesse gémellaire, cela peut vite virer à la catastrophe. Les femmes atteintes de pré-éclampsie sont toujours hospitalisées, si vous aviez eu des anomalies sur la prise de sang, l’accouchement aurait été déclenché plus tôt (si c’est vraiment critique cela peut être la césarienne en urgence).
N’hésitez à en rediscuter à froid avec votre médecin afin de mieux comprendre ce qu’il s’est passé.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur pour la suite avec vos 2 enfants.
ALUB dit
Comme je te comprends…
J’ai fait moi aussi une pré-éclampsie pendant ma 2ème grossesse. J’ai été moi aussi hospitalisée pendant 5 semaines avant d’accoucher par césarienne. La séparation avec mon ainé que je ne pouvais voir que quelques heures le We a été très compliquée et il n’a pas compris pourquoi un jour j’étais partie à l’hôpital après l’avoir emmené à la crèche et revenue seulement 5 semaines plus tard. Il s’est senti abandonné, trahi…
Ma fille a maintenant 8 mois et j’y pense encore très souvent.
Coté santé, aujourd’hui, tout est redevenu normal, la tension est redescendue 1 semaine après que je sois rentrée chez moi. On commence tout doucement à retrouver notre équilibre.
Comme toi j’avais ce sentiment d’enfermement à l’hôpital, sans ressentir la maladie, malgré la gentillesse du personnel du service des grossesses patho, je ne comprenais pas pourquoi je ne pouvais pas sortir ou juste emmener mon fils pour la première fois à l’école… Malgré ça, j’étais sous surveillance et à la moindre alerte, on pouvait être prises en charge ma fille et moi.
Je souhaite beaucoup de courage à toutes ces mamans qui attendent la naissance de leur bébé à l’hôpital. Prenez patience, c’est difficile mais l’essentiel quand même est que vous soyez en sécurité bébé et vous. L’éclampsie peut être mortelle et grâce aux examens et vigilance des médecins qui nous suivent, le pire peut souvent être évité.
Sereno dit
Avec des si on pourrais refaire le monde…ou mettre Paris en boite
alors oui peut-être que si vous étiez rentrée chez vous, vous vous seriez senti mieux, sauf que votre pré-eclampsie n’a pas commencer à la visite du 6ème mois ni pendant votre hospitalisation, vous l’avez commencer avant, chez vous,
L’éclampsie peux entraîner la mort de la mère et de l’enfant ( des enfants dans votre cas) ce n’est pas anodin. Et si il étais arrivé quelque chose de grave, votre poste aurai pu s’intitulé « mais pourquoi les médecins ne m’ont pas garder à l’hôpital ».
être hospitaliser c’est contraignant, fatigant, tout le monde préférerai être ailleurs, on voudrais toute tombé enceinte au premier cycle d’essai, avoir une grossesse en pleine forme, un accouchement sans douleurs en disons 2/3 heures histoire de savourer un peu quand même mais on ne décide pas
Moi je préfère penser qu’ils vous ont sauvé la vie et celle de vos vos enfants par principe de précaution
fmalho dit
Je pense que vous n’avez pas compris mon témoignage et surtout que vous n’avez jamais subi de pré éclampsie pour dénigrer ainsi mon mal être. Bien sûr que je suis heureuse d’avoir des enfants en bonne santé. Là n’est pas le problème, je vous parle de cet enfermement à l’hôpital et du stress provoqué par l’hospitalisation. Je clos ici mon sujet mais suis vraiment peinée des commentaires désagréables et de l’incompréhension de certaines personnes qui jugent sans rien avoir vécu de similaire.
Sereno dit
je donne comme tout a chacun son ressenti sur un temoignage.
chaque personne a son vecu , sa vision de la vie, sa vision de ce qui est important de ce qui est essentiel et mon premier jet de la réponse au dessus étais bien plus « cru »
Voyez vous, après 7 ans de PMA moi je pourrais me permettre de douter de votre histoire car ce que j’ai retirer de cette expérience c’est que rien n’est plus précieux qu’une grossesse et que pour préserver mes enfants et leur santé , je serai prête a tout les sacrifices
Mais je sais aussi que nous sommes tous différent et que nous ne tirons pas les même leçon de la vie donc je permet pas de mettre en doute votre témoignage, j’ai juste essayer de vous faire part de mon sens des priorités .