De la conception à l’accouchement en passant par toute la grossesse, Sophie ne s’imaginait pas qu’elle devrait endurer toutes ces épreuves pour avoir un enfant. Mais finalement… on oublie ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Grossesse, naissance, rien ne s’est passé comme nous l’avions imaginé ou rêvé
Je n’avais pas imaginé que faire un enfant prendrait autant de temps, qu’il nous faudrait autant de médecins et autant de piqûres.
Le 26 février 2015, nous avons décidé qu’il était temps pour nous que j’arrête la pilule, nous voulions un bébé.
En mai 2016, nous allions voir mon gynéco et nous commencions les tests d’infertilité. Commençait alors notre parcours du combattant, un sacré combat mais nous n’en avions pas encore conscience…
J’ai témoigné il y a environ un an sur notre parcours en PMA (que vous pouvez relire ici), prolongé encore et encore pour une question de poids. Pour moi, une histoire de cases à remplir…
Finalement, après ce témoignage, j’ai décidé d’arrêter de travailler pour me consacrer à ma perte de poids, à notre PMA, pour ne plus culpabiliser à cause de mes absences etc…
En 3 mois de régime, psychiatre et chômage, j’avais enfin atteint le poids demandé. Et nous pouvions enfin nous lancer !
En même temps que notre parcours, les FIV ICSI avançaient et les piqûres se multipliaient, l’état de mon oncle atteint d’un cancer se dégradait… au point que la ponction des ovocytes a eu lieu le lendemain de ses obsèques… je vous laisse imaginer l’état d’esprit dans lequel nous y sommes allés… finalement 7 ovocytes prélevés pour 4 embryons ! Quel soulagement.
2 jours après, nous avons pu réaliser le transfert d’un embryon. Un seul embryon a pu être « congelé », les autres ne se sont pas développés correctement.
Commencent alors 15 jours d’une monstrueuse attente, entre espoir et désespoir, entre optimisme et pessimisme… pour finalement arriver à ce fameux jour du test, un test positif et alors l’explosion de joie, de larmes, de tout en fait ! Comme si avec ce test positif je relâchais la pression de 3 ans et 3 mois passés à attendre…
Je n’avais pas imaginé une grossesse autant médicalisée et autant de piqûres
Nous passons une écho à 7 semaines, tout va pour le mieux ! Quelques larmes quand nous entendons son cœur… bref c’est le bonheur !
Elle me prescrit une prise de sang, les résultats arrivent, j’ai 0,96 de diabète au lieu des 0,95 recommandés pour une femme enceinte. J’ai fait la prise de sang le lendemain de mon anniversaire, c’est le gâteau, ils ne vont pas m’embêter avec ça. GROSSIÈRE ERREUR ! La gynéco de la PMA m’appelle pour me dire que je fais du diabète gestationnel, qu’il faut que je vois mon gynéco rapidement pour mettre un suivi en place.
Ce que je fais. Il m’envoie aussitôt vers une endocrino. Au programme : régime et contrôle de la glycémie 6 fois par jour.
Au bout de 3 semaines, il paraît clair que ce n’est pas suffisant : j’attaque donc l’insuline lente tous les soirs.
Au cours des mois, nous augmenterons la dose, changerons d’insuline 2 fois pour finalement arriver à 1 injection d’insuline lente le soir et 1 injection d’insuline rapide matin et soir. Donc 3 piqûres et 6 contrôles de glycémie par jour, rdv avec l’endocrino une semaine sur 2…
Il est aussi décidé que j’aurais besoin de 2 à 3 monitoring par semaine pour les 2 derniers mois de grossesse.
Chacune de ces nouvelles étapes a été difficile à accepter, à chaque fois il m’a fallu quelques jours pour accepter, pour « faire le deuil » de ma grossesse rêvée… mais ça n’est rien comparé au jour où nous avons parlé déclenchement anticipée puis césarienne…
Je n’avais pas imaginé être spectatrice de la naissance de ma fille
Finalement, après bien des rendez-vous et un « match de ping-pong » entre le gynéco et la diabeto, ils sont tombés d’accord pour une césarienne 16 jours avant terme.
J’ai vraiment eu beaucoup de mal à l’accepter. Avec la PMA, je me suis sentie spectatrice de la conception de notre enfant. Pendant toute la grossesse on m’a dit quoi manger à quelle heure etc … et finalement j’allais aussi être spectatrice de la naissance de ma fille. On choisissait quand et comment elle devait naître. J’ai eu l’impression qu’on me « volait » ce moment magique…
Et pire, j’ai été absente les premières heures de sa vie, Léonie et son père sont remontés en chambre avant moi, coincée en salle de réveil. Et « handicapée » les premiers jours de sa vie : je n’ai pas pu donner le premier bain, je n’ai pas pu la changer avant le 3ème jour, je ne pouvais pas la porter debout, … quelle frustration ! (heureusement Super Papa était là 😉)
Sans parler des aléas de la césarienne : rachianesthésie ratée 5 fois, hypoglycémie juste avant, chute de tension avec spasmes de vomissement alors qu’ils me recousent …
Bref rien ne s’est passé comme prévu, tellement bien que, pendant mon passage en salle de réveil, je me suis dit que Léonie n’aura pas de frère ou sœur, jamais !
Et puis on rentre à la maison, les jours et les semaines passent, Léonie est un bébé zen, elle m’apaise beaucoup, et elle grandit et commence alors à sourire, à gazouiller
Alors non, ce n’était pas la grossesse de mes rêves mais…
Rien ne s’est passé comme je l’avais imaginé ou rêvé, rien de la conception à la naissance et pourtant elle est là, merveilleuse et tellement souriante, notre Madame Bonheur à nous !!
Léonie a maintenant 3 mois, elle est très éveillée et curieuse, et elle grandit de jour en jour, trop vite à mon goût. Tellement que PARFOIS je m’imagine lui offrir un frère ou une sœur…
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Morgane CHASSARD dit
Félicitations pour cette petite puce !!!
Le parcours a été long mais le bonheur est là maintenant. Rien ne peut dire si une éventuelle deuxième grossesse sera identique ou non, si le chemin sera aussi long et difficile.
Prenez soin de vous et de votre petite puce vous l’avez bien mériter. Et prenez la vie comme elle vient, elle vous offrira de superbes moments, rien n’est plus beau que de voir grandir un enfant …