Camille n’avait pas prévu de tomber enceinte, c’est arrivé alors qu’elle prenait la pilule. Alors qu’elle ne se voyait pas du tout avorter, son compagnon lui ne voyait pas d’autre issue. Il a donc préféré couper les ponts avec elle et leur enfant avant même qu’il soit né. Voici son témoignage.
{Témoignage} L’amour de ma vie, je vais le mettre au monde !
Bonjour à toutes les lectrices du blog !
Je m’appelle Camille, j’ai 21 ans et j’attends mon premier bébé pour octobre.
Je ne rentre pas dans le cadre de le famille parfaite, la famille comme dans les livres et les films, premièrement par mon jeune âge, et deuxièmement :
Parce que je vais élever mon enfant toute seule
J’étais en couple depuis peu de temps et je prenais la pilule depuis mes 14 ans donc j’étais loin de m’imaginer qu’une petite vie allait s’installer dans mon ventre.
Seulement voilà, mes règles ont arrêtées de venir en novembre, soit presque 3 mois avant que je tombe enceinte. Je me suis dit que c’était la pilule qui me faisait ça, ou bien le stress au travail. J’ai quand même fait des tests de grossesse pour être certaine que je n’étais pas enceinte et tous ont été négatifs.
C’est le deux février, pendant une conversation avec mon chéri, qu’il m’a dit « moi je suis sûr que tu es enceinte », moi j’étais persuadé du contraire mais j’ai racheté un test « ne sait on jamais ».
Le lendemain, je l’ai fait au réveil, et les deux bandes bleues sont apparues immédiatement.
J’étais surprise mais pas vraiment, coincée dans un tourbillon d’émotions, entre la joie de fabriquer la vie, et la panique parce qu’on est jeunes, parce qu’on vit pas ensemble etc… mais je m’en suis sentie capable tout de suite, prête à aimer mon bébé de tout mon cœur et me battre pour lui.
Du côté du chéri, enfin c’est ce qu’il était à ce moment là, pas un gramme de joie. Il m’a dit que soit j’avortais, soit j’étais toute seule dans cette aventure. Je lui ai dit que j’allais y penser, mais que je ne m’en sentais pas capable.
J’ai eu une échographie à 9 semaines de grossesse, et ce qui devait arriver arriva : je suis tombée amoureuse de ce tout tout petit bout qui grandissait dans mon ventre.
En parler avec mon compagnon
On a essayé d’en parler, de trouver des compromis, mais impossible, la seule réponse pour lui était l’avortement, et pour moi c’était inconcevable.
Il m’a donc quitté là-dessus, en me disant qu’il ne voudra jamais de nouvelles, qu’il ne sera jamais là, et que je suis une horrible personne d’imposer à mon enfant une vie sans père.
Je me suis donc retrouvée là, à gérer une rupture difficile parce que décevante, et de préparer ma future vie de maman solo.
Mais je me suis relevée, parce que je n’ai pas le temps pour ça. Évidemment je me pose des millions de questions, et je suis à la recherche de tous les conseils possibles, de témoignages d’autres mamans ayant connu de près ou de loin ma situation.
Mais je sais que la vie m’a fait le plus beau des cadeaux, je ne regrette en rien mon choix.
L’amour de ma vie, au final, je vais le mettre au monde !
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Yaya dit
Bonjour,
Quasi la même histoire pour moi. J’avais 22ans. Nous n’étions pas « officiellement » ensemble mais cela faisait 4 ans… Le père m’a poussé à avorter, en vain, et a coupé les ponts… Mon petit prince et moi faisions notre vie, nous étions très bien entourés, nous étions heureux. Puis le papa est revenu aux 8 mois de filston, s’est impliqué, l’a reconnu le jour de son premier anniversaire et nous avons formé une petite famille à 3… Puis un second petit prince a montré le bout de son nez… 2 ans sont passés à 4 et nous nous sommes séparés pour de bon… Et encore 2 ans après notre séparation, il lui arrive parfois de me reprocher d’avoir été égoïste d’avoir décidé seule de garder notre grand…… La pire chose qu’il puisse me dire après l’avoir reconnu et lui avoir offert un petit frère.
Marie dit
Bonjour Camille
Je vous trouve incroyablement courageuse et mature pour prendre une décision aussi difficile. Vous avez mille fois raison de décider vous-même sans vous laisser influencer.
Pour les conseils pratiques, je rejoins les autres témoignages ; faites en sorte, si vous le pouvez, de bien vous entourer. Par des professionnels bien sûr, mais aussi par la famille et pourquoi pas par les amis ? Si j’avais eu une copine enceinte quand j’avais 21 ans, j’aurais fait le forcing pour faire du baby-sitting régulièrement 🙂
Pour le côté juridique, bien sûr, il faut vous blinder. Le mieux serait de vous rapprocher d’une assistante sociale pour faire la liste de vos droits (en tant que mère célibataire, vous avez droit à des allocations et des aides au logement) ainsi que des démarches à effectuer. Je pense que l’hôpital ou la clinique ou vous êtes suivie devrait pouvoir vous donner des coordonnées d’assistante sociale.
Concernant le père, il a beau dire qu’il ne veut rien avoir avec son enfant, la loi française lui interdit d’agir comme ça. Si vous faites une action en justice en reconnaissance de paternité contre lui, il sera obligé de reconnaître son enfant et de lui verser une pension alimentaire jusqu’à ces 18 ans.
Et grâce à M. Macron, s’il refuse de verser la pension alimentaire mensuelle, c’est la Caisse d’Allocations Familiales qui vous la versera directement avant de se retourner contre lui pour se faire rembourser.
Maintenant, il faut bien réfléchir avant de lancer cette procédure. Tout d’abord, ce serait utile si vous souhaitez lui imposer la paternité… mais votre témoignage semble montrer que vous préférez éviter ça.
Ensuite, s’il reconnaît son enfant par obligation et que vous rencontrez ensuite un gentil garçon qui veut, lui, s’occuper de votre enfant, ce gentil garçon n’aura plus la possibilité d’adopter votre enfant.
Sachant que vous n’avez pas à prendre la décision rapidement ; la procédure de reconnaissance de paternité peut être initiée par vous jusqu’à la majorité de votre enfant, et après sa majorité, votre enfant peut lui-même lancer cette procédure (en obtenant donc 18 ans d’arriérés de pension alimentaire pour démarrer dans la vie). Comme quoi la loi française est parfois bien faite 🙂
Enfin, en tant que femme malchanceuse en procédure de PMA depuis 4 ans, je vous transmets toutes mes plus sincères félicitations ! Profitez à fond de votre bout de chou
Eili dit
Si je puis me permettre, et sans méchanceté, concernant les pensions alimentaires, ce qui est vrai sur le papier n’est pas forcément le cas dans la vraie vie. La CAF n’arrive pas toujours à récupérer les pensions, c’est mon cas. Idem pour les arriérés, les juges n’acceptent quasiment pas (j’ai failli dire jamais mais je ne veux pas être si tranchée) les arriérés de pension alimentaire. Là encore, ça a été mon cas. 6 ans de séparation, je n’ai pas vu un seul euro de pension alimentaire. Il faut le savoir, nous ne faisons pas des enfants pour la pension, il faut être préparé à ne jamais en recevoir.
Tania dit
J’imagine vos appréhensions mais il faut prendre confiance en vous. La famille parfaite n’existe pas et votre famille sera heureuse si vous vous assumez telle que vous êtes avec votre enfant. Les couples à deux font aussi des erreurs, des boulettes, ça fait partie de la vie de famille, qu’on soit deux trois ou plus. Être mère célibataire ne fera pas de vous une mauvaise mère. C’est comme les parents végétariens (pardon de la comparaison). Votre mode de vie différent ne rend pas votre enfant malheureux si vous lui donnez tout ce dont il a besoin.
Premier conseil : entourez vous ! Votre famille, vos amis, des associations, tous ceux avec qui vous avez un atome crochu et qui vous soutiennent deviendront votre nouvelle famille pour votre enfant. Il n’y a pas de quoi avoir honte, alors discutez-en à votre entourage, autorisez-vous à être perdue, fatiguée, en attente d’aide ou de conseils. (ma tante s’est faite larguée comme vous, en pleine grossesse, s’ajoute à cela que son fils est né handicapé, mais sa famille a fait bloc et aujourd’hui son fils est parfaitement heureux, ma tante a trouvé un compagnon aimant qui s’occupe du garçon avec tendresse).
Un autre conseil : ne rejetez pas le père de la vie de votre enfant. Parlez-lui en toute honnêteté de pourquoi il n’est pas à ses côtés. Ne le diabolisez pas, ça ne rendra service à personne. Un de mes cousins rêvait de voir son père qui l’avait abandonné, un jour il est réapparu et il s’est fait sa propre opinion à son sujet. Et aujourd’hui il a une vie de famille parfaitement épanouie, même si pas très orthodoxe. Le père reviendra peut-être, ou pas du tout. Mais vous n’y pouvez rien. Donc expliquez simplement à votre enfant ce qu’il en est. Ma tante n’a jamais voulu connaître son père, alors qu’une autre personne en aura extrêmement besoin. Donc laissez la porte ouverte pour votre enfant.
Bon courage, ça ne sera pas facile mais vous pouvez y arriver. D’autres y arrivent très bien alors prenez confiance en vous !
Melo dit
Félicitations! J’espère que vous êtes bien entouré par votre famille parce que élever un enfant seul c’est pas tout rose. Bon courage et profitez bien 😊
Eili dit
Tout d’abord, félicitation!! Ce que je peux vous dire, moi qui ai été maman solo à partir des 6 mois de ma fille, et jusqu’à ses 5 ans, c’est que oui, ce sera dur, oui il y aura des moments de doute, de peur, de désespoir, des moments où on a envie de tout lâcher, mais quel parent, solo ou non, n’a pas ressenti cela? Ce qui est le plus dur (je trouve) c’est de n’avoir personne à qui se raccrocher lorsqu’on est épuisé. Alors n’hésitez pas à bien vous entourer, à déléguer, trouvez une super nounou ou crèche en qui vous aurez pleine confiance, trouvez des moments aussi pour vous parce qu’être maman solo c’est souvent complètement s’oublier en tant que femme. Ensuite, toutes les questions que vous vous posez aujourd’hui feront de vous une super maman, parce que c’est justement en se posant des questions, en se remettant en question, qu’on devient le meilleur parent possible!
Pour ce qui est du manque d’un père, ma fille ne semble pas l’avoir subi outre mesure. Pendant un temps, elle en parlait et on sentait que ça la perturbait, mais à force d’explications, de discussions, et de la rassurer, c’est passé! Aujourd’hui elle a un nouveau papa en mon conjoint, et je ne doute pas que vous aussi, vous retrouviez un jour, à plus ou moins court terme, un nouveau papa pour ce bébé! Le petit plus (si je puis me permettre) que vous avez, c’est que vous n’aurez pas à vous « encombrer » du père. Je veux dire par là que si vous rencontrez quelqu’un un jour qui s’occupe de votre enfant comme si c’était le sien, rien ne l’empêchera de l’adopter facilement. Et ça n’empêchera absolument pas votre enfant de voir son géniteur un jour s’il le souhaite. Pour ma part, le « père » a reconnu ma fille, ce qui pose tout un tas de problème pas du tout anodins… en un sens C&A a raison de vous parler de juridiction. Tout ça est vraiment important.
Bon courage à vous!
Marie dit
Félicitations pour votre courage d’avoir dit oui à la vie, oui à cette merveilleuse aventure. Vous avez suivi votre coeur et c’est certain que ce sera toujours le meilleur choix. Je vous souhaite plein de courage et plein de bonheur.
C&A dit
Ce ne doit pas être facile en effet et dans cette situation, peu sauraient quoi faire. Bravo d’être si déterminée et bravo de défendre vos idées!
Etant aujourd’hui Maman de 2 petits bouts de chou et ayant moi-même avorté à l’âge de 19ans, je n’aurais qu’un conseil « sérieux » à te donner : mettre un enfant au monde, c’est devoir s’assurer d’en faire un adulte épanoui(dans la mesure du possible). C’est la seule et unique responsabilité (je dirais presque obligatoire) qui incombe.
Le reste n’est que doutes, amour, peur, bonheur infini et une alternance sans fin de ce type d’émotions tout à la fois.
Aucun parent au monde n’est parfait car vous serez mère en fonction de votre enfant, de son caractère et de vos accords à tous les deux. Etre Maman sans le Papa, oui ce sera dur, très dur.
Alors n’hésitez jamais à vous faire épauler (par les bonnes personnes), parlez quand vous en aurez besoin et surtout, sachez qu’un enfant qui reçoit de l’amour, en redonnera toujours.
La recette reste la même pour tout le monde : on sourit, on s’ébahit, on aime et parfois on serre les dents très forts. 🙂
Mais je vous félicite, restez positive et assumez votre choix.
P.S : Et si je peux me permettre, faites bien attention à assurer vos arrières : combien de père sont partis pour revenir des années plus tard pour « reprendre » leur bout de chou pour diverses raisons……un jour il est fort possible qu’il se rende compte que finalement son enfant qu’il ne connaît pas, il voudrait le connaître…..côté juridique, protégez-vous bien…et bonne route! 🙂
Lilie dit
Je suis d’accord à une grosse nuance prêt : il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis comme on dit, et on ne peut pas blâmer ce jeune garçon pour sa réaction. Avoir un enfant devrait toujours être un choix. S’il ne se sent pas capable aujourd’hui d’être père, peut-être le sera-t-il demain. L’intérêt de cet enfant à venir, sera certainement d’un jour connaître son père et tisser des liens avec lui et certainement pas de tout faire pour qu’au contraire il ne le connaisse jamais. L’intérêt de l’enfant devrait toujours primer, quel que soit le contexte.
miocene dit
Être protégée juridiquement c’est permettre à la mère de garantir les bonnes conditions. Si le père veut revenir cela ne veut pas dire que la mère l’en empêchera… Mais c’est sûr qu’elle pourra décider et s’assurer qu’on ne lui retire pas la garde car elle n’a peut être pas beaucoup de moyen ou est célibataire contrairement au monsieur qui aura potentiellement refait sa vie et construit sa carrière etc…
Camille dit
Bonjour ! Je suis la future maman dont il est question ici, merci beaucoup pour vos retours et vos conseils ils me seront précieux !
Ce qui en est du papa, il a déjà une fille qui va avoir deux ans, et il s’occupe très bien d’elle… il dit qu’il ne voulait pas de deuxième enfant, et pas maintenant surtout. Je comprend son choix, s’il n’est pas prêt on ne peut pas le forcer… je doute qu’il veuille connaitre notre fils un jour, mais bien sûr s’il souhaite le rencontrer je m’y opposerai pas, plus pour mon fils que pour lui d’ailleurs.
Merci encore pour vos commentaires ! Ça me fait vraiment plaisir !