Alors qu’elle était adolescente, Charlotte est tombée enceinte. Son petit copain de l’époque n’a pas du tout assumé et elle ne pouvait pas en parler à ses parents. C’est donc accompagnée d’une amie qu’elle a du se faire avorter. 10 ans plus tard, elle se souvient encore de chaque détail. Voici son témoignage.
{Témoignage} 10 ans après mon avortement
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Je m’appelle Charlotte, j’ai 26 ans actuellement. Jeune femme heureuse, épanouie et bientot mariée à l’homme de ma vie.
Nous avons tous un passé, des erreurs faites.
Voici mon histoire, celle de mon IVG
J’avais 15 ans lorsque j’ai rencontré mon premier amour. J’en suis tombée folle amoureuse. Je suis issue d’une bonne famille avec une bonne éducation. J’ai été sensibilisée aux maladies sexuellement transmissibles, à l’importance de se protéger et de faire attention.
J’ai fait « ma première fois » en septembre 2008 avec ce garçon, mon premier amour. J’étais jeune, insouciante. Ça n’arrive qu’aux autres non ? Les premiers temps, je le poussais à nous protéger. Je ne prenais pas la pilule. Lui avait eu d’autres relations dans le passé. Il était impensable d’en faire autrement. Et puis, les tests passés, je me suis montrée moins prudente. Et pourtant, le risque d’une grossesse non désirée était toujours présents. Je n’y prêtais pas attention. En tout cas, moins.
Nous ne nous voyons que le week-end, quel était le pourcentage de chance que ça m’arrive à moi ?! Sauf que… Mi-janvier je fais le calcul. Je n’avais pas eu mes règles depuis un moment. Il était peut-être temps de m’en inquiéter. J’achète un test de grossesse dans la pharmacie près de mon lycée. J’étais en permanence lorsque je me décide à le faire. Je vais donc aux toilettes et là…
La sentence est tombée.
2 Barres.. Il y a 2 Barres sur ce test de grossesse
J’étais donc bel et bien enceinte. Le ciel me tombe sur la tête. Non… Ce n’était pas possible. J’envoie un message de suite à mon copain. Il me répond « On ne peut pas le garder, il faut avorter. Tu n’as que 16 ans » . J’étais en colère contre lui. Bien sûr que je savais tout ça et j’en avais totalement conscience mais M*rde il ne s’est même pas inquiété de comment je me sentais. J’avais envie de le gifler. Et là, je prends peu à peu conscience. Je m’effondre. Mes amies savent bien ce que je suis allée faire dans ces toilettes. Je leur en avais parlé. Au vue de ma réaction, elles savent… Elles savent déjà ce qu’il m’arrive.
Il fallait que j’agisse et vite …
Le parcours du combattant pour avorter
Par où commencer ?
J’appelle une amie plus âgée que moi qui était déjà majeure. Je lui explique. Elle prend rendez-vous pour moi chez une gynéco. Il fallait dater cette grossesse. Pas de place avant fin janvier. Je prendrais mon mal en patience. Le jour J arrive. Elle m’accompagne. J’ai affaire à une femme froide. Je lui explique que je ne veux pas le garder, que je veux juste savoir à combien je suis et rien de plus. Le manque de savoir vivre et de professionnalisme de certains ne sont plus à prouver. Elle n’a pas écouté un seul mot de ce que j’avais dis. Et… Me fait écouter le cœur du bébé qui bat pendant l’échographie de datation.
Je fonds en larmes et sers très fort la main de mon amie qui demande à la gynéco d’arrêter tout de suite. La gyneco ne veut pas me dire de combien je suis enceinte. « Elle ne fait pas de réinterprétation » Je suis choquée. Je pars à l’arrêt de bus, le dossier sous le bras. Qu’est-ce que je peux bien faire de tout ça ? Réfléchir… Il faut réfléchir vite. En parler à mes parents ? Eux qui sont très catholiques. Il en était hors de question.
Dans ma tête d’adolescence, j’étais persuadée qu’ils auraient honte de cette fille qui est la leur. Mon copain refuse que je leur en parle. Ma décision était donc prise.
J’avorterai seule, sans eux
Je prends rendez-vous au planning familial. Il faut une majeur pour m’accompagner. Mon amie se propose tout de suite pour être là avec moi. J’ai rendez-vous la semaine suivante.
J’étais stressée, angoissée. Mais sure de moi. Le jour J arrive. J’ai eu la chance de tomber sur un homme gynéco vraiment très sympa. Et là, la sentence tombe j’étais enceinte de 3 mois. Il a vu l’horreur sur mon visage. Normalement, il y a un délai de réflexion d’une semaine je lui ai fait comprendre que ma décision était prise et que j’étais sûre de moi. Il accepte de faire abstraction de ce délai afin d’accélérer les choses car le temps joue contre nous.
La date est donnée, j’avorterais le 12 février 2009.
Il m’explique bien tout. Ça sera un avortement par aspiration. Je dois passer la veille pour venir chercher un cachet afin de stopper ma grossesse.
Le 11 je pars donc, seule, chercher ce fameux cachet. La machine est en route.
Le jour de l’avortement
Nous y sommes. J’avais rendez-vous au matin. Je suis partie de chez moi comme si de rien n’était. Comme si j’allais au lycée comme chaque matin. Je n’ai rien laissé transparaître. Je devais être celle que j’ai toujours été. Cette fille souriante, et pleine de vie. Mon copain ne serait pas là. Il me laisse … Seule.
Je rejoins mon amie en face de l’hôpital. Elle essaie de me faire rire, de me faire changer les idées.
Une infirmière passe me voir et m’explique comment cela va se passer. Je partirai dans la matinée pour le bloc ça durera moins de 15 minutes. Comme je ne voulais pas rester dormir une nuit à l’hôpital je ne serai endormie que partiellement pour pouvoir sortir le jour même. Ils me mettront un masque et un gaz hilarant afin de « m’apaiser ». Ok, je savais déjà tout ça et j’ai donc bien tout intégré. Nous attendons et, vers 9h30 on vient me chercher. Il est temps pour moi de passer au bloc. Je me souviens de chaque bruit, chaque minute. Le gaz hilarant n’avait pas fonctionné sur moi. Le masque était mal mis j’ai eu beau essayer leur dire ils étaient concentrés sur leur travail. Je ne sais même pas si mes mots étaient audibles. Les larmes se sont mises à couler. Et là, j’ai entendu l’aspiration du fœtus. Mon bébé était bel et bien parti. Je suis resté à l’hôpital jusqu’au milieu d’après-midi et ensuite ils m’ont laissé sortir. Ils m’ont conseillé de ne pas rester seule. J’ai eu un rendez-vous 2 semaines après pour savoir si tout allait bien. Aucun suivi psychologique ne m’a été proposé comme cela est fait normalement.
10 ans après mon IVG
Voilà maintenant 10 ans que mon histoire s’est passée et je m’en souviens encore comme si c’était hier. Je ne regrette pas de ne pas l’avoir gardé car, je n’étais pas en capacité de m’en occuper correctement. Je regrette d’avoir juste été aussi négligente. J’ai donc j’ai donc sensibilisé ma petite sœur assez rapidement sur le fait de se protéger et de prendre la pilule. Il était envisageable pour moi que ça lui arrive à elle également. Il est important d’en parler à ses proches, à ses enfants.
Il ne faut pas que la sexualité soit un sujet tabou même si ce n’est jamais évident de les voir grandir et avoir une vie sexuelle .
Passer par une épreuve telle que celle-ci est juste horrible et marquera à vie celles qui la traversent.
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Jopart dit
Bonsoir je ne sais pas si j’aurais des réponses mais voilà je suis enceinte de 6 semaines et mon choix se tourne vers l’IVG pourquoi me direz-vous ? Je vous explique j’ai une petite fille de 7 ans un mari que j’aime et qui m’aime plus que tout … ma première grossesse bof bof j’ai été malade pendant 3 mois je vomissait tout le temps pour une odeur un verre d’eau un truc degeulasse à la télé … bref trois mois à rester coucher et vomir j’ai éviter l’hospitalisation trois fois car j’ai tout de même perdu 10 kilos le premier mois … le reste de la grossesse c’est très bien passé l’accouchement pareil mais le retour à la maison avec bébé a été compliqué j’avais presque 22 ans j’avais l’habitude des bébés parce ayant eu un petit frère un petit coussin et les deux enfants de ma sœur pour m’entraîner je pensais être rodée mais pas du tout je n’avais vu que les bons moments … quand ma fille est née elle pesait 2,660kg et mesurait 45 cm un petit bébé … j’ai su l’allaiter les deux premiers mois après je me suis mise une pression de dingue que je n’avais plus de lait ont n’est donc passé au lait en poudre nutrillon anti reflux… après c’est trois mois elle a commencé à faire ces nuits je le suis dit chouette mais un mois après terminer elle hurlait tout le temps et je ne comprenais pas pourquoi nous avons fait des tas d’examens sans rien trouvé changer le lait mais rien n’y a fait nous avons en ménagers dans une maison où elle avait sa chambre tout ce dont elle avait besoin . Ont c’est même oublié avec mon compagnon de l’époque qui est aujourd’hui mon mari … là seule solution pour qu’elle dorment c’était entre mon mari et moi dans notre lit … bref nous avons fait pour ne pas que sa dure mais aujourd’hui elle va avoir 7 ans et nous rejoint toujours le matin dans notre lit ( 5/6 heures du matin ) … mademoiselle est très jalouse ont ne peux se faire un câlin son papa et moi sans que elle nous fasse sont regard assassin… financièrement jusqu’à maintenant ont sans sortait bien mais a causse du COVID-19 j’ai perdu mon emploi suis tomber en dépression et maintenant ça je suis enceinte et je suis larguée … je le dit que ci je le garde ça va être un calvaire un enfer que ont na déjà du mal à finir certains mois alors avec un bébé en plus ??? Je le pose mille questions ???? J’ai déjà eu un rdv avec la gynécologue qui m’a regardé comme ci j’étais un monstre parce que je veux avortée et je sais que je le suis mais je ne veux pas que mon couple et ma vie de famille explose … vous comprenez ? En tout cas je l’espère … merci de m’avoir lue
Emily dit
Merci pour ce témoignage. Je suis malheureusement certaines qu’en 10 ans, les choses n’ont pas beaucoup évoluées de ce côté là. Encore de nombreuses adolescentes tombent enceinte par manque de connaissance, par inconscience et une faible proportion par réel accident (parfois pilule + préservatif = bébé quand même). Et il faut dire que rien ne leur est facilité. Le planning familiale c’est quand même une belle invention. Ça vous a permis d’aller jusqu’au bout de cette procédure. Et un grand merci à celles et ceux comme votre amie qui sont là pour aider dans de tels cas.