Après la naissance de leur dernier enfant, Steph a « voulu faire plaisir à son homme » (cette formule m’a faite bondir je dois l’avouer, une femme a t’elle vraiment à « faire plaisir à son homme » quand elle vient de donner la vie ? le devoir conjugal a encore de beaux jours devant lui malheureusement…) et elle est retombée enceinte. Sauf qu’elle ne pouvait pas assumer cette nouvelle grossesse, juste après son accouchement, elle a donc décidé d’avorter. Malheureusement l’IVG ne s’est pas bien passée, voici son témoignage.
{Témoignage} IVG : je n’oublierai jamais
J’ai eu mon premier enfant à 25 ans d’une première union…
Ensuite j’ai rencontré mon mari actuel et nous avons 2 enfants ensemble en plus. Une famille comblée.
L’IVG, je ne pensais vraiment pas y avoir recours un jour… Les solutions de contraception, je suis au courant et j’ai toujours fait attention. Mais c’est arrivé, après avoir eu un enfant en début d’année j’ai subi une IVG en août suivant…
Foutues suites de couche et la volonté de faire plaisir à mon homme. Il y a des conséquences insoupçonnées, il a fallu d’une fois…
Et je suis tombée enceinte une quatrième fois
J’ai dû faire vite niveau timing à cause de la loi… J’ai dû faire plusieurs kilomètres pour aller dans un planning Familial ouvert en été….
J’ai eu l’impression aussi d’être comment dire, une « mauvaise fille » dans le sens « mauvaise fille tu as couché sans faire attention » … Et ça déjà ça met le cafard.
Premier rendez-vous le gynéco vérifie la grossesse « voulez-vous le voir ? » heu non merci je ne veux pas avoir cette image dans ma tête jusqu’à la fin de mes jours…
Second rendez-vous pour prendre le premier médicament provocant l’arrêt de la grossesse, et faire les papiers d’admission pour la 2ème journée…
Mon IVG médicamenteuse s’est malheureusement mal passée
Nous avons surveillé que je perdais bien l’embryon avant d’envisager la sortie de l’hôpital. Mais arrivée sur le parking, prête à partir, j’ai fait un malaise, je me vidais littéralement de mon sang. Personne ne m’a entendu. J’ai juste réussi à attraper mon téléphone, le papier avec mon rendez-vous noté dessus et le numéro de téléphone… Elles m’ont retrouvé puis je perdais connaissance… J’ai été « traumatisée » par cette mauvaise épreuve. Le suivi 0. Le fait de me laisser sortir alors que je disais que je ne me sentais pas bien, « le protocole, c’est la journée« …
J’ai ensuite dû mettre un stérilet je me suis trompée et j’en ai demandé un en cuivre… J’ai saigné pendant plus d’un mois sans que l’on me croit… J’ai fini par faire une hémorragie dans ma salle de bain devant ma grande… Ça a fini aux urgences et avec des perfusions.
En fait, il y avait 2 embryons et un n’avait pas été expulsé… Avec le stérilet en cuivre ça a amplifié et provoqué une hémorragie.
J’ai eu un gros passage à vide, l’impression d’avoir tué, je pensais aussi à ces personnes qui n’arrivent pas à avoir d’enfants, je culpabilisais… Mais je ne pouvais pas, pas à ce moment-là, ça n’aurait pas été bien ni pour mes enfants ni pour ce « bébé ». Notre maison n’était pas finie, et financièrement il faut pouvoir assumer, il y avait le bébé qui avait besoin de mon attention… Alors 2… non, ce n’était pas envisageable.
Ma décision, si dure fût-elle à prendre, était la plus logique.
Mais je ne vais pas mentir, même si je ne regrette pas, je l’ai très mal vécu… Il a fallu plusieurs mois pour m’en remettre, j’ai dû demander de l’aide, prendre des anti-dépresseurs…. Mon mari a été d’une grande aide dans cette épreuve. Même si c’est dur de comprendre le physique de la chose, c’est de notre responsabilité à tous les 2.
Je n’ai pas oublié, je n’oublierais jamais.
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Simone dit
Ce qui me scotche dans les histoires quand ça tourne mal c’est cette non prise en charge de la souffrance psychologique que peut laisser une IVG, une césarienne en urgence… j’en ai fait les frais et pourtant je suis de la profession et ça me revolte! J’essaie de prendre en charge mes patients de la meilleure façon que je peux mais cela n’a pas été le cas là seule fois de ma vie où j’avais eu le plus besoin…. courage à toutes!
Catherine dit
Bonjour Steph,
Quelle pression (sociale) pèse encore aujourd’hui sur les femmes, pour en arriver à être enceinte pour faire plaisir.. vous n’y êtes pour rien, elle était sans doute trop forte pour vous permettre de résister d’emblée, mais vous vous êtes reprise, vous avez quand même résisté avec cet avortement, bravo ! Ce n’était pas évident !
Sinon, normal que vous ne l’oubliez pas.. Mais c est davantage la violence que vous avez reçu et avec laquelle vous avez été reçue et jetée qui en est à l’origine, que l’ivg en lui-même ! Je vous en prie, ne vous faites aucun reproches, ni violence supplémentaire.. Ils et elles ont merdé, c’est tout !! Votre témoignage est précieux, car une bonne manière de mettre les choses au clair, et de vous libérer de ce qui ne vous appartient pas : les violences qu’on vous a infligées.
Je vous souhaite toute la force possible pour avancer, et continuer à vous affirmer, vous avez du courage !
Bravo !