L’accouchement d’Elisa ne s’est pas passé comme elle le souhaitait. Tout s’était bien enclenché, mais malheureusement, au changement d’équipe plus rien n’est allé dans son sens. Alors la jeune maman se remet en question : est-ce sa faute ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement gâché
Bonjour,
Je souhaite vous raconter mon accouchement pour avoir vos avis, car j’ai l’impression de ne pas avoir été à la hauteur et j’ai besoin de comprendre ce qui s’est passé. Je vais le résumer par grandes étapes.
De la grossesse à l’accouchement : mon histoire
La grossesse : ce n’était pas un état naturel pour moi (c’était la première fois et je ne suis en général pas très à l’aise avec mon corps et ma féminité) donc ce n’était pas simple. Je n’ai jamais réussi, tout au long de la grossesse, à trouver une personne de confiance pour me suivre. Comme je vis dans un désert médical, il a fallu que je fasse avec le personnel présent, et le problème était qu’ils n’arrivaient pas à me rassurer, je les trouvais trop concentrés sur les procédures, les analyses médicales et les éventuelles complications et pas assez attentifs aux aspects humains. Ceci a fait que je vivais de manière très anxiogène un rendez-vous sur deux et que j’ai finalement changé de maternité au dernier moment (bébé était en siège à la 3ème écho et ils m’ont tout de suite parlé de césarienne, je n’en pouvais plus qu’ils me parlent tout le temps que des problèmes, alors j’ai changé pour une structure qui présentait un taux bas de césarienne).
Trois jours avant l’accouchement, j’ai eu des douleurs irradiantes dans le bas du dos et comme personne ne m’avait prévenue qu’on pouvait ressentir les contractions de cette manière, je pensais que j’avais une sciatique : je suis allée voir un ostéo.
Comme les douleurs persistaient, j’ai fini par me rendre à la maternité. On m’a annoncé que je pouvais rester. C’était en pleine nuit. J’ai géré seule, sans péridurale et sans aide, toutes les contractions, avec une méthode que j’avais trouvée dans un livre, durant 12 heures. J’étais très calme et très confiante, et je gérais tellement bien qu’on (le personnel) m’a demandé comment je faisais et qu’on pensait que j’allais accoucher seule.
12h, changement de service, et c’est hélas une sage-femme beaucoup moins gentille et respectueuse que la précédente qui arrive. Celle-ci commence par me faire un examen, qui m’a fait tellement mal que j’ai crié et lui ai pris le bras en lui demandant d’arrêter. Elle a fait comme si de rien n’était et a continué. A ce moment là, j’ai senti que ça n’allait pas bien se passer pour moi avec elle.
Une heure plus tard, je change de salle pour une salle nature (normalement moins médicalisée) et je me retrouve donc avec cette sage-femme et une assistante de vingt ans. Là commence pour moi un long et lent sabotage de toutes mes capacités.
Je voulais un accouchement non médicalisé
Sans trop de gestes, mais j’avais le monito et la sage-femme gardait en permanence ses doigts dans mon vagin. Je voulais aussi poursuivre la respiration que je connaissais, mais elle m’a imposé une méthode de respiration qui ne me convenait pas du tout et m’épuisait. Elle s’étonnait que je n’arrive pas à pousser, elle ne comprenait pas (je n’avais aucun appui, et rien que pour ça, je déconseille les salles nature, c’est quand même bien, pour pousser, de pouvoir s’appuyer sur quelque chose). Régulièrement, elle me sortait donc ce genre de phrases « pourtant, tout à l’heure, vous y arriviez bien« . Et ça me décourageait encore plus, comme si j’avais perdu le « mode d’emploi ». Je lui ai demandé aussi de m’appeler par mon prénom, pour me sentir plus à l’aise, mais elle n’a pas voulu le faire. Avant que le travail ne commence, j’avais aussi émis le souhait de prendre un bain, mais elle a traîné pour le préparer, ça n’a pas été possible… Bref, j’ai senti tout du long que ça la faisait clairement chier d’être là, et le travail a été très très long car son attitude et ses phrases m’ont fait petit à petit perdre toute confiance en moi, pour me sentir au final comme une merde et en incapacité totale d’accoucher. J’en étais presque à demander une césarienne tellement j’étais convaincue de ne pas pouvoir le faire. C’était horrible. Le bébé a commencé à avoir des problèmes, j’ai demandé à passer en salle médicalisée, pour lui, et pour en finir avec cette situation débile qui ne menait à rien.
Salle d’accouchement médicalisée, 5 personnes autour de moi pour m’encourager à pousser, moi je n’en pouvais plus, après trois jours de douleurs et toutes ces phrases stupides, je n’avais plus ni force ni moral. Mais j’ai poussé quand même et le bébé est sorti après 5 à 7 tentatives de ventouse avec une épisio.
Les jours suivants, j’étais dégoûtée, l’épisio me faisait un mal de chien, je ne pouvais même pas m’occuper correctement de mon bébé, et ça m’énervait. J’avais aussi l’impression d’un accouchement gâché, raté et d’une épisio qui aurait pu être évitée. J’avais tenu douze heures seule, et au moment où j’en avais le plus besoin, personne n’a été en mesure de réellement m’aider. Bon, on m’a aidée médicalement à accoucher mais pas du tout psychologiquement. J’avais donc l’impression que tous les efforts que j’avais faits en amont, pour gérer la douleur, mon appréhension, les contractions et pour rester calme, confiante et sereine, avaient été foutu en l’air par un personnel pas très à l’écoute.
Avec le recul, je me dis que je n’ai pas eu de chance d’être tombée sur cette sage-femme, mais j’ai aussi l’impression très tenace d’avoir mal fait les choses. J’aurais du m’imposer plus et j’aurais du aussi avoir plus confiance en moi : je venais effectivement de gérer douze heures, j’aurais du poursuivre coûte que coûte ma méthode et l’imposer au personnel, et non leur faire confiance, alors que ce qu’il me proposait ne fonctionnait pas pour moi…
Bref, je me sens confuse et je ne sais pas du tout quoi penser de tout ça. Et surtout, ça me fait très peur pour un deuxième accouchement : je sais bien qu’il y a pire comme accouchement, mais c’est comme si cette expérience-là avait inscrite en moi que je n’étais pas capable de le faire, et qu’on pouvait aussi tomber sur des personnes qui ne nous aident pas du tout.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
elo dit
Bonjour Elisa,
J’espère ne pas être maladroite, mais je me mets aussi à la place des futures mamans qui vous liront et risquent sérieusement d’angoisser.
Lors d’un accouchement, il y a toujours notre vécu, notre perception des choses et la réalité.
Quand je vous lis, je sens une femme seule et pas assez préparée
A priori, le courant n’est pas passé avec cette sage-femme et c’est bien dommage mais on ne peut pas non plus rattraper 9 mois en quelques heures. La grossesse, l’accouchement et la parentalité sont de tels chamboulements qu’ils nécessitent une vraie préparation en amont. Là ça partait mal: pas de confiance ou de réel feeling lors du suivi, pas de préparation, pas d’accompagnant ou de papa (du moins vous ne le mentionnez jamais), changement de maternité au dernier moment etc
Votre bébé a t il tourné ou était il toujours en siège? Vous déconseillez la salle nature car rien pour s’accrocher/s’appuyer pour pousser dans quelle position étiez vous? (généralement en salle nature on est debout, accroupie, à 4 pattes donc pas besoin de s’appuyer) Vous parlez du bain demandé pendant le travail et pas réalisé, mais vous dites aussi que vous êtes restée 12h seule à gérer le travail, est-ce que le bain a été envisagé à ce moment là?
Vous parlez de 7 tentatives de ventouse (7 poussées avec ventouse ou 7 lâchage de ventouse et re posé? (parce que ça, je n’ai jamais vu ça!!)
Attention, je ne dis pas que c’est de votre faute, il y a eu un manque de communication, un manque de préparation, des incompréhensions de part et d’autres et les violences gynéco obstétricales existent bel et bien mais peut-être que malheureusement, dans votre cas précis: il y avait besoin du monitoring en permanence en fin de travail, il y avait besoin de médicaliser l’expulsion parce que le déroulement n’était plus physiologique etc
Un accouchement on sait comment il s’est déroulé que quand il a eu lieu 😉 avant on a plein d’espérances, d’envies, d’appréhensions et parfois entre nos souhaits et la réalité il y a un fossé.
Peut être que vous pouvez demander à consulter votre dossier et à vous le faire expliquer? Parfois ça permet de comprendre certaines choses et de débloquer des ressentis négatifs. Etant donné votre vécu c’est normal d’appréhender un futur accouchement mais chaque chose en son temps, pour le suivant vous serez mieux armée et vous pourrez mieux vous préparer: trouver un professionnel en qui vous avez confiance, avec qui vous vous sentez bien, même s’il faut faire des kilomètres en plus etc
2 grossesses, 2 naissances ne se ressemblent jamais.
Bon courage
Carla dit
Bonjour, j’ai beaucoup apprécié de lire le témoignage d’Elisa, qui arrive bien à mettre des mots sur des émotions que j’ai, moi aussi, ressenties. Et c’est vrai que je me suis également sentie coupable, et pourtant, j’étais très bien préparée, j’avais suivi de multiples cours d’accouchement avec différentes personnes, et mon mari était avec moi. Pourtant, tout s’est mal passé, avec piqûre que je n’avais pas demandée pour accélérer la dilatation, et les doigts de la sage-femme, elle rentrait sa main et faisait tourner le bébé, et j’ai eu droit aux forceps et à l’épisiotomie (presque 2 mois pour pouvoir m’asseoir sans douleur), et même au final à un appui ferme sur le ventre par une infirmière (très mauvais pour le périnée, et même, je l’ai appris après, interdit). J’avais très bien géré les douleurs, déjà depuis la veille, puis toute la nuit avant de me rendre à l’hôpital, et dès mon arrivée la sage-femme a tout fait pour me convaincre de faire une péridurale, tellement que j’ai finalement accepté alors que j’avais toujours refusé d’en faire une. Mon mari était là mais trop stressé pour vraiment réagir. Comme Elisa, j’aurais dû m’imposer plus et ne pas laisser faire le personnel, et j’ai culpabilisé des années, ça m’arrIve encore 15 ans après. Tout ça pour dire : Elisa, ce n’est pas votre faute, il ne faut surtout pas culpabiliser. Les sages-femmes sont débordées, certaines ne sont pas aimables pour un sou (selon moi, elles devraient changer de métier), j’ai également très mal vécu leurs réflexions après l’accouchement : « la douleur est dans votre tête », « dites à votre mari de rentrer, on l’appellera s’il a besoin de revenir car vous pourriez mourrir dans la nuit » (soit-disant en raison d’une importante perte de sang, mais lorsque j’ai demandé à la sage-femme à 4h du matin – une autre – si je risquais encore de mourir, elle m’a dit que je n’en avais jamais été à ce point, et que je ne risquais rien), et un comportement inutilement méchant et antipathique de la majorité des sages-femmes lorsqu’elles entraient dans la chambre (ni bonjour, ni sourire, un ton méchant). Une horreur ! Pour mon deuxième enfant, j’ai changé d’établissement, à 1h de chez moi, mais tant pis, et elles ont été merveilleuses. J’ai dû avoir une césarienne programmée pour différentes raisons, du coup ça s’est très bien passé lors de l’accouchement, mais j’aurais toujours le regret de ce premier accouchement où, loin de m’aider, on m’a « maltraitée », ce n’est pas trop fort je pense.
Je n’ai jamais écrit sur aucun forum depuis 15 ans, mais je ne peux pas laisser Elo (commentaire ci-dessus) vous faire croire, même un peu, que vous y êtes pour quelque chose. Nous sommes en situation de stress et de dépendance totale dans un tel moment, surtout la première fois où c’est l’inconnu, du coup on fait confiance. Et parfois ces personnes ne se comportent pas comme elles le devraient, c’est tout. Peu importe les raisons, elles le font. Je pense que si nous avions été à leur place, nous nous serions comportées autrement, et certaines le font, heureusement, pourtant dans des circonstances similaires, donc c’est possible et ça devrait être normal d’être à l’écoute des futures mamans. Ne vous reprochez pas d’avoir fait confiance aux professionnels, qui ne le ferait pas ?
Pour ma part, j’ai attendu 2 ans avant d’imaginer avoir un deuxième enfant, et il est tellement merveilleux que je ne regrette pas.
Toutes mes amitiés, et bienvenue à votre petit bébé !
Laure dit
Bonjour,
J’ai vécu à peu près la même chose que vous d’une manière différente mais en vous lisant ma blessure n’est toujours pas refermée.
Je suis tombée sur une sage femme horrible qui ne m’a pas laissé vivre mon accouchement comme vous. On m’a forcé le col sans me prévenir. La douleur était tellement intense que j’ai hurlé en lui demandant d’arrêter. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. N’arrêtant pas mon compagnon a dû intervenir mais l’ouverture du col était faite. Selon elle, ça allait accélérer mon travail et je souffrirai moins. Je ne faisait aucun bruit pourtant. Ensuite, avant la péridurale que je ne souhaitais pas au départ, j’ai dû aller aux toilettes plusieurs fois et me suis faite engueuler même si nous demandions rien à personne. Cette sage femme est revenue plusieurs fois en me disant de me dépêcher de choisir si je voulais la péridurale ou non parce que l’anesthésiste n’avait pas que moi…. D’ailleurs, je suis phobique des hopitaux et des piqûres. Je lui ai expliqué que je gerai. Elle est revenue plusieurs fois en me demandant malgré ma non envie et je me suis sentie obligée de dire oui parce que j’avais peur de déranger l’anesthésiste si je changeais d’avis. Au moment de la pose de la péridurale, mon compagnon a été gentiment conduit à la porte malgré ma demande qu’il soit là.
On m’a proposé le gaz hilarant qui m’a provoqué un malaise. Étant asthmatique, le stress avec trop de gaz d’un coup, je previens que je tombe dans les pommes. Je me fais hurler dessus. L’auxiliaire présente en stage d’une vingtaine d’année prend ma défense et se fait juste lyncher. La péridurale est posé mais mal posée au bout de 5h je ressens les contractions d’un côté. Le professeur vient suite au Changement d’équipe.
J’ai eu une nouvelle sage femme, je me sens soulagée. J’ai peur mais soulagée. Elle me parait bienveillante. M’examine plusieurs fois avec delicatesse. Puis vers 9h c’est le grand moment. Sauf que la sage femme voit les cheveux de mon fils et appuie sur mon ventre avec ses deux mains pour l’aider à sortir. C’est une manipulation interdite en France depuis des années. Le coeur de mon fils ralenti de plus en plus. Le medecin arrive 4 sage femmes. Je dois passer en urgence au bloc si je n’accouhe pas en 4mn. Je dis ok. Je ne veux pas de cesarienne, je suis dilatée à 10. Je pousse de toutes mes forces mais la peridurale est montée trop haute suite au passage du professeur à 7h du matin qui a repris la première peridurale mal posée en m’injectant une dose de cheval.
Je ne sens plus rien, le cœur de mon bébé ralentit. Le médecin me dit c’est le moment:elle prend le brancard cours dans le couloir. J’entends : »preparez le bloc A, code orange ». On va me cesariser pour sauver mon fils. Aujourd’hui, je suis heureuse, il est là vivant. Ils ont dû aspirer ses vois respiratoires. Les effets de la péridurale et de l’anesthésie locale ont un effet sur moi assez gros. Je suis togalement shootée. Impossible de voir mon bb. J’ai accouché à 9h15. J’ai eu mon bébé à 12h dans les bras 10mn puis 16h30. On m’a oublié en salle de reveil. Mon compagnon m’attend dans la chambre depuis plus d’une heure. Mon bébé lui est avec les sage femmes. Lorsqu’on m’emmene le recuperer. La sage femme que je n’ai jamais vu me dit: »ce bébé est un amour. Toutes les sages femmes l’ont porté ». Le plus violent pour moi ont été ses paroles. J’apprend que mon fils a reçu du cholostrum d’une autre femme sans mon accord. Ce fut très violent aussi. 3 ans après la blessure est ouverte mais panse petit à petit. J’ai consulté un psychologue pour m’aider à comprendre ce que j’avais fait de mal.
Ma réponse, je n’ai rien fait de mal. J’ai fait confiance au corps medical. Mon erreur est celle ci.
La chirurgienne est venue me voir dans ma chambre. Apparemment, elle l’avait ressenti ma culpabilité de ne pas accoucher par voie basse. Elle est venue me le dire et ça a été ma rencontre la plus humaine avec celle des infirmières post natales. Elle s’est excusée de l’empressement qu’il y a eu mais c’était ça ou ne pas pouvoir tenir chaque matin mon fils dans mes bras.
Vous n’avez rien fait de mal. Rencontrez un psychologue pour faire votre propre cheminement sur cette question.
Aujourd’hui, j’ai envie d’un second. Je sais simplement que je ferai cette fois ci entendre ma voix. Un « non », sera un « non » menace ou pas de la part de la sage femme. Je changerai d’hôpital.
Je vous souhaite bon courage et surtout ne culpabilisez pas.
Christelle dit
Si vous avez la phobie des hôpitaux, pourquoi ne pas envisager un accouchement à domicile ou une maison de naissance pour votre second ? Si vous avez la chance d’avoir des sages-femmes libérales qui en pratiquent, ou un lieu adapté dans votre région, la piste vaut peut-être le coup d’être étudiée. La décision doit cependant être mûrement réfléchie et la grossesse aucunement pathologique par contre.
Christelle dit
Toutes mes excuses si je mets les pieds dans le plat en posant la question mais pendant toute la lecture, je me suis demandé une seule chose : le papa dans l’affaire, il était où ? Lors d’un accouchement, on est loin d’être en pleine possession de ses moyens et le rôle de père est d’aider à gérer ce que la maman n’est pas en mesure de gérer. Je ne connais pas la situation donc je ne juge pas, je précise, mais je suis juste confuse.
Dans tous les cas, je suis d’accord avec certains autres commentaires, ce que vous avez subi, ce sont des violences gynécologiques, et je vous encourage vivement à porter plainte ! Pour vous et pour d’autres qui pourraient vivre une expérience similaire.
Pour une éventuelle prochaine grossesse, je ne peux que vous conseiller d’élargir vos recherches de maternité afin d’en trouver une labelisée amie des bébés par exemple, ou une qui vous inspiré confiance, même si les recherches sont longues. Ou de demander des témoignage de femmes y ayant déjà accouché, ou de vous faire assister, si vous le pouvez, par une personne qui saura imposer votre volonté coûte que coûte quand vous ne le pourrez pas. Aviez-vous fait un projet de naissance ? S’il n’a pas été respecté, vous pouvez vous renseigner sur vos éventuels recours. Si vous n’en aviez pas fait, faites-en un pour votre prochain accouchement. Une maison de naissance ou un accouchement à domicile, si vous vous sentez à l’aise avec l’idée et si vous en avez la possibilité dans votre région, peut également être une solution. J’accouche à domicile dans quelques mois et après avoir lu votre témoignage, je me dis que c’est une des meilleures décisions de ma vie ! Mon mari à mes côtés, MES choix de A à Z, le confort de ma maison, une seule personne référente en qui j’ai confiance…
En amont, un travail thérapeutique pour mieux assumer votre féminité, et donc mieux vivre votre grossesse, me semble indispensable. Si ce n’est pour vous, au moins pour ne pas transmettre votre mal-être à vos enfants, surtout si ce sont des filles. Les enfants absorbent malheureusement tout. C’est un budget cependant, mais si vous avez la chance d’avoir des économies, ou de pouvoir en avoir à l’avenir, je pense que c’est la meilleure dépense que vous puissiez faire. Quoi de mieux que d’investir dans son bien-être ?
Pour résumer mes conseils : portez plainte, faites-vous entourer si possible de personnes de confiance et ne culpabilisez pas ! On a abusé de votre faiblesse, ce n’est PAS votre faute. Mais pour la prochaine fois, comme vous l’avez dit, suivez votre instinct, ayez confiance en vous. Bon courage !
MmeTomate dit
Je vais être très franche avec vous. Vous lui avez demander d’arrêter son examen qui vous faisait mal et vous lui avez en plus pris le bras pour l’arrêter mais elle a continué. Pour moi c’est une agression sexuelle, et elle doit être punie pour ça…
Ce n’est pas facile, moi au bout de 9 mois je n’ai toujours pas trouvé le courage d’écrire à la maternité où j’ai accouché pour dénoncer des comportements irrespectueux du gynécologue qui est venu me faire l’épisiotomie/forcepses, parce que j’ai eu la chance d’avoir tout le reste de l’équipe aux petits soins avec nous de notre entrée à notre sortie de la maternité. C’est le seul qui a été irrespectueux alors je me trouvais chanceuse et ne voulais pas « faire chier pour si peu ». Mais c’est pas si peu. Et ce que vous avez vécu est vraiment dégueulasse, cette femme a été incroyablement mauvaise avec vous, surtout pour une personne qui est censée vous aider et vous accompagner ce jour là…
Écrivez à la maternité pour leur dire ce qui vous ai arrivé, et si le besoin se fait sentir, aller porter plainte. Vous en avez le droit ❤️
Je vous envoie énormément d’amour et je vous souhaite beaucoup de courage. Si jamais c’est possible pour vous, trouvez une autre maternité pour le deuxième bébé ❤️
Liliwed dit
Bonjour Elisa,
Il est peut être un peu tôt pour le réaliser mais un accouchement ressemble à un marathon et vouloir accoucher de façon non médicalisée est encore peu répandu en France. Ainsi, la formation comme vous l’avez senti pendant votre suivi de grossesse est très axée sur la pathologie (même quand il n’y en a pas). Soutenir quelqu’un pendant un marathon, c’est laisser faire l’autre à son rythme. On sait dans les études que le manque de soutien est pourvoyeur d’interventions, ils ne sont pas juste le fait du pas de chance ou de problèmes inhérents au bébé et à la maman. Rapprochez vous pour une grossesse ultérieure d’une sage femme libérale faisant des accouchements à domicile ou d’une maison de naissance, cela semble plus approprié ou à défaut d’une doula, pour vous apporter un soutien que vous sentiez déjà nécessiter pour aller au bout de votre projet. Concernant l’épisiotomie, elle n’est pas systématique avec la ventouse, et est « personne dépendante », donc vous ne pourrez jamais savoir si la déchirure que vous auriez eu aurait été pire. Cependant ne vous reprochez rien : l’accouchement n’est et ne devrait pas être un moment ou il faut s’imposer, mais ou il faut être bien entouré. Vous avez entamé cela avec cette première naissance, et une 2e naissance peut être le moment pour vous rapprocher encore plus de vos souhaits. Il est bien plus difficile de faire respecter nos souhaits lorsque nous sommes primipares (après on note dans les études que ça passe moins 😉).
Prenez soin de vous, de digérer cette naissance pas adaptée à vos souhaits et vos besoins, il est difficile de contraindre les gens à être aimables ainsi choisissez les ainsi dès le début 😊 (c’est la meilleure sécurité).
Liliwed dit
La doula = si vous devez retourner au même endroit selon votre désert médical comme vous le disiez. Elles proposent d’accompagner les mamans et de les soutenir et n’ont aucune compétence médicale. Progressivement leur pratique se répand en France, pour pallier aux manque possibles et avoir une autre continuité que le strict suivi médical proposé (réduit à un temps très court il faut le dire par les contraintes de productivité imposées). Sur l’accouchement à domicile et les maisons de naissances vous trouverez les dernières études qui permettent de se faire une idée de la sécurité des soins.
LAETI dit
Gérer 12h de contractions vous avez assuré ! ! Bravo! Mais à la fin les contractions deviennent si intenses et vous aviez accumulé de la fatigue. Supporter la douleur si longtemps est épuisant pour le corps.
Quant à la sage femme je pense qu’elle était peu à votre écoute en effet.
rassurez vous beaucoup de femmes ont une episiotomie c’est très fréquent et même si les poussées sont efficachés.
Est ce que le papa de votre enfant était present? Parce que c’est vrai qu’il constitue l’immense majoute des cas le meilleur soutient ! Je pense qu’avec les émissions type babyboom on idéalise l accouchement qui est certes un moment magique mais aussi un moment qui peut être très douleureux, anxiogène et stressant. Il ne faut pas l’oublier.
Claire dit
Elisa, votre accouchement n’est pas gâché. Vous avez tout fait toute seule malgré une équipe pas attentive. Votre bébé est là. Un accouchement parfait n’existe que dans les contes de fées, en vrai une fois sur place on fait comme on peut, comme on le sens et avec les moyens du bord ! Ça ne se déroule jamais comme on s’y attend.
Pour ce qui est de vous mortifier en vous disant que vous auriez dû vous imposer, ce n’est pas si évident quand on est dedans.
J’ai eu la même expérience. J’étais plus à l’aise en poussant à 4 pattes mais les sages femmes ne sachant pas faire autre chose que sur le dos m’ont forcée. Résultat épuisement et épisiotomie.
Sur le coup, je me suis dit » j’aurais dû les obliger c’est moi qui accouche mince » et puis au final,je me dis que pour mon 2eme je finirais par être docile encore une fois car sur le moment on se dit que c’est sont elles les pro et qu’on sais jamais.
En tout cas , profitez bien de votre bébé. C’est le plus important.
Chachouloulou dit
Elisa,
Vous avez le sentiment que votre accouchement a été gâché et malheureusement il sera difficile d’effacer cela. Néanmoins je souhaite essayer de vous apporter un peut d’aide.
1 : vous ne vous êtes pas entendues avec la sage femme. Malheureusement parfois entre 2 personnes le courant ne passe pas. Vous n’avez rien fait de mal. Vous n’avez pas trouvé toutes les 2 le bon mode de communication. Et à ce moment là il était impossible pour vous de prendre du recul car au moment de la mise en travail et de l’accouchement on est dans un état second (épuisement dû aux contractions, gestion de la douleur, hormones, angoisse de la naissance, etc…). J’ai vu nombre de femmes se transformer tout au long d’un accouchement et en post partum (avant/après péridurale ; avant/après la naissance…) et même des collègues ou des amies complètement différentes lors de leur accouchement. Peut être que votre sage femme était vraiment une grosse c… ou alors c’est cet état particulier qui abîmait votre perception de la réalité. Personne ne peut vous aider la dessus mais dites vous bien que ce n’est pas votre faute.
2 : concernant le fait d’avoir le sentiment que vous auriez dû vous imposer. Vous avez fait confiance au corps médical. Vous avez pris la décision d’accoucher dans un hôpital en début de grossesse car vous savez profondément que c’est la solution la plus sécurisante pour vous et votre bébé. Ne remettez pas ce choix en question. Vous ne pouvez pas savoir ce qui se serait passé si vous aviez imposé vos vues. Vous seriez peut être en train d’écrire un post type « je n’ai pas écouté le corps médical et mon bébé ne vas pas bien ».
3 : vous avez l’impression d’avoir mal fait les choses. Vous avez géré 12 heures de contractions seule. Lorsque vous avez senti que la salle nature ne vous correspondrait pas et que cela n’était pas bon pour vous et votre bebe, vous avez demandé à changer de salle et vous ne vous êtes pas entêtée. C’était la bonne décision et heureusement car vous avez eu besoin d’une extraction instrumentale. Vous pouvez être fière de vous.
4 : concernant la naissance par ventouse de votre bébé, lorsque je pose une ventouse, j’explique bien à la maman que si elle ne pousse pas son bébé la ventouse ne sert à rien. Sinon je fait des spatules. Donc vous avez quand même bien poussé et c’est bien vous qui avez fait naître votre enfant. Pour l’épisiotomie, on la diabolise mais si elle a été faite il faut vous dire que c’était pour protéger votre périnée d’une déchirure plus grave. Je peux vous assurer qu’une rupture du sphincter anal fait autrement plus mal et est autrement plus embêtant qu’une épisiotomie. Elle a aussi peut être était faite pour activer la naissance car le cœur du bébé ralentissait trop et peut être que grâce à elle votre bébé vas bien aujourd’hui.
5 : vous vous demandez comment vas se passer votre prochain accouchement.
Tout ce que je peux vous dire c’est qu’aucun accouchement ne ressemble à un autre. Ne vous focalisez pas sur le premier. Il n’est prédicteur de rien.
En conclusion, vous l’avez compris je suis gynécologue obstétricien mais aussi maman. J’ai aussi eu un accouchement difficile qui n’avait rien eu à voir avec ce que j’avais imaginé. Dites vous bien que les femmes sont des guerrières et que vous pouvez être fière d’avoir fabriqué et donné naissance à votre merveille. L’accouchement et le post partum sont des moments violents dans la vie d’une femme, quelque soit la manière dont il s’est passé. Pour certaines femmes cela a été merveilleux, tant mieux. Mais je peux vous garantir que pour la majorité d’entre elle cela n’a rien à voir avec ce que l’on s’imagine. Rien ne peux vous préparer à ce moment (j’ai fait naître des centaines d’enfants pas voie naturelle, par spatule, par césarienne et bien je peux vous dire que je n’était pas préparée à ce qui m’est arrivé !). Je ne sais pas quel âge a votre bébé mais généralement le temps, la récupération physique de la fatigue accumulée et le bonheur que vous apporte votre bébé pansera doucement vos plaies.
J’espère vous avoir apporté un peu d’apaisement et merci de m’avoir lue jusqu’au bout.
Pauline dit
Très chère Elisa (joli prénom – celui de ma fille !)
Pour un premier bébé et avec peu de préparation vous avez réussi l’exploit de gérer seule vos contractions très longtemps (le papa était il avec vous pour vous accompagner ?).
Il faut savoir que le soutien est crucial. Et que toute femme doit se sentir épaulée, écoutée, comprise et en sécurité pour qu’un accouchement puisse se passer le plus naturellement et le plus rapidement possible !!
Par ailleurs il faut savoir qu’un col se dilate cette, mais que toute perturbation peut entraîner sa rétractation ! (Réflexe animal d’insécurité ! Une femelle ne fait pas naître son petit si elle sent que l’environnement est hostile !).
Donc c’est clairement ce manque de soutien et d’accompagnement qui a complexifié la fin de votre accouchement.
Je vous invite à lire le Guide de la naissance naturelle d’Ina May Gaskin. A lui seul ce livre vous donnera toutes les réponses à vos questions !
Profitez bien de votre bébé. L’issue reste malgré tout heureuse, vous allez bien tous les deux 🙂