Jeanne n’avait déjà pas aimé être enceinte et en ce qui concerne son accouchement, c’est encore pire. La naissance de son bébé lui laisse un très mauvais souvenir. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement, ce calvaire
Bonjour à toutes les lectrices (et lecteurs)!
Je viens de découvrir le blog et en lisant plusieurs témoignages, j’ai eu envie de partager mon expérience.
Je m’appelle Jeanne et j’ai accouché d’un petit Lucas début juillet 2019.
Pour commencer, j’ai très mal vécu ma grossesse. Contrairement à beaucoup de mamans, c’est une expérience que je n’ai pas appréciée, entre prise de poids, remontées acides infernales, crises d’insomnies, douleurs pelviennes, pieds gonflés… J’ai passé 9 mois à attendre la délivrance.
Et mon accouchement n’a été qu’une suite de déceptions
Le jour J, bébé n’arrive pas et à l’hôpital on me dit de revenir dans 48h et qu’on pourra envisager un déclenchement. 48h après, pas de déclenchement, le même médecin m’affirme ne jamais m’avoir parlé de ça (on était pourtant deux avec mon mari et on lui a fait répéter !). On repart déçus chez nous en sachant que le prochain rendez-vous sera le bon.
Le lendemain à 3h, je me réveille un petit peu « mouillée ». Je pense avoir encore eu une fuite urinaire, très fréquentes ces derniers temps. Dans le doute, je réveille mon conjoint et on attend ensemble pour voir si je « fuis » encore. Rien. Fausse alerte se dit-on.
A 9h, rdv à l’hôpital et la sage-femme me dit que j’ai rompu la poche des eaux (la première membrane) mais que le bébé est encore très haut. Première déception. TOUT le monde m’avait assuré qu’on ne pouvait pas passer à côté du début du travail. Je devais être l’exception qui confirme la règle…
A 17h, on me dit d’aller marcher dans l’hôpital pour aider le bébé à descendre. 22h les contractions deviennent de plus en plus fortes et me font des pointes de douleurs dans le bas du dos, insupportables. Mon mari me masse fortement avec sa main pour m’aider à supporter le moment. À 1h, on me dit que le moment est bon pour la péridurale. Je passe en salle de travail et un anesthésiste aimable comme une porte de prison entre avec la sage-femme. Le passage de l’aiguille a été atrocement douloureux, j’ai crié de douleur. À côté, mes contractions ne sont que plaisir !
Peu après, je commence à me sentir mal et à avoir le tournis. Mon conjoint appelle avec le bouton d’urgence, je fais une grosse baisse de tension et le cœur du bébé ralenti. Je suis placée sous masque à oxygène.
Quelques heures plus tard, les douleurs des contractions ne passent pas et malgré nos demandes et nos appels on nous dit que ça va venir et que le produit va agir.
A 7h, la sage-femme essaye de me placer la sonde urinaire. J’ai hurlé de douleur. Elle s’étonne que l’anesthésie ne fonctionne toujours pas mais à l’air d’ignorer totalement que j’ai toujours un mal de chien depuis la veille au soir.
Puis le boîtier de péridurale commence à biper en continue. Un problème informatique bloque l’envoi de la dose ce qui déclenche un signal de défaut. Toutes les 5 minutes, il faut relancer la machine à la main si on veut que le produit soit envoyé. Quant à la pompe manuelle pour la petite dose supplémentaire, on oublie. Elle n’a jamais fonctionné de toute façon.
Durant tout ce temps, ma baisse de tension ne s’améliore pas et ils finissent par me mettre sur le côté avec une jambe en l’air à 9h du matin.
Je commence à être épuisée, nous sommes mardi matin, je n’ai pas dormi depuis plus de 24h. J’ai mal, j’ai faim, j’ai soif, je suis fatiguée. Mais il faut tenir bon.
A 11h, on me dit qu’une césarienne est en cours et que si mon bébé n’est toujours pas assez bas dans une heure c’est mon tour. Je vous mets de côté notre angoisse à ce moment-là et notre impuissance face à la situation. Nous sommes désemparés avec mon mari. Les sages femmes sont overbookees, nous nous sentons seuls avec notre « bip bip » de péridurale qui fonctionne à moitié et mon mari qui fait des allers retours entre la machine, mon masque à oxygène et le couloir pour trouver de l’aide ou du moins du soutien.
A 12h, la sage-femme et sa stagiaire arrivent et me disent « on va commencer, il faut le sortir en 30 minutes sinon c’est césarienne »
Le stress monte encore d’un cran.
Mise en position les pieds sur les étriers, prêt au départ, je me concentre et rassemble mes derniers forces.
La sage-femme me regarde alors et me dit « allez-y » avant qu’un silence de mort s’installe. Je lui demande si je dois pousser, elle me réponds d’inspirer pendant ma contraction puis de pousser. Elle attend.
Une poussée, deux poussées, trois poussées. Je fais n’importe quoi toute seule dans mon coin. J’inspire mal, je pousse n’importe comment. Je cherche un dernier appel à l’aide en disant « j’ai l’impression de ne pas être efficace dans mes poussées«
La sage femme me regarde, hausse les épaules et soupire d’un air blasé « ça va« …
Le choc, la déception, l’angoisse de la césarienne. Je me sens vidée, j’ai envie de pleurer. Je suis dans un état d’épuisement total avec mes 30h sans sommeil.
C’est à ce moment que mon mari décide de prendre les choses en main
Ayant suivi une séance d’entraînement aux poussées lors des cours de préparation à l’accouchement, il me dit quand respirer, quand bloquer, quand pousser, m’encourage avec le fameux « pousse pousse pousseeeee » , quand stopper, quand recommencer.
Il maintient ma tête relevée d’une main et me remet le masque à oxygène entre deux poussées.
48 minutes. 48 minutes avant que mon bébé sorte. 48 minutes où si mon mari n’avait pas été là j’aurais été seule face à ces deux sages-femmes silencieuses.
Elles ont fait leur « job » en silence, ont fait la rotation, ont coupé son cordon qui s’emmêlait, ont fait ses soins.
Nous n’avons même pas pensé à nous énerver ou crier au scandale. Nous étions deux adultes épuisés qui ne pensions qu’à notre futur bébé. Nous avons pris sur nous.
Avec le recul, on se dit qu’on aurait dû dire quelque chose. Mais nous étions trop fatigués, trop stressés, trop concentrés.
J’ai mis deux heures avant que ma tension soit assez haute pour me tenir assise sans tourner de l’œil. J’avais mal à l’entrejambe comme jamais. J’ai « ressenti » tout l’accouchement, moi qui voulais accoucher sans douleur.
Mon mari a dû m’accompagner, presque m’accoucher lui-même, lui qui pensait vivre ce moment à mes côtés pour découvrir notre fils.
Je reste amère du début à la fin.
Je n’ai pas aimé ma grossesse.
J’ai détesté mon accouchement
Mais j’aime d’un amour inconditionnel mon fils et mon mari.
Je n’ai trouvé personne dans mon entourage qui comprenne cela. À quel point, en tant que femme et en tant que mère, il est impossible de dire haut et fort qu’on a détesté ces étapes de notre vie.
« c’est étonnant, moi au contraire… » me disent toutes les mamans que je rencontre.
Alors je le dis par écrit haut et fort, sans honte : j’ai détesté être enceinte et j’ai détesté mon accouchement, à en vomir.
Mais ça ne m’empêche pas d’aimer mon fils, ma vie, mon amour, mon ange. Il est tout pour moi, malgré cette période de ma vie que je veux oublier et cette expérience que je ne veux plus revivre.
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Laura dit
Je n’ai pas un bon ou mauvais souvenir de ma grossesse ni de mon accouchement. Il y a eu des bons moments et des mauvais. Je pourrais recommencer sans stress ni super grosse envie.
Par contre, je n’ai pas aimé la première année avec mon bébé. Les 8-9 premiers mois étaient pour moi un enfer alors qu’en plus j’avais prévu 1 an de congé parental.
Le retour de mon mari le soir était un tel soulagement car je pouvais partir sans m’occuper de mon bébé qui était entre de bonnes mains.
Alors que mon bébé n’a jamais été malade, que le papa était aussi présent que possible… m’occuper de mon bébé était pénible, ennuyeux, frustrant…
(Après ses 1 an, ca s’est bien amélioré, à 2 ans, j’ai commencé à adorer notre vie de famille.)
Et ca c’est aussi particulièrement compliqué à partager. « J’aime mon bébé mais j’aurais été plus heureuse sans enfant. » C’est une phrase que personne ne veut entendre ni comprendre.
Courage à toi !
Laetitia dit
Je te comprends…jai adoré mon accouchement de A à Z mais je n’ai pas tellement aimé être enceinte. Jai eu des nausées tout au long de la journée 7 mois sur 9. Des douleurs ligamentaires très fortes et j’étais extrêmement essoufflée. Alors oui sinon tout allait très bien mais j’avoue que ces désagréments me font me dire que je n’aurais pas de deuxième. Surtout les nausées et vomissements quasi quotidien je n’ai plus envie de passer par là….
Par contre le sentir bouger était inestimable et me faisait oublier le reste.
Némalia dit
Pour les nausées, vous pouvez vous renseigner sur l’hypermese gravidique
Laetitia dit
Coucou je connais oui par contre j’avoue que je ne me suis jamais mise dans cette case parce que dans les témoignages que jai lu javais l’impression que ca semblait mille fois pire que ce que je vivais !
Kika dit
Comme je te comprends… j’ai détesté ma première grossesse et là enceinte de nouveau je me suis vite rappelé à quel point je haie cette période. Vraiment. Je subi le premier trimestre avec déjà une bonne prise de poids (le confinement n’aide pas) et des nausées tout le temps. Y compris la nuit. Un cauchemar. Vivement l’accouchement.
mel dit
Bonjour, pareil pour moi. Je n’ai pas aimé être enceinte vomissement pendant les 3 premiers mois et les 3 derniers, remontées acides continuelle (je n’en n’avais jamais eu avant et ça c’est resté aussi avec les kilo, petit cadeau de départ). Et l’accouchement j’arrive le vendredi matin à l’hôpital parce que j’avais fait de la fièvre. On me déclenche mais pas de péri avant l’ouverture du col à 5. Contraction dans les reins (ça aussi ça revient pendant les règles). Je souffre en silence, je serre les dents. Le personnel est adorable et me disent ben vous on vous entend pas. Je me disais qu’ils ne pouvaient pas faire grand chose et on m’a élevé à ne pas me plaindre, ni demander de l’aide. Je n’ai pas le droit de manger, ni de me laver. Nous sommes samedi il est 14h le col s’ouvre à 5 on me pose la péri. Bébé n’arrivera qu’a 22h15. C’était il y à 15 ans.
Meli dit
Ça fait « plaisir » de savoir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir aimé être enceinte.
J’ai culpabilisé pendant toute ma grossesse parce que je n’ai pas ressenti ce bonheur de tous les jours dont on parle sur les site de grossesses.
Et lorsque je l’annonçais on me demandait si j’étais contente car je n’explosais pas joie à chaque annonce.
Je n’ai pas aimé voir mon ventre s’arrondir et les remarques que j’ai pu avoir parce que je n’assumais pas alors que j’avais déjà des kilos en trop.
J’ai eu mal au pieds pendant 9 mois, envie de faire pipi toutes les 20 minutes, j’étais fatiguée et j’ai eu des problèmes d’hypertension le dernier mois.
L’accouchement m’angoissait et j’ai été contente d’apprendre qu’elle était en siège et qu’il fallait un césarienne.
J’ai finalement eu une césarienne d’urgence à cause d’une pré éclampsie et je ne me sens pas moins mère parce que je n’ai pas accouché par voie basse ou parce que je n’allaite pas mon enfant.
Amandine dit
Bonjour,
Je comprends votre amertume face à votre entourage car j’ai également ce ressenti.
J’ai déteste ma grossesse : nausées, vomissements a tout va pour le 1er trimestre au point d’être placée sous perfusion pour le jour de l’an…genial! 1er T passé on m’annonce le bien-être gestationnel qui est censé être détecter au 5eme mois mais dès ma 1ere prise de sang j’étais au dessus de la norme…bon je pense que toute les femmes enceinte aujourd’hui sont détectées diabétique pour éviter de prendre trop de poids…prévention! J’ai quand même pris 17kg et j’ai arrêté de compter les kg 1 semaine avant la naissance…
Les derniers mois, rétention d’eau, jambe enflées…en plein juillet magique! Le terme le 6 août…
Le 2 août a 8h, je commence les contractions…je suis chuchote j’avoue…on part a la mater…col fermé mais après 1h de monito on m’annonce avoir fissure la poche donc je reste…il est 11h…a 17h j’étais a 1…dans la nuit impossible de dormir et je demande qu’on me soulagd pour dormir car il est 3h et je suis déjà fatiguée…le travail n’a pas commencé…
Le 3 août 10h, l’obstetricien decide de me déclencher…bébé a une chute du rythme cardiaque mais je suis pas au courant de ce qui se passe, les sages femmes me sautent dessus me retire le tampon…j’ai cru me faire violer! La pose n’était déjà pas agréable alors le retrait je vous laisse imaginer! Bref on retourne en chambre et on attend que ça se passe! 17h je demande a être examinée…2,5 Super!!! La sage femme me dit qu’il faut rompre la.poche des eaux car bébé est tranquille dans son eau et n’a nul besoin de s’engager…OK et la peri comment ça se passe? Obstétricien sympa…on pose la peri et on rompra la.poche ensuite…20h peri posée…bon j’ai bouge donc je me suis faite engueuler…ils sont marrant les anesthésistes…c’est a la fois ton pire cauchemar et sauveur! Tu sais pas si tu l’aime ou me déteste!
Bref 21h j’étais a 4, a 22h a 5 et a 1h du matin toujours a 5! Et là on nous annonce que c’est trop long…sans blague? Donc on part en césarienne…le choc! Et pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il se passe…monsieur embrassez votre femme on y va…on a cru ne plus jamais nous revoir…2h du matin Elio est né…3,900kg…il était prévu pour 3,100/3,500!!!
Donc j’ai deteste la grossesse. Détesté l’accouchement…je n’ai jamais eu honte de le dire haut et fort…au diable ceux qui ne comprennent pas…chacun. son ressenti …heureuse.pour celles qui ont adorer cette période de leur vie…j’aurai aimé faire partie de cette team…mais non. J’aime mon fils plus que tout au monde et je le préfère dehors que dedans! N’ayons pas honte de nos émotions qui sont tout autant respectable que d’autres!
Lille MJ dit
hello. Alors , je vous comprends totalement. Et pourtant a côté de votre accouchement, le mien a été une grosse rigolade.
Non je n’ai pas aimé prendre 20 kilos alors que je cherchais a en perdre. Non j’ai pas « adore le sentir bouger » Non je n’ai pas eu une libido débridée (de toute façon 5 mois de contracture musculaire au vagin …)
Oui la péridurale a fait son effet, oui le déclenchement s’est bien passé.
Et j’ai envie de dire : et alors….. l’important ce n’est pas d’avoir aimé ou pas. L’important c’est qu’au final on sache faire la différence entre le bébé et l’avant…
On m’a dit « tu dis que t’as pas aimé juste pour faire différemment des autres » euhhhh en fait non, j’ai vraiment pas aimé. J’aime pas les brocolis et on me demande pas de justifier… bah là c’est pareil j’ai pas aimé être enceinte
M. V dit
Merci pour ce témoignage. Mon accouchement s’est mal passé également et je suis vraiment dans l’incompréhension de pourquoi je n’ai pas été préparé à cela, à cette douleur, au fait que je pouvais me retrouver dans cette situation. Je souhaitais accoucher le plus naturellement possible, j’ai eu péridurale avec plusieurs doses et cela c’est fini en césarienne avec anesthésie générale tellement j’avais eu mal et que je ne supportais plus la douleur. J’ai par contre été très bien accompagné à la maternité. Aujourd’hui j’ai plusieurs femmes enceintes autour de moi, j’ai décidé de ne pas leur mentir lorsqu’elle me demande comment s’est déroulé mon accouchement. Toutefois, je les préviens avant en leur disant que ça ne va pas les faire rêver. Aujourd’hui je pense que ma préparation a l’accouchement a peut être été trop légère dans le sens où nous n’avons que très peu parlé de la douleur ou du fait que cela pouvait aussi être compliqué, ou alors c’est moi qui n’ai pas envisagé cette option avec assez de sérieux. Au final, j’aurai eu plus de 48h de contractions, et j’aurai passé plus de 13h en travail sans que mon col ne s’ouvre complètement.