Pour son accouchement Célia souhaitait que les choses se déroulent de la manière la plus naturelle possible. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Alors la jeune maman, s’est laissée porter, pour son plus grand bonheur. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon projet d’accouchement naturel chamboulé
Bonjour à toutes les lesctrices du blog,
Mi-aout 2020, je suis à 35 SA et je travaille encore.
Depuis le confinement, je suis en télétravail et me sens en forme, malgré les nombreuses contractions que je ressens depuis les dernières semaines.
Le 10 août, je profite d’une journée de congé pour aller au spa avec mon mari. Un moment de détente avec massage pour les futures mamans, que l’on m’a offert pour mes 26 ans. Après cette douce parenthèse, nous décidons de terminer la journée dans notre restaurant favori.
Le retour à la maison en voiture est un peu douloureux: je sens que je ne suis plus capable de conduire.
Les jours passent avec leur lot de contractions, je continue de travailler à la maison, bien installée sur mon ballon.
Le 13 août, je pars faire les courses entre midi et deux et retourne à mon poste de travail. Bizarre, le ballon est un peu mouillé… C’est la canicule et jehap transpire… mais pas à ce point !
Petit coup de fil à ma sage-femme « je ne suis pas au cabinet, allez au centre périnatal de votre ville vérifier que votre poche n’est pas fissurée ».
Coup de fil au centre périnatal « allez à la maternité »
Mouais. Je n’y crois pas trop…
J’appelle la maternité et suis attendue pour 16h. Entre temps, je boucle mon dossier en cours et prends un douche. Je prends la voiture et arrive à la maternité en pensant à une fausse alerte.
Désolée madame, votre poche est fissurée, on va devoir vous garder.
« Désolée madame, votre poche est fissurée, on va devoir vous garder. Soit le travail se met en place seul, soit nous devrons vous déclencher dans 4 jours« … Je suis choquée et culpabilise un peu d’avoir pris bêtement la voiture seule.
Je préviens mon mari, de garde à la caserne de la ville de la maternité.
Le lendemain, je sens que le travail se met bien en route : les contractions changent à partir de 12h. Une sage-femme de la maternité me donne spasfon et Doliprane, sans effet sur mes contractions. Elles commencent immédiatement à s’espacer de 5 minutes. 2h après, elles s’espacent de 3 minutes et sont intenses. Je prends une douche, je danse dans ma chambre.
Je sais que je peux tenir le coup et accoucher de façon naturelle, comme je l’avais imaginé.
A 17h30, je perds beaucoup de sang et panique : personne ne m’avait prévenue et je ne savais pas que ça pouvait arriver. J’ai peur pour mon fils, peur qu’il soit en détresse. On me descend en salle d’accouchement et je préviens mon mari.
Après le monitoring, F. la sage-femme m’annonce que le travail est bien en route et que bébé sera bientôt parmi nous.
Elle m’indique aussi qu’elle a lu mon projet de naissance et m’informe que plusieurs éléments ne pourront pas être respectés, bébé étant un peu trop pressé.
Je m’étais préparée à d’éventuels chamboulements et avait laissé la porte ouverte à l’inconnu. Je continue à gérer les contractions avec mon mari, grâce à nos cours d’haptonomie. F. me demande ce qui me ferait du bien. « Un bain est-il possible ? » « Bien sûr, on vous installe en salle nature »
Trop contente d’avoir la plus belle salle, je me jette dans la baignoire, soulagée. L’eau chaude, les cordes pour se suspendre, la lumière tapissée, les caresses de mon mari : je suis dans une bulle de douceur et je gère toujours les contractions. F. vient vérifier mon col de temps en temps, elle est bienveillante et me parle beaucoup. A 22h, mon col est toujours bloqué à 4 et j’arrive de moins en moins à gérer la douleur.
F. me propose de rompre la poche des eaux, elle m’indique que le travail ne doit pas être trop long : c’est trop dangereux pour bébé. Ok, mais je ne suis pas sure de pouvoir gérer la douleurs des contractions induites par le fait de percer la poche des eaux.
Je demande la péridurale, un peu déçue, mais je me reprends et pense à l’essentiel : l’arrivée de mon bébé en bonne santé.
L’anesthésiste, très cool, arrive et pique : je ne sens rien. Les vagues de contractions sont de moins en moins douloureuses ; je parviens même à m’endormir. 4h de sommeil qui me remettent d’aplomb. A 4h45, F. me confirme que je suis à dilatation complète ; bébé arrive !
Je sens mon fils descendre, je pousse, encouragée par mon mari et par l’équipe réduite. F. est seulement accompagnée par une auxiliaire de puériculture adorable.
Bébé est presque là, mais j’ai le nez qui coule…. Je me mouche et visiblement, bébé est bien aidé à sortir, puisque c’est grâce à mon dernier éternuement que mon fils est là. On rit.
Le jour se lève et dans la douceur de ce jour férié,L. est né.
L’équipe vérifie que tout va bien avant de me le poser sur le ventre. Ma merveille, ma plus belle réussite est née à 5h30. Il va bien, il est emmené auprès du pédiatre avec son papa. F. me rassure. Puis, un « ploc »: le placenta est sorti tout seul, sans douleur. Mon mari rejoint ensuite mon fils en néonatalogie.
De mon côté, je reste en salle d’accouchement pour me faire recoudre : un mini point de suture « histoire de ». Je dors un peu. Et surprise : ma meilleure amie d’enfance, sage-femme dans cette maternité, me rejoint et reste avec moi jusqu’à ce que je puisse rejoindre mon bébé. Elle me donne deux photos de bébé L., prises par l’équipe pour moi. J’ai si hâte de les rejoindre et suis si touchée d’avoir A. à mes côtés.
Ma plus vieille amie, celle qui avec qui j’ai grandi. Quel bonheur.
Vite, 7h00 : je peux monter en néonatalogie. Mon fils se débrouille comme un chef, il est en peau à peau avec son papa. Il n’a besoin d’aucune assistance : je pleure de soulagement. A mon tour de profiter du peau à peau et de la première tétée. Le sein graal. Ce moment que j’avais tant attendu. Je prends ce si petit bébé de 2,4 kilos contre moi. On s’apprivoise doucement.
La pédiatre de la néonatalogie ausculte L. Et m’annonce la bonne nouvelle : il peut descendre en chambre avec moi.
Notre aventure démarre. Je tiens à l’allaiter absolument. On use et abuse du peau à peau. L. passe ses jours contre mes seins. On ne fait qu’un. Grâce au confinement, aucune visite ne perturbe nos moments à deux ou à trois avec papa. Je n’ai jamais vécu ça : je suis si heureuse et me sens comme une mère lionne. Je suis disciplinée et tire mon lait toutes les 3h, après la tétée : je veux que mon fils ne manque de rien. Très vite, je n’ai plus besoin de tirer mon lait et de complémenter mon bébé avec une seringue de mon lait, la lactation est bien en place. Bébé tête seul ; il se débrouille comme un chef et épate les équipes.
A J5 de l’accouchement et après 12h passées sous la lampe UV pour lutter contre un ictère, nous pouvons rentrer à la maison. Soulagée, j’ai hâte de retrouver mon cocon et de profiter de cette nouvelle vie.
Aujourd’hui, bébé va très bien : il dépasse la courbe de taille et de poids.
Il est déjà loin, ce petit bébé prématuré.
Aujourd’hui j’ai un beau garçon bien tonique, qui me surprend de jour en jour. L’allaitement est ma plus grande fierté.
J’ai vécu un accouchement encore plus beau que celui que j’avais idéalisé, malgré la péridurale. J’ai été entourée d’une équipe médicale si bienveillante : de la salle d’accouchement à la maternité. Chaque personnel a été bien traitant avec ma famille et je leur en suis éternellement reconnaissante.
Je suis fière de moi, fière de m’être laissée porter par les imprévus. Fière de m’être accrochée à mon allaitement. J’ai partagé le plus beau moment avec mon mari et me souviendrai toujours avec bonheur de cette bulle d’amour dans laquelle ma famille s’est agrandie.
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Emily dit
Très beau témoignage