Eirin était atteinte d’infertilité inexpliquée : les médecins ne comprenaient pas pourquoi elle ne tombait pas enceinte alors que tout était parfait dans son corps. Elle a fait un parcours PMA, des inséminations et puis des FIV ICSI… et est devenue maman grâce à cela. Un beau message d’espoir pour toutes les femmes qui suivent le même chemin et ont besoin d’un petit peu de réconfort : oui ça marche ! Voici son témoignage.
{Témoignage} Un message d’espoir pour toutes les femmes qui subissent l’infertilité inexpliquée
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Eirin, j’ai 32 ans aujourd’hui, et avec mon mari on a dû se battre contre l’infertilité inexpliquée pendant des années.
J’ai rencontré l’amour de ma vie à 20 ans, et 8 ans plus tard on s’est enfin mariés. Et on a décidé de fonder une famille ! Bien sûr, cela sans compter avec l’infertilité qui est venue changer nos plans et nos vies.
Depuis toute petite, je savais que je voulais être maman un jour.
J’ai eu la chance de rencontrer la personne avec qui je voulais faire des enfants assez tôt, mais on a fait des longues études, puis ensuite on a voulu avoir une situation stable, puis acheter une maison, puis se marier… Bref, le projet bébé on le laissait pour la fin (le meilleur !). Certaines personnes savent qu’ils ont des soucis de santé qui entraînent une infertilité, d’autres non. Nous, on était en bonne santé et on était sûrs en se lançant dans les essais bébé que cela marcherait assez rapidement.
Mais je ne tombais pas enceinte
On voyait les mois passer, et il ne se passait rien. Et comme par hasard, on a eu plein d’annonces de grossesses autour de nous, bien sûr !
Au bout d’un an on a commencé à s’inquiéter, et on a consulté. On a commencé les examens à ce moment-là.
J’étais sûre qu’on allait trouver quelque chose. Un petit dérèglement hormonal, peut être ? Des ovaires un peu feignants ? Dans tous les cas, on s’est dit « si ça se trouve on a juste besoin d’un petit coup de pouce, et hop !« .
On fait tous les examens, et… rien, tout va bien. Bon, on nous dit de faire des examens plus poussés. Toujours rien. Endométriose ? Non. Hystérosalpingographie (ouch)… non, les trompes ne sont pas bouchées. Du côté de monsieur tout va bien. Moi, on complimente mon ovulation, et même ma réserve ovarienne. Apparemment j’ai même un très bel utérus, dis donc !
Entre examens et rendez-vous, une nouvelle année s’écoule. Et pourtant, toujours pas de bébé.
Le début de la PMA
Avec un dossier médical parfait, on nous envoie pourtant vers le centre de PMA.
Pendant ce temps-là, on entend trop souvent « c’est dans la tête, il faut lâcher prise !« . On décide de faire des changements dans nos vies. On s’est reconvertis professionnellement, tous les deux. Je travaille sur moi, je fais de la méditation, de l’hypnose, je vois des magnétiseurs, on fait de l’acupuncture…
En parallèle, on entame les inséminations artificielles. Et je le vis très mal au début. Me dire qu’on est fertiles, et pourtant je me retrouve à m’injecter des hormones chaque soir… On voulait juste faire un bébé sous la couette comme tout le monde !
Première insémination, on est confiants ! Et pourtant, c’était négatif.
On fait une deuxième, et même la gynéco était confiante, j’avais même une double ovulation, les taux hormonaux étaient parfaits… mais non, toujours négatif.
On fait une troisième… négatif.
On revoit donc la gynécologue qui dit ne pas trop comprendre ce qui se passe, mais qui nous propose tout de même passer en Fécondation in Vitro, et nous explique le processus. On se rend compte que là, c’est toute une autre histoire !
Le COVID est passé par là à ce moment, les rendez-vous sont annulés, et plus aucune nouvelle. Pendant 9 mois on a attendu, ayant l’espoir tous les mois que mes règles n’arrivent pas. Et pendant ce temps-là, plein de bébés confinement sont conçus ! Mais nous, on ne comprend toujours pas.
Psychologiquement c’est tellement dur.
On aurait voulu au moins avoir une raison, une explication à notre infertilité !
Le temps confinés à trop réfléchir n’a pas aidé, car bien évidemment cela n’apporte aucune réponse. On a fini par se dire que c’était le destin, qu’il fallait faire confiance à l’Univers… !
Le centre PMA réouvre enfin en septembre 2020, et on a nos rendez-vous pour la FIV. Et finalement, on était prêts ! On avait eu le temps d’accepter, et l’attente nous avait donné envie d’y être !
La ponction ovarienne a eu lieu deux mois plus tard. Mais puisque j’ai une bonne ovulation de base, mon corps a trop réagi au traitement, et je me retrouve avec une grosse hyperstimulation ovarienne, et mon ovaire gauche s’est infecté après la ponction. Me voilà donc hospitalisée… mais pas pour rien ! On avait eu 8 incroyables et magnifiques embryons J5 de très bonne qualité !
J’ai mis deux mois à m’en remettre avant de passer au 1er transfert d’embryon. Encore une fois, tout était parfait. La gynécologue est hyper confiance, et nous transmet son optimisme !
On va me transférer un embryon !! Dans ma tête je me suis dit « ça y est, enfin !« .
La veille de la prise de sang, je fais un test de grossesse… et il est positif !! Premier positif en 4 ans !! Le jour de la prise de sang, le taux HCG est bas. Le lendemain, je saigne…
On m’appelle du centre, on m’informe qu’il faudra recommencer un nouveau transfert.
A ce moment-là je perds tout espoir. Comment c’est possible d’être fertile, et pourtant même un transfert d’embryon ne marche pas ? Comment ça se fait que même les médecins sont confiants, et pourtant toujours pas de bébé ?
On enchaîne sur un nouveau transfert. Mais sans espoir. La gynécologue nous programme un rendez-vous en cas d’échec pour une hystéroscopie et coelioscopie, et une MatriceLab (biopsie de l’endomètre), car elle ne comprend pas. Elle pense que quelque chose lui échappe.
On fait le transfert, mais en se disant « voilà, ça va pas marcher, mais après on fera les examens et on aura peut être des réponses… ?«
Je vais faire court pour finir : ce 2ème embryon qu’on m’a transféré il y a pile un an aujourd’hui c’est ma fille. Elle vient d’avoir 3 mois, et tous les jours je remercie la vie, la science et l’Univers pour cet incroyable cadeau !
On l’a attendu pendant 4 ans, et elle est issue d’une FIV ICSI.
On n’a jamais su pourquoi cela n’avais jamais marché avant, et si ça se trouve on ne le saura jamais.
Je veux envoyer un message de soutien et d’espoir à tous les couples en PMA, et plus particulièrement à ceux qui sont dans cette affreuse case d’infertilité inexpliquée. Personne ne comprend vraiment ce qu’on ressent, cette impuissance, cette incompréhension. Mais ayez confiance.
On cherche une réponse, mais finalement… a-t-on vraiment besoin d’une explication ?
Courage à vous, et surtout, paix et amour !
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Sixtine dit
Bonjour,
Merci pour votre témoignage. Je suis dans le même cas depuis 2 ans.
Ca devient psychologiquement hyper éprouvant pour moi. Finalement, les piqures, les hormones, les consultations à caser dans son agenda professionel ne sont rien face à la détresse psychologique que peut causer un test négatif.
Au début, mon mari se disait comme nous n’avions pas de pathologie qui expliquait une infertilité, que ça viendrait. Il était hyper positif et me rassurait alors que moi au bout de 8 mois, je commençais à pleurer à chaque fois que mes règles revenaient.
Aujourd’hui c’est dur de voir que même lui, encaisse de plus en plus difficilement les échecs.
J’ai commencé à voir une psychologue car je me sens véritablement en état de dépression dès lors qu’une tentative échoue.
Osciller entre espoir, attente et échec ne me réussit pas… J’ai des crises de pleurs qui peuvent durer jusqu’à 2 ou 3h sans m’arrêter. Ca ne m’était jamais arrivé avant, et surtout je suis plutôt quelqu’un de joviale naturellement. Ca m’attriste de voir qu’il m’est difficile de me réjouir pour mes amies qui m’annoncent être enceinte…ça ne me ressemble tellement pas ! Si elles savaient ce qu’il se passe dans ma tête à chaque annonce. Le problème c’est qu’aujourd’hui nous avons parlé de notre parcours à certains de nos amis, mais à une minorité. Le fait que beaucoup ignorent nos difficultés nous oblige à forcer le sourire quand on arrive en soirée alors qu’on vient d’avoir un nouvel échec, et aide finalement à nous concentrer sur autre chose. Le temps d’une soirée, j’arrive à oublier et ça me fait du bien. Le revers de la médaille se sont qu’ils ignorent le flot de larmes que peut me provoquer une annonce de grossesse.
Bref, tout ça pour dire qu’en parler me fait du bien, mais lire des témoignages de personnes étant passées par les mêmes épreuves me fait beaucoup de bien. Les difficultés sont les mêmes, le ressenti est similaire. Je dois encore aller chercher des forces pour la suite. Le problème c’est qu’on se lance dans un parcours, et on ne sait absolument pas pour combien de temps…et 2 ans d’échecs = ressenti psychologique de 10 ans, donc j’espère avoir encore des forces et vous annoncer très vite une bonne nouvelle.
Bref, MERCI pour vos témoignages !
Anais dit
Bonjour, nous sommes actuellement dans cette situation, l’infertilité inexpliquée, avec dans mon cas une réserve ovarienne assez basse pour mon âge. J’ai 28a et une réserve de 42a… mais cela n’explique pas pourquoi ca ne marche pas.
Réglée comme du papier a musique j’ai toujours cru que se serait « facile » pour moi de tomber enceinte.
A ce jour j’ai déjà eu 2 insémination négative et j’attends l’arrivée de mes règles pour commencer le protocole pour notre 1er FIV.
Lire votre témoignage est d’un grand soulagement, il donne espoir alors je tenais a voir dire MERCI !!
J’ai pleuré en vous lisant mais cela ma fait un bien fou !
MERCI !