Agathe a fait un déni de grossesse : elle a appris qu’elle était enceinte, alors qu’elle en était déjà à son 5ème mois de grossesse. Alors quand elle a en plus du accoucher par césarienne sous anesthésie générale, son monde s’est écroulé. Elle a un fort sentiment d’inachevé. Voici son témoignage.
{Témoignage} On m’a volé une partie de ma grossesse et mon de mon accouchement
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Agathe, j’ai 28 ans, je suis maman d’un petit Gaspard depuis maintenant 9 jours (c’est si peu et pourtant énorme).
Tout d’abord je vais vous parler de ma grossesse elle a commencé de façon plutôt incongrue. Le 9 octobre 2021 je suis allée chez le médecin car je me sentais ballonnée, j’avais l’impression que j’étais intolérante au gluten… assez drôle vous allez me dire : vive les auto diagnostiques !
Mon médecin m’a demandé d’effectuer une prise de sang pour vérifier les carences et faire un check-up qui pourrait expliquer ce soucis de ballonnement redondant depuis quelques temps déjà… J’y suis allée le matin (à jeun) et j’ai reçu les résultats dans la journée, mais il était trop tard : ma médecin n’était plus à son cabinet pour m’aider à déchiffrer tout cela. Le lendemain matin elle m’appelle avec les résultats en main et elle me demande d’aller aux urgences gynécologiques rapidement : j’étais enceinte, mais de combien elle ne savait pas précisément.
C’était un coup de massue, j’étais perdue comment en parler avec mon conjoint, beaucoup de questions sans réponses mais surtout beaucoup de larmes et de peur.
La réponse était là, j’étais enceinte de 5 mois, je ne le savais pas
5 mois durant lesquels j’ai bu des gin tonic avec mes copines, de la bière à Amsterdam, 5 mois où j’ai vécu comme si j’étais seule alors qu’il était là… mais la question ne se posait plus : il était là et j’allais être maman.
Maintenant il fallait le dire à mon conjoint, il l’a bien prit il était heureux mais aussi effrayé.
Tout ça pour dire que mon histoire commence de façon compliquée mais j’en viens au fait.
Aujourd’hui je voulais vous parler de mon accouchement, cette chose qui me hante et qui fait qu’encore aujourd’hui je pleure sous la douche, aux wc ou dans mon oreiller la nuit. Je culpabilise : je ne veux pas faire sentir au deux personnes que j’aime le plus que je n’y arrive pas ou plus.
Le jeudi 3 mars j’ai fissuré ma poche des eaux. Nous sommes partis à la maternité, mon col était dilaté à 1 donc on nous garde en m’expliquant que si vendredi rien n’a bougé on me déclenchera mon accouchement avec un tampon.
Je suis épuisée je ne comprends pas tout donc je fais des recherches le soir dans mon petit lit d’hôpital.
Le samedi matin on me déclenche avec ce fameux tampon en me précisant que si cela ne marche pas on essayera la dernière méthode demain qui est la perfusion mais qu’il n’y a pas de raison car généralement cela fonctionne.
J’ai espoir je me dis que je vais bientôt avoir mon bébé dans mes bras mais vous vous doutez bien que tout cela ne peut pas être si simple..
Dimanche matin on m’installe en salle de travail avec « la perfusion » et ce fut les 10 heures les plus longues de ma vie, mais aussi les plus douloureuses malgré la péridurale.
Puis on m’annonce qu’on doit me faire une césarienne d’urgence car le petit cœur de bébé fatigue, il ralentit. Ce maudit produit qui devait l’aider à sortir n’a pas l’effet qu’il aurait dû avoir.
Je pars rapidement au bloc. On explique à mon conjoint qu’il doit attendre et qu’on viendra le chercher quand tout sera prêt.
J’ai eu une césarienne sous anesthésie générale
Mais en fait, quand on viendra le chercher c’est pour lui expliquer qu’on a dû me faire une anesthésie générale mais qu’il pourra venir pour le peau à peau.
En salle de réveil pour moi c’est mon cœur qui est brisé. Je comprends pas. Mes larmes coulent, je ne sais pas où est mon bébé où est mon conjoint, c’est l’angoisse…
La finalité de cette histoire est que malgré tout, j’ai de la chance aujourd’hui car j’ai un petit garçon qui s’appelle Gaspard qui est en pleine forme. Je me sens également reconnaissante car la personne qui partage ma vie me soutient comme on ne m’a jamais soutenue mais pourtant j’ai un goût amer comme si on m’avait volé une partie de ce moment. Je me sens déjà coupable de ne pas avoir vécu ma grossesse « en entier » et je me sens coupable de ne pas avoir été capable d’être « présente » également pour mon accouchement.
Est-ce que cela est déjà arrivé à des mamans parmi vous ? Comment faire ? Est-ce que cette impression va s’estomper ? Comment m’en sortir ?
Je vous remercie pour vos réponses.
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Lise dit
Bonjour Agathe,
Je comprend tout à fait, le meilleure moyen est d’en parler comme conseiller dans d’autres commentaires à quelqu’un en qui vous avez confiance.
Certains ostéopathes spécialistes de grossesse et bébé peuvent aussi vous accompagner pour faire une sorte de « renaissance » pour le bébé et la maman, (si je ne dis pas de bêtise) , ce qui permet à chacun de trouver une place dans ce qui a été vécu.
Je vous souhaite tout le meilleur, profitez de chaque instant merveilleux auprès de votre petit bout et de votre conjoint, les premiers mois peuvent être parfois chaotiques, souvent fatiguant. Ne restez pas seule dans cette expérience de vie.
Lise
Maëlle S dit
Merci pour ce témoignage. Je vous souhaite beaucoup de courage !
Être maman c’est surtout être présent au quotidien pour votre bébé, tout au long de sa vie !! Profitez de chaque moment que vous partager en famille !
Je pense aux parents qui adoptent, donc qui n’ont pas vécu la grossesse et l’accouchement, et qui créer tout de même un lien de filiation indestructible avec leur bébé. Vous en serez capable !
Johanna dit
Je compatis totalement,
J’ai fais un mini déni de grossesse (appris ma grossesse à 7 mois après, ce que je pense être une fausse couche, mais comme je ne suis pas allée chez le médecin…)
J’ai une maladie rare et à 7 mois de grossesse on m’annonce que j’accoucherai par césarienne sous anesthésie générale à 39 SA.
J’ai passé 1.5 mois à me battre contre la volonté des médecins et j’ai gagné ma bataille.
Mais tout comme vous, je pense que j’aurai très mal vécue la défaite.
Mais tout comme vous, j’ai l’impression que les médecins ont volé une partie de ma grossesse et m’ont empêché de la mener comme je le souhaitais.
So dit
Bonjour Agathe,
Déjà merci de témoigner, merci de partager votre histoire dans laquelle je suis sûre que certaines d’entre nous reconnaîtront des sentiments qu’elles ont eus, des émotions contradictoires si difficiles à gérer (comment expliquer qu’on se sent si triste alors que « tout le monde va bien » ?)
Votre témoignage me touche car une de mes amies a accouché il y a quelques mois, avec une césarienne d’urgence. Elle a mis du temps à pouvoir parler de son accouchement sans pleurer, à y penser sans se sentir coupable. Elle a eu le réflexe de demander de l’aide psychologique. Elle a pu exprimer ce qu’elle avait sur le cœur, sans jugement en face. Elle remonte la pente.
Je ne peux que vous encourager à faire une démarche de ce type, que soit avec le service de la maternité ou dans le privé, que vous alliez voir une sage-femme, une douala, un psy… Allez voir quelqu’un avec qui vous vous sentirez en confiance, avec qui vous pourrez laisser sortir vos émotions.
Bonne route à vous.
Claire dit
Bonjour
Petit témoignage même si un peu différent.
Ici bébé PMA après des années d’attente donc je suis triste de ne pas réussir à concevoir seule. Puis arrive l’accouchement, bien le spuhaite le plus naturel mais j’ai des contractions très douloureuse et non stop. On me fait une péridurale et tout s’arrête, on essaye de faire repartir mais rien. On vérifie et ma fille regarde le ciel et ne descend pas.
On fini en césarienne en urgence (bien loin de mon accouchement naturel), à l’ouverture de mon ventre lobstetricien annonce « je n’ai jamais vu ça » , on fait sortir mon mari on appelle le chef de service qui vient de prendre sa garde et là les plus longues minutes de ma vie. Les médecins commencent à parler d’anesthesie général j’ai refusé et je me suis mise à pleurer je ne voulais pas qu’on m’enlève mon accouchement après mes années de PMA. J’ai eu la meilleure anesthésiste du monde qui a proposé une solution et qui m’a accompagné dans mon souhait. Pendant ce temps mon mari ne savait pas ce qui se passait.
J’en suis sortie traumatisée, impossible de parlé de mon accouchement sans pleurer. Surtout qu’en salle de réveil l’obstetricien m’a annoncé que je n’aurai jamais d’enfants par voie basse. Une endocrinologue de l’hôpital a entendu mon traumatisme et à demandé au service de perinatalité de l’hôpital de me suivre (heureusement que j’ai une maladie thyroïdienne et que du coup elle est venue). J’ai été suivie pendant environ 2 mois et je pouvais y revenir jusqu’au 3 ans de ma fille ou à une nouvelle grossesse, ce que nous avons fait lors de ma grossesse suivante car l’accouchement angoissant mon mari qui a eu peur de nous perdre mais ne le disait pas car j’étais trop fragile.
Surtout n’hésitez pas à appeler votre maternité pour savoir si il y a un suivi possible.