En se lançant dans les essais bébé, Charlotte était toute optimiste, elle pensait qu’elle tomberait rapidement enceinte et surtout, sans encombres. Mais après avoir découvert son syndrome des ovaires polykystiques il a fallu se rendre à l’évidence : devenir maman serait plus compliqué que prévu. Et quelle ne fût pas sa tristesse quand après son parcours PMA elle a du faire une IMG. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, bien au contraire. Charlotte a fini par tomber enceinte naturellement d’un beau bébé. Elle attend même son petit frère ! Voici son témoignage.
{Témoignage} Essais bébé : il faut toujours y croire !
Bonjour tout le monde !
Si vous lisez cet article, j’imagine que vous vivez une période difficile en ce moment et que vous êtes à la recherche de soutien et / ou de témoignages encourageants. C’est exactement ce que je faisais moi-même il y a quelques années et je suis très heureuse aujourd’hui de pouvoir passer de « l’autre côté » et partager avec vous mon histoire.
Je m’appelle Charlotte et j’ai 31 ans. Début avril 2018, j’arrête ma pilule car mon mari et moi souhaitons avoir un enfant. Je n’avais aucune idée du parcours qui m’attendait et franchement, si on m’avait dit à ce moment-là ce que j’allais traverser pour devenir maman, je n’y aurais pas cru ! C’est parti pour les essais bébé et donc pour de nombreux calculs pour la date de naissance potentielle de notre futur chérubin, car bien sûr je me projette à fond et me vois déjà enceinte, l’annonçant à notre famille et nos amis. Sauf que très vite, je réalise que je me fais des films car mes règles n’arrivent pas. Il m’arrive d’avoir un peu de spotting et je note tout consciencieusement dans un agenda (avec des codes, sait-on jamais que quelqu’un le lise en cachette !) mais je comprends rapidement qu’il doit y avoir un p’tit souci car j’ai beau attendre, je ne vois rien venir…
La découverte du syndrome des ovaires polykystiques
Je vais donc consulter ma gynécologue qui m’explique après une échographie que j’ai des ovaires « légèrement paresseux ». Soyons francs, je l’avais bien compris en faisant 2-3 recherches de mon côté et en découvrant les symptômes du SOPK (je passe ma vie à m’épiler la moustache et avais des règles très irrégulières avant de prendre la pilule). Il nous faut attendre 1 an avant de pouvoir aller en PMA. Le mois juste avant notre premier rendez-vous, j’ai des règles naturelles, les premières en 1 an ! Je me dis c’est bon on a pris rdv pour rien, la machine est réparée (LOL, on y croit).
Évidemment, rien est aussi simple et en PMA, on me confirme que je suis SOPK « mais genre, bien bien quoi » (dixit la gynéco). S’en suivent des réveils très matinaux, de longs trajets, des rdv à répétition, des échographies par 4 gynécos différents tous les 2-3 jours, des piqûres dans le ventre, des médicaments à se mettre dans le vagin qui créent une pâte bien dégueulasse, des prises de sang à tout va, des appels disant « bonjour madame c’est pour vous dire que vous allez ovuler donc il faut avoir des rapports« , #romantismebonjour… bref une expérience super fun. Mais enfin, voyons le positif, avec toutes ces échos je n’ai jamais été aussi bien épilée de ma vie ☺️ comme quoi avec le recul, on trouve du positif dans tout !
J’ai vécu ces stimulations ovariennes comme de véritables montagnes russes émotionnelles: un jour une bonne nouvelle et l’espoir qui monte en flèche, le lendemain une nouvelle de merde et les larmes qui coulent. Au final, nous sommes très chanceux car je tombe enceinte en août 2019, soit 4 mois après le début des traitements hormonaux (des injections à faire chez soi avec suivi à l’hôpital).
Je suis sur un petit nuage : ENFIN, notre bébé tant attendu s’est installé ! Sauf que (ben oui, sinon ça aurait été trop simple), lors de la première échographie en PMA, la gynécologue fait une drôle de tête. Le bébé est là, son cœur bat, mais sa « maison » (le sac gestationnel) lui semble un peu petit. Même situation la semaine suivante. Je suis ultra stressée et n’ai pas un bon pressentiment. L’embryon grandit et évolue, ça semble être le principal, nous sommes donc envoyés chez ma gynécologue habituelle qui nous dit que tout va bien. Je recommence à y croire au fur et à mesure que les semaines passent, les tests du 1er trimestre sont bons, bref, c’est peut-être vrai finalement, tout va bien. Sauf que (ben oui,vous l’aviez senti venir celui là hein oui ?!) durant la 16ème semaine de grossesse, nous passons une échographie et ma gyneco nous dit qu’il y a très peu de liquide autour du bébé. BAM, coup de massue, carapace autour de mon petit cœur, c’est foutu, je le sens mais veux garder espoir. S’en suivent d’autres échographies qui confirment l’inacceptable : notre petit garçon a un problème, son appareil urinaire ne s’est pas développé correctement. On m’explique qu’en dehors de mon corps, il ne pourra pas vivre.
Il faut faire une Interruption Médicale de Grossesse
Je suis dévastée, j’ai une réaction de rejet vis à vis du bébé qui grandit en moi, je ne comprends pas pourquoi la vie nous a fait ce coup-là. Je cherche des explications, me demande ce qu’on a pu faire pour mériter ça mais je ne trouve aucune réponse à ces « pourquoi ? ». Nous allons devoir dire au revoir à notre petit bébé et je comprends que je vais littéralement devoir accoucher. Ayant très peur de l’inconnu, je suis tétanisée. La loi impose un temps de réflexion avant de subir une IMG (interruption médicale de grossesse) et durant ces quelques jours, j’essaie de donner un maximum d’amour à notre bébé. Je suis comme un zombie, je subis, je me réveille la nuit en priant pour que ce ne soit qu’un mauvais cauchemar, la douleur est réellement indescriptible. Mais le pire reste à venir.
Le 12 décembre 2019, je donne la mort à notre petit garçon. Ce fut atrocement douloureux. Après l’expulsion, je dis à mon mari qu’il faut sérieusement qu’on envisage l’adoption parce que je serai incapable de revivre un accouchement un jour tellement la douleur est forte. Le lendemain, nous devons abandonner notre bébé à la maternité et rentrer chez nous, comme si de rien était. Les semaines et mois qui ont suivis sont à mes yeux les plus difficiles de ma vie. Le vide, la tristesse, la douleur, l’incompréhension, l’injustice, le MANQUE gigantesque de ce bébé qui devait être notre fils, tout ça me semble invivable. Je ne comprends pas comment mon corps peut contenir autant de larmes et pense alors ne jamais pouvoir me relever.
Mais je l’ai fait. Je me suis relevée, pour mon mari et pour notre petit garçon. Il est tous les jours avec moi, mon mari m’a offert un petit bracelet avec une étoile et ce fut le plus beau cadeau qu’on puisse me faire. Ma petite étoile ne me quitte jamais. N’ayant pas de problème génétique, nous avons refait deux mois de traitements hormonaux en PMA en février et mars 2020 car j’avais un besoin intense de retomber enceinte. Les deux cycles ont eu un résultat négatif. Le centre de PMA ferme ensuite du au confinement. Et puis notre miracle est arrivé : je suis tombée enceinte en avril 2020 et ce de façon tout à fait naturelle. On peut voir ça comme un miracle mais moi je crois surtout que notre premier petit garçon a tracé le chemin pour son petit frère en lui préparant un petit nid douillet dans mon bidou. C’est en tout cas comme ça que j’aime voir les choses.
Le 13 décembre 2020, soit 1 an et 1 jour après avoir subi mon IMG, je perds les eaux et donne naissance quelques heures plus tard à notre petit garçon, Martin.
L’espoir renaît
Après une super première année avec Martin, nous rêvons d’un deuxième enfant. Je suis très angoissée et me vois déjà retourner en PMA. En janvier 2022, j’ai un retour de couche naturel après l’arrêt de l’allaitement et ai des règles tous les mois mais des cycles légèrement irréguliers. En avril 2022, je tombe enceinte de notre troisième bébé. Il a la même date de naissance prévue que son grand frère Martin. J’aime me dire que c’est un petit message de notre petite étoile qui nous dit « regardez, c’est la même date que mon petit frère, ça veut dire que tout va super bien se passer, comme pour lui « !
Ce long roman pour dire qu’il ne faut réellement jamais arrêter d’y croire. L’espoir est tellement important et TOUT peut arriver, le bon comme le moins bon. Même si vous avez un syndrome bien pourri, même si vous perdez un enfant, ce qui vous semble insurmontable aujourd’hui aura un jour du sens. Vous comprendrez ce jour-là tout ce que ces expériences vous ont apporté. Toutes ces épreuves vous rendent plus fortes et vous permettrons réellement de profiter de chaque instant avec votre futur enfant car vous saurez ce que vous avez du traverser pour en arriver là.
Courage dans votre parcours !
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