Rosana ne voulait pas spécialement se marier et pour cause : elle savait que l’organisation du mariage la transformerait en Mariée en Colère. Pourquoi ? A cause de sa famille qui veut vampiriser et gérer tous les aspects des préparatifs. Mais la future mariée a décidé de ne pas se laisser faire. Voici son témoignage.
{Témoignage} L’organisation de mon mariage, ou comment je suis véritablement devenue LA Mariée en Colère
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Moi c’est Rosana.
Cette histoire commence telle une telenovela à l’eau de rose : je rencontre Monsieur dans une grande Ecole de l’administration, je tombe follement amoureuse, et au fond de mes tripes : je sais que c’est lui, l’amour de ma vie. Après quelques mois seulement de relation, le voilà un genou à terre pour faire la demande en mariage, et moi qui ne pensais jamais me marier, les seuls mots qui sortent sont : OUI, JE LE VEUX POUR TOUJOURS.
Et c’est parti pour l’organisation du mariage, et là : c’est le drame…
Attentionné et plein de tact, mon cher et tendre sait réunir tout le monde. Un vrai médiateur, un vrai support face à mon stress grimpant au fur et à mesure des jours, et ensemble nous prenons la décision radicale d’annoncer nos fiançailles quelques mois plutôt tard : oui oui, carrément 6 mois plus tard. Pourquoi ? Parce que je le sais, ma famille va faire de moi LA mariée en colère.
Comme énoncé précédemment, je n’ai jamais rêvé de me marier. Je déteste attirer l’attention, je déteste les robes de mariée, je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’être une figurine au centre d’une soirée. Monsieur veut quelque chose de plus festif : une soirée, entourée des gens que nous aimons, et qui nous aiment, et on passe une bonne soirée, tranquillement, sans prise de tête. Sans le vouloir, moi qui rêvais que d’un mariage à deux dans notre bulle sacrée, je me laisse tenter dans l’aventure. Et voilà, du coup quelques mois plus tard arrivent, nous voilà contraints d’annoncer notre mariage.
Et depuis, c’est un véritable carnage émotionnel.
Une mère qui n’a pas été tendre ni très présente pour moi, intervient désormais constamment : il faut que je maigrisse, il faut que je fasse les essayages de ma robe de mariée avec elle (mauvaise idée : le peu d’essayages ensemble ont laissé place à des pleurs et des cris de part et d’autre), il faut une robe façon meringue, « tout le monde va te regarder, qu’est-ce que les gens vont dire de toi ».
Intervient sa sœur (ma tante donc), qui n’a aucun problème à hurler pour imposer ces choix : il faut respecter les traditions familiales, il faut danser la valse, il faut que tu fasses ceci, on ne peut pas manger à 19h00 pile, il faut que tu fasses des photos avec chaque famille. Ma cousine, qui revoit à plusieurs reprises le plan de table. Mon autre cousine, qui me dit qu’elle ne veut pas manger telle ou telle chose. Une autre tante, qui impose sa playlist musicale. Ma sœur, qui me demande sans cesse le prix du mariage, comme si j’allais lui demander de l’argent. Or évidemment, ce mariage est le nôtre nous le finançons entièrement pour ne justement, pas être redevable auprès de qui que ce soit. Et enfin, les piques générales : comment ça tu ne maries pas dans le village des parents ? Pourquoi Paris ? pourquoi ce domaine ? Pourquoi si loin ? J’espère que tu as invité untel ? Pourquoi tu n’invites pas telle partie de la famille ? Tu as pris l’option bière à volonté j’espère ? Pourquoi tu as pris des hébergements sur place, et si on ne veut pas dormir sur place ? Les hébergements sont chers ! On ne peut pas dormir dans la voiture ?
Et là, je suffoque littéralement, au point de revenir en pleurant à chaque fois de chez ma famille.
La situation nous étouffe au point que mon compagnon de route trouve de plus en plus le besoin de s’isoler quand nous sommes chez ma famille, épuisé de devoir répéter à chaque interrogation : « nous organisons notre mariage comme nous le souhaitons, mais merci des propositions ».
La situation devient tellement tendue, que j’en arrive à le supplier (à plusieurs reprises) qu’on fasse un élopement : viens lui dis-je larmoyante, épuisée mentalement. Viens, on ne se marie que toi et moi, c’est tout ce qui compte. Oui mais, me répond-il gêné, et ma famille à moi, qui n’ont rien imposé à qui que ce soit ?
Beaucoup me diraient : s’ils interviennent, c’est par amour, parce qu’ils tiennent à toi. Je peux déjà vous répondre : à aucun moment je ne ressens une intervention par amour, mais clairement une intervention pour appliquer des mentalités poussiéreuses et les qu’en dira-t-on.
Je suis en colère, épuisée mentalement, émotionnellement.
Je cherche des explications face à ces comportements négatifs, mais la frustration et la jalousie ne doivent pas légitimer l’irrespect à autrui. Tout le monde a le droit d’être heureux comme il le souhaite, point à la ligne. Alors que j’entends de part et d’autres les mariées qui organisent ça en famille, joyeusement, les familles impliquées, la famille réunie dans la bonne humeur, entourée d’ondes positives, moi, je rêve que d’une chose : comme dans Mario Bros, prendre une carapace rouge et faire tomber tout le monde. Ces divers comportements provoquent naturellement un comportement de défense de ma part, et plus précisément : de prendre la fuite, de m’éloigner.
Alors, pour ceux qui subissent malheureusement la même chose que nous, voici les conseils que nous nous appliquons :
Pour notre bien-être et le bon déroulement de la suite du mariage, nous avons décidé tout d’abord de nous éloigner physiquement de ma famille : pas de visite depuis plus d’un mois. Incroyable mais vrai : la boule au ventre a disparu, l’organisation recommence à devenir un doux rêve, et non plus un horrible poids que je subissais durant ces derniers mois.
Deuxième point dans notre mission réparatrice : nous avons pris la décision de ne plus rien divulguer. Et ta robe de mariée ? Une surprise. Et le plan de table ? Une surprise. Le menu pour le repas de mariage ? Une surprise. Surprise, surprise, surprise.
Evidemment, je sais déjà d’avance que je vais me faire incendier par cette réponse automatique. Mais je pense naturellement que malgré l’idée reçue qu’un mariage ne nous appartient pas, on peut tout de même s’y retrouver.
Parce que si toutes les magnifiques histoires d’amour finissent par deux personnes qui décident de passer le reste de leurs jours ensemble, alors c’est que cette histoire vaut la peine parfois qu’on supporte tous les relous du monde de temps en temps, quitte à créer une bulle de protection de temps à autre.
Le mariage ce n’est pas ça au fond, mesdames et messieurs : nous deux face au reste du monde ?
Agnès dit
Vous avez la bonne attitude, ne pas les voir et ne pas en parler, ça a l’air d’être la seule solution. Les gens qui se permettent des leçons sur des choses qui ne les regarde pas n’ont pas votre bonheur en tête, seulement le leur. Ne passez pas de temps avec eux non plus le jour du mariage, ils pourraient vous faire descendre de votre nuage.
J’entends beaucoup de personnages féminins qui chipotent, qu’en est-il des conjoints, sont-ils plus raisonnable ? Peut-être leur glisser un mot pour calmer les caqueteuses.
Je n’ose pas imaginer comment ça va se passer si vous voulez des enfants. Faîtes attention.
Lilie dit
Je n’ai qu’un conseil: VOTRE mariage VOS envies. J’ai fait l’erreur de vouloir faire plaisir à tout le monde et aujourd’hui j’ai un mauvais souvenir de mon mariage qui ne me ressemble que de façon fugace.
Tiens bon: rien que l’éloignement physique que vous avez fait te fait déjà du bien. Tu risque les remarques déplacés le jour J mais tu peux dire: « si tu n’aimes pas, tu peux partir car les ondes négatives n’ont rien à faire sur notre nuage de bonheur. »
Faut mettre le holà tout de suite parce que sinon ce sont vos projets futurs qui subiront le même sort (achat de maison, peut-être enfant,…). On n’a qu’une vie.
Plein de bonheur à vous deux!