Le récit de S redonnera de l’espoir à toutes les femmes qui enchaînent les parcours PMA ainsi que les échecs qui vont avec. S et son chéri auront attendu 5 ans pour devenir parents, mais ça a fonctionné. Voici le témoignage de la jeune maman.
{Témoignage} Après 5 ans de PMA : je suis maman !
Bonjour à toutes les lectrices du blog !
Moi c’est S, 37 ans, et aujourd’hui je vais vous raconter l’histoire d’une PMA heureuse, pour toutes celles qui entrent dans ce dur parcours, qui doutent et qui attendent tant ce joli + sur un test de grossesse.
C’est en novembre 2015 que Chéri et moi décidons de nous lancer dans la grande aventure des essais bébé. J’ai bon espoir que ça aille vite, les femmes de ma famille tombent enceinte assez facilement, avec une moyenne de 3 ou 4 mois, il n’y a pas de raison pour que ça se passe autrement pour moi ! Mais les mois passent, et toujours pas de bébé en vue. Au bout d’un an, je décide de consulter ma gynéco qui me prescrit un bon nombre d’examens, et un spermogramme pour Chéri.
Les examens reviennent normaux pour moi, mais les spermatozoïdes de Chéri sont un tout petit peu paresseux. C’est très léger, à peine en dessous de la norme attendue. Elle nous demande d’attendre 3 mois avant de faire un nouveau spermogramme, qui revient à l’identique du 1er. Elle nous indique que c’est en dehors de sa compétence et nous envoie consulter un andrologue au centre PMA le plus proche…
Ça y est, le mot est prononcé : PMA
C’est assez long pour avoir un RDV, et après lecture de plusieurs témoignages parlant de médecins blessants ou méprisants, je ne suis pas des plus rassurée, mais l’andrologue qui nous reçoit est très empathique, et nous explique que la légère paresse des spermatozoïdes de Chéri ne peut pas expliquer qu’il n’y ait toujours pas eu de grossesse, ce qui soulage Chéri qui se sentait responsable de la situation. Selon l’andrologue on a simplement besoin d’un léger coup de pouce, on va donc commencer par une IAC, Insémination Artificielle avec le sperme du Conjoint.
Nous voilà en 2018, on nous propose de commencer ce 1er protocole en septembre. Nous demandons à le décaler en octobre, car Chéri et moi nous marions !
En octobre, nous commençons donc, avec tout ce que cela implique : le suivi médical, les piqures dans le ventre, la fatigue, l’incertitude. Le suivi est bon, tout se passe bien, on lance l’insémination. Les 14 jours d’attente avant de faire la prise de sang me paraissent interminables, j’oscille entre peur et espoir. Puis la 1ère désillusion. C’est négatif. Je pleure, je voulais tant croire que ça marcherait du 1er coup ! S’en suivront 3 autres inséminations qui seront toutes négatives. C’est ça le monde de la PMA : beaucoup d’espoir, mais aussi l’incertitude, les larmes, les échecs à encaisser.
Le centre de PMA nous dit que même si la sécurité sociale rembourse jusqu’à 6 IAC, ils n’en feront pas d’autres, et préfèrent passer aux FIV ICSI (injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes – toujours de mon conjoint -). Un nom barbare pour indiquer que c’est le biologiste qui procédera aux fécondations pour obtenir des embryons.
Nous voilà donc en novembre 2019, 1ère tentative. Le protocole est plus long, le traitement plus lourd, j’ai des bleus sur le ventre, mais le suivi se passe bien. Le jour de la ponction arrive, on m‘indique que mon ovaire gauche est rétro-utérin. Ce n’est pas anormal comme position physiologique, mais ça rend la ponction compliquée. Pour arriver à ponctionner des ovocytes de ce côté, une infirmière est là, à appuyer sur mon ventre pour que mon ovaire bouge et soit « ponctionnable ». Une ponction d’ovocytes ça fait mal, mais ça ne dure pas longtemps et surtout Chéri est avec moi au bloc. Au final c’est seulement 6 ovocytes qui seront prélevés, et nous n’obtiendrons que deux embryons qui seront implantés tous les deux.
Je n’ai pas besoin d’attendre 14 jours pour savoir que c’est un nouvel échec, au bout de 10 jours les saignements sont là. C’est encore plus difficile que les fois précédentes car c’est une chose de se dire « peut-être », et une autre de savoir qu’il y a eu 2 petits embryons dans son ventre, et qu’ils ne se sont pas accrochés.
Fin février 2020, nous commençons un nouveau protocole, mais tout s’arrête brutalement, c’est le 1er confinement. Pour moi c’est l’incompréhension, la colère, le chagrin : pourquoi ils arrêtent aussi les protocoles en cours ? A seulement quelques jours de la ponction ?
Avec l’arrêt d’un protocole en cours, nous devenons prioritaires lors de la réouverture du centre. Fin septembre 2020 nous recommençons un nouveau protocole. Le suivi est plus compliqué, avec des mesures sanitaires drastiques. Cette fois, Chéri n’est pas admis au bloc lors de la ponction. Mon ovaire gauche est toujours à la même place, l’infirmière est là pour appuyer sur mon ventre. C’est plus long que la 1ère fois, ça fait mal, mais ils arrivent à ponctionner 11 ovocytes, qui donneront 6 embryons. Les médecins décident de transférer 2 embryons, les 4 autres sont congelés. Une nouvelle attente commence, et au bout de 11 jours, en allant aux toilettes, je vois une petite tache de sang… les larmes coulent toutes seules mais je tente de garder espoir : il nous reste 4 embryons, la suivante sera peut-être enfin la bonne ? Mais je sens que quelque chose cloche : je saigne, mais vraiment très peu. Et au bout de 3 jours, il n’y a plus rien. Et si… ?
Le 21 octobre 2020, veille de mon anniversaire, je fais ma prise de sang et par peur d’un nouveau négatif je me persuade que mes règles vont arriver, qu’il ne faut pas y croire. Lorsque le mail avec les résultats arrive, je suis une boule de nerf. Je ferme les yeux pendant le téléchargement des résultats. Il y a juste un chiffre, mais je comprends. 127.
Je suis enceinte !
Mon petit garçon, mon bébé bonheur, est arrivé en juin 2021. Il aura fallu presque 5 ans, des larmes et des doutes, mais au bout du chemin bébé était là ! Et ses sourires, ses petits bras qui se tendent vers moi lorsque je rentre le soir, ses premiers mots balbutiants, ses premiers « mama » valent bien tant d’attente.
Tout cela pour vous dire, en « simple » essais bébé ou en PMA, ne perdez pas espoir. Il y aura sans doutes des moments difficiles, des moments où vous n’y croirez plus, mais le bonheur après est immense, endurer tout ça en vaut la peine. Plein de courage, et je vous souhaite à toutes un joli +.
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