A n’a jamais vraiment fait confiance aux hommes, et quand sa première vraie relation de couple s’est révélée être toxique, elle a mis du temps à s’en rendre compte. Heureusement la jeune femme a su se défaire de son petit ami pour se recentrer sur elle-même et se reconstruire. Voici son témoignage.
{Témoignage} Se reconstruire quand la première relation de couple a été toxique
Bonjour à toutes
Je m’appelle A, j’ai aujourd’hui 34 ans, mariée, maman et heureuse.
J’ai vécu ma première relation un peu tardivement et elle a laissé pendant des années une grande cicatrice au fond de moi. J’y pense encore régulièrement et j’ai senti le besoin de partager cette expérience.
J’ai toujours été une grande timide, je pense parce que j’avais du mal à faire confiance, j’avais peur de souffrir. La première fois que j’ai embrassé un mec, j’avais 17 ans. Le lendemain, j’envoyais un message pour dire que ça serait mieux si on en restait là… A 20 ans, je rentre en école d’ingénieur. Un mec un peu plus âgé de mon club de volley, V, me propose de faire des entraînements en plus avec un potes à lui. J’adore le volley et ils sont sympa, j’accepte. On devient un groupe d’ami assez soudé, on passe beaucoup de temps ensemble et je vois bien que V est intéressé. Il se déclare après 2 ou 3 mois et je le repousse. Mais ça me fais réfléchir, je n’ai jamais eu de copain, il est peut-être temps de me jeter à l’eau, on s’entend bien après tout. Je prends mon courage à 2 mains, bois pas mal d’alcool à une soirée pour surmonter ma timidité et je me rapproche de lui. Evidemment il est ravi.
Nous sommes restés 4 mois ensemble. 4 mois que je considère comme un calvaire aujourd’hui. Malheureusement, quand on est au milieu de ce genre d’histoire, on ne s’en rend pas compte. Il y avait toujours ce cycle vicieux. Quelques jours sympas, une phrase que je dis de travers, silence radio pendant 2 jours (pas de réponse aux appels, textos, mails) et puis venait le mail de reproches, amer. Sur des bêtises : je voulais mettre un beau budget pour l’anniversaire de ma meilleure amie = j’étais quelqu’un de vénal qui mesurait son amitié à l’argent, je voulais passer la soirée à lire un livre chez moi = je ne l’aimais pas assez car je ne voulais pas le voir tous les jours, je regardais des épisodes de la série qu’on regardait ensemble car il n’était pas là = j’étais égoïste de ne pas l’avoir attendu. Si je répondais à son mail, c’était 24h de plus de bouderie et encore plus de reproches. Si je ne répondais pas, alors on se voyait et il faisait comme si rien ne s’étais passé et on avait quelques jours heureux.
Je me suis mise dans sa toile, j’ai commencé à ne plus réagir aux mails pour éviter les disputes, à passer tout mon temps libre avec lui même s’il passait la journée sur son ordi, j’ai cru que je l’aimais et j’ai perdu ma virginité avec lui. Je crois qu’au final, mon corps avait compris des choses que mon esprit avait occulté. La perte de ma virginité a été douloureuse et chaque rapport suivant aussi. J’étais crispée, je n’arrivais pas à m’abandonner, à prendre du plaisir.
Je remercie mon corps qui a réussi à refaire marcher ma tête. La dernière fois qu’on a fait l’amour, il s’est arrêté d’un coup, m’a dit qu’il n’avait pas envie de coucher avec un cadavre et il est sorti de la chambre. J’étais pétrifiée sur le lit, je n’arrivais pas à croire qu’il ait utilisé ce terme et j’ai entendu une porte claquer. Et oui, V était parti avec son vélo et son sac de sport alors que j’étais chez lui. Ça m’a vraiment sonnée, je suis rentrée chez moi un peu hébétée, je ne sais pas si j’ai pleuré ou non. J’ai eu beaucoup de chance car il m’a fallu 3 événements de plus pour réussir à sortir de cette relation.
Sans eux, je suis sûre que je lui aurai pardonné. Mon frère venait me rendre visite pour quelques jours le lendemain, il m’a permis de ne pas rester seule même si je ne lui ai pas donné les détails, j’avais trop honte. 3 jours après c’était les vacances scolaires, je suis rentrée chez mes parents à 800 km de là et la distance était précieuse. Enfin le jour de mon arrivée chez mes parents, son numéro s’est affiché sur mon téléphone, j’étais pleine d’espoir, encore dans la toile mais c’était son cousin qui lui avait piqué son tel pour savoir si on se faisait la gueule. V a repris le tel et après 2 mots a raccroché direct. Ça a été mon déclic. J’ai repris nos messages, nos emails et je n’ai pas vu une once de bonheur dedans. J’ai décidé de tout arrêter, brutalement. Quand je suis rentrée chez moi j’ai rassemblé toutes les affaires de V et je lui ai dit de venir les chercher tout de suite et de me rendre les miennes. A son tour d’être sonné, de ne pas comprendre. Fini les entraînements, les soirées, les messages, j’ignorais tout. Je voyais toujours mes autres potes et je me suis fait des amis dans ma promo que j’avais négligés, ils m’ont sauvés de la déprime. J’ai appris plus tard que chacune de ses actions avant qu’on sorte ensemble était dans le but de me draguer : les entraînements alors qu’il trouvait que je n’avais pas le niveau, les soirées koh lanta alors qu’il déteste ce type d’émission, les cinés à répétition alors qu’il n’était pas fan. Un tissu de mensonges.
Pendant des années j’ai été incapable de faire confiance aux hommes. Quand je sortais avec un ami que je connaissais bien, je n’osais pas coucher avec lui par peur de sa déception et notre histoire s’arrêtait vite. Ou alors je buvais en soirée et couchais pour un soir avec une vague connaissance. Impossible de faire confiance, d’être entière. Je crois qu’il m’a fallu 3 ans avant d’avoir une vague relation physique suivie, d’avoir assez confiance en mon corps. Mais la confiance en l’autre était rompue, mon esprit ne s’est pas rouvert de sitôt et mes relations se sont toujours finies rapidement car j’étais mal à l’aise.
A 26 ans, j’ai rencontré un homme merveilleux qui m’a laissé suffisamment d’espace pour rétablir la confiance. Pas pressant mais pas absent, amusant, intelligent, il m’acceptait telle que j’étais et j’ai pu me confier à lui. Nous avons couché ensemble après quelques semaines de relation et il était dans la douceur et la compréhension. Pour cette première fois, j’étais sobre et c’étais la première fois que je couchais avec un homme sobre, je crois que ça en dit long. Nous sommes maintenant mariés avec un petit garçon de 2 ans, la confiance est toujours là même il y a des hauts et des bas, surtout avec un petit.
J’en veux toujours à V après 14 ans mais cette mauvaise aventure m’a permis également de prendre confiance en moi et en ce que je désirais. Elle fait partie de mon histoire et m’a amenée au point où j’ai rencontré l’amour de ma vie. Il y a toujours des choses bénéfiques à retirer de mauvaises histoires et c’est une philosophie qui me guide et me permet de relativiser dans les moments difficiles de la vie.
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