L’accouchement de Lucie ne s’est pas passé aussi bien que la jeune femme l’espérait, et s’est terminé en césarienne code rouge : le cœur de son bébé ralentissait trop fortement pour qu’une voie basse puisse continuer à être envisagée. Heureusement aujourd’hui tout va bien. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accouchement : je sentais que quelque chose n’allait pas
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Lucie, j’ai 27 ans et j’ai mis au monde un petit garçon le 25 novembre dernier. Je suis maman célibataire mais je ne pensais pas vivre un accouchement aussi difficile.
Tout d’abord, le 24 novembre du mois dernier alors que ma défunte mère aurait eu 50 ans, contre toute attente, ma poche des eaux se romps vers 23h alors que j’allais me coucher. A ce moment, bizarrement j’étais assez détendue, je n’avais aucune douleur, juste un filet continu chaud qui coulait le long de mes cuisses. J’ai donc mis une serviette hygiénique et j’ai patienté une heure que le travail se mette en route mais rien ne se passait, toujours rien, alors j’ai fini par appelé la maternité pour savoir quoi faire.
Il fallait venir aux urgences, le risque d’infection demandait une surveillance. Je suis donc allée réveiller ma colocataire pour qu’elle m’emmène à l’hôpital.
Dans la voiture, l’ambiance était calme, mon amie me demandait comment je me sentais, je lui ai répondu que j’étais plutôt sereine avec quelques appréhensions et nous avons mis la radio, c’était un assez beau moment, calme, avant la suite.
Arrivée aux urgences, j’ai réalisé les examens dont le fameux coton tige pour la COVID 19 que je n’aime pas vraiment effectuer même si je comprends son utilité. Bébé bougeait bien, tout était bon, ils ont donc voulu me garder en observation.
Ce fut le début d’une première partie d’attente interminable
Rien ne se déclenchait, je perdais en continue tout mon liquide amniotique et je présentais intérieurement un besoin pressant d’accoucher à en devenir très agressive comme si je savais au fond de moi, qu’attendre n’était pas bon pour lui. Il y a quelques monitoring mais sans plus, j’avais le sentiment d’être mal prise en charge et qu’il y avait un problème. Le 24 au soir, ma sœur m’a appelée et nous avons prié pour la santé de cet enfant et pour que mon accouchement se déclenche avant.
Le 25 au matin, la chef des sages femmes me parle d’un petit comprimé à avaler toutes les deux heures pour stimuler le début du travail, ce que j’accepte volontiers car je commençais à avoir des contractions mais elles n’étaient pas efficaces.
Après deux comprimés, ça y est le vrai travail commence doucement. Je décide de me mettre sur mon ballon de grossesse comme on m’avait appris dans le programme de préparation à l’accouchement. Mais nous avons une première grosse frayeur. A peine assise dessus le cœur de mon bébé descend à 90 pulsations, je me relève paniquée, j’appuie sur la sonnette rouge, des sages femmes interviennent peu inquiète car le petit récupère vite.
Je décide de m’allonger mais cela ralentit l’ouverture du col. En plus le début du travail est plus douloureux car je ne bouge pratiquement pas. Je m’installe sur le côté droit, et là c’est répartit le cœur de mon bébé chute à nouveau. Je commence progressivement à paniquer, et mon accompagnatrice qui est allée chercher son fils en Isère n’est pas là. Je commence à me sentir seule et angoissée. A ce moment les sages femmes se montrent rassurantes, il suffirait que bébé appuie sur son cordon entre ses mains pour expliquer le phénomène mais elles décident tout de même de me passer en salle d’accouchement avec une pause de la péridurale.
15h45 j’arrive en salle d’accouchement, les contractions font mal, de plus en plus, mais je ne suis ouverte qu’à 2 doigts. L’anesthésiste me pose la péridurale et je m’allonge soulagée physiquement mais très inquiète moralement car au moindre changement de positions le cœur de mon bébé redescend instantanément.
Mon amie tarde à arriver, les minutes sont longues et un médecin vient m’ausculter. Il semble inquiet mon col ne s’ouvre pas, et maintenant il n’y a que le côté gauche que mon bébé supporte sans que son cœur redescende. Le médecin m’annonce alors qu’un produit va m’être injecté pour accélérer l’ouverture du col mais qu’une césarienne est à envisager.
Entre temps, mon amie arrive, elle tente comme elle peut de me rassurer mais le temps passe, je commence à avoir des tremblements et à vomir, j’angoisse, je veux passer au bloc, je sens qu’il y a un problème. Je suis ouverte à 5, le produit à fonctionné mais j’appelle les médecins régulièrement, une sonde urinaire est posée.
Le soir arrive, et là le cœur de mon bébé descend à 50 et ne remonte pas cette fois…
C’est la césarienne code rouge qui est déclenchée
Prise de panique, je n’ai le temps de rien réaliser ou comprendre, plein de monde me saute dessus, je reçois plein d’informations en même temps, personne ne m’explique, il n’ y a pas le temps, il faut faire vite. Mon amie qui ne peut pas m’accompagner au bloc me lance avant que les soignants m’emporte : « ça va aller, je suis avec toi« .
D’un coup, je suis au bloc, les machines sonnent de partout, un cache est mis entre mon visage et le reste du corps, je suis à plat : une position que je ne supporte plus depuis des mois, les bras en croix. Les tremblements sont devenus incontrôlables. Je suis terrifiée, je n’arrive pas à me calmer, je redoute les sensations mais je n’ai pas le choix, ils m’ouvrent, je ne suis pas préparée, je suis totalement l’intervention. Un homme me tient la main le temps de pousser et extraire le bébé du ventre.
Ils ont enlevés le bébé de mon ventre mais je n’entends rien, pas de sons, pas de cris, juste la sensation du médecin qui me recoud, l’envie de vomir qui revient mais je suis sur le dos. Je tente de me débattre pour me relever et vomir mais l’équipe médicale m’ordonne d’arrêter et m’injecte un produit pour empêcher de vomir.
Les tremblements sont toujours incontrôlables, Ismaël (l’homme qui me tenait la main) est parti mais l’anesthésiste vient m’annoncer que mon bébé va bien et qu’il respire comme il faut, tout ceci n’était pas vain mais personne vient me le présenter.
J’ai du attendre 1h30 en salle de réveil avant d’apercevoir enfin le visage de mon fils et de tenter de réaliser que je suis enfin maman. Un calvaire.
Malgré tout aujourd’hui, je suis fière de mon fils, et heureuse que nous soyons toujours en vie et en bonne santé ! 🙂
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