Qu’est-ce que ça fait de devenir maman ? Comment se passe la première année de bébé ? Pour Lou ça n’a pas été de tout repos et elle a souhaité nous le raconter. Voici son témoignage.
Comment se passe la première année de bébé : le témoignage de Lou
Bonjour à toutes,
J’ai témoigné plusieurs fois sur le blog lorsque je me questionnais sur le fait d’avoir un enfant ou non, les essais bébé, mon mariage, la naissance de mon fils… Aujourd’hui je tiens à témoigner sur la première année de bébé car nous avons vécu un tsunamis dans nos vies. J’espère pouvoir donner des réponses aux questions que se pose certaines mamans ou papas mais aussi et surtout avoir un retour et des conseils de la part de la super communauté de La Mariée en Colère.
Mon bébé d’amour est né un jeudi sous un beau soleil.
Ce jour fut un jour plein d’angoisse pour moi mais aussi de bonheur car mon bébé est né en fin de journée et tout s’est merveilleusement bien passé. Les premiers jours à la maternité étaient vraiment parfaits. On était tellement bien tout les 3 dans cette chambre d’hôpital avec du personnel aux petits soins. Nous rentrons à la maison, ça fait tout drôle quand même de rentrer à 3. On commence à prendre nos marques mais (oui il y a un mais) très vite les choses se gâtent. Mon fils pleure de plus en plus régurgite et vomis ses biberons : on commence à s’inquiéter et on nous conseil de consulter après un énième vomis. Il est environ 23h30 j’appelle le 15, on me dit d’aller aux urgences car un bébé de 6 jours peu se déshydrater. On part à la va vite au final mon fils se retrouve hospitalisé. Le choc pour moi ! Avec le covid papa ne peut pas rester. Moi en plein baby blues je me retrouve avec mon bébé dans une chambre d’hôpital avec un personnel soignant qui est tout sauf sympa et qui en gros me dit que je suis une mauvaise mère. Bref au final mon fils ressort à la fin du week-end c’était juste un reflux. Ok on nous dit comment faire pour la prise du biberon (non c’est pas inné en tout cas pas pour nous). Au bout de 15 jours de vie on met mon fils sous gaviscon, son RGO (reflux gastro œsophagien ou remontée acide) empire. Le bébé tout calme de la maternité est loin. C’est très difficile pour moi je commence à me glisser vers la dépression post-partum. Ma chance est d’être ultra suivie et donc je me fais aider très vite par ma sage-femme et gyneco. La PMI a été d’une très grande aide. Je ne remercierai jamais assez la puericultrice qui a suivi mon fils (et nous aussi).
A 1 mois de vie ça ne va pas mieux loin de là (la descente aux enfers commence) on nous fait d’abord épaissir le lait avec du magic mix (épaississant à base d’amidon) puis on passe au novalac AR puis au AR + (2 épaississants), puis au galia AR et galia transit épaissit ou non. Pendant 2 mois on change de lait très souvent. Arrive le RDV des 2 mois, nous sommes épuisés avec papa et bébé aussi qui ne dort pas de la journée tellement il souffre. La seule chose qui le calme ? Les balades en cosy… Le portage il déteste ça… avec accord de tous les professionnels de santé nous laissons bébé dormir dans le cosy lors de balades (jamais la nuit évidement). Rdv du 2ème mois, la pédiatre nous dit qu’il est possible en plus de ses divers soucis de bébé : son RGO, ses problèmes de constipation, son eczéma, ses soucis pour faire ses nuits… qu’il soit APLV c’est à dire qu’il ait une Allergie Aux Protéines de Lait de Vache.
On passe sur un lait hydrolisé (c’est à dire qu’il y a toujours des PLV mais en très très petite particule, comme si le lait était déjà digéré). Là c’est juste horrible le passage au nouveau lait (oui l’odeur et le goût est juste immonde), mon fils ne mange plus beaucoup (ça change des très gros biberons qu’il nous faisait). On passe 3 semaines d’horreur, mon fils hurle (oui entre le changement de lait, 8 au total en 2 mois et les PLV qui s’en vont de son organisme ça fait mal). Avec le soutien sans faille de la pédiatre (elle m’a eu au téléphone un nombre incalculable de fois) et de notre pharmacienne on tient bon au bout de 3 semaines ça va mieux mais ce n’est pas encore ça (ça serait trop facile). Entre temps on essaye plein de choses, ostéopathe, étiopathe, magnétiseur, kinésiologue pour aider mon fils. Ça a aidé sur certains points.
Le rdv des 3 mois arrive on explique à la pédiatre les 3 dernières semaines.
Elle décide de nous passer à un lait aux acides aminés (un lait sans plv et sous ordonnance, comme l’autre mais là on est sans plv totalement). Au bout d’une semaine ça va beaucoup mieux ! Toujours des problèmes de transit mais mon fils ne se tord plus de douleur à chaque prise de biberon ni après, il est plus calme, commence à dormir normalement avec moins de bruit, l’eczéma s’en va. Mon fils est bien APLV.
Vu que le rgo peut être allergique et que je ne suis pas fan des médicaments (mon fils est sous inexuim depuis ses 3 semaines de vie et il a 3 mois) je me dis que peut être que c’est allergique et on tente un sevrage (oui avec ce type de médicament il faut sevrer tout doucement). Nous avons eu 2 échecs. Je me renseigne sur des méthodes naturelles, car l’inexium a beaucoup d’effets secondaires, et je vois les propriétés de l’aloès vera. Ça me plaît bien et ça me parle. Après accord du pédiatre (c’est vraiment une perle ce médecin) je prends rendez-vous avec naturopathe qui me fait une prescription pour son RGO et son transit. On commence l’aloès vera et devinez quoi ? Au bout d’une semaine plus d’inexium sevrage réussi ! Le protocole pour le transit je le fait sur 2 fois 3 semaines pas besoin de plus parce qu’avec l’arrêt de l’inexium et le bon lait mon fils n’a plus aucun problème de transit ! Plus besoin de laxatif ! Un soulagement pour lui et nous.
Arrive le sujet de la nounou
Mon fils va bien, il commence donc à aller chez la nounous à 3 mois. On commence l’adaptation mais il y a un truc qui va pas. Je ne le sens pas. On continue et au bout d’1 semaine complète je cherche quelqu’un d’autre car ça ne va pas du tout. Tous les jours il y a quelque chose. Je mets des annonces partout mais nous avons plus de 70 refus. J’ai une ass mat qui est en MAM à côté de la ville où nous vivons qui me contacte, je parle avec elle le feeling passe, je décide de dire ok pour le rdv même si à la base ce n’est pas du tout notre secteur. On va la voir et là c’est le coup de cœur ! Elle peut nous prendre notre fils dès que l’on souhaite, elle le voit et elle est tellement gentille (rien à voir avec la nounou actuelle qui a commis des fautes qui aujourd’hui encore me donnent envie de pleurer). Elle nous dit que nous sommes ses employeurs et que c’est à nous de décider de plein de choses ! Elle nous donne ses tarifs, ses semaines de congés, son fonctionnement. Ça nous va carrément et en plus elle s’adapte aux horaires variables de mon mari. On arrête avec l’autre et on commence avec elle, le meilleur choix de notre vie, elle est juste géniale ! Au fil du temps nous avons eu des désaccord mais nous avons toujours trouvé un accord. Un grand merci à la nounou de mon fils d’être là pour lui. Je lui fais entièrement confiance.
Mon rôle de maman.
Parlons-en car c’est un rôle où clairement nous ne sommes pas préparés. J’ai eu beau me renseigner sur ce qu’est la parentalité et les difficultés d’avoir un bébé, mais entre ça et le fait de le vivre il y a un ÉNORME fossé. Grosse grosse claque. Je ne fais pas partie des mamans qui au premier regard ont aimé leur enfant. Non moi il m’a fallu du temps pour ressentir ce lien et cet amour inconditionnel. Il m’a fallu 8 mois et 1 semaine de vacances uniquement avec mon fils pour ressentir ce sentiment. Cependant avec tout ce que je vous ai raconté avant vous pouvez peut être imaginer que pour moi ce n’est pas simple du tout. Entre l’APLV de mon fils, son RGO, son transit, son changement de nounou et le retour au travail comment dire c’est hard. En plus mon fils fait ses dents. Il en sort beaucoup en peu de temps. 8 en 3 mois + les vaccins. Et puis il y a les pics de croissance, les acquisitions diverses. Bref le sommeil n’est jamais pareil. 1 mois ça va être super et l’autre la catastrophe. En général quand mon fils nous fait des nuits cata ça dur 3 semaines. On tient. Moi je porte à bout de bras pendant un moment mon fils et mon mari (qui a des soucis santé, boulot, famille, amis bref rien ne va). Sauf que je commence à m’épuiser. A 7 mois mon fils commence la peur de l’abandon… à 8 mois ça va mieux. A 9 mois ce n’est pas simple puis 10, 11 mois. C’est dur et l’accumulation de fatigue se fait ressentir et surtout dans notre couple.
Nous sommes en plein baby clash.
Le baby clash, une chose « fabuleuse » que je ne connaissais pas du tout et nous n’avions jamais connu ça encore. On se prend la tête tout le temps. Dispute sur dispute. Je pense au divorce car clairement je n’en peux plus. On ne se comprend plus. Moi je lui demande de l’aide parce que je commence à flancher mais lui ne va pas bien à cause de tout ses soucis. Les soucis finissent par plus ou moins se résoudre et nous arrivons à aujourd’hui nous apaiser.
Mon fils a soufflé sa première bougie ! Le temps est passé à une vitesse folle, même si quand on est dans le dur clairement le temps est interminable. J’aime mon fils plus que tout au monde, mon mari aussi mais je me retrouve dans une impasse et c’est là où j’ai besoin d’aide. La dépression post partum dont je vous ai parlé au début et bah elle veut repointer le bout de son nez. Je suis épuisée physiquement et moralement. Mon fils recommence à prendre un biberon la nuit, pleure beaucoup, notamment dans son sommeil, dort avec nous presque toutes les nuits depuis plus d’un mois (je précise il dormait de façon autonome avant à sa demande). Je remets tout en cause aujourd’hui et surtout ma capacité à être maman. J’ai pris rendez-vous avec une consultante en sommeil j’espère vraiment qu’elle va nous aider et aider notre fils.
Nous sommes tous épuisés.
Je me demande si un jour ça ira mieux et que je me sentirais enfin pleinement heureuse. Car ce qui est paradoxale c’est que depuis que j’ai accouché j’ai une envie viscérale d’avoir un deuxième enfant…
Dites moi si par la suite ça s’arrange et si on arrive à avoir une soirée tranquille, pouvoir voir un film sans mettre en pause toute les 2 secondes, avoir une vie de couple. Car tout le monde me dit qu’aujourd’hui c’est l’âge facile qu’après ça se gâte mais pour moi c’est déjà pas facile aujourd’hui donc si c’est pire après vais-je y arriver ?
Merci de m’avoir lu en entier et au plaisir de vous lire en espérant avoir des conseils et commentaires bienveillants.
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Marthe dit
Bonjour Lou,
Cette année a visiblement été très intense, vous êtes une championne d’avoir vécu tout ça! Quand je lis votre témoignage, je suis vraiment admirative car vous n’avez rien lâché pour votre fils et pour votre mari. Vous avez été confrontée à de très nombreuses difficultés et à chaque fois vous avez tenté des solutions et vous avez continué à y croire. Franchement chapeau!
Pour répondre à votre témoignage, il faut arrêter de culpabiliser si l’amour pour son enfant n’arrive pas tout de suite. Même voulu et désiré, une fois que le bébé est là c’est bien souvent la trouille qui est la première émotion!
D’autant qu’il est rare de l’entendre autour de soi ou de le lire dans un magazine, ce qui fait d’autant plus culpabiliser (« je ne suis pas une bonne mère, mon enfant ne me mérite pas puisque je n’ai pas cet élan d’amour immédiat »).
Comme dans toute rencontre il y a parfois besoin de se connaître, de s’apprivoiser pour donner son coeur.
Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas « tombée amoureuse » de votre fils dès sa naissance que vous êtes une mauvaise mère! S’il vous fallait une preuve, regardez tout ce que vous avez accompli pour lui en un an!
Et ce n’est pas parce que vous vous posez des questions que vous êtes une mauvaise mère, au contraire aussi, je trouve que c’est très sain!
Je trouve surtout qu’il faut arrêter de taire ces sentiments difficiles, et qu’il faut parler autour de soi du baby blues, de la dépression post partum et du fait que, non, ce n’est pas parce que bébé était désiré et qu’il va bien que c’est facile pour autant.
Si je peux vous rassurer (un peu), lorsque j’ai décidé d’avoir un deuxième enfant, je savais ce par quoi je risquais de passer (notamment le baby blues, très compliqué). Je me suis donc préparée psychologiquement et émotionnellement, et ça a été plus facile. Et puis il faut 9 mois pour faire un enfant, ce qui fait que le premier est souvent plus autonome à la naissance du petit frère ou de la petite soeur.
Les premières années sont vraiment les plus difficiles car vous avez la fatigue de la grossesse, de l’accouchement, la fatigue aussi des nuits que le bébé ne fait pas. Je vous promets que, lorsqu’ils grandissent et qu’ils commencent à bien parler c’est plus facile, au moins ils peuvent vous dire ce qui ne va pas. Courage pour la suite, je vous promets ça vaut la peine de vous accrocher!
Je vous souhaite plein de bonheur en famille
Sosobio dit
Bonsoir,
Et bien d’abord félicitations d’avoir tenu bon ! Je te recommande de te faire accompagner (par un psy) car tu as l’ air de porter beaucoup de choses… je te recommande aussi le podcast « la matrescence » qui m’a permis de comprendre plein de choses et qui est hyper agréable à écouter ! À bientôt et bon courage !
Clairettededie dit
Bonjour à toi et merci pour ce témoignage qui fait du bien ! Je ressens la même chose et parfois, je culpabilise quand je vois tous les témoignages de « c’est merveilleux, c’est la meilleure chose au monde blablabalbalab ». Non pas forcément pour tout le monde. Ces moments là sont durs, vraiment durs. Ma fille a eu 2 ans fin août et je ne reviendrai pas en arrière ! Coliques jusqu’à ses 9 mois, à hurler, gros souci de nounou également, grossesse affreuse, accouchement terrible .. en vrai, je ne reviendrai pas en arrière ! Maintenant on est dans les crises, on parle du terrible two, il faut juste savoir les gérer et surtout ne rien lâcher pour avoir une bonne éducation. Donc on lâche rien mais je trouve que ça va mieux ! Vraiment, elle parle, elle est propre, elle comprend tout. alors même si elle a son caractère, ce n’est plus un bébé et je trouve que le baby clash s’est apaisé entre nous également.
Je te dirai pour finir que OUI tu vas y arriver ! Pourquoi tu n’y arriverais pas avec tout ce tu as traversé jusque là ? Tu es forte et courageuse, comme de nombreuses mères et tu vas tenir pour ton fils. Par contre, pose toi bien la question du 2ème car c’est un sacré tsunami également d’après les retours proches que j’ai (des mamans qui mentent pas pour garder la face ^^). J’ai un blog avec plein d’articles qui je pense te parleront. Il va être bientôt supprimé mais il est tjs en ligne donc profites en pour aller lire quelques articles et tu verras que tu n’es pas seule :https://www.blogs.lamarieeencolere.com/mademoiselle-lattachiante/articles
courage et accroches toi !