Bonjour ! Moi c’est Claire, j’ai la trentaine et maman depuis 2021 d’une petite puce. Grossesse, accouchement, devenir maman, futur mariage (si Monsieur se décide un jour ^^)… sont des sujets sur lesquels je témoigne pour peut être aider d’autres femmes. Merci de me lire ! etrouvez tous ses articles sur le Blog de Claire
Mon accouchement n’est pas celui que j’avais imaginé
Bonjour à toutes.
Voici mon histoire, mon ressenti et ma rancœur face à un événement qui est si commun mais reste en même temps tellement différent d’une femme à l’autre… Surtout ne vous formalisez pas sur les témoignages d’accouchement : ils sont tous différents et beaucoup se passent parfaitement bien 🙂
Mais mettre des mots sur une histoire c’est également le moyen d’atténuer, parfois, son impact.
Je m’appelle Claire j’ai 32 ans et j’ai eu la chance de tomber enceinte rapidement (6 mois) et… la malchance d’être malade durant toute ma grossesse (nausées / vomissements). Autant vous dire que je suis déjà tombée de haut rien qu’en vivant l’expérience de créer la vie. Du coup mon accouchement je le souhaitais, comme beaucoup, sans trop de douleurs (même si soyons honnête il faut quand même sortir une pastèque de votre corps hein ^^)… et j’avais donc choisi la péridurale car de mon côté je ne voyais pas l’intérêt de souffrir alors qu’aujourd’hui la science permet de l’éviter.
Premier bébé !
Donc, comme tout le monde, on se demande comment vont être les contractions et si on arrivera à temps à l’hôpital. J’ai commencé à avoir des contractions à 22h30 mais je n’étais pas sûre que c’était cela car je n’en avais jamais eu durant ma grossesse. Du coup j’ai attendu un peu mais vers minuit la douleur, qui était encore supportable, revenait quand même toutes les deux à 3 minutes et cela de manière très régulière. Donc en tant que bon petit soldat, j’appelle la maternité pour savoir si je peux/dois venir. La sage-femme que j’ai au téléphone me répond : « Oh là là, c’est votre premier, vous avez encore le temps, prenez un bon bain chaud, prenez du spasfon, et rappelez-nous ou venez quand vous ne pourrez plus parler. Car si vous êtes encore capable de faire la conversation avec moi c’est que vous n’êtes pas prête d’accoucher ! »
Bon donc du coup j’écoute, je ne réveille pas mon conjoint et je me dis que je vais prendre un bain et attendre pour voir si ce ne sont pas des fausses contractions qui s’arrêtent sachant que j’étais à moins d’une semaine de mon terme…
La douleur continue et s’intensifie mais reste toujours supportable selon moi.
A 2h du matin je descends jouer un peu avec le chien car impossible de dormir… la douleur continue de s’intensifier mais je me répète les paroles de la sage-femme et je me dis qu’il faut que j’attende même si la douleur commence à me faire mal, j’attends.
À 2h15 mon conjoint me rejoint, il me dit que l’on ferait mieux quand même d’aller à l’hôpital. Je lui dis que j’ai mal mais que je me sens de supporter donc on peut encore attendre. Je ne veux pas faire l’aller-retour pour « rien ». Heureusement, il me force la main et me dit « là on y va ! ».
Je prépare alors les dernières affaires, et au moment de passer la porte, la douleur s’accentue, je n’arrive même plus à marcher et je me dis « ho la la qu’est-ce que ça fait mal« . Nous prenons la route et, heureusement, l’hôpital est à moins de 20 minutes de la maison. On arrive, on se présente et évidemment j’ai un peu plus de mal à parler car la douleur durant le trajet a vraiment été dure.
La sage-femme qui m’a répondu au téléphone me dit tout sourire: « ha vous voyez, là vous avez déjà un peu plus de mal pour parler. » J’ai un sens de l’humour particulier donc pourquoi pas faire de l’humour.
On me dit que l’on va m’examiner pour me poser la péridurale. Mon conjoint attend dans la salle d’attente et ne peut pas venir avec moi. Et là … On m’annonce que je suis déjà à 8 !! Dans ma tête tout se bouscule : « Comment c’est possible ? Je ne pourrai jamais avoir la peri« . La panique. C’est ce que j’ai ressenti. La peur d’accoucher est devenue une panique littérale de me dire que j’allais souffrir car j’étais déjà si proche des fameux 10 cm.
On me dit qu’on pourra faire une péridurale en urgence, on se dépêche, on court dans le couloir, on va chercher mon conjoint qui s’affole de devoir courir. Moins de 5 min pour arriver en salle d’accouchement… moins de 5 min pour ces deux derniers cm (quand je pense aux femmes qui restent des heures à attendre…) !
« C’est trop tard pour la péridurale elle est là, il faut pousser maintenant«
Panique, peur, douleur … douleur ! Oh oui cette douleur était atroce. Je m’étais toujours dit que les femmes dans les films exagéraient, qu’on ne pouvait pas crier autant. Si si on peut 🙂 je n’ai jamais autant hurlé !
J’avais mal, très mal et on me disait de pousser encore encore, je pleurais de douleur, je demandais pourquoi ça faisait si mal, mon conjoint pleurait en me regardant impuissant (quand il ne tombait pas limite dans les pommes ^^). Impossible de sortir ma fille. A chaque contraction, la 3e poussée qui devait faire sortir la tête me faisait trop mal. J’abandonnais. Mon cœur battait trop vite, celui de ma fille trop faiblement.
La gynécologue a décidé d’utiliser la ventouse. Douleur vive extrême. Je sentais tout. Une impression de déchirement, je voulais qu’elle arrête. Puis c’est la libération. Elle est passée ! C’est fini. 3h10 elle était née. Départ 2h20 de la maison – auscultation à 2h45. Je vous laisse faire le calcul si le papa n’avait pas insisté pour partir 🙂
« Tu verras quand on te la posera sur toi tu auras tout oublié. »
Alors non, désolée mais malheureusement je n’ai pas fait partie de ces femmes qui ont ressenti un amour incommensurable quand son bébé a été sur elle et qui ne pensait déjà plus à l’accouchement. Je l’ai regardée et la seule chose que j’ai pensé était « c’est fini. La douleur est finie. C’est fini. J’ai eu mal. J’ai encore mal mais c’est fini, enfin« .
Et c’est tout … ensuite j’ai ressenti de la culpabilité de ne pas avoir réussi à pousser assez et à sortir ma fille sans l’aide de la ventouse. Mais l’amour maternel dont on parle n’est venu qu’après, bien après.
Je garde en tête une très mauvaise expérience de cet accouchement qui pour moi était beaucoup trop douloureux et pourtant je n’ai pas été déchirée et ma fille ne pesait que 2,6 kg (je voue une admiration à celles qui accouchent de gigots) et nous allions bien toutes les deux.
J’ai pu revoir une des sage-femmes qui était présente. Nous avons reparlé de l’accouchement. Je lui ai demandé comment il était possible que j’ai eu si mal alors qu’énormément de femmes accouchent sans péridurale et souvent par choix. Elle m’a répondu que ces femmes-là se préparent pendant leur grossesse et que beaucoup de choses se jouent également avec le mental. Elle m’a dit que quand elles m’ont annoncé que j’étais déjà à 8 cm, elles ont vu la terreur dans mes yeux et qu’à partir de là, la douleur que j’ai pu ressentir était encore plus dure.
Quand j’ai raconté mon accouchement à ma sage-femme qui me suivait, elle m’a dit que si je l’avais appelée elle m’aurait dit de partir tout de suite car elle savait que je prenais sur moi pour les premières douleurs de contractions. Un samedi soir à minuit on n’a pas vraiment envie de déranger sa sage-femme libérale qui a aussi le droit d’avoir sa vie sachant que je trouve que c’est quand même un métier exemplaire. (Merci à celles qui font ce métier).
Après 5 mois, je garde une amertume pour cette sage-femme qui m’a fait rester à la maison et qui, pour moi, m’a fait manquer la péridurale. On dit qu’après l’accouchement on oublie tout, ce n’est pas vrai on oublie rien ! Mais effectivement au bout de quelques semaines la douleur finit par être un peu plus floue et les larmes qui me montaient aux yeux quand je repensais à l’accouchement sont terminées.
En revanche, en dehors de ce conseil qui n’était pas le bon selon moi et qui aurait pu être différent si elle avait pris plus de temps par téléphone, l’équipe sur place (y compris elle) a été au TOP ! Une gynécologue et 2 SF étaient présentes pour mon accouchement (personne d’autre n’accouchait 🙂 ) et elles ont été très présentes et d’un soutien immense pour m’accompagner dans cette dure épreuve. Pour cela : je leur dis MERCI !
Tout ce (long) témoignage pour finir par un seul conseil que j’ai à te donner si jamais tu es enceinte de ton premier et que tu lis cela : si on te dit d’attendre ne le fait pas forcément, va plutôt à l’hôpital pour être sûre de vérifier, pour ne pas manquer une péridurale, ou accoucher chez toi, ou dans la voiture. Je pars du principe qu’il vaut mieux faire un aller-retour pour rien au final que d’y aller trop tard !
La grossesse, l’accouchement, la maternité, avoir son premier enfant ce n’est pas QUE du bonheur. Mais quand cette petite tête me regarde avec son sourire innocent alors je me rappelle pourquoi j’ai enduré une telle grossesse et un tel accouchement.
Petite note d’humour : En tout cas, on sait pourquoi ce sont les femmes qui donnent la vie, si les hommes devaient endurer ce type de souffrance, la race humaine serait éteinte depuis bien longtemps.
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Cline dit
Bonjour Claire,
J’ai eu mal pour toi rien qu’à la lecture de ton témoignage ^^, je compatis à ta douleur passée.
Je suis d’accord avec toi sur ce fameux sentiment instané d’amour sensé nous envahir des les 1ères minutes ; on est souvent tellement fatiguées à cet instant que ce n’est pas toujours vrai.
Pour mon 1er accouchement, qui a duré longtemps… (26h sur place et 80min de poussée avant les forceps), j’étais tellement fatiguée à force de pousser que lorsque j entendais les autres femmes défiler en salle d accouchement à côté de la mienne et ressortir avec leur bébé, je me souviens m être dit « tant pis on s’en va, on ressort sans bébé aujourd’hui », évidemment sous le coup de l’épuisement et sans toute ma lucidité 🤪
Quant à l’attachement à son bébé je trouve qu’il grandit sans plus s’arrêter en même temps que lui grandit.🥰… donc pour ma part beaucoup plus important au fur et à mesure du temps qui passe qu’au tout début 😉
J’espère que tu finiras par oublier cette douleur que tu as vécue à ton accouchement, belle maternité à toi (même si tout n’est pas toujours rose en effet 😉) !
Laura dit
Tu as accouché. Avec ou sans péri, ou trouvant ca facile ou pas, voie basse ou césarienne… Tu as donné vie et tu peux être fière de toi.
Tu t’es peut-être senti dépassé, bloqué par la douleur mais tu as fais ce que tu devais pour ton bébé. Bravo!
Après je pense que la douleur est beaucoup plus facile à gérer quand elle est progressive.
Perso, j’étais préparé à accoucher avec ou sans péri. J’ai géré les 6 premiers cm sans problème mais après on m’a rompu la poche des eaux pour accélérer le travail très long (près de 24h). Et là je n’ai plus pu gérer la douleur qui a décupler en intensité et en fréquence et j’ai eu tellement mal que pendant 5h ma dilatation n’a pas évolué et j’ai dit à mon mari que je voulais mourir.
On m’a posé la péri 5h après toujours à 6cm et ine fois la douleur partie, en 30 min j’étais à 10cm.
Donc pour toi il y a eu la surprise mais aussi la vitesse du travail je pense qui t’ont empêcher de gérer plus la douleur.
N’hésite pas à parler de cet accouchement traumatique à ta sage femme et à une Psy spécialisée. Ca aide énormément.
Surtout si un jour tu en veux un deuxième.
Félicitations pour ton bébé.
Clara Blot dit
Je suis désolée que tu l ai vécu ainsi. Accouchement sans péridurale ici pour ma deuxième. Passage de 3 à 9 en quelques minutes. Premier sous césarienne programmée donc je ne connaissais pas les contractions. Et j’ai ADORÉ mon accouchement. Oui je me souviens de la douleur même si moins maintenant. Je me souviens de mes hurlements dans la maison de naissance. Je me souviens aussi du shout des hormones naturelles qui on fait que je n’ai même pas senti la douleur quand on m’a recousu après. Je suis d’accord avec la sage femme : on s’y prépare, on s’y attend et on choisit ce projet. Je pense que ça change tout cette notion de choix vs l’impression de subir son accouchement lorsqu’on voulait une péridurale.
J’écris ce message surtout pour dire que finalement peu importe le type d accouchement. Ce n’est pas tant une question de péridurale ou non mais plutôt de projet et désir. En fonction de comment on se l’est représenté, des expériences passées etc., un même accouchement peut être vécu très différemment par les femmes.
Wendy dit
Pour mon quatrième fils, la péridurale n’a pas fonctionné et en plus tout s’est enchainé en 45 minutes. La pire douleur de ma vie, des hurlements comme pas possible tellement que je ne me suis pas reconnue. Et pour mon mari une scène d’horreur de voir sa femme souffrir ainsi. Pendant des mois j’avais l’impression d’être bloquée dans un choc traumatique comme si la douleur était autour de moi et j’ai fait une grosse dépression post partum. En le soignant de ma DPP j’ai aussi appris à accepter ce qui s’est passé. A accepter cette douleur. J’en ai parlé avec d’autres femmes (y compris ma mère qui est arrivée trop tard à la maternité pour moi et qui m’a eu sans peri) et voir d’autres femmes partager la même expérience avec moi m’aidé à légitimer mon droit de dire « p*tain ça fait mal même si c’est normal »
Claire dit
Merci de ton retour, effectivement moi de mon côté, la plupart de mes amies ont eu la péri. Ma mère a eu 4 enfants SANS peri et m’a dit : que la douleur n’était pas si atroce
tout est une question de perspectives et de ressenti et cela est propre à chacun
En tout cas, pour mes amies qui veulent la péri je leur donne le conseil de ne pas attendre si elles ont un doute pour ne pas passer à côté car a priori, c’est magique ^^
Agnès dit
Je pense exactement comme la sage femme : dans ta tête tu n’avais envisagé que la péri alors ne pas pouvoir la faire, c’était la fin du monde et ça rend l’opération plus dure mentalement. Les femmes qui ne veulent pas de péri (que j’admire au passage car je suis comme toi) ont fait une préparation mentale importante et indispensable. Mais il ne faut pas oublié que certaines craquent quand même et que c’est ok aussi.
Je fais partie de ces femmes qui font 1 cm/h et je t’avoue que la péri rend la chose supportable mais je suis aussi intimement convaincue que ça a beaucoup ralenti les choses. Mon gigot (4,15kg XD) n’avait aucune envie de faire des efforts dès le début (j’ai dû être déclenchée à J+6). Il m’a fallu 10 longues heures pour atteindre le fameux 10 avec la péri à partir de 3. Puis on m’a dit qu’on allait attendre 1h qu’il descende seul et au final on a attendu 3 à 4h, j’ai poussé 40 minutes avant les forceps, ZERO effort (avec un coeur impeccable donc pas d’urgence mais bon ça crève).Je pense que sans péri ça aurait été plus vite mais aussi plus long mentalement à cause de la douleur.
Tu ne parles pas de la délivrance du placenta, ça a été du coup j’imagine.
Claire dit
Bonjour Agnès. Merci de ton retour. Effectivement, on me dit : ho moins ça a été vite. C’est vrai, il n’y a pas forcément un meilleur accouchement plutôt qu’un autre mais bon… j’avoue que je l’ai vraiment mal vécu.
Pour le placenta, j’ai eu très mal au moment où elle a appuyé mais à côté du reste, c’était beaucoup moins douloureux. Et c’est « vite sorti » on va dire. Merci de ton retour