Bonjour ! Moi c’est Claire, j’ai la trentaine et maman depuis 2021 d’une petite puce. Grossesse, accouchement, devenir maman, futur mariage (si Monsieur se décide un jour ^^)… sont des sujets sur lesquels je témoigne pour peut être aider d’autres femmes et aujourd’hui je vous parle de ce cadeau que j’ai réalisé pour créer des souvenirs de mon Papa décédé à ma fille qui avait alors seulement 10 mois… Et retrouvez tous mes articles sur le Blog de Claire
Il était une fois papi étoile
Bonjour à tous
Si vous suivez un peu mon blog, vous savez que j’ai perdu mon papa il y a un peu plus de deux ans maintenant. J’avais écrit un article sur le fait de voir grandir son enfant en ayant perdu un parent en Novembre.
J’ai également, en moins de 4 ans, eu à faire mes « au revoir » à 3 de mes grands-parents en plus de mon père. Autant de personnes qui seront absentes de la vie de ma fille Elise et avec qui j’entretenais une relation très proche tant géographique que familiale…
Elle avait 10 mois quand mon père est décédé après 4 années à se battre contre un cancer de la prostate (d’ailleurs, messieurs, faites-vous surveiller, la prise en charge précoce est votre meilleure prévention !). Je savais donc qu’elle n’aurait aucun souvenir de lui, à mon grand regret. Mon grand-père vient de partir il y a seulement 10 jours quand j’écris cet article, et elle me demande encore après lui… je me dis qu’elle s’en souviendra si je continue à lui en parler et à créer des souvenirs même en son absence physique.
J’ai d’ailleurs lu une citation il y a peu qui m’a donné envie d’écrire cet article : « Ne cessez jamais de parler de vos étoiles. C’est ce qui les fait vivre à travers vous. Ne pas en parler, serait les oublier, les faire mourir une seconde fois.«
Et elle a raisonné en moi plus que jamais car c’est la démarche que j’ai envers Elise pour qu’elle ait l’impression d’avoir connu son papi. Alors je souhaitais aujourd’hui sur le blog vous partager ce que j’ai fait pour elle suite au décès de mon père pour lui créer des souvenirs
Un livre photo pour créer des souvenirs à nos enfants
J’ai réalisé un livre à partir de photos mais également d’illustrations pour lui raconter l’histoire de son papi qu’on appelle « papi étoile ».
Je me suis dit : « Quels sont les éléments importants qui le caractérisaient que je veux transmettre à Elise, comment créer des souvenirs qui lui rappelleront ce dont elle ne se souviendra pas ? » Et j’ai commencé à écrire un livre court, avec des phrases simples et surtout des photos.
Voici quelques extraits de ce livre, je l’ai fait très simplement avec un éditeur de livres en ligne et pour les illustrations, afin qu’elles ressemblent vraiment à mon père, j’ai fait appel à un illustrateur en lui demandant précisément les dessins dont j’avais besoin pour mon histoire car je n’avais aucune photo qui correspondaient à ce que je voulais raconter à certains moments.
Je ne crois personnellement pas en Dieu, pas en une vie après la mort mais je me dis que peut être, il existe quelque chose, ou peut être pas. En tout cas, je ne veux pas que mes convictions prennent le dessus pour Elise alors j’ai voulu lui expliquer que son papi était dans les étoiles pour avoir une image rassurante et tangible d’une certaine façon. Et elle fera son petit bout de vie avec cette image et décidera de ce qu’elle croit quand elle aura l’âge de comprendre le concept de la mort.
Quand notre chat (de 16 ans) est parti, je lui ai dit qu’elle avait rejoint papi dans les étoiles. Maintenant, quand elle voit les étoiles, elle regarde et dit : « coucou Papi, coucou Réglisse, coucou Pépé. » C’est triste et beau à la fois. Elle m’a demandé comment Pépé était monté dans les étoiles, alors je lui ai parlé de la mort, de la vieillesse et je lui ai dit qu’il s’était envolé ensuite dans les étoiles et qu’on ne pourrait plus le voir. Elle m’a dit « d’accord » donc je pense que ma réponse lui a suffit pour l’instant.
En tout cas, faire le livre, qu’elle réclame souvent en lecture, m’a également beaucoup aidée dans mon propre deuil car je me dis que l’un de mes plus grands regrets de ma vie pourra peut-être être amoindri grâce à cette démarche et au fait de lui créer des souvenirs par ce biais. J’arrive presque à le lui lire sans pleurer maintenant. Cela dépend des moments et des émotions. Mais dès qu’elle voit une photo de lui quelque part elle dit « c’est papi étoile » et cette petite phrase là, me fait chaud au coeur et je peux me dire « elle le connaît ».
Alors si vous avez aussi perdu une personne très proche et que votre enfant ne pourra pas le connaître ou se souvenir de lui, ce n’est pas rester dans le passé que d’essayer de lui faire connaitre cette personne à travers vous et vos souvenirs. Devenir parents c’est accepter un jour de laisser un vide immense dans la vie d’une personne pour qui nous étions un pilier essentiel.
Je profite de pouvoir publier cet article pour remettre un texte que j’avais écris il y a un an au nom d’Elise, il sera sur la toile et cela me réconforte également, merci à ce blog de me le permettre :
A toi, papi que j’ai déjà oublié
« Bonjour papi.
Aujourd’hui cela fait un an que tu es parti. Un an que je vois maman pleurer parfois sans comprendre pourquoi, même si elle me dit que ce n’est pas de ma faute.
Un an que je n’ai plus entendu le son de ton rire ou ton « coucou bébé » dés qu’on venait te voir. Maman me répète tous les soirs que je suis courageuse comme mon papi mais… ce n’est pas ton image que j’ai en tête pour l’instant puisque je t’ai oublié. Je suis trop petite.
Aujourd’hui papi, maman a envie de repenser aux choses qui la font sourire et qu’elle aurait aimé que je connaisse de toi …car pour moi, tu seras simplement une personne qu’on me montrera en photo en me disant que tu m’aimais vraiment beaucoup et que tu aurais été très fier d’être mon papi.
Mais voilà, la vie on a décidé autrement et elle a décidé que tu n’aurais pas le droit de voir tes petits-enfants grandir et que moi je n’aurais pas le droit de connaître quel papi formidable tu aurais été.
Alors papi, maman me raconte souvent que tu te plaignais de ne pas me voir assez même si c’était plusieurs fois dans la semaine ; si tu pouvais tu aurais voulu me voir tous les jours ! Elle me dit que tu me faisais « tuxsoboque », cette petite tradition alsacienne de mémé que je n’aurais pas connu non plus. Que tu me chantais aussi cette comptine en alsacien en me grattouillant la main (que maman continue de faire mais, bien sûr pas du tout avec le bon accent !)
Elle me dit que le jour de ton enterrement, l’église était pleine à craquer et que tout le monde était là pour reconnaître quel homme tu avais été avec le cœur sur la main. On dit souvent que lorsqu’une personne meurt, même si cette personne était mauvaise, à ce moment-là, tout le monde fait semblant de dire combien cette personne était exceptionnelle. Mais pour toi, on sait très bien qu’il n’y avait pas de semblant, que tout le monde le pensait vu le nombre de témoignages qui ont été envoyés ; que ce soit de la famille, des amis, ou même de tous tes clients ou encore de tes collègues.
Elle me dit que tu avais un sale caractère dont j’ai sûrement hérité, ce que confirme bien souvent nounou qui était une de tes meilleures amies. Alors oui, tu n’étais pas tous les jours facile à vivre, surtout à la fin de ta maladie, et c’était dur pour tes proches. Mais malgré tout, dès qu’on avait besoin de toi, qu’importe ton état de santé, tu répondais présent ! Maman me dit que je suis forte et courageuse comme toi et elle espère pouvoir l’être pour surmonter cette douleur qui est toujours aussi présente…
Elle me dit que tu venais pour sortir Floki tous les midis alors que tu avais tant de mal à marcher et à te lever du lit mais que cela te faisait du bien au moral jusqu’à ce que tu ne puisses plus.
Elle a dit qu’elle me parlera de toi toute ma vie pour que je puisse essayer de te connaître mais elle sait aussi que ça ne sera jamais le cas et ça reste une de ses plus grandes tristesse car tu ne vivras qu’à travers ses mots. Mais pour moi, tu ne seras jamais plus qu’une simple photo car je t’ai déjà oublié papi.
Alors papi, même si je ne t’ai pas connu longtemps et que maman n’a pas le courage de m’emmener bien souvent sur ta tombe, sache qu’elle me parle de toi très souvent et que je lui donne l’impression de l’écouter et de comprendre.
Je suis une petite fille qui a hérité de ton sale caractère mais entre deux crises je ne suis que sourire, malice, intelligence, vivacité et débrouillarde. Tu serais fière de moi, elle en est sûre.
Au revoir papi. »
A mon père, Alain Grunder – 14-09-1959 – 08-06-2022.
Ne mettez pas votre santé de côté au profit de tout le reste, pensez à vos proches. Tu me manques tellement papa
Marie dit
Bonjour,
J’ai moi aussi, sans le vouloir eu à peu près cette démarche.
Mon grand père est décédé 2 mois avant la naissance de mon second.
Nous lui avons souvent parlé de ce grand papy qu’il n’a jamais connu, avec lequel il n’a pas de photo. Il s’est mis à l’idéaliser, à a vouloir en savoir plus sur lui. Il sait qu’il est décédé et qu’il ne le verra jamais.
Mais moi je suis contente que mon grand père continué à vivre par lui aussi, de la même manière je me dis que mon grand père vivra encore longtemps dans nos souvenirs!