Aujourd’hui c’est le témoignage d’un Papa à bout de force après la naissance de ses enfants que l’on vous partage sur le blog, parce que nous sommes d’accord avec lui qu’il n’y a pas que les femmes qui peuvent mal vivre l’arrivée d’un bébé et tous les changements que cela engendre… Alors merci de remettre à travers votre témoignage le sujet sur le devant de la scène en parlant de votre vision à vous…
Je suis Papa de jumelles et ma vie est tout simplement devenu une succession de cauchemars dans un enfer.
Avant d’avoir des enfants, ma vie était faite de plaisirs et de liberté. Avec ma femme, nous gagnons très bien notre vie, ce qui nous permettait de pleinement profiter : nous voyagions aux quatre coins du monde, nous sortions quand nous le souhaitions, nous avions une vie sans contraintes hors celles professionnelles. Au final, le vrai luxe c’était ça ! Et pour être honnête, je n’ai jamais rêvé d’être père. Ce désir était celui de ma femme et, par amour pour elle, j’ai fini par céder et lui dire « oui », mais aujourd’hui, vous n’imaginez pas à quel point je regrette cette décision !
Lorsque ma femme est tombée enceinte, la joie a été de courte durée puisque nous avons rapidement su qu’il n’y avait non pas un mais bien deux bébés ! Des jumelles ! C’est ici que commence la descente aux enfers. Nos deux petites filles sont nées prématurément et sont aujourd’hui âgées de 6 mois. 6 mois de cauchemar. Depuis leur naissance, mon existence s’est transformée en un véritable bagne. Les filles hurlent du matin au soir en ne nous laissant que très (trop) peu de répit. Leur seule activité semble être de pleurer, encore et encore, jusqu’à me faire perdre une bonne partie de mon audition.
Chaque jour qui passe depuis 6 mois me fait réaliser à quel point je déteste cette nouvelle vie. Je ne ressens aucun bonheur dans mon rôle de père, et encore moins d’épanouissement. A chaque fois que j’entends des parents s’extasier sur leur parentalité et sur leurs enfants, je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’ils trouvent de si merveilleux ! Pour moi, être parent n’a rien d’une bénédiction, c’est de l’esclavage !
J’ai toujours eu cette intuition que les enfants étaient faits pour les couples qui s’ennuient dans leur quotidien (ce n’est pas un jugement, seulement mon propre avis sur le sujet). Et aujourd’hui encore plus ce que je vis me le confirme et me fait penser que j’avais raison. J’aimais énormément ma vie d’avant, et mes enfants ne sont en aucun cas venues l’embellir comme tout le monde voudrait nous le faire croire, ils ont détruit cette vie.
Pas un jour ne passe sans que je regrette ma vie, notre vie d’avant. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à fuir cette réalité par quelque moyen que ce soit et je dois même avouer qu’à bout de nerfs, il me traverse même parfois à l’esprit de me dire qu’avec un simple coup de volant, peut-être que mon enfer serait terminé pour stopper cette infernale réalité. Oui, parfois, j’en suis là.
Et ce qui rend la situation encore plus invivable, c’est la répartition des tâches avec ma femme. Chaque nuit, elle dort paisiblement pendant 8h environ, alors que pendant ce temps, je me charge depuis 6 mois de gérer nos filles. Toutes les nuits sans exception. Elle estime que la journée je suis au travail et que c’est elle qui subit les pleurs de nos enfants, donc que la nuit elle a le droit de se reposer. De ce fait, lorsque le matin arrive et que c’est à son tour de prendre le relais, je me dois de mon côté de partir travailler en ayant dormi à peine entre 2 et 3h tout au plus.
Évidemment, je suis devenu irritable, une ombre de moi-même. J’en suis au point que je ne reconnais plus la personne que je suis devenu. Je n’ai plus de vie en dehors de mon travail et de la gestion de nos jumelles. On ne voit plus nos amis, ma famille ne comprend pas ma détresse et personne ne semble réaliser à quel point avoir des jumelles est une épreuve bien différente que le simple fait d’accueillir un seul bébé.
Oui, je le dis, c’est un enfer, un cauchemar quotidien. Je ne souhaite à personne d’avoir des jumeaux, et si je pouvais revenir en arrière et tout effacer, c’est peut-être horrible mais je n’hésiterais pas une seule seconde à retrouver ma vie d’avant.
Peut-être ne suis-je tout simplement pas fait pour être père ? Ou peut-être que la société impose cette vision idéalisée de la parentalité où tout le monde se doit de prétendreque c’est « que du bonheur », mais non, c’est faux, et aujourd’hui, j’ose le dire. Ce n’est pas du bonheur, c’est un sacrifice et dans mon cas, un sacrifice que je n’aurais jamais dû faire…
Alors oui, j’entends quand on me dit que ce sera mieux quand elles seront plus grandes, mais en attendant, je fais quoi de tout ce que je ressens ? Vais-je tenir bon jusque-là ? On parle beaucoup des femmes, des mères, de post-partum… mais qu’en est-il du père dans tout ça ? Et bien aujourd’hui, je vous le demande !
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Je ne pense pas que vous n’êtes pas fait pour être père. Vous broyez du noir car le manque de sommeil est une torture. Il faut rétablir un équilibre avec la maman. N’hésitez pas à vous faire aider aussi par un professionnel médical. Le papa aussi a le droit d’être entendu dans ses questionnements, son désarroi…
Mais ne restez pas seul ainsi. Vous faites quand même référence à une envie de mourir, vous ne pouvez pas rester seul face à ça. Pour vous. Et pour vos 2 petites filles avec qui je suis sûre vous arriverez à créer une belle relation quand vous irez mieux.
Courage.
Et non vraiment rassurez vous, les débuts ne sont pas simples pour tout le monde. Les 3 1ers mois, j’ai moi même ressenti une vraie descente aux enfers.
Bonjour
Je suis d’accord avec tous les commentaires. Par contre chose qui n’a pas été évoqué : l’aspect médical. A 6 mois des bébés qui pleurent toute la nuit peuvent avoir quelque chose qui les gênent : par exemple RGO. Vous en avez discuté avec le médecin ?
Je comprends un peu ce sentiment « j’ai subi la journée, j’ai besoin d’un break ». Mon mari lui venait de rentrer du boulot et disait « mais j’ai bossé toute la journée, je suis fatigué ». Oui mais moi je n’avais pas vu d’adulte de la journée et j’allaitais 5 fois par jour avec des pics de croissance. Je demandais juste 30 min et certainement pas toute la nuit. C’est complètement anormal car vous avez chacun un boulot tout la journée donc vous devez vous reposer autant le soir. Moi j’allaitais donc j’étais toujours plutôt en charge mais là 1ere partie de la nuit je comptais sur lui pour m’aider et je faisais la fin pour qu’il se repose au mieux. En vrai, vous avez des jumelles et ça devrait être chacun la sienne.
Est-ce que vous prévoyez des break en soirée de temps en temps ? Ça permet de ne pas être toujours parents. Et ça pourrait être à charge de revanche pour votre conjointe. La vie d’avant vous manque mais elle existe toujours, elle ne sera plus jamais là votre mais quel plaisir d’aller rejoindre les collègues pour une ou des bières de temps en temps ! Ou faire un soir de sport par semaine.
C’est vraiment une mauvaise période à passer, l’indépendance des enfants fait un bien fou ! Il faut juste rester sain jusque là en se gardant des break seul et à 2 de temps en temps. Courage
Bonjour,
À la lecture de votre message, je perçois un grand désarroi et un état qui semble glisser vers la dépression. Rappelez-vous que la privation de sommeil était jadis un instrument de torture. Pourquoi cette répartition de la gestion des nuits totalement insensée ? Il faut que vous ayez une conversation très rapidement avec votre épouse pour rééquilibrer les choses. Votre sentiment vient très probablement du fait que vous ne dormez plus.
Les enfants petits, c’est très difficile. Mais tout passe, je vous le promet. En revanche, il est urgent que vous puissiez vous reposer. Surtout, tenez-nous au courant.
J’avoue que la répartition des rôles me semble peu égalitaire. Quand j’étais en congé mat, je me levais la nuit car, outre le fait que j’allaitais, je pouvais plus facilement me reposer en journée que mon compagnon qui avait repris le travail. Avec un seul enfant, nous avons mis du temps à retrouver notre équilibre, et c’est assez récemment (notre fils a 18mois) que nous avons enfin pu avoir une soirée tv sans être interrompus (ce n’est pas non plus le truc extraordinaire), alors je n’ose imaginer avec deux (c’était un peu ma hantise en tombant enceinte).
Être fatigué, agacé, énervé, jusqu’à 6-9mois, s’occuper d’un bébé est très ingrat à mon avis.
Serait-il possible de vous prendre du temps pour vous, et pour votre couple ? De redéfinir le partage des tâches ? Par ex, en reprenant le boulot j’ai continué à gérer les nuits, mais mon compagnon s’occupait du sac pour la nounou, du repas du soir…
Si vous avez de la famille près de chez vous, des voisins compréhensifs, un/une baby sitter de confiance, c’est le moment de leur demander de l’aide, que ce soit vous ou madame. Je me souviens d’un jour où mon bébé n’avait pas arrêté de chouiner/hurler, et mon compagnon m’appelle pour me dire qu’il rentrera plus tard que prévu. Autant dire que j’étais pas ravie tellement j’en avais plein le dos. Au final, il a appelé notre voisine qui est venue dans les 10min, et me l’a pris des bras pour que je puisse m’asseoir et m’épancher un peu. Juste ça, ça fait du bien.
Concernant les cris, un casque de débroussailleuse ne coûte pas cher et fait des merveilles.
Courage, vous êtes encore en train de prendre vos marques, de passer de couple à parents avec deux enfants. C’est loin d’être évident !
Mais alors vu le quotidien que vous décrivez, il n’y a aucune honte, aucun malentendu possible et c’est évident que vous devez regretter votre vie d’avant. Je n’ai pas de jumelles, juste une petite fille, et déjà dans ce contexte privilégié il m’arrive d’être nostalgique. Alors dans votre situation…
Je suis certaine que vous êtes un excellent père même si vous soulignez « c’était le désir de ma femme », ce qui sous entend plutôt un manque de communication avec elle en ce moment. Vous semblez nourrir de la rancune vis à vis de la répartition des tâches ou du fonctionnement – ca n’a rien à voir avec vos jumelles. S’occuper de deux nourrissons de nuit entouré de hurlements est un acte d’amour et d’abnégation immense, et peut tout à fait rendre fou.
Alors je rejoins tous les autres commentaires: faites vous aider. Si vous gagnez bien votre vie, profitez en pour alléger le quotidien, de votre femme la journée, le votre la nuit. Vous ne pourrez pas continuer comme ça longtemps, vous allez vous brûler et les autres avec. Prenez soin de vous, c’est la priorité, sortez du tunnel. Appellez à l’aide, par tous les toits. Il y a des sites d’aide, des relais à créer – cherchez des doula. J’ai une amie maman solo dont le bébé dormait uniquement sur son ventre la nuit. Elle a fini par engager une doula qui dormait une nuit à deux nuit par semaine chez elle pour avoir le bébé sur le ventre. Elle avait un peu l’impression de « louer un ventre » mais ça lui a sauvé la vie – et la dame était adorable et compréhensive.
Courage !
Bonjour, votre témoignage est très courageux. Vous avez besoin de vous faire aider ( vous, et votre couple). La répartition des nuits me paraît totalement inéquitable, vous aussi vous travaillez la journée et avez besoin de dormir.
Si vous avez les moyens et la place, prendre quelq’un chez vous pour gérer les nuits pendant quelques semaines.
Passer le relais à la famille (par exemple en confiant une des jumelles une fois par semaine).
Retrouver du temps pour vous et pour votre couple.
Et je vous assure que la toute petite enfance, ça passe vite et qu’on en a même la nostalgie plus tard !
Bonjour,
Vous semblez bien gagner votre vie alors la solution si vous n’avez pas de relais familiale c’est de vous faire aider. Vous semblez épuisée.
Je ne juge pas votre femme je ne connais pas sa situation mais personnellement c’est moi qui gérais totalement les nuits justement car mon mari travaillait. Ne pas dormir et travailler la journée est épuisant psychologiquement.
Très probablement lorsque les filles vont grandir les choses s’arrangeront, vous verrez que les enfants nous font grandir aussi, et très rapidement les échanges deviennent plus riches et les activités aussi. La petite enfance n’est qu’un cap à passer.
Faites vous aider pour retrouver vos loisirs un ou deux soirs par semaine, laissez les une semaine à la famille pour partir vous reposer avec ou sans votre compagne.
Ne culpabilisez pas de le faire. Vous reviendrez dans un autre état d’esprit et cela ne sera que bénéfique.
Et croyez moi on peut avoir une vie et des enfants, je voyage, j’ai une carrière nous allons régulièrement voir des concerts et des pièces de théâtre. Nous en avons deux. Avec un peu de moyen ça aide aussi. Tout est une question d’organisation !
Bon courage ça va s’arranger
Marie
Bonjour,
Je suis une maman de deux enfants (non jumeaux).
Dès le premier, je me suis dit que j’avais pris la mauvaise décision et que j’aurais été plus heureuse sans enfants (même si je les adore!).
Les papa peuvent faire une dépression du post partum. N’hésite pas à te faire aider par un professionnel de la santé mentale.
Mon mari et moi nous nous sommes fait aider à la naissance de notre aîné et ca nous a bien soulagé.
Je pense quand-même qu’il faut attendre 2-3 ans pour que les relations soient plus sympa avec les enfants si tu n’aimes pas la phase bébé. Et pour survivre il va te falloir mettre en place des stratégies pour survivre.
Déjà tu peux acheter des bonnes boules quiès pour mieux supporter leurs pleurs ou mettre des écouteurs qui coupent le bruit ambiant et écouter de la musique ou des podcasts.
Ensuite je te conseille de parler à ton épouse et de lui dire ce que tu ressens vraiment et que pour les nuits ce n’est juste pas possible ! C’est inhumain de ne jamais dormir et le manque de sommeil rend déprimé et irritable. Oui s’occuper d’enfants est un travail au moins aussi prenant que de travailler classiquement mais au final vous êtes tous les 2 occupés en journée et vous avez tous les 2 nesoin de sommeil. Nous on faisait un réveil sur 2 ou une nuit sur 2. Ca nous convenait mieux.
On avait aussi décidé d’avoir une soirée de libre chacun par semaine ou on sortait profiter (sport, resto, cinéma on retrouvait un peu de liberté).
Enfin, demandez de l’aide autour de vous à vos familles et amis. Qu’ils viennent vous relayer une heure, discuter avec vous le week-end quand vous vous occupez seul des jumelles (c’est moins pénible), ou même les garder une nuit pendant que vous dormez. Vous avez besoin de relais, de pause… Et n’hésitez pas à chercher des maintenant une baby sitter de confiance.
Courage ! Vous allez y arriver ! Un petit pas à la fois.
Bonjour,
C’est normal de craquer, vous n’avez aucun repos ! Vous cumulez 2 « travails ». Peut être que quelqu’un pourrait vous aider à sortir parfois (ou à dormir !) La fatigue joue beaucoup aussi.
Certes, elle s’en occupe la journée, mais vous vous travaillez la journée. Ne pouvez vous faite faire à tour de rôle pour la nuit ? Et comprendre pourquoi vos filles pleurent autant et donc modifier votre organisation ?
Exemples : ma fille a toujours eu besoin de contacts. Donc j’ai fini par la porter beaucoup (elle pleurait ainsi moins)
Ma fille se réveille bcp la nuit (tjs besoin de contacts) : je fais du codido pr vite me rendormir, si les couches peuvent tenir jusqu’au lendemain)
Bon courage