Bonjour à toutes,
Je m’appelle Julie et je souhaite aujourd’hui partager un bout de mon histoire, en espérant qu’elle apporte de l’espoir à celles qui traversent actuellement ce parcours complexe qu’est la PMA.
Tout d’abord, je tiens à remercier chaleureusement le groupe Facebook des Fivettes espagnoles qui a été un soutien exceptionnel tout au long de mon parcours. Grâce au site lié au groupe, j’ai bénéficié non seulement d’une grande entraide et d’un soutien moral précieux, mais aussi d’un coupon de réduction significatif pour mes démarches en Espagne.
Notre aventure a commencé en France, lorsque j’ai emménagé avec mon conjoint à 39 ans, et que nous avons décidé de mettre en route le projet bébé.
Consciente des difficultés potentielles, je ne pensais cependant pas du tout que cela serait aussi compliqué. Après seulement trois mois d’essais, je suis tombée enceinte : une joie immense, mais malheureusement de courte durée, car à 4 SG, j’ai subi une fausse couche très douloureuse.
Le gynécologue nous a alors orientés vers des inséminations artificielles (IAC). Après trois échecs successifs, la décision fut prise de passer aux FIV. C’est à ce moment-là que nous avons véritablement pris conscience de la complexité du parcours PMA. Nous avons enchaîné rendez-vous médicaux, prises de sang, examens variés, hystérosalpingographies, et un stress constant. La première tentative de FIV fut positive, nous replongeant dans un mélange d’excitation et d’appréhension, mais malheureusement, à huit semaines, le cœur de l’embryon s’est arrêté sans raison apparente. Nous avons persévéré avec trois autres FIV, traversant à chaque fois des périodes difficiles, exigeantes physiquement, émotionnellement et financièrement.
La dernière FIV, négative, a mis fin à nos espoirs en France.
Après de longues discussions avec mon médecin, il était clair que le problème principal était lié à la qualité de mes ovocytes, probablement liée à mon âge. À 43 ans, ayant atteint le quota maximal autorisé en France, nous avons dû faire face à une réalité difficile à accepter : la médecine française, malgré toute sa compétence et la bienveillance du personnel médical, était arrivée au bout de ce qu’elle pouvait nous offrir. La difficulté à bénéficier du DPI en France pour les femmes de plus de 40 ans constituait une limite majeure.
L’Espagne représentait alors pour nous la dernière chance avant d’envisager sérieusement l’adoption. Mon conjoint, épuisé par toutes ces épreuves, était prêt à tourner la page, mais j’ai réussi à le convaincre d’essayer cette ultime chance. Nous avons donc démarré une nouvelle aventure avec la clinique Fertilab en mai 2023 après avoir lu pas mal d’informations pratiques sur le site internet des fivettes espagnoles.
Chez Fertilab, les démarches ont été assez nombreuses : prises de sang dès mi-2023, puis un test endomeTRIO en août révélant un problème de microbiote utérin. En septembre 2023, une hystéroscopie effectuée à Fertilab (jamais proposée auparavant en France) révèle une malformation utérine (septum incomplet) ainsi qu’un petit fibrome. J’ai commencé un traitement par probiotiques pour normaliser le microbiote.
En novembre 2023, nous avons fait une FIV avec don d’ovocytes (FIV-DO pour les intimes). Malgré nos espoirs, sur les 4 blastocystes prévus, nous n’en avons obtenu que 3, dont un seul était sain après le DPI-A. En décembre, une nouvelle biopsie a confirmé que mon microbiote était enfin « normalisé », permettant enfin d’envisager un transfert pour début janvier 2024.
Le jour tant attendu du transfert est arrivé, mais notre seul embryon sain n’a malheureusement pas survécu à la décongélation, un événement rare et extrêmement dur émotionnellement. Cependant, la clinique nous a immédiatement proposé un plan B : un don d’embryon compatible avec nos caractéristiques physiques et sanguines, ayant parfaitement réussi le DPI-A. Cette option imprévue m’a bouleversée, mais lorsque mon conjoint m’a rassurée en me disant que pour lui, la génétique n’avait plus d’importance depuis longtemps, nous avons accepté cette incroyable opportunité.
Dix jours plus tard, nous avons eu la merveilleuse surprise d’apprendre que notre « petit lutin espagnol » s’était bien accroché. L’échographie de datation réalisée début février 2024 a révélé un embryon en pleine santé avec un cœur battant bien fort. Ce fut sans aucun doute un moment de joie immense.
Ma grossesse s’est déroulée sereinement, et malgré toutes les inquiétudes légitimes liées à mon parcours, tout s’est parfaitement bien passé.
Gabriel est finalement arrivé parmi nous le 15 octobre 2024, lors d’un accouchement plein d’émotions et de bonheur, clôturant ainsi notre long parcours PMA de la plus belle des manières.
Aujourd’hui, je tiens Gabriel dans mes bras avec une reconnaissance infinie pour chaque étape traversée et pour toutes les équipes médicales françaises et espagnoles. J’adresse à toutes celles qui sont encore sur ce chemin difficile mon soutien le plus sincère et leur souhaite toute la force nécessaire. La joie ressentie après tant d’années d’attente est indescriptible. Ne lâchez rien, car parfois, les plus belles victoires suivent les épreuves les plus difficiles.
Petite précision aussi dans mon parcours, comme j’avais dépassé les 4 tentatives de FIV en France, je n’ai pas pu avoir de remboursement pour ma PMA en Espagne, mais sachez que pour autant j’ai pu faire la majorité des examens en France et être suivie par mon gynécologue habituel.
Croyez en vous et en la PMA !