Il y a quelque chose qui m’énerve depuis un moment et dont j’avais envie de vous parler : cette grande tendance aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, à brandir son chiffre d’affaires comme une médaille, à parler de son salaire pour « prouver » que l’on réussit.
Encore ce matin, en scrollant, je tombe sur la vidéo d’une entrepreneure qui raconte fièrement son succès en mode : « Ma méthode fonctionne, regardez, j’accroche au mur un cadre qui dit que mon entreprise m’a déjà rapporté plus d’un million d’euros… ». Je suis certaine que vous aussi en tant que cheffe d’entreprise vous êtes saturées de ces vidéos qui vous expliquent comment faire – simplement et rapidement bien sûr – pour atteindre les 10K par mois.
A chaque fois que j’en vois, je ressens ce malaise. Parce que derrière ce discours triomphant, on voudrait nous faire croire qu’il existe une recette magique, une marche à suivre toute tracée, qui explique que si l’on ne fait pas la même chose, on est bête parce que c’est facile quand même ! Il suffit de payer 900 € une formation (ni reconnue par l’Etat ni prise en charge par les OPCO) pour devenir riche : « T’es teubé ou quoi de ne pas payer là maintenant tout de suite pour connaître la fortune ?« . Je sais que cela fait vendre, mais je ne le fais pas, parce que je trouve cette technique immorale.
Je tiens à préciser une chose importante : mon entreprise fonctionne très bien, je vis très confortablement de mon activité, et je suis fière du chemin parcouru. Simplement, j’ai choisi de ne pas brandir mes résultats et mes bénéfices comme un étendard, parce que cela ne correspond pas à ma vision. Pour moi, la vraie réussite ne se crie pas, elle se vit. Et elle peut très bien exister sans être affichée dans un cadre ou transformée en argument de vente.
Pourquoi cette démarche me dérange profondément
Je ne crois pas aux recettes toutes faites.
Je crois aux process, oui. Aux repères, aux méthodes, aux outils, à tout ce qui peut structurer et sécuriser un parcours entrepreneurial et que je vous transmets en formation. Mais je crois surtout qu’un business pérenne ne peut exister que s’il est aligné avec la personne qui le porte.
Ces entrepreneur·es qui vendent du rêve avec leurs chiffres veulent faire croire que leur méthode est universelle : « Si j’ai fait un million, vous pouvez aussi le faire, il suffit d’acheter ma formation. »
Mais ce qu’ils oublient de dire, c’est que chaque personne a une histoire différente, des envies différentes, une énergie différente. C’est l’ADN de votre entreprise que vous portez.
Vous aimez peut-être être visible tous les jours sur Instagram, ou au contraire vous détestez ça.
Vous vous éclatez peut-être à travailler le SEO, ou au contraire cela vous ennuie profondément.
Vous êtes peut-être à l’aise avec les lives et les vidéos, ou au contraire ça vous épuise rien que d’y penser.
Alors pourquoi croire qu’une même méthode pourrait convenir à tout le monde ?
Un business, ce n’est pas une usine à chiffres. C’est une aventure humaine. Et cette aventure doit ressembler à celle ou celui qui la vit.
Parce que se vanter auprès d’un public en galère, ce n’est pas ma vision
Je ne peux pas m’empêcher de penser aux personnes qui regardent ces vidéos en étant en difficulté.
À celles qui donnent déjà tout, qui se battent pour développer leur activité, et qui tombent sur ces chiffres brandis comme des trophées. Pire, qui vont payer de leur poche une formation non prise en charge et se mettre dans le rouge financièrement en croyant à des mensonges.
Et puis…
Quel message leur envoie-t-on ?
Que leur valeur se mesure à leur chiffre d’affaires ?
Que leurs efforts n’ont pas de sens s’ils ne dépassent pas les six chiffres annuels ?
Je trouve ça violent.
Presque humiliant.
Parce qu’au lieu de tendre la main, on ajoute de la pression.
Au lieu de soutenir, on compare.
Et au lieu d’inspirer, on culpabilise.
Or pour moi, l’entrepreneuriat n’est pas un concours de performance. C’est un chemin, parfois cabossé, parfois lent, parfois difficile… mais qui reste profondément personnel.
Parce que le « fake it till you make it » fait plus de mal que de bien
Derrière ces discours triomphants, il y a souvent des zones d’ombre que l’on ne montre pas.
On nous montre le cadre accroché au mur, mais pas la vraie rentabilité derrière.
On nous montre le million d’euros soit-disant encaissé, mais pas ce qu’il reste une fois les impôts, les salaires, les dépenses retirées.
Et c’est ainsi que beaucoup d’entrepreneur·es se sentent « en retard ».
Alors qu’iels travaillent dur, qu’iels construisent quelque chose de solide et de précieux, mais que ça ne brille pas assez aux yeux d’Instagram.
Ce culte du chiffre entretient une illusion. Une vitrine trop polie. Une façade qui fait croire que tout est simple, quand la réalité est bien plus complexe. En plus sur les réseaux on le sait, beaucoup n’hésitent pas à mentir, à faire semblant de… alors que derrière il n’y a que du vent.
Tu as vu ma grosse voiture ? non car il n’y en a pas.
Je n’ai pas besoin de narguer les gens, ce n’est pas ma manière de fonctionner … alors que je pourrais me payer une belle voiture… mais pour quoi faire ? Pour montrer que je réussis ? Pour prouver que j’ai de la valeur ?
Je connais des gens qui ont des voitures haut de gamme, une maison magnifique, qui ne s’habillent qu’en marques de luxe mais qui n’ont même plus de quoi partir en vacances avec leurs enfants. Ma voiture date de 2016, elle est vieille, cabossée… mais elle roule et c’est tout ce qui m’intéresse vu le peu que je m’e’n sers. Je préfère prendre mon vélo pour me déplacer. Ma maison ? Elle est à mon image : accueillante. Il n’y a rien de valeur dedans, mais nos ami·es adorent venir parce qu’on s’y sent super bien. On connait des gens avec des maisons Instagrammables à foison… où les gens n’osent même pas emmener leurs enfants pour ne pas déranger. Je ne porte aucune bijou : pas parce que je ne peux pas m’en payer, mais simplement parce que je n’aime pas cela.
Moi ce que j’aime c’est voyager, être au bord de l’océan, avec ma fille, mon mari, nos ami·es. Ma réussite est là et dans le fait que je ne suis pas tout le temps en train de calculer pour boucler mes fins de mois. Je gagne assez pour faire ce que je veux quand je veux mais je n’ai pas besoin de le montrer ou de l’exposer sur les RS pour prouver…
Rien n’achète la sérénité.
Et si on changeait de regard sur la réussite ?
Et si, au lieu de brandir des Chiffres d’affaire comme des médailles, on parlait de ce qui compte vraiment ?
- La satisfaction d’un·e client·e heureux·se qui vous recommande parce qu’iel a aimé travailler avec nous.
- Le plaisir de retrouver du temps libre, de pouvoir aller chercher ses enfants à l’école le soir et de passer des moments de partage ensemble.
- La fierté d’avoir construit une activité qui nous ressemble, dans laquelle on se sent bien.
- La liberté de choisir ses projets, ses collaborations, ses horaires.
Pourquoi votre entreprise ne vous permet pas encore d’en vivre : faites le test
La réussite ne se lit pas sur un compte en banque.
Elle se ressent dans le cœur, dans la sérénité retrouvée, dans l’énergie préservée. Oui j’aime gagner de l’argent, mais je n’ai pas besoin de le prouver, encore moins de l’exposer pour faire baver et vendre encore plus.
Alors la prochaine fois que vous voyez un·e entrepreneur·e se venter de l’argent empoché, souvenez-vous : l’argent n’est pas ça qui définit votre valeur, encore moins votre bonheur.
Aucun chiffre ne pourra jamais le mesurer.
Programme « Impulsion » : demande de renseignements
Votre passion ne suffit plus dans un marché saturé. Trop de concurrence, une visibilité en dents de scie, la sensation de vous éparpiller… Non, vous n’avez pas “besoin d’aide” pour gérer votre entreprise. Mais vous avez besoin d’un cap clair, d’un cadre efficace, et d’un regard extérieur bienveillant mais franc. Remplissez ce formulaire pour que l’on discute ensemble des possibilités d’accompagnement.