Quand on se marie, on espère que tout le monde est heureux pour nous. On vit quelque chose d’exceptionnel et on voudrait que tout le monde en profite, malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.
« Bonjour, moi c’est F., j’ai 29 ans.
Je l’ai su dès que l’on a annoncé nos fiançailles : l’organisation de notre mariage n’allait pas être simple. Une famille avec un lourd passé, des histoires difficiles, des parents divorcés, une soeur dépressive qui ne veut plus voir mon père parce qu’il a quitté la maison, un joli combo quoi. Pendant plus d’un an de préparatifs, tous les moyens ont été bons pour me gâcher mon bonheur : disputes, menaces “je ne viendrai pas », chantage affectif… Je vivais quelque chose d’extraordinairement beau mais ne pouvais pas en parler car cela rammenait les personnes malheureuses à leurs propres déboirs : toi tu te maries alors que moi je suis triste, perdu… et surtout à plaindre…. ».
Et c’est justement ce que je ne supporte plus : les gens qui veulent qu’on les plaigne, les gens qui ne veulent pas que les autres soient heureux, les gens qui se rassurent quand quelque chose de mal arrive et qui disent “ha ben elle non plus ça ne va pas en ce moment », les gens qui ne comprennent pas qu’ils sont malheureux car ils le veulent bien et qui se contentent dans cette position de victime.
Ma soeur est dépressive depuis que mon père est parti de la maison, elle l’a vécu comme un abandon, et il y a quelques années, elle avait déjà réussi à me faire plier… Je me disais “moi non plus je n’ai pas le droit d’être heureuse si elle ne l’est pas, elle a raison, ce n’est pas juste ». J’ai passé de longues heures avec elle, essayant de lui sortir la tête de l’eau, pour finir par me noyer avec elle. Je m’en suis rendu anorexique. Plus rien ne passait, je ne le maîtrisais pas consciemment, mais tout ce qui me faisait plaisir me dégoûtait. Mais je n’ai pas laissé les choses s’empirer, j’ai eu de la chance, je suis tombé sur une excellente psy qui m’a aidé à comprendre que je n’y pouvais rien. Que si ma soeur était malheureuse, ce n’était pas ma faute, qu’en me rendant anorexique ça ne l’aidait pas, et c’est vrai, cela ne faisait que la conforter dans son statut de victime. La seule qui pouvait l’aider à être heureuse, c’était elle-même.
Au début de mes préparatifs, je suis retombé (à un niveau moindre) dans l’engrenage. Je la plaignais, j’essayais de l’aider, de trouver des solutions, mais plus j’arrangeais les choses en répondant positivement à son chantage plus elle m’en demandait. Rien n’allait, il manquait toujours quelque chose pour qu’elle soit heureuse et qu’elle arrête de geindre. A un moment, après une énième dispute à propos de mon père, j’en ai eu marre. Quand elle me téléphonait pour se plaindre et me faire dire qu’elle ne viendrait sûrement pas à mon mariage car elle était trop malheureuse en me voyant avec mon futur mari, mes copines, ma petite vie qui va bien ou qu’elle me menaçait de ne pas venir si mon père se pointait, je finissais pas lui raccrocher au nez. Alors elle s’énervait, m’insultait, appelait ma mère pour lui dire combien j’étais méchante. Elle ne m’a plus parlé pendant plus de 4 mois (ma soeur). Ma mère m’appellait pour me dire combien j’étais égoïste “tu pourrais êter plus cool avec elle, tu sais, elle est malheureuse ». Moi je voulais que tout le monde soit heureux pour mon mariage, je ne pouvais pas choisir entre mon père et ma soeur, j’ai tenté de lui expliquer, de l’emmener voir un psy, elle n’a jamais voulu.
L’étape décisive a été celle du lâcher-prise. Elle venait ou elle ne venait pas, je n’y pouvais rien, ce serait elle qui serait malheureuse de ne pas assister à mon mariage, j’avais fait tout ce que j’avais pu pour que ça marche, la balle n’était plus dans mon camps. Elle m’a pourrit mes préparatifs jusqu’à la dernière semaine où elle m’a appellé pendant plus d’une heure pour m’insulter, me dire que je ne servais à rien, que je n’étais rien, que l’on n’avait rien à voir l’une avec l’autre et qu’après le mariage on couperait les ponts car on était trop différentes, qu’elle n’assistait pas à mon mariage pour moi mais pour ma mère, que si elle n’avait pas était là, elle ne serai pas venu. Je n’ai pas cédé, mon père était aussi invité, qu’elle le veuille ou non.
Mon mariage s’est bien passé, mon père et ma soeur se sont parlé, sans soucis. Elle a donc passé 1 an à me gâcher la vie pour du vent. Et si j’avais su, j’aurai posé les limites dès le début “c’est comme ça et pas autrement, ton chantage ne t’ammènera rien de bon, laisse tomber ». Il y a tellement de personnes qui ont de vrais raisons d’être maheureux et qui arrivent à relativiser que je ne comprend pas ce genre de comportement. On a le droit d’être malheureux, ça arrive à tout le monde un petit coup de mou, mais on n’a pas le droit de pourrir la vie des autres avec ça, on n’a pas le droit de leur souhaiter la même chose et surtout, on n’a pas le droit de se plaindre alors qu’au fond, on ne veut pas s’en sortir. Alors si j’ai un conseil pour toutes les futures mariées, c’est de ne pas se laisser “hâper » par ce genre de personnes négatives, et de profiter de ses préparatifs et de son mariage quoi qu’il arrive ».
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