Virginie et son chéri vont se dire Oui et souhaitent réaliser un mariage religieux. Le seul hic est que lui est divorcé, ce qui n’est pas vraiment du goût de l’église. Voici leur témoignage :
{Témoignage} Les démarches du mariage religieux quand l’un est divorcé
En janvier quand Alex m’a fait sa demande sur l’une des plus belles plages de Tasmanie j’étais la plus heureuse, direct sur un petit nuage et le sourire aux lèvres pendant plusieurs semaines mais les choses ont rapidement changées quand nous avons entamé les démarches du mariage religieux. Alors oui je savais que cela n’allait pas être simple car mon futur mari s’est marié une première fois et à divorcé il y a presque 10 ans mais je ne pensais pas être jugée de la sorte par des prêtres (et oui nous en avons vu plusieurs) et si mal à l’aise alors que je suis catholique, croyante. Nous n’avons jamais demandé aux prêtres un sacrement mais une simple bénédiction et les réponses qui nous ont été données sont dignes d’être dans un mauvais sketch : « il ne faut pas que cela ressemble à un simulacre de mariage », « je ne serai pas habillé en prêtre », « nous ne ferons pas ça dans une église (celle-là encore je l’ai presque comprise) », « mademoiselle il vous faudra entrer dans des groupes de discussions de femmes catholiques ayant fait le choix difficile de se marier à des divorcés (whaaaat) », « pas de robe blanche et pas d’amis car vous devez à ce moment prendre conscience de la gravité du moment », « cela se fera avant la mairie car vous ne pourrez pas être mariés quand nous prierons ensemble », « vous pouvez passer devant un tribunal ecclésiastique, monter un dossier avec témoignages etc, passer devant un juge religieux la procédure prend 18 mois mais une fois que vous avez le papier c’est comme si Monsieur n’avait jamais été marié, on oublie tout … », « Mademoiselle il va falloir faire le deuil de votre mariage »…
Je dois t’avouer que j’ai eu l’impression au cours de ces dernières semaines d’être dans un grand huit en terme d’émotions car d’un côté je suis la femme la plus heureuse et de l’autre je suis blessée que ma religion ne m’accepte pas et ne veuille même pas prendre le temps de comprendre notre histoire de nous connaître … je n’y étais pas préparée même si je savais que nous ne pourrions pas avoir un mariage religieux « classique » et le pire est sans doute de voir dans les yeux de mon futur mari de la culpabilité alors que je ne lui en veux pas du tout. Je me suis obstinée à vouloir une bénédiction car je ne vois pas pourquoi dieu ne pourrais pas être témoin de notre amour, Alex n’a commis aucun crime à part celui d’aimer une autre femme il y a longtemps est-ce si grave … enfin j’ai pris du recul avec mon église car je suis blessée et déçue de cette incompréhension que les choses soient si factuelles et que l’on ne prenne même pas le temps de nous connaître, de nous comprendre avant de nous juger …
Je sais que le sujet de la religion est compliqué à aborder, je n’ai aucune envie de stigmatiser une communauté mais j’aimerai témoigner car lors de ces semaines difficiles j’ai essayé de voir si d’autres étaient dans ma situation et ressentait cette tristesse au point de n’avoir même plus envie d’entendre parler de mariage. Alors oui il y a quelques réponses sur des forums religieux mais elles sont encore plus dures à lire car on ne parle que de religion et pas de ressenti, d’émotions, d’étape à passer dans l’organisation et surtout de la projection que l’on s’est faite depuis des années de son mariage en tant que croyant (descendre l’allée au bras de son papa et rejoindre son futur époux). Nous nous en avons beaucoup discuté, discuté de notre foi, du pourquoi nous avions envie d’une bénédiction, alors oui c’est un peu vieux jeu de vouloir s’unir devant dieu mais chacun peut avoir ses envies surtout pour son mariage J… et au final après plusieurs mois de déception, de jugement, de pleurs et d’avoir envie de partir au bout du monde se marier rien que nous 2 nous avons trouvé la solution mais avant tout une oreille en la personne d’un pasteur.
Nous allons donc changer d’église en restant chrétien (c’est un désir personnel et en aucun cas une obligation demandée par le pasteur) et nous préparer au mariage qui chez les protestants n’est pas un sacrement mais une bénédiction devant dieu. Le pasteur nous a avoué recevoir beaucoup de couple étant dans la même détresse que le nôtre et le mot détresse n’est pas trop fort et il les aide dans ce moment d’amour qu’est le mariage sans juger mais en écoutant et échangeant beaucoup. Aucun prosélytisme dans mon discours car je pense que l’église catholique va évoluer mais il lui faut du temps. Aujourd’hui j’ai passé cette première étape qui nous a pris 3 mois dans nos préparatifs et je suis remontée mon nuage, mon sourire est réapparu et je n’ai qu’une envie me lancer à cœur et à corps perdus dans les préparatifs
Vous êtes jeune mariée ou future mariée et vous souhaitez venir témoigner sur le blog ? Envoyez-moi un email à la.mariee.en.colere@gmail.com
Dine dit
Bonjour,
Je suis catholique et dans la même situation que vous, mon futur mari a déja été marié il y a quelques années.
Je souhaitais par dessus tout me marier à l’église et j’ai essuyé les mêmes réponses (mot pour mot c’est pour dire!). La pire réponse que l’on m’est faite et de me conseiller de changer de mari car ca serait beaucoup plus facile comme cela!
Je pensais que Dieu était amour, j’ai du louper quelque chose.
Dommage, l’un comme l’autre nous désinteressons de la religion catholique et n’élevons pas nos enfants en ce sens.
Nous aurons finalement une belle cérémonie personnelle.
Laure-Line dit
Le problème, c’est surtout que Jésus-Christ Himself a déclaré le mariage indissoluble, alors que ce n’était pas le cas chez les Juifs (dixit : « Moïse vous l’a permis à cause de la dureté de votre cœur »).
Les protestants font juste semblant de ne pas connaître ce passage de l’Evangile.
Si votre homme s’est marié à l’église, il ne peut pas ignorer qu’il n’y a pas de divorce suite à un mariage chrétien.
Aayla dit
Bonjour,
Avant tout je précise que je suis catholique, mais non pratiquante. L’Eglise catholique n’est pas réputée pour être très ouverte, et sa position face à des sujets de société essentiels m’a éloignée d’elle.
Pour autant, je dois ici défendre la position de certains prêtres (même si ce n’est pas la mienne). Il est écrit dans la Bible que « ce que Dieu unit, l’Homme ne peut dissoudre ». Il y a eu quelques progrès ces dernières décennies sur l’acceptation des divorcés dans les églises, mais il ne faut pas rêver beaucoup plus pour l’instant.
Si vous êtes catholique vous pouvez comprendre le point de vue de ces prêtres. Je n’excuse pas la manière dont ils ont pu vous parler, mais sur le fond ils sont dans leur droit.
En tout cas, j’espère de tout coeur que vous trouverez un prêtre assez ouvert pour vous proposer une solution.
Laure-Line dit
Ce n’est pas seulement écrit dans la Bible, c’est une citation de Jésus-Christ dans un des Évangiles : Jésus-Christ a supprimé le passe-droit qui avait été accordé aux Juifs par Moïse.
Certains disciples ont même protesté en disant que ça ne valait plus la peine de se marier si on ne pouvait pas changer d’avis.
C’est Dieu en personne qui a déclaré que le divorce, c’est terminé, et que désormais le mariage serait indissoluble.
L’Eglise catholique a beaucoup de pouvoir, mais pas celui de contredire Jésus-Christ, c’est pourquoi le mariage catholique restera toujours indissoluble.
Elle s’est en revanche adaptée aux temps modernes en imposant une préparation spirituelle avant le mariage religieux, afin de s’assurer que les fiancés comprennent à quoi ils s’engagent et qu’à moins d’être veufs, ils ne se marieront qu’une fois.
Elo dit
Je suis également catholique pratiquante et je me marie prochainement avec mon fiancé qui a deux filles d’une précédente relation ( mais jamais marié). On a échangé avec plusieurs prêtres à ce sujet et certains ont refusé de nous marier. Ca m’a énormément blessée, car il faut bien le dire beaucoup de gens aujourd’hui se marient à l’église dans aucune conviction, juste pour le décor, les photos…alors que pour nous, et surtout pour moi ça a une vraie valeur. De plus, Jésus a aussi dit qu’il fallait s’aimer comme on était, il nous enseigne le pardon, la miséricorde et le droit à l’erreur. Les enfants ( même hors mariage) sont le fruit de l’amour.
Heureusement, on a trouvé un prêtre ouvert qui a fait une demande spécifique à l’évêque.
Je suis soulagée de lire que vous avez pu vous tourner vers les protestants, au final c’est le même Dieu et la foi c’est dans le coeur 😉
Je vous souhaite un beau mariage
Nioushka dit
Avant la fin de ton témoignage je me disais justement qu’il fallait que tu t’orientes vers les protestants. Je trouve que tu as eu tout à fait raison. Pour ma part je suis orthodoxe mais pratiquante catho et je trouve la position de l’Eglise un peu extrémiste sur le sujet mais bon c’est comme ça… Je te souhaite du bonheur.
Audrey dit
Bonjour,
Je dois admettre que certaines remarques de ce témoignage me laisse perplexe. Tout d’abord, sur la question du fait que l’église ne prenne pas le temps de vous « connaître » et vous « juge » et qu’à vos yeux cela semble « factuel ». Je suis jeune mariée, catholique pratiquante, et lors de la préparation les animateurs et le prêtre qui nous ont accompagné ont bien insisté sur le fait que le mariage est indissoluble et surtout que notre amour reflète celui de Dieu pour nous. En faisant quelques recherches je suis tombé sur cette réponse d’un prêtre à un couple que je vous invite à lire : http://www.catholique-verdun.cef.fr/spip/spip.php?article1332.
Cette indissolubilité est l’un des piliers du mariage, il est donc normal que l’Eglise s’interroge longuement. Surtout, que dans un mariage on se fait une promesse en tant qu’époux mais aussi à Dieu.
Vous dites également que sur les forums ont ne parle que religion et pas ressenti. Mais qu’est-ce que la foi, sinon un ressenti, une conviction profonde ? Lorsque l’on adhère à une religion, un dogme, on ne prend pas ce qu’on veut pour rejeter ce qui ne nous convient pas. Par exemple, ma mère est croyante mais non pratiquante, car elle ne partage pas le point de vue de l’Eglise catholique sur certains points.
Enfin, les réactions me semblent assez virulentes avec notamment le point de vue de Christelle qui taxe l’Eglise, et selon moi les catholiques qui adhère au dogme, de termes tels que « stigmatisante » et « illogique ». Dans ce cas, je me demande pourquoi se marier au sein de cette Eglise ? Ma question est réelle et je ne juge pas (en tout cas j’essaye). Simplement je ne comprends pas et j’aimerais que l’on m’explique.
Quand au point de vue de Manon, je le trouve assez violent dans ce qu’il oppose les catholiques aux protestants. Personnellement mon parcours en tant que catholique ne m’a jamais donné cette impression d’être jugée. Au contraire j’ai toujours eu ce sentiment d’être écouté, soutenue, pardonnée, aimée. Même lorsque j’ai dû repousser mon mariage à cause du prêtre (je t’invite d’ailleurs à le lire « quand le prêtre ne veut pas te marier »), j’ai été entourée et je n’ai jamais renié ma foi à cause d’une personne. Parce qu’avant d’être prêtres, ils sont humains et que les humains se trompent, et des fois font du mal.
Pour conclure (vraiment), j’aimerais que parfois ont réfléchisse au point de vue de l’Eglise, et qu’elle aussi on l’écoute, même si c’est dur. Parce que j’ai l’impression qu’il faut que l’Eglise fasse tous les efforts, évolue dès qu’on lui demande et qu’on ne l’écoute pas, qu’on n’essaie pas de comprendre.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur, et un beau mariage, une fête grandiose… Et même si ça fait un peu cliché et vieux jeu souvenez vous toujours que Dieu vous aime et vous aimera toujours (désolée pour ce moment ultra catho, c’est fini, je ne recommencerai plus, promis).
Catherine dit
J’ai été moi-même mariée une 1ère fois mais uniquement civilement et pour mon mariage qui approche je tenais à être mariée devant Dieu car je suis croyante et pour moi c’est réellement ce mariage qui compte à mes yeux.
Nous n’avons eu aucun souci et aucun jugement de la part des différents prêtres et diacres rencontrés -et pourtant nous vivons en Corse où la religion catholique tient une grande place-, ils n’ont aucunement jugé ni eu de paroles blessantes, au contraire le Pape actuel encourage l’ouverture de l’église et accueillir toutes les personnes qui souhaitent y venir divorcés et non-baptisés en particulier !
Ce sont mes filles issues de mon 1er mariage qui m’accompagneront à l’autel, c’est aussi très symbolique et de même elles auront des moments importants dans la cérémonie.
Je suis navrée de cette situation pour vous 2 et vous souhaite tout de même un très joli mariage !
Stellar dit
Je suis catholique et c’est vrai qu’il y a pas mal de stigmatisations notamment pour la préparation d’un mariage. Je trouve vraiment dommage que cette religion impose des choses qui ne sont plus vraiment au goût du jour et juge de manière impartiale les couples (ou famille parce que c’est aussi parfois compliqué pour les couples non mariés qui souhaitent baptisés leurs enfants avec l’église catholique). Ce n’est pas la première fois que j’entends des personnes qui se tourne vers l’église protestante pour célébrer leur mariage car plus ouverte et moins titillante. Après il ne faut qu’ils s’étonnent qu’il y ai moins de pratiquants. De toute manière, si ils veulent reconquérir les gens ils vont devoir faire de gros efforts sur pas mal de points car notre société à évoluée. Bref, je vous souhaite bon courage pour votre parcours et vous souhaite un heureux mariage.
Cot dit
Quand tu vois que pour nous baptisés tous les 2 et communion tous les 2 nous avons ete jetés par notre premier prêtre car nous étions pas pret pour le sacrement je rêve!!
Heureusement on en a trouvé un autre totalement ouvert et qui respecte que cheri soit moins attire par la religion!!!
J’ai eu le meme désarroi que toi alors bon courage!!
Et comme on dit faut arrêter de se plaindre que les églises soient vides avec des Pretres aussi rigide et étriqués d’esprit!!!
christelle dit
Je suis catholique, mais lorsque je vois les « valeurs » de cette religion, je me dis que si je n’avais pas été baptisée à qq mois, ce n’est pas la religion que j’aurais choisie, trop fermée, trop illogique, trop stigmatisante,… Nous passons à l’église pour le mariage, mais avec un prêtre très très ouvert, chose rare désormais, qui accepte les autres visions de la religion… Bon courage dans votre parcours
Jeanne dit
Cet article m’abasourdit. En tant que catholique très pratiquante, et future mariée 😉 j’ai parlé avec de nombreux prêtres de mariage, de ce beau sacrement, et jamais, au grand jamais je n’ai entendu de telles stupidités de leur bouche. C’est évident que l’Eglise catholique n’est pas pour le mariage des divorcés, mais jamais un prêtre que je connais ne parlerait comme ça! D’ailleurs, pour faire taire les éventuels commentaires, le pape François a décidé de réévaluer la place des divorcés et des divorcés remariés (c’est donc qu’il en existe dans l’Eglise!) dans l’Eglise catholique et dans le sacrement du mariage.
Je suis vraiment désolée pour toi que tu aies eu à subir tout cela. Je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir et je ne comprends pas, mais vraiment pas, comment tu as pu tomber sur des prêtres pareils…
Manon dit
Comme d’habitude les protestants ont un temps d’avance. L’église Catholique stigmatise, juge et condamne. Vraiment tous ces curés commence à me gonfler qu’ils ne s’étonnent pas que leur église soit vide…
Je comprend votre tristesse mais je ne comprend pas que vous vous mariez dans un temple si ce n’est pas votre religion. Bien sur cela reste du christianisme mais nous n’avons pas les même dogmes. Nous avons aucune reconnaissance envers le pape et pour nous Marie n’est pas vierge. Je comprend tout à fait que vous souhaitiez avoir une bénédiction mais je trouve ça un peu hypocrite. Heureusement que les protestants sont ouvert car toutes les autres religions vous aurez donner leurs bénédictions seulement en cas de reconversion.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur et je vous conseil soit de changer de religion pour une qui vous combleras plus soit de n’en pratiquer aucune sans pour autant perdre votre foi.
Jeanne dit
Bonjour,
Il me semble que vous le dîtes bien dans votre témoignage : vous ne voulez attaquer ni stigmatiser personne. Ce n’est pas non plus mon intention, loin de là.
Cependant, je ne peux m’empêcher de réagir à ce que je l’ai lu, autant de votre part que de la part de Manon (premier commentaire).
Je ne cacherai pas que je suis catholique, pratiquante comme on dit. C’est-à-dire que je vais à la messe tous les dimanches et que je vis autant que possible en respectant les dogmes et les principes de l’Église. Cela dit, personne autour de moi n’était catholique jusque récemment, jusqu’à ma conversion, il y a seulement trois ans. Avant cette conversion, j’étais sûre que jamais je ne pourrais comprendre les chrétiens, et encore moins l’Église catholique. Je les trouvais tous coincés, mous, bornés, ou à la limite gentiment benêts.
Mon cheminement a été long et je suis allée de découvertes en désillusions, de peines en joies, de surprise en colère… mais surtout j’ai senti que j’étais arrivée chez moi, que j’étais aimée et j’ai fait un choix.
Le fondement de la foi, c’est le choix. On choisi d’être catholique, même quand on naît dedans. À tout le moins on le devrait. Dans la grande majorité des cas, les personnes croyantes que je rencontre ont toujours à un moment donné remis leur foi en question. Si elles sont toujours catholiques, c’est qu’à l’issue de leur questionnement elles ont conclu : « oui, je crois. Ce que l’on m’a enseigné, ce que l’on m’a transmis, je sais désormais, suivant ma propre opinion, que c’est la vérité ».
Ce que j’ai compris lors de ma conversion, ce qui a été le plus dur à vivre, c’est que ce choix fait, lorsqu’on a reçu la grâce de la foi, en implique bien d’autres. J’ai du accepter, parce que je l’ai voulu, que la religion, ce n’est pas comme faire ses courses. Il ne s’agit pas de prendre seulement ce qui nous plaît. C’est un tout, et même les choses difficiles, celles qui nous demandent des efforts, font partie de ce tout.
Être catholique, c’est croire que Jésus est le fils de Dieu, qu’il nous a apporté la vérité, qu’il a donné à l’Église la responsabilité de transmettre et garder cette vérité pour tous ses fidèles.
L’indissolubilité du mariage n’est pas une vieille lune à laquelle une bande de curetons rétrogrades s’accroche. C’est Jésus qui en a parlé, qui l’a défendue. Si l’on croit en lui, en ce qu’il nous a apporté, peut-on sélectionner seulement ce qui nous intéresse dans son message et laisser le reste ? Décider alors que l’indissolubilité du mariage n’est pas importante ?
Oui, on le peut, mais alors on se met, soi-même, en marge de l’Église, et il me paraît injuste de demander à d’autres, surtout à un prêtre, de franchir ce même pas.
Contrairement à vous, je pense que l’Église catholique n’évoluera pas, ce qui est absolument normal à mon sens. La Bonne Nouvelle, les commandements, les mots même du Christ ne changent pas en fonction du temps, des modes, des progrès techniques ou des évolutions sociales. L’Église ne serait pas l’Église si elle ne tenait pas fermement ses positions les plus fondamentales depuis deux mille ans.
Je comprends la détresse qui peut être la vôtre, et je pense qu’il est important d’en parler. Si j’ai eu la chance de rencontrer un clergé toujours ouvert, compréhensif et bienveillant, je sais qu’il existe des prêtres bien maladroits et peu enclins à la douceur. Je suis désolée pour vous des réponses dures que vous avez pu recevoir.
Cependant, je comprends aussi ces prêtres qui sont placés dans des situations bien difficiles et qui ne savent pas toujours comment réagir. Bénir une union qui valide la rupture d’un sacrement… j’imagine que c’est un vrai cas de conscience pour eux.
Vous vous êtes sentie jugée, et c’est malheureux. Bien sûr qu’il s’agit avant tout de sentiment, de votre bonheur à tous les deux. Seulement, rapidement, la question de la vérité, encore elle, revient sur le tapis, et personne, surtout pas un prêtre, ne peut la contourner.
Je pense que dans votre cas, si vous tenez à un mariage catholique, il faudrait effectivement demander que soit reconnu la nullité du mariage de votre fiancé.
Ou vous pouvez, comme vous le dîtes « changer d’Église ». Je tiens à dire cependant que justement, il ne s’agit pas seulement de cela, mais également de changer de foi. Comme le disait Manon, les dogmes, les croyances, sont différentes, et cela change beaucoup de choses. C’est un bouleversement intérieur profond, qui n’est pas anodin (car la question du Salut est tout sauf anodine). Cela dit, si vous trouvez votre épanouissement ainsi, il n’appartient à personne de vous le reprocher.
Pour finir, je voudrais dire à Manon que, comme vous, je pensais que l’Église catholique ne faisait que stigmatiser, juger, condamner… depuis ma conversion, beaucoup de mes préjugés sont tombés, j’ai découvert que l’Église que nous montrent les médias n’a pas grand chose à voir avec ce qu’elle est réellement. Elle reste faite d’hommes, ni meilleurs ni moins bons que d’autres, elle a ses défauts mais aussi d’immenses qualité. En son sein, j’ai été guidée sans être forcée, écoutée sans être jugée, et surtout accueillie avec un amour et une reconnaissance pour mon parcours qui me touchent toujours autant aujourd’hui.
Certaines églises se vident, d’autres se remplissent. L’occident perd la foi, c’est valable pour les protestants aussi. Cependant en Asie, en Afrique, tant de chrétiens, de catholiques peuplent les églises ! Et même en France et en Europe, beaucoup de communautés renaissent et se développent.
Alors ce raccourci, cette idée qu’une Église rétrograde et intolérante décourage ses fidèles de croire au message du Christ, me semble bien datée et hors de propos.
Pour finir, je vous souhaite de trouver la sérénité et la joie dans votre mariage, et de garder votre foi toujours vivante.