On pense souvent que l’amour maternel est immédiat, mais pour certaines mamans cela ne vient pas tout de suite. Après un lourd parcours Emilie a mis 9 mois pour se rendre compte qu’elle aimait son enfant. Voici son témoignage.
{Témoignage} Non, je n’ai pas aimé mon enfant tout de suite
Parfois la vie n’est pas la ligne droite et ascendante qu’on croit pouvoir emprunter les yeux fermés comme un chemin balisé ,mariage, bébé, bonheur… Un désir d’enfant qui se réveille à 25 ans quand je rencontre mon premier mari, hélas il est étranger et il se voit refuser son permis de séjour après 7 ans en France passés dans la légalité la plus totale… Un an de relation très longue distance plus tard nous nous marions chez lui à 11 000 km de la France. Expatriée, loin de ma famille, j’attends la venue de notre premier enfant avec une certaine impatience. Des tests vont venir éclairer pourquoi durant quatre ans l’attente s’est prolongée : mon mari est totalement stérile, rien n’est possible en l’état, il n’y a pas de don de gamète dans son pays, il faudrait aller en Inde plus proche que la France et plus fournie quant à son morpho-type pour espérer un enfant… lui refuse l’adoption et le don de façon catégorique, moi je ne me vois pas rester dans un endroit à l’autre bout du monde sans fonder la famille qui pourrait m’y faire sentir chez moi. Des mois de descente en enfer vont suivre, ma soeur me rapatrie en France ,car je suis en pleine dépression. Quitter l’homme que j’aime qui est devenu par la suite un merveilleux ami a été l’une des plus dures choses que j’ai pu faire dans ma vie.
angel-valou dit
Ce témoignage brise en effet un sujet tabou (inconnu) que je n’avais pas idée. Je me revois dans votre histoire, même si la mienne est quelque peu différente. Mais on ne nous le dit « jamais » que cette idéalisation de « la vie de maman à partir de l’accouchement » n’est pas « toujours » un beau conte de fée. Que cela arrive, oui, -on peut ne pas avoir honte à le penser et encore moins de le dire- ce n’est pas le plus beau jour de ma vie. Car juste avoir le droit de le penser, nous libère de cette culpabilité d’être une mauvaise mère. Le fait de pouvoir mettre des mots sur ces maux, avec une infirmière pédo-psy (qui m’a suivit depuis la maternité), et qui venait me voir toutes les semaines à la maison, m’a aidée à me libérer de ce mal-être qui interférer avec la relation naissante avec ma fille. Donc oui, n’ayons pas honte, soyons enfin la mère qu’on est.
Clairounette dit
C’est tellement vrai! Accouchement qui dure, douleur, arrivée enfin du bébé qui accapare l’attention de tous… la peur qu’elle se réveille et qu’elle hurle, l’angoisse le soir avant de dormir car je savais qu’elle allait me réveiller… Les promenades dans les centres commerciaux pendant le congé mat’ pour ne surtout pas rester seule avec elle. .. et l’incompréhension de l’entourage: « moi je ne comprends pas, j’ai adooooré m’occuper de mes filles! » « Tu l’as voulue, tu l’as eue! »
Alors oui je l’ai voulue, et au bout de 9 mois, en fait quand elle a commencé à désirer ma présence autrement que par ses hurlements, je l’ai aimée. Mais je suis désolée, au départ, ce n’est pas ça qu’on nous vend.
Sof dit
Quel calvaire… quel chemin de vie dur, dur, dur !
Mais vraiment, quel courage !!!
J admire votre force et votre courage, pour affronter ce quotidien tout autant que pour parler de cet épisode douloureux.
L’amour est fragile et fort en même temps et il peut guérir bcp de blessures.
Je vous souhaite pour l avenir de la sérénité, du bonheur et un amour sans limites !
Salomé dit
Quand je lis les blogs de femmes enceintes pour la première fois, je me revois l’année dernière, naive.
On idéalise son enfant, on s’imagine que tout ira bien, que tout sera merveilleux. Et les bouquins que l’on peut lire ne contredise pas cette vision édulcorée que l’on se fait de la maternité !
Alors quand bébé parait, la douche peut parfois être froide, voire glaciale. J’imaginais mon accouchement comme le plus beau jour de ma vie, fait d’émotion et de larmes de bonheur. Ben non. J’ai accouché par césarienne en urgence, sous anesthésie générale. Je n’ai pas vu mon enfant naître, j’étais encore shootée quand je l’ai vu au bout d’1 heure.
La nuit, je n’ai pas fait comme d’autres jeunes mamans peuvent le faire, je n’ai pas observé longuement mon nouveau né tout neuf. J’avais envie de me reposer, je souffrais, je ne reconnaissais pas ce splendide comme le mien.
J’ai fais un très gros baby blues par la suite, je ne me sentais pas mère, je culpabilisais de ne pas être à l’image de mes lectures de grossesse. J’étais nostalgique de mon bidon rond malgré 9 mois parfois difficiles.
Le lien, il a fallu du temps pour le créer, chaque jour un peu plus. J’ai trouvé la période des premières semaines ingrate. Mais peu à peu, bébé s’éveillait et peu à peu, j’allais mieux. Je ne me pose plus la question maintenant. Je ressens enfin le plaisir et l’immense bonheur d’être maman 🙂
emilie dit
l’amour est en mode no limit maintenant !^^
Ade dit
À la lecture de ton témoignage je ne peux que m’identifier. J’ai vécu un peu la même chose que toi:suite à un accouchement difficile et à une péridurale ratée j’ai dû subir deux blood patch. J’ai passé plusieurs jours alitée à souffrir le martyre sans pouvoir m’occuper de ma fille… Et je lui en voulais tellement d’avoir si mal. Évidemment ma pépette devait le sentir et pleurait beaucoup,toujours en demande des bras.
Il m’a fallu du temps et le soutien de mon sage femme et de ma famille, ça a pris moins longtemps que toi mais je pense que le fait d’avoir pu mettre les mots rapidement sur ce qui n’allait pas m’a beaucoup aidée!
Bref tout ça pour dire que quand bébé vient de naître on peut se sentir seule au monde mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas le cas… Il ne faut pas hésiter à en parler car on se rend alors compte que nous ne sommes pas seules à vivre cela.
Je te souhaite beaucoup de bonheur avec ton petit mec!
Angie dit
Un peu comme vy33, le bébé n’est pas du tout prévu pour le moment, mais j’ai été très touchée par ce témoignage et je voulais le dire 🙂
Le bonheur a été tardif, mais maintenant il est là, et je vous souhaite qu’il dure et grandisse encore plus.
Emma dit
Vraiment touchante votre témoignage. J’ai eu mal pendant le premier mois et demi de mon enfant, je ne comprenais pour quoi je me sentais pas in love de suite… Je l’en voulais pour pas me laisser dormir, pour la fatigue, pour ses cries! Tellement attendu et idéalise, que je n’arrivais pas à croire ce qu’il était en train de m’arriver. Jamais je n’ai parlé à personne, par contre je crois que ma maman l’a ressenti. Mais l’amour est arrivé et il est si merveilleux que peut éteindre tout les sentiments négatifs.
Je vous souhaite que des jolies choses avec votre ange, car ils nous montrent le vrai paradis dans ses sourires ??
Lorelei dit
quel magnifique témoignage….votre parcours a été bien difficile mais maintenant le bonheur ne va plus te quitter avec ce petit bonhomme 😉 bizzz
Doula au bord de l'eau dit
Un témoignage très touchant <3
Céline dit
Votre témoignage m’a mis les larmes aux yeux, je me suis tellement reconnue dans tout ce que vous dites. 2 ans ont passé et je culpabilise encore tous les jours du manque d’amour que j’ai fais ressentir à ce petit être complétement dépendant de moi. Ca fait du bien de sentir qu’on n’est pas seule. Merci!
lili dit
Merci pour ce témoignage plein de courage et de sincérité. Je suis certaine pour qu’il pourra aider des mamans désemparées qui ont parfois trop honte pour en parler
vy33 dit
C’est magnifique et tres touchant. Je suis loin de penser bebe pour le moment mais j’admire beaucoup ce temoignage. Tout le meilleur et tout l’amour possible a votre jolie famille.