Cela fait déjà deux mois que Ondine doit retourner aux urgences pour faire surveiller sa fausse-couche. Elle n’a malheureusement pas beaucoup d’informations sur ce qui est en train de se passer. Voici sa question.
{Question} Ma fausse couche dure plus de deux mois
Cette semaine, comme depuis deux mois maintenant, la sentence est tombée. « Votre taux BêtaHCG est positif, vous devez retourner aux urgences la semaine prochaine pour faire une nouvelle prise de sang« . N’importe quelle femme se serait réjouie d’être enceinte excepté dans ma situation… Revenons quelques mois en arrière.
Mariée depuis mai, nous avons attendu notre voyage de noces pour arrêter toute contraception, histoire de ne pas être trop malade pour les douze heures de vol direction le Pérou. Puis viennent les 5 mois d’attente et de déceptions lorsque les règles arrivent. Arrive le mois de janvier, premier jour du retard des règles, et un test de grossesse positif ! Mon mari est ému mais je reste sur mes gardes et lui dit d’attendre au moins une semaine pour se réjouir. Mon instinct ne me trompait pas car quelques jours après je commence à saigner abondamment… Je me dis que ce sont des règles et que le test est éronnė mais j’en refais un qui reste positif. Je me retrouve dans l’embarras car je ne comprends pas du tout les réactions de mon corps, n’en n’ayant parlė à personne. Je fais donc une prise de sang qui confirme le grossesse mais les saignements persistent donc nous allons aux urgences. Après deux heures d’attente et d’examens, le verdict tombe (entre deux portes) : c’est bien une fausse couche. Ce n’est que le matin que je réalise ce qui m’arrive et que je m’effondre. Je vais quand même au travail pour ne pas m’appitoyer sur mon sort et cela m’aide à tenir le coup… Je ne préviens que quelques unes de mes amies proches et ma famille mais déteste ce regard triste qu’on les gens lorsqu’ils apprennent la nouvelle. Et toutes les semaines je dois retourner aux urgences pour faire une prise de sang afin de vérifier que le taux BêtaHCG diminue bien… Deux mois après, je commence à être une habituée et à connaître toutes les sages femmes de l’hôpital. Mais marre d’attendre et d’entendre dire: « Cette fois c’est la bonne !« . Marre aussi de ne pas savoir si je dois aller voir une gynécologue pour le suivi « post-fausse couche ».
Dois-je attendre les premières règles pour réessayer de concevoir un enfant ? Comment faire le deuil d’une grossesse que l’on a à peine senti ? Le point positif (que l’on me répète depuis deux mois) c’est que « la machine fonctionne » mais je me sens bien seule néanmoins et trouve le temps long !
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Ebea dit
Bonjour
J’amène ma petite expérience à l’édifice.
Rapide planté de décor: je décide en janvier 2013 de me faire retirer mon stérilet. Il me fait mal et puis de toute façon on veut un deuxième bébé. En février, je tombe enceinte, super!!! Mais au fond de moi, je sens que quelque chose ne va pas, je n’arrive pas à rester sereine. Un soir de mars, soit 4 semaines après le début de cette grossesse, je perds un peu de sang mais surtout j’ai de terribles douleurs dans la jambe gauche. Je décide de filer aux urgences. L’interne qui m’examine et me fait un écho conclue son rapport par « grossesse évolutive ». Tout va bien, ça arrive me dit-elle. Mais je ne suis pas rassurée plus que ça. 2 jours plus tard, je me mets à perdre beaucoup de sang. Ma collègue m’amène de nouveau aux urgences. Nouvel interne, nouvelle conclusion. C’est une fausse couche, et ça l’était déjà 2 jours auparavant vu la taille de l’œuf qui ne correspondait pas aux moyennes. Bref, des larmes, du desarroi, un mal-être permanent… Avec ça s’accompagne les fameuses prises de sang pour vérifier le taux de bêta et sa descente. Il s’avère que les bêtas baissaient très très lentement, j’étais donc parti selon les sages-femmes pour plusieurs semaines de surveillance. Et moi mon obsession c’était « quand est-ce que l’on peux réessayer ??? ». L’interne à qui j’ai posé la question m’a répondu qu’il n’y avait aucunes contrindication à réessayer dès que l’on veut. Alors, dès que les saignements se sont arrêtés, on a repris l’entraînement ! Pendant ce temps je continué mes PDS et mon taux de bêta qui descendais très lentement, jusqu’au jour où je reçois un appel d’une autre interne de l’hôpital, assez sèche et en colère, qui me dit de venir vite à l’hôpital que mon taux est à la hausse, que ce n’est pas normal, que je fais sans doute une GEU, que la fausse couche ne sait pas passé « comme il faut »… Je lui dit que je suis peut-être de nouveau enceinte, elle me « gronde » en me disant que ce n’est pas possible… Tout ça c’est passé 15 jours après le début de ma FC. 9 mois plus tard je mettais au monde un joli petit garçon.
Tout ça pour dire, idéalement les hôpitaux voudrait que vos bêta redescendent à un taux normal, car ça prouve que tout va bien. Mais il n’est pas obligatoire de voir son taux au plus bas pour ovuler à nouveau et retomber enceinte… et mener cette grossesse à terme sans problème.
Bon courage dans ce parcours pas drôle du tout.
Gaëlle dit
Chère Ondine,
Comme je comprends ce que tu vis, car je suis moi même passée par là!
En Septembre 2013, je commence à saigner. Je ne m’inquiète pas, ce sont mes règles (très très abondantes tout de même!!!). Mais quand au bout d’1 semaine 1/2, ça continue encore et toujours, je commence à m’inquiéter et je vais voir mon médecin.
Prise de sang: mes betas sont élevés! Elle m’annonce que je fais sûrement une fausse couche et m’envoie aux urgences.
Dur d’apprendre à la fois que l’on est a priori enceinte, mais qu’en fait, peut être plus…
Aux urgences, ils me font une échographie vaginale mais ne voient rien car l’oeuf est trop petit.
S’ensuit pendant des jours et des semaines une alternance entre prise de sang (avec des betas qui augmentent toujours) et échographie où on ne voit toujours rien!
C’est là qu’on m’a dit qu’il fallait que je me considère enceinte et que j’agisse comme tel au quotidien mais qu’il y avait 3 possibilités de suite:
1 – la grossesse a mal démarré mais tout va bien ensuite
2 – je fais une fausse couche
3 – c’est une grossesse extra utérine
Finalement, enfin! au bout de 3 semaines, mes beta ont commencé à enfin descendre! Alleluia! Sauf que non! Car il a fallu attendre pas loin de fin novembre pour qu’ils reviennent à un taux normal!!! Et je confirme que pendant ce temps là, on attend, on a hâte finalement de passer à autre chose mais on ne peut pas, on reste coincée dans cette saleté de fausse couche qui ne veut pas nous libérer!
Le plus dur c’est le sentiment que notre corps nous trahit et qu’on ne peut pas agir à notre niveau.
Mais le corps finit par s’en remettre… Et la machine finit par repartir.
La mienne a mis du temps mais j’ai le syndrôme des ovaires polykistiques et donc je n’ovule pas beaucoup. Mais, en Février 2014, je suis tombée enceinte de ma petite merveille! Et je suis passée à autre chose…
2 choses très très importantes à retenir:
1- tu as été enceinte, donc ta prochaine ovulation sera un retour de couches. fertilité maximale!!!!!!
2- il paraîtrait (je ne peux pas confirmer factuellement, je ne suis pas scientifique), que l’embryon qui s’implante après une fausse couche soit plus résistant que n’importe quel autre. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en tout cas, je me suis accrochée à cette idée!
En tout état de cause, oui, beaucoup de femmes font des fausse couche, mais je reste convaincue que ça n’est pas quelque chose d’anodin à vivre et que chacune a le droit d’être plus ou moins affectée par cette perte.
Et enfin, les stats jouent en ta faveur car ma gynéco à l’époque m’avait dit que toutes les femmes avaient la probabilité de vivre au moins, une fausse couche dans leur vie. C’est déjà fait en ce qui te concerne,, tout va aller pour le mieux!!!!
Plein de courage à toi! Il n’y a que des belles choses à venir dans ton futur!
Rose dit
Chère Ondine,
Je me retrouve totalement dans ton témoignage et j’espère que je pourrais t’aider car j’ai vécu la même situation.
Personnellement, je suis tombée enceinte 2 mois après mon mariage. Je l’ai découvert un vendredi matin et le dimanche matin, donc deux jours plus tard, les saignements commençaient.
Comme toi j’ai eu plus de prise de sang en deux semaine que dans toute ma vie ! Et c’était très dur car, au début, mon taux continuait à monter, les médecins ne savaient donc pas si je faisais une fausse couche ou si ma grossesse allait ensuite continuer normalement. Après 4 jours cependant il a chuté et là nous avons su que c’était fini.
J’ai eu beaucoup de mal à accepter cette fausse couche car je ne comprenais pas pourquoi elle m’arrivait : je ne fume pas, je ne bois pas, je fais du sport, bref j’essaie de faire le plus juste possible. Pourquoi moi et pas ceux qui font « tout faux » ?
Cependant, après cette expérience, je me suis beaucoup renseignée, et mon mari scientifique m’a aussi aidé car, finalement, on ne rends pas compte le nombre de femme qui en font ! Ca reste un sujet tabou : 50% des grossesses qui commencent ne finissent pas, et la plupart ne le savent pas car cela arrivent avant le dernier jour du cycle. Lorsque j’ai su cela, cela m’a rassuré et finalement je me suis dit qu’il n’ avait que dans les livres de princesse que c’était censé être facile.
Des fois je pleure, mais la plupart du temps je me dis avoir eu beaucoup de chance, car je préfère être deux jours enceinte puis perdre mon enfant que subir une IMG plus tard ou, pire pour moi, avoir un enfant handicapé. Mon deuil, je l’ai fait en me disant que cet enfant ne devait pas vivre, qu’il n’était pas assez fort, qu’il fallait accepter que de telles choses arrivent et qu’il ne fallait pas s’acharner à toujours vouloir faire vivre ce qui est faible et voué à décéder.
Suite à cette situation, nous avons tout de suite recommencé. Néanmoins, sache que le corps est bouleversé et que, selon ma sage-femme, les règles peuvent mettre deux mois à revenir. Personnellement, cela a pris 42 jours.
Aujourd’hui, je me sens aussi un peu seule, surtout que je serais censée toujours être enceinte, mais j’essaie de profiter à fonds de mon mari et du printemps qui vient. Il faut voir la vie du côté et surtout pas centrer tout son attention sur le projet bébé.
En tout cas courage, et même si c’est une situation difficile à vivre, il y a malheureusement beaucoup de femmes qui sont dans le cas, c’est donc plus facile à moins se sentir seule !
Belle journée !