{Témoignage} PMA : notre parcours du combattant

Grande méchante Louve nous raconte aujourd’hui son parcours du combattant en PMA. Voici son témoignage. Bon courage à toutes celles qui passent par là !

{Témoignage} PMA : notre parcours du combattant

Il y a un an déjà nous nous marions… Il y a un an déjà nous entamions le parcours du combattant, heu pardon la procréation médicalement assistée. Avec mon mari nous avons déjà un petit garçon, qui est venu naturellement il y a quelques années, mais là nous essayons depuis un certain temps et rien ne se passe, alors c’est partit… Avec tous les examens, les couperets sont tombés : azoospermie, tératospermie, une-autre-spermie pour Monsieur, et pour moi hyperfertilité (jusqu’ici ça va) mais ovaires polykistiques… oui je suis OPK. 3 lettres pour moi, 3 pathologies pour mon mari qui à partir de là vont définir toute notre vie. La première fois ça a été difficile : puregon et son antagoniste que je devais m’injecter tout les soirs dans la cuisse, puis tous les deux jours la prise de sang et l’échographie endovaginale (sinon c’est pas marrant hein). Heureusement je suis tombée sur un super personnel soignant très à l’écoute de nos problèmes et très rassurant : ça ne pouvait que fonctionner. Après avoir accepté l’anesthésie locale pour ma ponction folliculaire surtout parce que c’était plus pratique pour tout le monde : moi je serais plus vite remise et rentrée bien au chaud chez moi, et pour l’équipe chirurgicale plus facile parce qu’ils n’auraient pas à tout nettoyer pendant 3 jours avant mon opération (oui parce qu’en plus d’être hyperfertile et opk je suis aussi atteinte de l’hyperthermie maligne… en bref je fais une énorme réaction allergique aux produits anesthésiants généraux, qui se finit en crise cardiaque, sympa hein ?). Bon au final heureusement qu’ils l’ont fait quand même leur nettoyage parce que je n’ai pas tenu jusqu’à la fin du second ovaire. Après avoir rigolé avec l’équipe chirurgicale, montré mon utérus à l’équipe de journalistes venus faire leur documentaire sur la ponction folliculaire en vue de dons d’ovocytes, et souffert pour finalement m’endormir avec une anesthésie générale, (avance rapide) quelques jours après transfert d’embryon frais, et congélation des 2 survivants.

Procréation Médicalement Assistée… rien que ça ! 

Je babille. Je suis sur mon petit nuage. Je vais être grosse : un petit peu, un peu, un peu beaucoup, beaucoup, beaucoup beaucoup, énorme ! Oui je rêve… on a déjà les prénoms… 14 jours plus tard, je me dépêche pour la prise de sang, je suis confiante. Quelques heures plus tard mon téléphone sonne : le labo a mes résultats. Je cours. J’arrive enfin au labo. Et là coup de massue : la secrétaire qui n’est pas très gentille m’annonce sans prendre de gants que c’est négatif, allez hop au suivant. Négatif ?!? mais non elle se trompe ! j’ai encore les nausées, les seins qui ont doublé et sont douloureux… Je rentre chercher mon petit garçon… Je rappelle le laboratoire, la même vieille secrétaire irascible : c’est négatif vous être bête ou quoi ? vous n’êtes pas enceinte ! Crise de larmes… une fois de plus… la première d’une longue série. Mon mari me remonte le moral. J’appelle le service des sages femmes de la PMA qui nous suit. Elles ont les résultats sous les yeux et m’expliquent que j’ai fait une fausse couche précoce… l’embryon avait 10 jours. On se remotive. Quand je suis tombée de cheval après un vol plané magistral parce que Noisette a refusé de sauter l’obstacle, je suis remontée en selle et la deuxième fois a été la bonne ! Là ça sera forcément pareil !

On reprend rendez-vous. En avant ! La doctoresse me reçoit. Allez doc ça n’a pas marché la première fois, mais on va y arriver. Donnez moi mes ordonnances je vais me repiquer et ça va fonctionner… pas vrai ? En vrai ce n’était pas aussi simple… il a fallu 4 longs mois pour avoir le rendez-vous. Au bout duquel elle m’a annoncé que je devais faire un cycle de repos (Scandale !!!! j’en ai déjà fait 4 !!!!), puis au cycle suivant on pourra refaire une stimulation avec surveillance pour faire le premier TEC (Transfert d’Embryon Congelé). Cool mes petits pingouins sur la banquise vont pouvoir se réchauffer. Vite alors, hein parce que sinon ils vont vraiment finir par attraper froid ! Les cycles passent sous Duphaston. On reprend les piqûres dans les cuisses… d’ailleurs ça ressemble plus à des cuisses de schtroupmhs qu’autre chose tellement j’ai de bleus. Mais c’est pas grave c’est pour la bonne cause pas vrai ? C’est pour qu’on accueille un mini nous. Et enfin voilà on arrive à la date où je dois reprendre les farfoullis dans tout mon organisme : tantôt dans le bras, tantôt beaucoup plus bas. Ça dure… un peu… beaucoup.. trop… et là on m’annonce que je n’ai simplement pas ovulé. Quoi ? moi l’hyperfertile aux nombreux œufs je n’ai PAS ovulé ? mais c’est quoi ce scandale ?!? La doc qui me dit par téléphone que je dois encore attendre un cycle de repos puis recommencer le traitement à partir du cycle suivant. Ma fougue retombe un peu.. Les échecs commencent.

Les échecs de notre parcours PMA

Donc on recommence dans l’ordre : piqûres de puregon, comprimés de speciafoldine, prise de sang et échographie endovaginale à gogo. Et là miracle ! J’ai ovulé !!! Je suis tellement rassurée que j’ai envie de le dire à tout le monde, à la boulangère à qui j’achète mes 5 baguettes de pain, à la postière qui nous remet le courrier entre 14h et 16h…. Coup de fil des sages femmes qui me donnent l’heure du déclenchement et le jour du TEC. Aïe un jour d’école ? ha non vacances. On bat le rappel des amis, Super Marraine travaille, les Supers Copains bossent tous. Bon tant pis on le prend avec nous. Après tout, on sera tous en famille pour le transfert donc ça ne peut que fonctionner ! On y va. On est confiants. Après tout notre fiston est au courant qu’on va mettre ‘’une graine de bébé’’ dans le ventre de Maman. On rentre contents, épuisés par l’attente, confiants. Je passe plusieurs jours à me reposer un maximum. Les nausées, vertiges, les seins qui enflent douloureusement, tout recommence. J’ai peur mais je le cache. Je fais des tests de grossesse… tous sont négatifs… mais je garde espoir, un peu, après tout pour mon petit garçon j’avais eu 7 tests dont 6 se s’étaient avérés négatifs… Entre temps mauvaises nouvelles… ma grand mère est hospitalisé en urgence pour des symptômes d’appendicite. Mon grand père est hospitalisé par la force des choses. Et là horreur on apprend que les médecins ignorent combien de temps il lui reste à vivre… escarres, gangrène, infection pulmonaire, en plus de parkinson dernier stade. On prévoit le trajet pour aller les voir. 400km dans la journée. La veille on récupère mon frère. Il est dans le secret pour ma pma. Le matin de notre départ, je retourne au labo, je n’ai pas le moral… Je suis inquiète pour mes grands parents. Je fais ma prise de sang. On part. A mi chemin je reçois les résultats. Vive la 4G je me connecte au site, en me disant que je ne peux pas avoir que des mauvaises nouvelles ! Et là encore le couperet tombe : au vu du taux il y a eu grossesse mais elle s’est arrêtée. Une fausse couche. La deuxième. On passe la journée au chevet de mes grands parents… c’est pire que ce que je pensais.  Quant à moi ce sera la dernière fois que je le verrai.

Les semaines passent. On recommence le protocole. Mes parents sont au courant. On vient d’enterrer mon grand père. On a appris que ma grand mère a un cancer. On me donne enfin des médicaments qui peuvent réduire les risques de fausses couches… Maintenant quand je me lève le matin je ressemble à une junkie… un sachet, 4 comprimés. Des noms barbares. Gametix F, Metformine 850, Aspegic 100mg, Speciafoldine. Le soir je me pique au puregon, et je reprends du Metformine 850. On recommence les échographies et prises de sang. Sauf que là ça coince : mon échographe est absent, sa secrétaire est absente. 2 remplaçantes donc. Et là tout s’enchaîne… L’échographe me fait un scandale parce qu’avec mes 24 ans elle me trouve trop jeune pour être en PMA, et irresponsable d’avoir un enfant de 5 ans. Elle enchaîne en me disant qu’il est hors de question qu’elle me fasse les échos si je n’ai pas la vessie pleine, alors que jusque là toutes mes échos se sont faites à vide. Après m’avoir fait poireauter 1h30, elle reprend en me disant que c’est dégoûtant de faire une échographie endovaginale avec une personne aussi négligée que moi (non je ne me suis pas rasée, et ? j’avais juste pas envie !). Elle s’insurge parce que non je ne fais pas de courbe de température. Elle ne sait pas ce que signifie OPK, ni ce que ça représente et me dit que si je veux réussir à avoir une grossesse il faut que j’y mette du mien en faisant une courbe de température. Une tempête s’abat sur ma tête quand je lui dis que non je n’ai pas ramené toutes mes échographies depuis un an. Et elle m’enfonce sa sonde dans le ventre sans ménagement. Elle me fait tellement mal que je suis obligée de lui enlever la main parce qu’après lui avoir dit 3 fois et m’entendre en réponse que je ne suis qu’une petite fille douillette elle ne fait rien. Ça se finit mal : je fais un scandale pour ne plus avoir affaire à elle. Et la secrétaire à qui je rappelle gentiment que les résultats doivent être faxés impérativement avant midi, qui me sort hargneusement que c’est impossible, que je ne suis personne, que je ne mérite aucun traitement de faveur et que j’aurais mes résultats dans la semaine. Ni une ni deux, je vois rouge et fais un véritable scandale. Parce qu’elles ne sont QUE des remplaçantes, parce que ça fait plus d’un an que je viens ici régulièrement pour faire mes suivis, parce que je ne suis pas qu’un numéro dans une liste, parce que moi aussi j’ai des problèmes et pas des moindres et que jusque là je me suis retenue ! Bizarrement les résultats ont été faxé une demi heure après. Fin d’après midi, je suis toujours sous le choc de cette échographie ratée. Je reçois les résultats de ma prise de sang… Et là l’horreur continue : au lieu de me faire mon dosage habituel LH, FSH, Oestradiol, elles m’ont fait un dosage HCG ! Un test de grossesse !!! Murphy lâches moi à la fin !

Les sages femmes m’appellent avec une bonne nouvelle malgré tout : l’échographie montre que je suis prête pour le TEC. Ouf ! Tout les paramètres sont bons, tout est vert, on est paré pour le décollage mon capitaine ! Elles me donnent l’heure du déclenchement, et le jour du transfert.

On est vendredi. Il est 8h15. On est en avance à l’hôpital. On attend 5min. On signe les papiers de décongélation dans les bureaux des laborantins. On est confiants. On ressort. On doit nous rappeler à 10h30. Je sens que ça va marcher. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que ça va fonctionner. Après tout dans mes croyances c’est une vie pour une vie. On attend. L’attente est longue. Et puis on finit par se demander s’ils ne nous ont pas oubliés… Il y a tellement de couples qui attendent pour un transfert. Combien parmi eux viennent là pour la première fois ? Combien en sont à leur dernière tentative ? Qui sera le grand gagnant ? Je vais les voir. On nous dit de retourner dans le bureau, et de nous asseoir. Et là j’ai l’impression que mon monde s’écroule. L’embryon n’a pas survécu à la décongélation. On fait partie des 15% d’échecs à la décongélation. Je n’ai plus de voix. Je n’ai plus que mes larmes et ma peine. Je ne vois même pas celle de mon mari. Lui il est le roc, immuable, indestructible. Moi je suis comme le fétu de paille, balayé par les vents, qui plie dans un sens, dans l’autre, et finit par casser. Je ne me sentais plus femme parce qu’incapable de mener une grossesse à terme. Là j’ai eu l’impression de perdre un enfant. Mon enfant. Tous mes espoirs. On a pris les rendez vous pour la FIV ICSI 2. On a pris mes ordonnances. Puis on est rentré.
Ça fait mal. C’est la vie. Mais comme ce jour où Noisette m’a fait voler, je me relève et je remonte en selle. Parce qu’il est hors de question que je me laisse mettre à terre sans combattre. Notre décision est prise. Pour la prochaine FIV ce ne sera pas un seul embryon qui me sera transférer, mais 2. Parce que c’est mon corps. Parce que c’est ma vie et mon choix.

Pour celles qui passeraient par là… FIV, FIV ICSI, transfert d’embryons…

Alors à vous toutes qui vivez ce genre de situations : ne baissez pas les bras, battez vous, jetez vous à corps perdu dans cette bataille. Ne perdez jamais espoir. Appuyez vous sur ceux qui vous aiment et vous soutiennent, puisez votre force dans leur amour.

Parce que sans mon mari, notre petit garçon, mes parents, mon frère, ma belle mère, et mes deux meilleures amies j’aurais baissé les bras depuis longtemps.

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Aujorud’hui, grande méchante Louve a décidé de nous faire vivre son parcours PMA grâce à son blog « Mon parcours PMA ».

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