Je ne sais pas trop d’où vient cette expression, mais j’avoue que pour ma part elle est carrément vraie. Mi-septembre, Mademoiselle Loulou a eu ses 9 mois et c’est à peu près le temps qu’il m’a fallu pour retrouver un semblant de vie d’avant. Bon alors bien évidemment je ne vous parle pas de sorties au resto etc… mais psychologiquement et physiquement, ce processus de « grossesse inversée » (c’est le seul terme que j’ai réussi à créer pour en parler mais je trouve qu’il s’adapte pas mal) a été nécessaire pour me sentir pleinement heureuse dans mon rôle de maman. Voilà comment ça s’est passé.
Mon processus de grossesse inversée
Premier trimestre : le stress du début
Les débuts avec Mademoiselle Loulou ont été quelque peu chaotiques, entre crises de coliques et RGO j’étais totalement paniquée et j’avais d’ailleurs un petit peu la même sensation en début de grossesse : j’étais heureuse, mais qu’est ce que j’étais angoissée ! Mes trois premiers mois de grossesse je ne me sentais bien ni dans ma tête, ni dans mon corps. Et mes trois premiers mois post accouchement ont été pareils. Bon sauf que là en plus, j’avais un baby-blues et pas mal d’heures de sommeil en retard. Et puis qu’est ce que je me sentais mal dans mon corps ! Moi qui avais porté la vie pendant 9 mois j’étais maintenant toute vide, mon ventre ne laissant plus que la place à des douleurs post-partum. Génial. Pareil en début de grossesse, les douleurs au ventre, aux seins, les nausées, la fatigue intense… on ne se sent pas du tout bien et on n’en profite pas de ce premier trimestre qu’il soit normal ou « inversé ».
Second trimestre : on commence à profiter
Mon second trimestre de grossesse a été génialissime. Hormones au taquet, moral au top, voyage en Islande, à 6 mois de gestation, je me disais que je pourrai rester dans cet état toute ma vie tellement j’étais bien. J’étais enceinte mais je vivais presque « comme avant » (restrictions alimentaires de femme enceinte mises à part mais ça ne me dérangeait pas du tout). J’avais un beau bidou mais pas trop encombrant, franchement j’étais radieuse et réellement épanouie. A mon second trimestre de grossesse inversée, j’ai également commencé à reprendre du poil de la bête après 3 mois de dépression intense. Je me suis acheté de nouvelles fringues (out les jeans de grossesse), Mademoiselle Loulou est allée chez la nounou alors j’ai pu reprendre mon travail… bref encore une similitude : j’ai commencé à revivre « comme avant » (restrictions de jeune maman épuisée mises à part mais ça c’est pareil on s’en fout). Dans ces seconds trimestres, un petit peu les mêmes sensations avec bébé qu’il soit in-utéro ou dehors : on commence à interagir avec lui, on apprend à se connaître, il y a les premiers échanges… et forcément la relation change. Car si les premières semaines ne sont que basées sur du bib/pleurs/câlin/dodo, là il y a une vraie interaction qui m’a fait prendre confiance en moi. Out la panique du début, il est temps d’en profiter.
Troisième trimestre : la délivrance
A la fin de mon troisième trimestre de grossesse j’en avais par contre franchement marre. Alors que bon ce n’est pas une sensation que j’ai eue dans ma grossesse inversée bien heureusement. Non par contre il y a cette sorte de « délivrance » (comme à l’accouchement) avec bébé qui commence à prendre un petit peu d’autonomie. Mademoiselle Loulou se rend compte (déjà depuis qu’elle a 7 mois) de la séparation, que des fois je pars, puis je reviens la chercher. Il y a une petite « rupture », pas aussi concrète qu’un accouchement bien évidemment mais qui est là quand même. J’ai enfin fait réellement le deuil de ma grossesse, ce qui n’était pas le cas au début car je me sentais tellement bien enceinte que parfois ça me faisait même mal au cœur de voir des femmes avec un beau bidon : je les enviais, tout était tellement simple à l’époque. Aujourd’hui je n’ai plus du tout cette sensation. J’ai perdu tous mes kilos de grossesse (ou presque), je rerentre dans mes anciens pantalons, je me sens bien dans ma peau, je me sens bien dans mon rôle de maman, bref ma grossesse inversée est terminée. Mon corps et mon mental ont fait leur travail tout au long de ces 9 mois et aujourd’hui j’ai comme la sensation que tout est plus ou moins calé, qu’on peut continuer (ou reprendre je ne sais pas quel terme employer) un rythme plus ou moins « normal »et heureux, à trois dans un battement harmonieux bien loin des sensations chaotiques du début.
Alors quand j’entends l’expression « 9 mois pour faire un enfant, 9 mois pour s’en remettre » j’avoue que je suis tout à fait d’accord avec cette expression. La conception ne dure peut-être que 9 mois mais l’achèvement du processus en prend 9 autres. 18 mois dans la vie d’une femme où les hormones régissent (encore plus que d’habitude) à la sauce « montagnes russes » notre humeur, 18 mois pendant lesquels notre corps prend cher (lui aussi en mode yoyo), 18 mois de bonheur, de doutes, de béatitude puis d’angoisses… puis de quiétude. 18 mois intenses que j’ai eu la chance de vivre pour aujourd’hui pouvoir me concentrer avec sérénité sur l’avenir. Une aventure extraordinaire dont je ne regrette aucun moment. Merci.
Hanna dit
Quand on me sortait cette expression, je pensais (très très naïvement) que je pourrais peut être récupérer beaucoup plus vite que les autres, mais…mais non, bien évidemment!
Ma puce est née fin février 2016 et depuis, je désespérais de ne jamais me reposer, d’avoir une tête horrible, d’être tout le temps sur les nerfs car rien n’était acquis avec la petite, tous les jours un nouveau challenge, en gros j’étais épuisée. Puis miracle, début décembre je me suis surprise à dire à mon chéri « tu trouves pas que je suis beaucoup plus zen avec la petite, je dors mieux, je supporte mieux quand elle pleure même quand je ne sais pas pourquoi et surtout, j’ai une tronche un peu plus décente qui’il y a quelques mois?? ». Il a reconnu un net changement dans mon comportement et elle venait tout juste d’avoir 9 mois. Je profite réellement de ma fille sans me demander sans cesse si elle va bien dormir, manger, bien grandir etc…
Donc c’est bien vrai, il faut bien 9 mois au minimum pour s’en remettre!!!
Elsa dit
Merci de dire tout haut ce que je constate tout bas depuis quelques semaines. Ma fille a eu 9 mois fin septembre (ma loulou à moi ;)) Et j’ai enfin l’impression d’être redevenue moi-même. Etre sa maman est devenu beaucoup plus facile, le deuil de la grossesse est fait, j’ai de nouveau envie d’aller de l’avant pour moi et reprendre des activités que je pratiquais avant d’être enceinte. Bref, cette expression est un bon reflet de la réalité, et je m’aperçois que je ne comprenais pas pleinement son sens avant de le vivre (je pensais « bêtement » qu’elle ne concernait que l’état physique…).
Aude L dit
9 mois pour faire et 9 mois pour défaire.
Je n’ai pas ressenti du tout les mêmes choses que toi mais je comprends ce que tu as vécu ainsi que beaucoup d’autres . Je trouve génial que ces témoignages permettent aux futures et aux déjà mamans de s’accepter dans leur rôle et de vivre avec bonheur ces moments trop rapidement passés.
Aude et sa petite de 9 mois dimanche prochain @
Sandrine dit
Merci pour ces mots, je tâcherai de me rappeler cette expression et ton article lorsque j’aurai la chance d’être enceinte 😉
Lady-K' dit
Merci pour ce poste Nathy. ..
Je suis à 36SA aujourd’hui et ai vécu une bonne partie de ce que tu décris (enfin la moitié puisque je n’ai pas encore accouche). Voilà désormais quelques semaines que je n’en peux plus de cet état (je ne SUIS qu’un gros bidou… avec toutes les sensations pas forcément agréables que ça implique) et que je culpabilise de ne pas ressentir cet émerveillement constant dont parlent certaines. Pour moi aussi les 4 premiers mois ont été chaud – patate et, depuis le 7eme mois, c’est plus vraiment la fête. Alors j’ai l’envie de faire enfin cette rencontre (tout en étant mega flippée de la phase accouchement) pour retrouver et mon corps d’avant. Mais, comme tu le décris, j’ai la sensation que ça ne va pas se faire si rapidement que cela malheureusement… En attendant c’est pas évident au quotidien. Moi qui espérais une sorte de « délivrance » s’approchant au fil des jours, j’ai peur qu’il reste encore tant de temps avant de le ma ressentir enfin…
Belle continuation à toi/vous ❤
Flolabaule dit
Quel récit rassurant et apaisant! Martin a 1 mois et demi, je l aime fort mais qu est ce que je suis angoissée, stressée, flippée…j en suis épuisée et désespérée!! Tous les mots que tu as utilisé me parlent!
Alors, merci, j entrevoies ainsi un retour de sérénité!
Sophie dit
Merci … ces mots réconfortent … mon petit bébé à 2 mois et je me reconnaît dans tes mots !