Des fois, ce qui fait juste du bien c’est de savoir que l’on n’est pas seule. Comme j’ai été soulagée de trouver sur les forums ou d’autres blogs des témoignages de mamans confrontées au RGO de leur enfant, Marylin l’a elle aussi mieux vécu quand j’en ai parlé sur le blog (ici). Alors aujourd’hui elle a décidé elle aussi de partager son expérience, peut-être que cela aidera de jeunes mamans vivant cette situation si difficile… Voici son témoignage.
{Témoignage} RGO ou l’enfer en 3 lettres
Notre petite princesse est née le 30 avril 2016 au cours d’un accouchement déclenché très long, mais qui s’est finalement bien passé. J’avais un oligoamnios et la provocation était nécessaire. Au cours des premiers jours, je voguais entre béatitude, grosse fatigue et angoisses. Le baby blues m’a frappée de plein fouet. Heureusement, il n’a pas duré très longtemps. Il faut dire que j’ai rapidement senti que quelque chose n’était pas « normal » avec cette petite, qui pleurait tellement et qu’on n’arrivait pas à consoler. Mon grand souhait était d’allaiter et tout a bien démarré de ce côté-là. Les sages-femmes me rassuraient en me disant que les pleurs allaient s’estomper une fois que la montée de lait arriverait. Mais rien à faire, bébé pleurait, hurlait même, et rien ne semblait l’apaiser. J’ai voulu rester à la maternité le plus longtemps possible, pour que mon allaitement se mette bien en place et être soutenue par les sages-femmes. Mais au final je n’attendais qu’une chose : rentrer à la maison, rejoindre mon mari qui allait avoir congé pendant quelques jours, et ne plus me sentir si seule face à ce bébé inconsolable.
Une semaine après, mon mari est venu nous chercher et nous sommes enfin rentrés à la maison. Ce fut un véritable bonheur, une délivrance de retrouver enfin notre chez-nous et surtout d’être réunis les trois. J’étais restée allongée si longtemps, et je tournais en rond dans ma chambre à la maternité. Là enfin, je retrouvais ma liberté. Les premiers jours en famille se sont plutôt bien passés, notre puce dormait beaucoup. Mais dès qu’elle était réveillée, les pleurs incessants recommençaient. J’ai même failli rater mon allaitement à cause de cela, pensant qu’elle n’avait peut-être pas assez à manger ou que mon lait n’était pas suffisamment nourrissant. J’ai reçu les visites de sages-femmes à la maison qui m’ont rassurée. Je leur expliquais que notre bébé semblait toujours maussade et triste mais comme la prise de poids était suffisante, elles me disaient de ne pas m’inquiéter outre mesure. Lors de la visite chez le pédiatre, même discours. « Mais Madame vous savez, c’est normal qu’un bébé pleure les premiers temps, ça doit être les coliques ! » Oui mais, là mon instinct me disait que quelque chose clochait et que c’était plus grave que des coliques. On ne pouvait jamais coucher notre petite sur le dos durant la journée, sinon elle hurlait. Elle demandait constamment de l’attention. Chaque nouveauté, chaque petit bruit la faisait pleurer à chaudes larmes. Quand j’entendais que certaines copines pouvaient aller chez des amis ou au restaurant avec leur bébé, j’avais l’impression de venir d’une autre planète. Les balades en poussette ? Impossibles. J’ai alors découvert un accessoire magique : l’écharpe de portage. C’était la seule manière pour moi d’avoir les mains libres et de pouvoir vaquer à quelques occupations pendant qu’elle y s’y apaisait. La chose super positive et qui nous a sauvés, c’est que la nuit, notre bébé dormait plutôt bien. Ça nous permettait de nous reposer entre les tétées.
Je me suis beaucoup isolée durant ces premiers mois. Je n’osais voir personne, à peine sortir de chez moi. Travaillant comme indépendante dans le domaine du mariage, c’était le début de la grosse saison et je devais jongler entre cette nouvelle vie de maman qui me dépassait et tout le travail à fournir. Heureusement que mon mari m’a énormément soutenu. Sans lui, je n’y serais jamais arrivée. Et si j’écris aujourd’hui pour ce blog, c’est parce que c’est grâce à celui-ci que j’ai pu mettre le doigt sur ce qui n’allait pas avec Gaïa. Je me suis souvenue à ce moment-là d’un article de La Mariée en Colère que j’avais lu peu avant mon accouchement. Elle y parlait de son bébé qui souffrait de RGO. Ça m’a fait tilt…
J’ai commencé à me renseigner sur ce problème et en lire les symptômes. Et bam, c’est exactement ce que nous étions en train de vivre avec notre princesse : reflux interne. J’en ai parlé au pédiatre, qui m’a transmis un traitement. Mon mari et moi n’étant pas fans des médicaments, nous avons beaucoup hésité à lui donner. Finalement nous avons cédé, mais pas pour très longtemps car celui-ci n’a pas fait effet. Nous sommes allés voir un grand nombre de thérapeutes : ostéopathe, homéopathe, kinésiologue, et j’en passe… Nous avons acheté un plan incliné pour y faire dormir la puce. Jamais nous ne la couchions après la tétée. Portée toute la journée, bercée, en évitant certaines positions pour l’allaitement. Finalement les choses ont commencé à aller un petit peu mieux. On ne sait pas exactement grâce à qui ou quoi, mais sûrement la combinaison de toutes les choses entreprises ainsi que le temps.
Aujourd’hui, notre fille pleure moins, et on arrive mieux à comprendre les raisons de son malaise. Parfois encore, on entend son reflux et on voit qu’elle souffre beaucoup. Mais cela n’a rien à voir avec les premiers temps. Il y a 3 semaines, j’ai pu faire pour la première fois une vraie balade en poussette. Depuis, je sors tous les jours avec elle. Je recommence un peu à voir du monde, même si l’angoisse est toujours nichée au fond de moi. Nous savons que tant que notre princesse ne marchera pas (la fameuse position verticale), nous serons confrontés à ce problème de reflux. Alors nous prenons notre mal, son mal surtout, en patience. C’est tellement affreux de la voir souffrir ainsi et de se sentir impuissants !
Car c’est ce qui a été le plus difficile dans ce cas : l’impuissance. Ne pas comprendre. Avoir l’impression d’être une mauvaise mère. Et si j’écris cet article aujourd’hui, c’est pour, je l’espère, pouvoir aussi peut-être aider d’autres personnes qui seront dans ce cas. Il faut parler de ce genre de choses pour que l’on sache, et que l’on déculpabilise les mamans. Nous n’aurions jamais imaginé vivre un tel enfer avec mon mari. Car oui c’est bien un enfer, et on ne nous parle pas de cela avant d’accoucher. Combien de fois je me suis sentie à bout de nerfs, démunie, ne sachant plus quoi faire. J’ai toujours su garder mon self-control heureusement, mais à mon avis, il est fondamental d’informer les gens sur ce type de problème afin qu’on comprenne que cela ne vient pas du fait qu’on est de mauvais parents. Le RGO est sournois, car comme cela passe avec le temps, tout le monde dédramatise. Mais personne n’imagine ce que l’on vit quand on y est confronté. Beaucoup confondent cela avec les régurgitations, donc c’est vraiment difficile de se faire comprendre et on se sent très, très seul. On nous dit aussi de ne pas nous angoisser, que le bébé va le ressentir et que ça empirera les choses. Mais comment rester zen face à un petit être qui hurle à longueur de journée ?
J’espère que certaines mamans trouveront un peu de réconfort comme moi j’ai pu en trouver ici il y a quelques mois. Aller sur les forums, ça aide aussi. Et ne pas hésiter à parler autour de soi de tout cela, car il n’y a que comme ça qu’on comprendra l’importance de cette « maladie » et qu’on pourra prévenir au mieux les futurs parents. Il n’y a pas de remède miracle à part le temps, mais savoir est déjà fondamental pour pouvoir ensuite prendre les mesures nécessaires, et surtout, parvenir à se déculpabiliser.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Magali dit
Bébé rgo polyallergique de 26 mois ici, on a vraiment galeré a trouver des professionnels qui nous écoutent ! Mais le coeur et l’instinct d’une mère sont sûrs, et j’étais persuadée que quelque chose n’allait pas. Malheureusement j’avais raison. Mais tout se passe bien avec les évictions, le rgo est maîtrisé et pour le moment tout va bien. Courage à toutes les mamans de bébés rgo.
Emilie Médélices dit
Bonjour Magali
Ma fille a 25 mois et toujours des soucis aussi
Je ne sais plus quoi faire car même certains aliments ne passent pas, je ne comprends pas et aucun professionnel ne semble s alarmer
Auriez vous 1 conseil ou autre
Merci d avance pour votre réponse
Magali dit
Bonjour Emilie,
Il faut tenir un journal alimentaire précis en notant exactement ce que l’enfant a consommé, en quelle quantité, à quelle heure, et les réactions que ça a provoqué. Et insister auprès du pédiatre pour avoir un rendez vous avec un allergologue compétent pour pouvoir effectuer des tests. Une allergie ca peut être grave, ou entrainer des complications a l’age adulte. Courage.
Charlotte dit
La position assise aide beaucoup.
Ici ma Poupette avait un gros RGO, au début interne et puis clairement externe (elle salissait entre 15 et 20 bavoirs par jour! Haha, j’ai un stock d’une centaine de bavoirs pour faire face).
Elle a été mise sous ine**** par la pédiatre après qu’elle l’ait vue se taper la tête de douleur contre moi (à 3 semaines, ça fend juste le coeur de la jeune maman).
Bref, elle a continué à beaucoup régurgiter mais sans trop de douleurs jusqu’à ses 8 mois, et puis pouf, ça s’est arrêté d’un seul coup. En cause : une diversification bien en place (2 repas « solides » par jour) et la position assise parfaitement maitrisée.
Courage les filles! Ils finissent pas traverser tout cela, mais n’hésitez pas à prendre contact avec des professionnels de santé afin de permettre à votre petit d’être traité pour son problème.
Céline dit
Merci pour votre témoignage, ma puce est née le 9 juillet dernier Et moi aussi jai tres vite sentie que quelque chose n’était pas normal, je soupçonne un RGO elle en a pratiquement tout les symptômes! Oui mais voilà elle dort plutôt bien (la nuit, la journée c’est une cata, Et certains jours elle va bien je reste donc en plein questionnement! ) Pour le moment personne ne me prend vraiment au sérieux: « un bébé c’est normal qu’il régurgite! » Jai passé des journées à pleurer avec elle ne sachant pas quoi faire pour soulager ces pleurs…Je me retrouve ds ce que vous écrivez, les balades en poussette sont impossible, j’ai peur de sortir de chez moi, et pour encore moins m’aider ma fille ne supporte pas l’écharpe de portage! Je la porte donc a bout de bras pratiquement toute la journée. J’appréhende beaucoup de devoir la laisser chez la nounou ds quelques temps…Elle nest pour le moment sous
aucuns traitement (juste de
l’homéopathie mais qui montre ses
limites) les jours où elle va bien je me dis que finalement l’homéopathie doit lui suffire et les jours de crises je m’en veux de la « laisser comme ça » j’aimerai tellement pouvoir lui éviter de prendre des médicaments… Enfin
encore merci pour votre témoignage qui fait du bien à lire.
Marylin dit
Bonjour Céline,
Je suis ravie que mon témoignage vous fasse du bien. Pour l’écharpe de portage, quel modèle avez-vous? Peut-être qu’il vaudrait la peine d’en trouver un qui convienne à votre puce? Nous avons pris un cours pour apprendre à utiliser la nôtre (le modèle tout simple sans attache et qui se noue), et cela nous a beaucoup aidés. Au début elle ne semblait pas trop aimer non plus mais nous avons insisté et finalement elle a appris à s’y sentir bien. Je pense que vous pouvez peut-être retenter l’expérience car si elle est bien dans vos bras, elle devrait finir par aimer être portée dans l’écharpe.
Pour la nounou, cela fut aussi une sacrée étape pour nous. Les débuts n’ont d’ailleurs pas été faciles… Mais finalement tout s’est arrangé. Aujourd’hui elle a 5 mois et même si certains jours sont encore difficiles, on peut dire que globalement elle va mieux. La diversification semble avoir bien aidé. Et concernant l’homéopathie je vous comprends, nous ne voulions pas donner de « chimie » à un si petit bébé et d’ailleurs ça n’a pas fonctionné. Un plan incliné pour dormir ça aide. Et si vous allaitez, varier les positions en évitant que bébé soit en position horizontale, plutôt la tête plus haute que le reste du corps.
Je vous souhaite beaucoup de courage et même si cela énerve qu’on nous dise ça, c’est pourtant vrai: ça s’arrange avec le temps.
Chacha dit
Bonjour 🙂
Mon petit Loulou ne le 30 avril 2016 également … A eu lui aussi les symptôme d’un rgo au bout d’une semaine…
Heureusement jai bcp mieux géré la qu’à mon premier qui nous l’avait fais 3 ans auparavant…
Les gens ne comprennent pas pourquoi bébé est toujours dans nos bras … Enfin
Merci pour ce témoignage qui aidera d’autres maman 🙂 bon courage … Bébé à 5 mois … C’est mieux mais toujours pas ca !!!
Bonne continuation à vous !
Lucie dit
Avez-vous des conseils comment gérer au mieux ? Merci 😉
Chacha dit
Tout comme le témoignage , l’écharpe de portage et porte bébé mon sauver la vie ( les crises se gère plus facilement grâce à ca !) mais … Ce ne faut que calmer les crises… Sa aide bébé à faire des siestes … Mais je ne pouvais pas m’arrêter de me balader ! Je ne pouvais même pas m’asseoir , sinon il se réveillait de suite en pleure !!! La balancelle à aider un peu …
Mais c’est surtout le gaviscon et inexium qui ont donner un bon coup de pouce 🙂
Aujourd’hui il y a un peu de mieux ( des siestes tout seul de temps en temps …) et les crises inconsolables c’est finit … !
Marylin dit
Merci beaucoup pour votre gentil message. Alors heureusement, nous n’avons jamais eu de remarques concernant le fait que bébé est toujours dans nos bras. Je crois que je me serais vraiment énervée si quelqu’un s’était permis de dire quelque chose à ce sujet… On fait tellement du mieux qu’on peut dans cette situation!
2 bébés RGO, quel courage… Je vous souhaite aussi une bonne continuation.
Lucie dit
Merci Marylin pour ce témoignage ! Nous vivons la même chose avec notre puce de 6 semaines et ça fait tellement du bien de lire qu’on est pas les seuls dans ce cas. Ca apporte du réconfort. Courage à vous !!! Il faut se dire qu’un jour ça passera !
Marylin dit
Merci à vous Lucie pour votre réponse. Tout ce que je peux vous dire est de rassurer au mieux votre puce, de la prendre dans vos bras et de lui parler. Je suis persuadée que les bébés ressentent notre compassion. Et comme dit auparavant: écharpe de portage, plan incliné, ne surtout pas coucher bébé après l’avoir nourri. Pour les balades en poussette j’ai dû attendre presque 3 mois pour que ça se passe sereinement. On va vers l’hiver alors le portage sera très confortable pour vous 2 😉
Plein de courage.
Plume dit
C tout à fait ça on a l impression de pas assurer avec son bébé, ne par réussir à le calmer et évidemment le : « il ressent votre stress » est tellement culpabilisant. Ça paraît pas grand chose mais vraiment être avec un enfant qui hurle toute la journée c horrible .
Courage aux parents qui vivent ça et au petits bouts qui le subissent !
Ma louloutte a 3 mois maintenant des hauts et des bas malgré le traitement mais tout va mieux. Elle sourit joue et grandit. Et vivement la diversification !!!
Weena dit
Merci pour cet article. J’ai douté du RGO de mon deuxième fils car s’il pleurait énormément en journée, il dormait bien la nuit. C’est finalement des collègues de mon mari qui, mangeant à la maison, on vu mon bébé dans son environnement habituel et qui ont émis cet hypothèse.
Depuis, il a un traitement qui marche bien, même si on aurait préférer éviter … et on attend avec impatience les grandes étapes que sont la diversification alimentaire, la position assise et la marche 😊