Rebecca n’a pas aimé être enceinte car, pire que les maux de grossesse, c’est son entourage qui lui a pris la tête. Voici son témoignage.
{Témoignage} Je suis enceinte, pas malade, laissez moi vivre comme je l’entends.
J’ai accouché il y a quelques semaines déjà, mais j’avais envie de revenir sur ma grossesse que tous les médecins/gynécologues/sages femmes ont qualifié d’idéale (malgré une certaine prise de poids), pourtant j’ai détesté être enceinte et encore plus les remarques de gens qui pensaient trop souvent que parce que j’étais enceinte je ne devais pas faire ceci ou cela.
Je vais quand même t’expliquer le contexte, un peu particulier, de ma grossesse. L’année dernière a été une année charnière professionnellement, et du coup notre projet bébé s’est concrétisé. On avait fait des demandes de mutation outre mer (je suis enseignante), et on s’était dit qu’on mettrait un bébé en route une fois là-bas. Fin février, le ministère m’informe qu’au mouvement provisoire je reste dans mon académie (Reims), les syndicats m’expliquent qu’au regard de la réforme du collège, une mutation dans les DOM quand on est prof d’allemand, c’est juste utopique, alors on se dit que c’est le moment de se lancer dans la conception d’un bébé, d’autant qu’autour de nous, nombreuses sont les femmes qui essayent depuis des mois et des mois. Sauf que début mars, un jeudi (j’aime la précision) matin, je reçois un sms du ministère m’indiquant que je suis affectée en Martinique (oui, oui, il y a bien de l’allemand en Martinique). Nous sommes tout heureux de ce changement de vie qui nous arrive. Puis le mardi je fais un test de grossesse (prise de sang) qui indique que je suis enceinte (je m’en doutais un peu, mais mon mari se moquait de moi). A partir de là on a eu droit à tout, enfin, à partir du moment où on a annoncé que j’étais enceinte.
Alors moi j’ai continué ma vie comme avant, enfin non j’ai arrêté de fumer, de boire, de manger de la viande crue,… enfin j’ai fait tout ce qui est conseillé à une femme enceinte côté alimentaire. Mais j’ai continué jusqu’aux grandes vacances à monter 5 ou 6 fois par jour minimum dans ma salle de cours située au deuxième étage, à aller régulièrement en Allemagne (donc minimum 400 km de route aller), j’ai organisé le déménagement (côté stress un déménagement limite à l’aveugle à 7000 km on est servis). Je n’ai pas été particulièrement malade, mais finalement arrivée aux vacances, et du coup au cinquième mois, j’ai commencé à me trouver molle et ralentie et ça a commencé à m’énerver. Pendant le déménagement, je n’ai pas forcé, pas porté de choses lourdes mais n’en ai pas fait moins qu’un autre, et du coup les remarques allaient bon train « dans ton état, tu devrais pas…« , « moi enceinte, je ferais pas… » enfin tu vois le truc.
Mais même si ma grossesse s’est bien passée, je n’aimais pas être enceinte, je me suis sentie diminuée, ralentie, et je ne parle pas de l’impression d’être une baleine à la fin, quand bien même je pu continuer de travailler jusqu’à 38SA (c’est dire combien ça se passait bien). J’ai continué de faire comme avant ma grossesse, mais pas au même rythme. Tout le monde me disait qu’avec tout ce que je faisais, j’allais accoucher prématurément, manque de bol j’ai accouché à 40SA ; tout le monde disait que ça allait faire un bébé surexcité, jusqu’à présent bébé bonheur est plus une crème qu’autre chose…
Quand je parle avec les gens de grossesse et que j’exprime le fait que je n’aime pas être enceinte, que cet état n’est pas fait pour moi, que non je ne suis pas nostalgique aujourd’hui de la grossesse, les gens sont choqués, ne comprennent pas, presque à croire que le fait de ne pas avoir aimé être enceinte me prédisposerait selon eux à être une mauvaise mère…
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? C’est ici que ça se passe.
Nat dit
Je pensais que tu allais dire que les gens t’avaient traitée d’inconsciente d’aller en Martinique avec le zika ! ça a du faire jaser ton entourage ce départ en zone d’épidémie.
Moi non plus, je n’ai pas aimé être enceinte et pourtant ma grossesse a été facile ! Ce sentiment d’être « diminuée » est désagréable mais le pire, tu as raison, c’est que notre vie devient la propriété de tout le monde qui se met à commenter/critiquer devant nous ce que l’on fait ou ne fait pas pendant la grossesse.
A coté de ça, pendant mon 5eme et 6ème mois de grossesse, mon mari et moi sommes partis en cyclorandonnée (3semaines et demi de vélo, sans forcer, 900km parcourus, avec nuits en camping) et bien là, personne n’a osé me faire de commentaire négatif ni les gens autour de moi ni les soignants. J’ai reçu beaucoup d’encouragements des cyclo croisés sur le chemin. Résultat un col de l’utérus un chouilla raccourci mais bien fermé (parce que j’avais fait 8h d’avion et 3h30 de voiture à suivre pour rentrer chez moi en Guyane) et j’ai accouché à 41SA + 3 jours…
Si on assume nos actes, qu’on nous fiche la paix ! sans être égoïste, on a le droit de ne pas s’arrêter de vivre.
PS: mais je comprends tout à fait celles qui changent totalement façon de vivre de peur de voir apparaître des complications. Pas de jugement ni dans un sens ni dans l’autre.
SophiA dit
Bonjour Rebecca.
Je ne suis qu’à 11 SA et je ne l’ai pour le moment dit qu’à peu de personne mais je compatis sur les remarques… Il y a une espèce d’aura autour de la maternité qui ne fait que culpabiliser les mamans actives. Moi, c’est pour le moment ce sont les gens qui viennent caresser mon ventre qui se voit pourtant à peine comme s’il devenait tout du coup « public » du fait de porter la vie… C’est instrusif et difficile à supporter d’autant plus que ce n’est pas évident de trouver les mots pour remettre de la distance.
J’espère que tu auras bien moins de remarques maintenant même si ce n’est pas gagné. Les gens aiment donner leurs avis même quand on ne leur demande rien…
Dans ton témoignage, tu parles de ta mutation et d’une nouvelle vie en Martinique. J’aurai vraiment aimé échanger avec toi sur le sujet car mon conjoint fait sa demande également mais pour la Guyane. Je suis plus que partante mais un peu inquiète quand à l’adaptation que ça ne demandera déjà moi et encore plus à notre petit bout en cours de fabrication.
Au plaisir d’un possible échange.
Pleins de beaux moments à venir pour vous !
Floriane.S dit
Du moment qu’on se sent bien, y’a pas de raison. Mais dans l’autre sens aussi, si on se sent mal il ne faut pas culpabilisé à rester au repos. Car chaque grossesse est différente et peut amener plus ou moins de lots de réjouissances !
Pour toi, même si tu n’as pas aimé, tu as eu beaucoup de chance que tout se passe bien.
Après beaucoup de femmes ont vécu des fausses couches et ne le disent pas forcément (soit par honte,par tabou ou pour éviter de faire pleurer la futur mère) et qui sait à quel point la vie est fragile et peut s’en aller pour des fois un « rien ». Qui sont donc inquiète pour vous qui vivez une super grossesse et qui peut-être vont allé jusqu’au drame sans le vouloir…
Il faut pas mal le prendre, mais se mettre à la place e de celles qui s’inquiètent car peut-etre qu’elles ont vécues des choses difficiles (grossesses avec difficultés plus ou moins grandes et/ou perte de bébé peut importe à quelle maturité).
Somadeup dit
Wow qu’est ce qu’il fait du bien ton témoignage !
Je n’ai pas encore d’enfant mais je pressent déjà que je ne serai pas une femme obnubilée par sa grossesse. Quand on est femme active, on aime le rester !
Tu as en tout cas bien raison d’affirmer ton point de vue, ça fait décomplexer les autres !
Floriane.S dit
Ça dépend beaucoup de la grossesse que tu as, certaines sont totalement sans force et malade (je parle de vomir matin et soir et pendant 9mois pas que les 3 premiers par exemple) et ce n’est pas rare d’avoir des lumbago également, des hémorroïdes etc etc etc
Donc je pense juste que chacune faot comme elle le sent et comme elle peut !
Ln dit
Oh mais quel témoignage qui me fait du bien! Je n’aime pas non plus cet état. Je continue le sport, je bouge, je vis comme avant, enfin j’essaie :). Les regards de travers sur mon ventre qui pousse, des « ha tu ne devrais pas » ou les « tu verras « . Alors oui je commence à avoir un rythme ralenti par la force des choses mais j’ai jamais autant eu besoin qu’on ne me raconte pas tout sur la grossesse.
J’avance comme j’en ai envie et à mon rythme.
Bonne chance pour votre nouvelle vie… 🙂
Marion dit
De mon côté, j’ai adoré la grossesse, mais les remarques des gens, j’ai détesté…! De quoi je me mêle ,Si je me sens bien dans mon corps, que la grossesse se déroule bien, pourquoi se priver de bouger et de vivre ?
J’ai moi aussi géré un déménagement, fait presque 1000km pour monter vers notre nouveau petit nid, en voiture, seule (en plusieurs fois, je ne suis pas inconsciente non plus ^^)
Principalement mes beaux parents qui s’affolaient de me voir continuer au même rythme, porter mes affaires (dans la mesure de mes moyens), au point qu’une fois j’ai élevé le ton, pour préciser que je n’étais pas malade, mais enceinte !
Et les « Ça va, pas trop fatiguée ? » « Ben non, je pète la forme, ça ne se voit pas ? »
Mon mari a vraiment pris conscience de l’avancée de la grossesse à 37SA, après quelques contractions douloureuses… mais pour le reste, j’ai continué à gérer la maison comme d’habitude…
Le plus important, c’est de savoir fermer les écoutilles aux commentaires extérieurs, de rester en accord avec soi-même, d’être à l’écoute de son corps et de pouvoir compter sur un suivi médical de qualité, avec des conseils adaptés à son état de forme…
Aurélie dit
Bonjour Rebecca,
Si ça peut te rassurer j’ai détesté être enceinte. Je suis une anti-maman bisounours et choque les gens à tour de bras pour tout ce qui concerne grossesse et maternité. De toute façon, quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, il y aura toujours quelqu’un pour critiquer, faire mieux, etc. Pour moi, ce sont des gens qui ont besoin de juger les autres pour valoriser leur propre vie alors je laisse couler, les envoie bouler dans ma tête et passe à autre chose. 😉
Plein de bonnes choses pour votre nouvelle vie en Martinique. Tout sera tout nouveau tout beau et c’est ça qui est merveilleux. 🙂
lili34 dit
Bonjour, je suis comme toi 😉 j’ai détester être enceinte, surtout la 2e fois, un vrai calvère. sauf que moi je pouvais pas tout faire comme toi, même la nuit je pouvais pas dormir tranquille, j’avais mal au moindre mouvement. et pourtant j’aime mes enfants plus que tout, je les protège de trop, je leur dis que je les aime mille fois par jours… je ne pense pas être une mauvaise mère alors n’écoute pas les gens. il vaut mieux une mère qui n’aime pas être enceinte et qui aime ses enfants plutot qu’une mère qui adore sa et qui ne s’occupe même pas de ses enfants après parce qu’elle est trop occuper a s’éclater d’être enceinte 😉