Jade fait partie de ces femmes pour qui la carrière était plus importante que tout et qui ne voulait pas d’enfant. Jusqu’au jour où son conjoint a fait une dépression car lui désirait être papa. Voici son témoignage.
{Témoignage} Maternité, carrière et concessions.
Bonjour, moi c’est Jade j’ai 33 ans ; je suis pacsée avec Pascal, ma moitié parfaite, mon pilier et mon amour. Nous nous sommes rencontrés il y a 6 ans et j’occupais déjà un poste à très forte responsabilité. J’ai toujours voulu ce poste. Je suis dans une boîte où le patron donne le pouvoir aux plus forts. Il se trouve qu’ici la plus forte c’est moi.
Lors de notre rencontre avec Monsieur, j’ai été très claire, pas d’enfant, pas de mariage, je suis libre et je veux ma carrière de rêve. Il était d’accord, il occupait également une très bonne place à l’époque. Trois ans après nos débuts ensemble il a quand même voulu m’épouser, j’ai refusé mais accepté que l’on se pacse. Puis très vite sont venus les problèmes de couple, une dépression pour lui. Il n’aime plus la pression. A l’époque, je ne comprends pas car moi, la pression, j’adore ça, comme j’adore le boulot. S’en est suivi un dilemme, le boulot ou mon conjoint.
Je n’ai pas pu choisir alors j’ai emmené mon conjoint loin en vacances d’été, nous avons discuté et là, la révélation : « je ne suis pas un vrai homme, je veux un enfant, un mariage et m’occuper de cet enfant, ne plus travailler« ! Oui la grosse claque. Pour moi, pour lui. Le reste du monde est venu pourrir mon univers parfait qui dure depuis 3 ans et demi ! Je suis à 3 mois d’avoir la plus haute promotion ! Et en même temps je me sens nulle car je fais passer mes envies avant tout, sans jamais écouter mon conjoint.
Nous avons donc trouvé la solution. Aujourd’hui il s’est reconverti, il est assistant maternel. Je suis tombée enceinte avec accord de mon patron qui m’a gardé ma place au chaud en attendant mon retour. Je travaille toujours énormément mais notre petite fille est chaque jours avec papa et moi je reste très présente le week-end. Notre équilibre est revenu.
Ma vie parfaite continue.
A travers mon histoire je voulais partager mon parcours difficile face à une société finalement qui refuse que les choses changent. Mais tout est possible. Si vous êtes une femme vous pouvez avoir une carrière brillante, votre conjoint peut être ce qu’il veut également. Il faut passer les préjugés et les jugements à tout va pour finalement être dans un petit cocon parfait comme j’appelle cela chez moi.
Gros bisous à toutes 😘
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Babar dit
Sujet super intéressant, j’aurais aimé que ce soit un peu plus développé, notamment sur le nouveau métier du compagnon, comment ça se passe cette profession pour un homme? Comment réagissent les parents, etc. C’est très peu commun et c’est très courageux de sa part de s’être lancé, ce serait génial d’avoir son retour d’expérience.
D’ailleurs il serait peut être temps de parler d’assistant parental du coup? De changer le nom de l’école « maternelle » pour prendre en compte qu’il n’y a pas que des mamans (ainsi que toutes les pubs et autres articles qui ciblent les « mamans », ça me rend folle, c’est si difficile de parler de parents?).
Je trouve que cet article tombe à pic avec l’annonce du départ de Marion Maréchal-Le Pen et la déclaration de Gilbert Collard qui nous dit que la capacité d’une femme à mener une carrière politique dépend de « l’intensité d’amour qu’elle a pour ses enfants »… comme si avoir d’autres intérêts que ses enfants c’était ne pas les aimer.
Moi aussi la phrase « avec l’accord de mon patron m’a fait tiquer »… c’est triste que le système soit fait comme ça, mais c’est assez cohérent avec le parcours le l’auteure du témoignage qui est très très impliquée dans son entreprise et a donc accepté d’assujettir sa vie privée au rythme de la vie professionnelle. Si c’est bien vécu alors c’est cool (cela ne doit en rien empêcher de lutter contre ce système où un(e) patron(ne) se permet de vous donner son avis sur une grossesse).
Maya dit
« Je suis tombée enceinte avec accord de mon patron » mais sinon, tu lui demandes aussi si tu peux avoir des rapports sexuels ou c’est bon ?
Julie dit
« je suis tombée enceinte avec l’accord de mon patron » je suis au bord du malaise là :/
L'Antre de l'Hermine dit
Je suis tombée sur cet article un peu par hasard alors que ça fait un petit môment que je suis ton blog de loin. Je n’ai jamais vecu cette situation car nous espérons tous les deux une famille nombreuse mais il est vrai que pour moi, Ca a été difficile de renoncer à travailler comme une folle pour me consacrer à ma famille.
Maintenant je suis aussi une working girl et j’exerce le plus beau métier du monde: maman 🙂 !
Didine dit
Oh la la, comme elle me choque cette petite phrase « je ne suis pas un vrai homme »… Quelle tristesse qu’il ait pu penser cela de lui même. C’est quoi un « vrai » homme? Et une « vraie » femme? Je déteste passer du temps à me manucurer… Suis-je pour cela une « fausse » femme? Que de clichés dans cette société où l’on doit être épanoui selon des stéréotypes, le plus grand étant peut-être encore la femme « à la maison » et l’homme « au boulot pour faire vivre son foyer » (ou sauver le monde au choix).
L’important dans tous cela est que vous ayez trouvé votre équilibre, que vous soyez épanouis chacun là où vous vous sentez à votre place.
Bravo à tous les deux.
Julie dit
Belle histoire, mais la notion de « Je suis tombée enceinte avec l’accord de mon employeur » me choque.
C’est bien la preuve que notre société n’est pas encore ouverte et en équilibre. Quand un employeur te répond ‘Ca ne m’arrange pas » à une annonce de grossesse (vécu pour une collègue), dans une société où le congé maternité est limité à 3 mois, cela me heurte. Je ne me sens pas en sécurité pour avoir un enfant: vais-je retrouver mon travail en rentrant ? Cela ne devrait plus se passer … Les hommes au pouvoir ne comprennent pas, les femmes dirigeantes ont oublié leur grossesse … Et nous, futures mères (ou pas) sommes incomprises, forcées parfois à faire un choix entre notre vie privée et notre vie publique.
Je suis heureuse que tu ais trouvé ton équilibre, mais ce n’est pas le cas de tous. Et le coup du ‘je ne suis pas un vrai homme » ne devrait pas non plus exister dans les discours masculins des hommes aspirant à une vie de famille …. Le clivage reste bien ancré dans nos moeurs.
Maïlys dit
C’est rassurant cette petite histoire. J’ai par moment le sentiment que je suis condamnée à rester dans une entreprise bien sous tout rapport mais qui ne me satisfait pas car pas de perspective d’évolution. J’essaie de trouver autre chose mais je ne veux pas que ce soit au détriment d’une possible maternité.
Le compromis entre vie privée et vie professionnelle me paraît si difficile à trouver.
Et je trouve que ça rend la grossesse plus compliquée car on a tendance à calculer ce qui aurait tendance à me prendre la tête….
En tout cas tu as eu raison d’essayer de satisfaire tout le monde, tu as su trouver le bon compromis