A quelques mois de grossesse, les médecins ont détecté chez Warrior princess un placenta Praevia. Son statut est donc passé en grossesse à haut risque. Voici son témoignage.
{Témoignage} Placenta Praevia, grossesse à risque
Bonjour à toute !
Je me présente Warrior princess 28 ans, mariée et maman d’une petite fille depuis maintenant 3 mois. J’ai besoin d’écrire et de vous dire que non, toutes les grossesses ne sont pas merveilleuses et que j’en ai fait la douloureuse expérience. Parfois on accumule les complications…
Retour en arrière… Après notre mariage, Mr et moi avons décidé de mettre bébé en route. On s’est vite rendu compte qu’il y avait un soucis et après de nombreux examen le verdict tombe Tératospermie sévère pour ma moitié. On ne s’est pas laissé découragé et nous avons enchaîné avec la PMA. La 4ième et dernière tentative fût la bonne ! Ô joie Ô bonheur je portais enfin la vie !
Très vite les médecins nous ont ralentis dans notre bonheur, ma grossesse était en danger, j’avais un décollement du placenta. Après 1 mois de repos, tout était rentré dans l’ordre. Pile poil à 3 mois de grossesse. J’ai enfin pu crier ma joie au monde – nous allions avoir une petite fille.
A partir du 3ième mois et jusqu’au 5ième mois ça a été du pur bonheur. Peu importe les nausées, les maux de tête et les insomnies, je sentais mon bébé bouger dans mon ventre. Le bonheur !
A 23 SA, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Le monde à vacillé, je perdais du sang. Maternité en urgence et le verdict tombe «placenta Praevia ». Je fais partie des 0.5% de petites veinardes qui ont le placenta trop bas et dans mon cas BEAUCOUP trop bas – sur le col et en partie sur le ventre. Le risque étant une hémorragie massive pour la mère et le bébé à n’importe quel moment.
A partir de ce jour, j’ai été alitée bien sagement à la maison mais ça n’a pas suffi. A 30 SA après des saignements et plusieurs jours de contractions j’ai été transférée dans une maternité de niveau 3, au service grossesse à haut risque.
Je suis rentrée dans un autre monde, un monde où l’on peut perdre son bébé à tout instant, à n’importe quel stade de la grossesse. Un monde où les médecins ne se prononcent pas et où le « un jour de passé est un jour de gagné » est leur dicton préféré. A l’hôpital, je n’ai jamais réussi à penser à mon retour à la maison avec mon bébé, à l’imaginer, je ne voulais pas me faire de faux espoir. J’en suis même arrivée à détester la sentir bouger, j’avais trop peur des contractions et de leurs conséquences sur ma grossesse. Je suis la seule à avoir eu son bébé en vie sur les 7 grossesses du service…
A 36 SA j’étais en une pré-éclampsie et les médecins ont décidé de ne plus attendre. J’ai eu une césarienne car avec un placenta Praevia impossible d’avoir une voie basse, il gêne bébé et passe avant lui. J’ai toujours su que ma césarienne était à risque car en plus le placenta était sur l’abdomen, ils doivent donc passer par le placenta pour libérer bébé. Et ce qui devait arriver arriva, j’ai fait une hémorragie massive.
Je ne me souviens pas bien de la naissance de ma fille mais j’ai toujours cette sensation horrible, la sensation de me vider de mon sang et de lutter pour rester éveillée… J’ai perdu 3 litre de sang et une partie de mon utérus. Ma grossesse m’a rendu « infertile » mais même si la conception, la grossesse et la naissance de ma fille ont été un combat, je suis heureuse.
Aujourd’hui j’ai une petite fille en bonne santé, un bébé qui a lutté pour la vie dans mon ventre. Elle porte parfaitement son nom, Eve, qui signifie source de vie…
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Evelyne dit
J’ai les larmes aux yeux en lisant votre témoignage … c’est juste incroyable et vous avez eu une force incroyable. Je ne peux que vous féliciter pour ce courage, vous et votre petite fille et vous souhaite un bonheur énorme!
Virjee dit
Oh comme je comprends … je suis moi aussi passée à peu près par là pour mon premier enfant. Après 2 ans et demi d’examens et de parcours du combattant, notre 1ère FIV fonctionne ! Quel bonheur, on se dit que malgré tout, nous avons beaucoup de chance. Les premiers mois se passent plutôt bien, à part l’angoisse de perdre ce petit miracle. Ca se passe tellement bien que j’en oublie de m’écouter et je travaille beaucoup trop … je finis aux urgences, avec cette lourdeur dans le bas du ventre qui me suit depuis déjà quelques semaines mais dont je ne m’inquiète pas trop, tout le monde me disant que c’est normal, « c’est l’utérus qui travaille ». Je suis arrêtée 3 semaines, les médecins me parlent de Placenta Praevia, je ne comprends pas trop mais bon, je me repose et me dis que tout va rentrer dans l’ordre (là encore l’entourage me dit que ça arrive souvent le placenta bas inséré en début de grossesse, il remonte après, donc pas besoin de s’inquiéter !). Sauf qu’à la 2ème écho des 22 semaines, le verdict tombe : c’est bien un vrai Placenta Praevia, qui recouvre totalement le col avec le bébé qui appuie dessus (d’où cette sensation d’extrême lourdeur !). Je suis donc arrêtée définitivement à 4 mois et demi de grossesse avec pour ordre de rester le plus tranquille possible et de ne pas sortir plus de 30 minutes par jour (pas tous les jours !), car le risque d’accouchement prématuré est élevé. Le choc est rude … l’attente très longue. Mais par chance je n’ai pas eu besoin d’être hospitalisée et mon petit bonhomme est né à terme ! Mais là aussi, pourquoi faire simple ? La césarienne se passe bien, bébé est en pleine forme … sauf que je fais une hémorragie de la délivrance, je ne réagis ni aux massages ni au produit censés aider l’utérus à se rétracter et je me vide de mon sang … ils décident donc l’opération en urgence : ligatures des artères, cerclage de l’utérus (ils appellent ça « faire des paupiettes » !) et transfusion … Mon compagnon m’a récupérée plus de 6h après l’accouchement, totalement traumatisé de voir des gens courir dans tous les sens, sans être capables de lui dire ce qu’il se passait. Moi je me souviens juste d’avoir vu mon bébé quelques secondes quand ils l’ont sorti, pleurer et hurler de bonheur … et puis après le silence, les infirmières qui ne me parlent plus, le champ opératoire qu’on relève et le masque que l’on me pose sur le visage en me disant « on doit vous opérer d’urgence, ça va aller ! ». Le réveil en soins intensifs, les hurlements de « je suis en train de mourir », les douleurs ignobles liées aux hématomes internes, la séparation avec mon bébé qui n’a pas le droit d’entrer en soins intensifs, la morphine à haute dose qui shoote mais soulage … les mois pour m’en remettre tant physiquement que psychologiquement. Par chance, mon utérus a été sauvé. Aujourd’hui, 6 ans après, je suis enceinte de mon 2ème enfant (après là encore 2 ans et demi de tentatives) et j’espère de tout mon coeur que cette fois, je vais pouvoir vivre une grossesse plus sereine (je suis dans le 4ème mois et je suis assez angoissée, je dois l’admettre) et avoir un accouchement « normal », sans complications, avec un bébé en bonne santé.
J’ai eu la chance au milieu de tout ça de tomber (globalement, à quelques exceptions près) sur des médecins, sages-femmes et psychologues bienveillants et rassurants. Et je savoure chaque instant passé avec mon petit bonhomme, et me rend compte jour jour du côté précieux de la vie.