Lors de son accouchement, Adeline a eu de gros soucis. Déclenchée après terme, elle a beaucoup souffert et a fait un grosse hémorragie de la délivrance. Voici son témoignage.
Note : Le récit d’accouchement d’Adeline ne va pas rassurer les primipares, alors si mettre au monde un enfant vous effraie déjà : passez votre chemin.
{Témoignage} Mon accouchement, ce cauchemar : comment j’ai frôlé la mort en donnant la vie
Bonjour à toutes et à tous.
Tout d’abord je me présente, je m’appelle Adeline, j’ai 26 ans et je suis maman d’une petite merveille appelé Léon depuis… 5 jours !
J’ai décidé de partager mon expérience très rapidement car je serai intéressée pour échanger avec des mamans ayant vécu une expérience similaire.
Après une grossesse sans soucis notable, je suis arrivée à la date du terme, puis l’ai dépassée de 1 jour, puis 2, puis 3 … J’ai finalement été déclenchée à J+5 de ma DPA (Date Prévue d’Accouchement) par tampon hormonal. Après 14h de contractions très douloureuses, le verdict tombe : rien n’a bougé : demain nouvel essai avec une autre technique de déclenchement. Le moral en prend un sacré coup…mais je suis soutenue corps et âmes par mon mari.
Le lendemain je suis convoquée à 14h pour un déclenchement mécanique par pose de ballonnet. 10 minutes après la pose, des douleurs insoutenables m’envahissent. Je ne sais plus quoi faire, je hurle qu’on me l’enlève, je vomis de douleurs. Intérieurement je me dis que peut-être que la douleur peut tuer, peut-être pas sur le coup, mais à l’usure… L’équipe répondra à ma demande plus de 3h30 après et réalisera alors qu’il y a eu une erreur. Le ballonnet a été gonflé 2 fois plus que l’indication… d’où la sensation « d’arrachement » à l’intérieur.
Après toutes ces souffrances, le médecin convient de ma fatigue et accélère les choses (il est alors 18h et je suis à J+6 du terme ). Elle procède à un décollement des membranes : vous passez en salle de naissance, on vous pose la péridural puis on lance la perfusion d’hormones : c’est pour ce soir Madame !
Je passerai sur la péridural ou je serai piqué 7 fois… Et qui ne fonctionnera que quelques heures. J’accoucherai finalement le lendemain à 7h32 après un peu plus de 35h de travail.
J’ai le droit à mes 6 minutes de bonheur après ce long combat, puis la tête du maïeuticien change (c’est un homme -génial- qui m’a accouché ). Le verdict tombe : c’est une hémorragie massive de la délivrance. En quelques minutes je n’ai plus ni mon mari ni mon fils, mais une équipe d’une dizaine de personnes qui me branche, me perfuse. Je perds 3 litres de sang en 10 minutes. Je comprends tout ce qui se passe (je suis infirmière ), et une seule idée me reste en tête : je vais abandonner mon fils et mon mari. Je me sens partir. Après plus de 1h30 de réanimation et 8 poches de transfusion, l’équipe finit par maîtriser l’hémorragie et je suis transférée en soins intensifs.
Tout est bien qui fini bien car quelques jours plus tard, je vais mieux physiquement, notre bébé est en parfaite santé, mais je suis extrêmement choquée et TOUTES les nuits, je revis cette sensation de mourir. Je me réveille, trempée de sueurs et je ne peux plus bouger mon corps… chaque nuit.
Voici ma question : pour des personnes avec des expériences similaires. Combien de temps avez-vous fait des terreurs nocturnes ? Vous êtes-vous fait aider par un professionnel ? Le temps qui passe à t-il suffit à apaiser vos angoisses ?
Merci de m’avoir lu. J’attends vos témoignages avec impatience.
La réponse de La Mariée en Colère
Bonjour Adeline, toutes mes félicitations pour votre petit Léon.
Je n’ai pas vécu un tel traumatisme mais je vais quand même essayer de vous donner quelques pistes pour essayer de vous en remettre. Cela ne fait que 5 jours, vous êtes encore en pleine descente d’hormones, laissez-vous le temps d’accepter cet accouchement catastrophe. De retour à la maison avec votre petit Léon, vous avez la possibilité de vous faire suivre à la PMI ou via des sage-femmes qui passent à domicile : il faut leur en parler, ne pas garder toutes ces angoisses pour vous. ce que vous avez vécu a créé en vous un vrai choc. Vous avez le droit d’aller mal, mais il faut vous faire suivre (peut-être via un thérapeute) si jamais dans les jours qui viennent vous faîtes encore des cauchemars. Pour l’instant votre corps et votre esprit sont peut-être en train « d’évacuer » via les rêves ce qui s’est passé mais ça ne doit pas durer dans le temps.
Ce que vous avez vécu est réellement traumatisant et si vous n’allez pas mieux n’hésitez pas à faire appel à quelqu’un qui saura vous aider à vous libérer de ces souvenirs, pour avancer. Maintenant vous êtes maman et au-delà de penser à vous, vous vous devez d’aller bien aussi pour votre petit Léon qui va vous demander beaucoup d’attention. Vous faire suivre, prendre le temps de parler) un professionnel ne pourra que vous faire du bien.
Bon courage et surtout tenez nous au courant de votre évolution.
Nathalie
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Emilie dit
Bonjour à toutes et à tous,
Je recherche des témoignages de femmes qui ont eu un thrombus vaginal post accouchement comme moi, et se sont malgré tout lancée à nouveau dans l’aventure de la grossesse pour un second bébé. Est-ce que c’est votre cas ?
Mon histoire
Accouchement déjà très difficile : déclenchement avec 1 mois d’avance, pour cause de pas assez de plaquettes et traitement corticoïdes inopérant au bout de trois semaines. Du coup pas le droit à la péridurale non plus ! Déclenchée le lundi à 11h, première contraction à 23h, accouchement 24h plus tard… J’ai douillé sévère ! Et moins d’une heure après la naissance de ma fille par voie basse (warrior spirit !), l’horreur intégrale. Une douleur indescriptible me déchirait de part en part et un nouvel examen (oui oui, à vif, après les petits travaux de couture de rigueur et toujours sans péri), le verdict est tombé : thrombus vaginal massif, transfusée puis opérée en urgence pour une embollisation en radioscopie, en passant par l’artère fémorale.
Il ne pouvait pas m’anesthésier sans me transfuser d’abord d’une part, et il fallait qu’ils attendent l’arrivée du chirurgien qu’ils ont réveillé pour l’occasion… J’ai donc passé les 3h suivantes avec un masque et du gaz décontractant, à souffrir comme une damnée et faire toutefois autant bonne figure que possible devant les mines inquiètes et blâfardes de mon compagnon et du personnel soignant (mon infirmière et ma sage-femme, toutes exceptionnelles, étaient livides). Lorsque je suis partie au bloc, j’ai gravé dans ma mémoire le pouillème de seconde où la porte de l’ascenseur se refermait sur le papa : est-ce la dernière fois que je le vois ?
Je vous passe les détails du séjour, clairement pas une sinécure. Deux jours allongée, interdiction de se lever ni même de bouger la jambe par laquelle ils sont passés. Mon bébé hurlait du matin au soir, sûrement traumatisée par le déclenchement et la séparation. Et le lait qui ne montait pas, en partie à cause de la fatigue mais aussi des antidouleurs que j’ai décidé d’arrêter, au bout de 2 jours, quoi qu’il m’en coûte.
Je suis rentrée à la maison 4 jours plus tard, je cicatrisais bien, la montée de lait n’était pas encore là mais imminente… Deux semaines entre deux eaux à la maison, complétement défoncée de fatigue et de douleurs. Puis vint la dépression post-partum. Celle qui te terrasse, te paralyse dans ton lit le matin. Tu entends bébé pleurer, tu sais qu’il faut que tu te lèves pour lui donner le sein. Tu sais qu’une longue journée seule avec elle t’attend, que tu dois te bouger… J’avais mal, de très grandes difficultés à marcher que plusieurs séances d’ostéopathie n’ont pas pu soulager. Ma fille a eu des coliques les 4 premiers mois de son existence. Debout toute la nuit, à tenter de la réconforter. Des journées entières à la porter en écharpe toujours pour la soulager. Je me suis sentie si seule, démunie, nulle, incapable, j’ai cru mille fois avoir fait une erreur majeure en devenant mère, que je n’en étais pas capable, que j’étais en dessous de tout. J’ai perdu l’appétit, et par moment même, l’envie de vivre.
Puis lentement, à coups de pied au cul magistraux et infligés par moi-même, et avec l’aide de précieuses amies à l’écoute et débordant de bienveillance, j’ai remonté la pente. Ma fille aura deux ans en juillet, elle est ma plus grande fierté. Elle est en parfaite santé et moi aussi.
Aujourd’hui
Je n’ai aucune séquelle physiologique ni de l’accouchement ni du thrombus. Une miraculée ! Pourtant j’ai tout eu : déchirure filée de l’intérieur vers l’extérieur, une dizaine de points à vif (eh oui, rappelez-vous, pas de péri car pas assez de plaquettes !) juste après une révision utérine (toujours à vif, lalala), un thrombus, une embollisation + méchage (plusieurs mèches à prostaste pour faire pression sur la paroi vaginale, un régal quand on vous les retire…), des hémorroïdes monstrueux… Il n’y a que mon périnée qui n’a pas trinqué !
Lorsque j’ai demandé à ma gynéco si ma prochaine grossesse donnerait lieu au même bordel, sachant que côté terrain j’ai de façon naturelle un nombre de plaquettes bas (moins de 130000 hors grossesse) sans pour autant avoir la moindre maladie auto-immune ou héréditaire (je me suis cognée tous les examens de la Terre… deux fois !), elle m’a répondu sur un ton laconique : « on verra à ce moment là, mais non, c’est pas obligé. Faudra vous surveiller d’encore plus près vu vos antécédents, c’est tout ». J’avoue que je suis ressortie de son cabinet plutôt dubitative…
Bref, tout ça pour dire… Malgré ce démarrage chaotique et qui résonne encore lourdement aujourd’hui en moi, je ne peux m’empêcher d’espèrer donner un jour un petit frère ou une petite soeur à ma fille. Et j’ai peur. Peur d’un nouvel accouchement, d’un éventuel nouveau déclenchement, d’un autre thrombus, peur d’y rester la prochaine fois.
Alors je cherche du réconfort dans le récit de celles qui ont surmonté la même épreuve, et ont replongé dans le grand bain de la grossesse, envers et contre tout.
Est-ce que ça vous parle ? Vous me racontez votre histoire ?
Merci !
Mille dit
Bonsoir,
Ce sujet me touche particulièrement, et cela est toujours vrai bientôt 4 ans après mon 1er accouchement et « mon » hémorragie ; pour autant cela ne m’habite pas au quotidien (ça peut être un élément de réponse quant à la durée). J’ai eu beaucoup besoin de raconter cet épisode dans l’année qui a suivi, surtout à mon mari, qui lui a attendu ma 2nde grossesse pour oser me dire combien l’épisode avait été difficile à vivre pour lui aussi (il ne voulait pas interférer dans ma douleur psychologique je pense).
Je pense qu’il y a 2 choses à distinguer et qui ne se résorbent pas en même temps : la brutalité / soudaineté de ce qui nous arrive (on n’y est pas préparées) couplée à la douleur physique, et la séparation qui même si elle n’est pas longue parait une éternité car justement on la frôle de trop près cette éternité. Pour l’événement en temps que tel, le partage d’expérience auprès d’amies, de sa maman, de sa sage-femme, médecin traitant (autant de fois qu’on a besoin de le raconter à des personnes bienveillantes) aide à accepter cette partie de notre histoire. Pour la séparation, j’ai envie de dire que c’est pouvoir serrer son bébé et son mari dans les bras qui nous redonne de la force, on est là avec eux et on va aller de l’avant car on sait comme s’est fragile et précieux ! Tout cela n’exclut bien évidemment pas de rencontrer un psychologue si tu en ressens le besoin. A titre personnel, j’ai très fortement regretté de ne pas avoir de psy à mon chevet à la maternité (je me suis rendu compte le dernier jour que j’aurais pu, mais le questionnaire avait été déposé à un moment où je n’étais pas du tout disponible…et finalement on m’a proposé de le remplir le jour de mon départ…) Ca m’aurait fait du bien d’être reconnue dans ma difficulté par un professionnel des émotions.
Bon courage pour surmonter la fatigue (vive les comprimés de fer !!) et belle découverte avec ton bébé, c’est là le plus précieux ! La suite de l’histoire est à construire ensemble – et aussi avec son papa !
ED dit
Bonsoir,
je vous souhaite un très bon rétablissement et beaucoup de courage pour dépasser vos angoisses. n’hésitez pas à vous faire aider. Pour ma part, première grossesse et quelques heures plus tard, j’ai fais un thrombus vaginal. Je souffrais terriblement, on ne m’a pas très bien expliqué ce qu’il en retournait, on m’a dit qu’il y avait urgence et on m’a embarqué au bloc.
Finalement peu de temps pour réaliser ce qu’il se passait. A mon réveil au bloc, j’ai tout de suite pensé à mon bébé et à mon mari, puis à la chance d’être encore là. Mais quand je vous lis, je me dis que je suis bien loin de ce que vous avez vécu.
Enceinte de bébé 2, j’avoue que lorsque je songe à l’accouchement, j’espère ne pas revivre ça ou pire. C’est une angoisse secrète pour moi de laisser derrière moi mon mari seul avec mes deux bébés…
Laura dit
Bonjour Adeline,
Jai fais une grosse hémorragie de la délivrance il y a un peu plus d’un an maintenant (atonie utérine).
Comme vous, 3L de sang en moins, transfusion et finalement transfert dans un autre hôpital sans mon mari ni mon fils pdt 24h.
À mon retour à la maison, une sage femme est venue 3 fois nous voir, à ma demande… n’hésitez pas à lui raconter, à lui dire ce que vous ressentez, a pleurer… puis pour la visite des 6 semaines post partum, faite la si possible avec un des médecins qui vous a accouché… vous aurez sûrement des questions à lui poser ! On cogite en 1 mois et demi !
Pour ce qui est du cote psy, la psychologue de la maternité est venue me voir à J+3, mais à ce moment la je n’ai pas du tout ressenti le besoin de lui parler… le contre coup est arrivé plusieurs semaines après. Puis jai mis plusieurs mois avant d’accepter l’idée que j’allais avoir besoin d’aide. Au final j’ai vu une psychologue spécialisée en périnatalité, qui consulte en maternité (et gratuitement contrairement à une psy libérale, cest bon à savoir!) et ca va mieux !
Vous n’oublierez jamais ce moment, ni la peur que vous avez eu mais vous allez apprendre à vivre avec, ca fait parti de votre histoire à vous, votre conjoint et votre bebe.
Je vous souhaite bon courage et profitez bien de tous ces premiers moments avec bébé.
Virjee dit
Bonjour Adeline,
Tout d’abord félicitations pour ton petit Léon.
Je copie-colle ci-dessous le post que j’avais écrit en commentaire d’un autre post il y a un mois.
Je rajoute juste que j’ai été prise en charge psychologiquement à l’hôpital par une psychologue et vraiment, je te conseille d’en faire autant car j’ai malgré tout mis plus d’un an à m’en remettre (tant physiquement que moralement). Mais tu verras à la fin de mon texte que finalement, j’attends mon 2ème enfant malgré la peur que ça recommence (aujourd’hui, à la fin de mon 5ème mois, je suis un peu plus sereine (pas complètement) car je n’ai pas de Placenta Praevia cette fois) 🙂
Oh comme je comprends … je suis moi aussi passée à peu près par là pour mon premier enfant. Après 2 ans et demi d’examens et de parcours du combattant, notre 1ère FIV fonctionne ! Quel bonheur, on se dit que malgré tout, nous avons beaucoup de chance. Les premiers mois se passent plutôt bien, à part l’angoisse de perdre ce petit miracle. Ca se passe tellement bien que j’en oublie de m’écouter et je travaille beaucoup trop … je finis aux urgences, avec cette lourdeur dans le bas du ventre qui me suit depuis déjà quelques semaines mais dont je ne m’inquiète pas trop, tout le monde me disant que c’est normal, « c’est l’utérus qui travaille ». Je suis arrêtée 3 semaines, les médecins me parlent de Placenta Praevia, je ne comprends pas trop mais bon, je me repose et me dis que tout va rentrer dans l’ordre (là encore l’entourage me dit que ça arrive souvent le placenta bas inséré en début de grossesse, il remonte après, donc pas besoin de s’inquiéter !). Sauf qu’à la 2ème écho des 22 semaines, le verdict tombe : c’est bien un vrai Placenta Praevia, qui recouvre totalement le col avec le bébé qui appuie dessus (d’où cette sensation d’extrême lourdeur !). Je suis donc arrêtée définitivement à 4 mois et demi de grossesse avec pour ordre de rester le plus tranquille possible et de ne pas sortir plus de 30 minutes par jour (pas tous les jours !), car le risque d’accouchement prématuré est élevé. Le choc est rude … l’attente très longue. Mais par chance je n’ai pas eu besoin d’être hospitalisée et mon petit bonhomme est né à terme ! Mais là aussi, pourquoi faire simple ? La césarienne se passe bien, bébé est en pleine forme … sauf que je fais une hémorragie de la délivrance, je ne réagis ni aux massages ni au produit censés aider l’utérus à se rétracter et je me vide de mon sang … ils décident donc l’opération en urgence : ligatures des artères, cerclage de l’utérus (ils appellent ça « faire des paupiettes » !) et transfusion … Mon compagnon m’a récupérée plus de 6h après l’accouchement, totalement traumatisé de voir des gens courir dans tous les sens, sans être capables de lui dire ce qu’il se passait. Moi je me souviens juste d’avoir vu mon bébé quelques secondes quand ils l’ont sorti, pleurer et hurler de bonheur … et puis après le silence, les infirmières qui ne me parlent plus, le champ opératoire qu’on relève et le masque que l’on me pose sur le visage en me disant « on doit vous opérer d’urgence, ça va aller ! ». Le réveil en soins intensifs, les hurlements de « je suis en train de mourir », les douleurs ignobles liées aux hématomes internes, la séparation avec mon bébé qui n’a pas le droit d’entrer en soins intensifs, la morphine à haute dose qui shoote mais soulage … les mois pour m’en remettre tant physiquement que psychologiquement. Par chance, mon utérus a été sauvé. Aujourd’hui, 6 ans après, je suis enceinte de mon 2ème enfant (après là encore 2 ans et demi de tentatives) et j’espère de tout mon coeur que cette fois, je vais pouvoir vivre une grossesse plus sereine (je suis dans le 4ème mois et je suis assez angoissée, je dois l’admettre) et avoir un accouchement « normal », sans complications, avec un bébé en bonne santé.
J’ai eu la chance au milieu de tout ça de tomber (globalement, à quelques exceptions près) sur des médecins, sages-femmes et psychologues bienveillants et rassurants. Et je savoure chaque instant passé avec mon petit bonhomme, et me rend compte jour jour du côté précieux de la vie.
Noémie dit
Bonjour Adeline,
Tout d’abord félicitations pour ton petit Léon.
J’ai moi aussi fait deux hémorragies de la délivrance. L’an dernier suite a la fausse couche tardive pour mes jumeaux à 19sa. Grosse hémorragie. On a du m’endormir et j’ai eu des poches de sang pendant 2 jours puis 4 jours d’hospitalisation en soins intensifs. C’était un cauchemar car je me suis également sentie partir, et aussi car j’avais perdu mes deux bébés. (Fausse couche tardive suite à une béance du col).
Le 27 août dernier j’ai accouché de ma fille. Accouchement très rapide et sans difficulté. seulement ensuite nouvelle hémorragie. J’ai perdu 1L600 de sang. Pendant plus d’une heure j’avais également bcp de monde autour de moi. deux Sage femmes me massaient le ventre pour créer des contractions. Trois gynécos essayaient de stopper l’hémorragie. et trois anesthésistes étaient en alerte. J’ai fallu être amputée de mon utérus. Quand j’étais enfin stable on m’a vite transféré seule, dans un autre hôpital de la ville, mieux équipé. Tellement vite que l’information que j’avais encore une compresse dans le vagin pour les sutures (déchirure) n’a pas été donnée. Cette compresse s’est évacuée seule 5 jours plus tard….gros moment de panique pour moi à ce moment là.
Bref, le transfert a été fait et c’était long. Ma fille n’était pas avec moi. c’était dur de me retrouver seule en surveillance sans elle et mon mari. Ensuite ils ont également transféré ma fille qui souffrait d’une infection. Elle a donc été mise en néonat pendant 4 jours. Double peine car j’étais vraiment fatiguée de l’hémorragie et en plus je devais aller la voir dans un autre étage en fauteuil roulant.
Pour le moment je ne pense pas aller voir qqun car cette deuxième hémorragie m’a bcp moins traumatisé que la première. Mais je ne me ferme pas à l’idée si j’en éprouve le besoin plus tard.
Simone dit
Bonjour Adeline,
Je suis aussi IDE et j’ai fait tous les effets secondaires de l’anesthésie. J’ai aussi été déclenchée par ballonnet. J’ai vomi, frôle l’arrêt cardiaque 2 fois, et mis 30h avant d’avoir le droit à la césarienne que j’ai réclamée corps et âme au bout de ces 30h de boulot, malaises avec cette sensation de mourrir 3 fois… bref, un mauvais souvenir aussi. Ma fille va avoir 16 mois, je vais mieux mais j’ai fait une dépression post partum avec angoisses H-24. J’ai laissé le temps agir, j’en parlais bcp à ma mère et amie, encore aujourd’hui quand j’en parle les larmes coulent encore… les angoisses ce sont calmées avec le temps, mais une moindre contrariété ou si ma fille est malade, et tout repart. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire aider. Chose que moi je refuse(car non moi ça ne m’arrive pas) et c’est bien là l’erreur. Si besoin, on peut en discuter. Bon courage.
À bientôt
Warrior Princess dit
Bonjour Adeline,
J’ai aussi fait une hémorragie massive à la délivrance (placenta preavia) et perdu 3 L de sang… J’ai encore cette « sensation » de mourir 6 mois après la naissance de ma fille. Malheureusement, je pense que c’est qql chose qui ne partira pas. Il faut vivre avec, ça fait partie de la naissance de ton fils. J’ai vue une psychologue et ça m’a bien aidé à accepter tout ça
Je te souhaite bcp de courage, je sais à quel point c’est difficile