Julie est une maman comme nous toutes, parfois à bout. Alors elle teste les méthodes d’éducation bienveillante. Cela porte ses fruits et c’est très bien, mais encore une fois, ce que je trouve dommage c’est ce manque de compréhension entre parents. Cette course à la perfection en mode « ben non moi je ne perds jamais pieds », ce concours du meilleur parent complètement à contre-courant de la méthode prônée et qui la dessert totalement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon ressenti par rapport à l’éducation bienveillante
Bonjour à toutes et à tous.
Je suis une maman qui aura 31 ans à la fin de l’année, j’ai 2 merveilleuses petites filles. Dont E. qui a 6 ans et qui entre en CP cette année. Une petite fille très vive d’esprit, très intelligente, très curieuse sur tout ce qui l’entoure, hyper empathique, hypersensible, sûrement précoce (nous le saurons bientôt) mais avec un comportement qui nous échappe. Elle peut être adorable, très souriante, un vrai rayon de soleil, comme elle peut être très désagréable des jours complets sans qu’on ne sache pourquoi, malgré les discussions et la bienveillance qu’on se force à avoir à son égard. Sa sœur A. a 3 ans, c’est un petit clown, très conciliante, impulsive (comme sa maman on me dirait) par moment, mais dans l’ensemble très calme, autonome, beaucoup plus indépendante que sa sœur aînée, et très câline.
J’ai eut ma fille aînée l’année de les 25 ans.
La première année, c’était un bébé très souriant, toujours joyeuse, heureuse de vivre, qui adorait rencontrer et faire des découvertes, cela jusqu’à ses 18 mois. Ensuite sont venues les phases d’affirmation, du non, et compagnie.
J’ai eu une éducation assez stricte avec fessée et martinet, mais il était hors de question de reproduire cela sur mes enfants.
Mais je me suis montrée quand même très dure avec elle
Avant son entrée à l’école, on a beaucoup discuté avec mon conjoint et on en a conclu qu’on allait droit dans le mur, qu’il fallait qu’on trouve une autre solution.
J’ai donc fait des recherches et je suis tombée sur l’éducation bienveillante.
Je me suis donc mise à la recherche d’une page Facebook d’éducation bienveillante, que j’ai trouvée et me suis donc inscrite.
Le problème c’est qu’au fur et à mesure certains posts de mamans sont devenus la proie aux jugements très durs d’autres mamans plus avancées dans l’éducation bienveillante.
J’ai donc quitté la page.
Prôner la bienveillance avec les enfants tout en état abjecte avec les mamans dans le besoin ça me dépassait totalement.
J’ai trouvé une autre page où je me sens bien, je poste très rarement mais les admins font un travail formidable pour que les réponses soient faites dans la bienveillance et l’empathie.
J’ ai également fait un atelier l’année dernière de 8 séances.
Je m’y sentais très bien, bien qu’un peu extraterrestre par rapport aux autres mamans qui visiblement étaient bien plus avancées que moi sur le sujet.
Le thème sur la colère m’a énormément surprise !
Lorsque notre formatrice nous a demandé si on avait déjà ressenti de la colère, toutes sans exceptions ont répondu non, et là je me suis sentie très très mal, moi la maman au caractère bien trempé et impulsive quand je perds le contrôle
Bref malgré tout ça, je m’accroche car je veux y croire
Sûrement parce que je suis très exigeante avec moi même aussi
Mais bon depuis ces ateliers, avec E c’est toujours très compliqué à gérer et effectivement quand il m’arrive de crier où dans de très rares cas de mettre une fessée je culpabilise énormément d’avoir flanché
Je me sens alors complètement nulle, pas à la hauteur et l’avenir avec ma fille aînée me fait peur
Les méthodes d’éducation bienveillante m’aident beaucoup, mais je sens que je manque encore beaucoup d’expérience. Quand on est plus calme avec son enfant, il est beaucoup plus réceptif à ce qu’on lui dit.
Lorsque ma fille sent la colère monter en elle, je lui demande de venir nous le dire pour que l’on puisse voir ensemble comment gérer.
Et ma puce de 3 ans, lorsqu’elle s’énerve, je lui dis « souffle un coup et elle inspire, souffle, inspire, souffle… » ça l’amuse même.
Je me sens mieux dans le sens où je crie beaucoup moins et que pour le coup il y a moins de tensions à la maison.
Mais lorsque l’on est fatigué c’est très très difficile de rester calme et bienveillant et lorsque ça échoue, là je me sens très frustrée et peinée de ne pas y arriver…
J’essaie de me persuader qu’en instaurant toujours de la confiance et de la communication j’aurai toujours un lien avec ma fille mais c’est très dur et tellement incertain…
Je vois tellement d’enfants en rupture avec leurs parents dans mon travail de surveillante que ça me met encore plus la pression pour les filles
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Elo dit
Hello toi ! Merci pour ton témoignage. Je suis rassurée de lire que je ne suis pas la seule à parfois perdre patience, me mettre en colère et en avoir ras-le-bol de gérer les crises de mon enfant. On a aussi lu énormément sur l’éducation positive et bienveillante et on a décidé de l’adopter très tot. Enfin, du moins, faire ce qu’on peut pour tendre vers ça au quotidien. Je suis assez d’accord avec toi, j’ai trouvé aussi un monde plein de jugement et très lourd à porter en fait pour les parents. Finalement, dans l’éducation bienveillante ou positive, j’avais trouvé qu’il y avait facilement moyen de s’oublier tellement le focus était sur l’enfant. Comme toi, je m’énerve, comme mon enfant, je me met en colère, je suis frustrée, j’en ai marre. On lui a acheté Gaston, la licorne des émotions. C’est un livre qui raconte l’histoire de Gaston, une licorne avec une magnifique crinière qui change de couleur en fonction des émotions qu’il ressent. Elle adhère à fond. Il y a pour chaque émotion des exercices de sophrologie/respiration et je dois dire que ça fonctionne vraiment bien. Comme la tienne, elle souffle quand elle est « fachée-fachée » comme elle dit, ou quand elle est frustrée. Et de notre côté, on exprime aussi nos émotions. Je lui dis clairement quand elle m’énerve et que j’ai besoin de me calmer. Elle a tendance alors à me dire de « faire une bulle » : l’exercice de respi de Gaston pour la colère. En général ça me fait rire qu’elle me le dise et ça m’apaise déjà. Mais, il y a des jours où comme tu dis, la fatigue, la pression du bureau, les règles peu importe ce que c’est, font que t’es clairement moins patient, réceptif, disponible à gérer un enfant. C’est ok. Tu as le droit. Et c’est normal. Ceux qui disent le contraire, je pense se voile la face et s’oublieront à l’avenir. Je pense que t’as le droit de dire à ta fille, qui en plus est en age de comprendre, que là, tu as atteint les limites de ta patience, et que tu as besoin d’aller t’isoler dans une pièce pour « faire une bulle » ou hurler dans un coussin (ça m’arrive parfois :)). Finalement, de ce que j’ai retenu de cetet éducation bienveillante/positive, c’est que la communication est la clef. Si on leur demande d’exprimer leurs émotions, l’éducation bienveillante et positive, c’est d’être aussi à même de le faire nous, quand on sent qu’on en peut plus. Je te souhaite beaucoup de bonnes choses dans ta vie, de t’épanouir dans tes différents rôles (maman, femme, professionnellement) et je peux déjà te dire qu’à la lecture de ton témoignage, tu es une bonne maman qui pratique l’éducation bienveillante et qui fait de son mieux au quotidien. Et c’est tout ce qu’il faut pour des enfants heureux et épanouis.
Justinetime dit
Je vous souhaite du courage dans votre cheminement pour être une mère « bienveillante ». je m’efforce moi aussi d’être une « bonne maman » même s’il y a des jours ou je cris, et des jours ou je perds patience. je pense que le tout est d’être soi-même avec son enfant, tout en essayant d’avoir de la patience et de gérer nos émotions… et bien sure il est normal de s’énerver, de crier, de parfois ne plus en pouvoir… tout cela fait partie de la vie de maman, et qu’on le veuille ou non, la maman parfaite ça n’existe pas… J’en parle également ici : http://justinetime.com/2017/07/05/maman-parfaite-moi/
Courage pour la suite !
chacha dit
Vous culpabilisez beaucoup!! je ne pratique pas une forme d’éducation particulière, j’essaie juste de transmettre à mes enfants le respect et les valeurs qui me sont chers. Le goût de la découverte et d’apprendre, mais aussi à savoir se gérer.. bref, une éducation simplement. Tôt ou tard vous serez confrontée à une rebellion, vous rencontrerez des obstacles dans votre relation avec votre fille. C’est normal, c’est sain! Comme vous le dites si bien, l’essentielle c’est de faire comprendre à nos enfants qu’on peut discuter, échanger, et même être en désaccord sans se manquer de respect. Ils doivent aussi apprendre à découvrir et à gérer leur sentiment, leur pulsion. Et pour le faire, ils ont besoin de voir que ça peut aussi vous arriver. Il n’y a pas d’éducation parfaite, car chaque être est diffrent, et a donc une réaction différente que vous ne trouverez pas dans un livre..Attention, ce n’est pas du tout un jugement, j’essaie juste de vous déculpabilisez un peu. Peu importe la méthode (enfin on se comprend), l’essentiel c’est que cela fonctionne avec votre fille, et surtout avec vous même. Ne culpabilisez pas (ou moins), écoutez vous, écoutez là, et surtout, restez uni avec votre mari. Ces petites têtes blondes n’ont pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs
Alice dit
J’ai connu une maman qui m’avait expliqué pendant longtemps que non seulement elle ne donnait jamais de fessée, claque etc. – bon, soit, tant mieux – mais qu’en plus elle ne haussait jamais le ton. Là, en creusant, en demandant comment elle faisait quand ses enfants se déchaînaient, elle m’a expliqué qu’elle était assise à côté, à expliquer doucement pourquoi elle n’était pas d’accord. La crise durait le temps qu’elle durait, elle était patiente. Euh… bon ok. Quand je lui ai dit qu’il y a bien des fois où elle était à bout, eh bien dans ce cas, elle quittait la pièce après avoir expliqué calmement à son enfant en crise pourquoi elle quittait la pièce. Bref, ça paraissait parfait.
Et puis un jour, au détour d’une conversation qui n’avait rien à voir, elle m’a dit qu’un jour, elle avait craqué et manqué étranger sa fille, en mettant carrément ses mains autour du cou. Elle s’était arrêtée, heureusement, mais voilà.
Je ne connais pas assez bien cette maman pour savoir si j’en tire les bonnes conclusions, mais il me semble qu’il aurait peut-être mieux valu qu’elle se fâche de temps en temps comme n’importe quel être humain hausse le ton quand il en a assez, plutôt que tout emmagasiner et risquer d’exploser ainsi.
L’éducation bienveillante, c’est bien en théorie. Mais si on oublie qu’en pratique on est des êtres humais imparfaits, on risque juste de devenir fous à se contenir tout le temps ! Je ne crois pas que parce qu’on se fâche, on aime moins son enfant pour autant. Et puis, c’est la vie, non ? Votre patron va-t-il forcément vous dire gentiment et calmement que vous avez fait une erreur ? Sans compter que je ne suis pas sûre que psychologiquement, un enfant – ou n’importe quelle personne normale – supporte de voir que sa mère reste impassible quand il est fâché. J’ai parfois l’impression que bienveillance = gommage des réactions naturelles.
Pour conclure… oui, bien sûr, c’est bien d’être bienveillant (qui aurait envie d’être malveillant ?) mais il faut rester réaliste aussi.
Loue dit
Bonjour,
J’essaie également d’etre bienveillante.
Je pense qu’il est impossible de ne jamais être en colère, par contre je pense qu’on peu ressentir de la colère et réussir à la gérer, parfois j’y arrive et d’autres fois non…comme beaucoup de maman je pense!
La bienveillance ce n’est pas être parfaite, pour moi c’est essayer de faire au mieux pour son enfant, lui apporter les bons outils au bon moment, être capable de se remettre en question sans tout remettre en question, communiquer son ressenti à son enfant etc.
Nous avons le droit à l’erreur et c’est ce qui nous permet d´avancer, acceptons d’être imparfaite (même si ce n’est pas toujours facile).
Chaque pas compte! Nous en sommes tous capable!
Alors merci pour ton post et je suis certaine que tes filles auront les clés pour avancer dans leurs vies!!
Je ne sais pas si tu connais le blog et le livre : « cool parents mâle happé kids » mais il m’inspire beaucoup !
Carine dit
Ne cherchons pas la perfection. Nous sommes les modèles de nos enfants. Admettre nos faiblesses, nous excuser d’avoir fait une erreure et leur rappeler que par dessous tout, malgré nos faiblesses d’adultes, nous les aimons plus que tout.
La bienveillance oui mais pas la culpabilité, nous faisons de notre mieux et puis c’est tout. Les mères parfaites de la blogosphère donnent facilement des leçons mais dans les faits, nous n’avons jamais été voir ce qui passe réellement chez elles. Nius avons toutes lu beaucoup de livre sur le sujet, en théorie, nous pouvons donc tous donner des leçons mais la pratique…. Vive les mères imparfaites !!!!!
Laurine dit
On est toutes des mères imparfaites!
L éducation bienveillante c est bien, mais on est aussi humain
Efface d un coup d éponge des années d éducation à l ancienne est très dure, pour certaine personne impossible
Le mieux est de faire ce qu on peut avec ce qu on a
Courage
Boucle rouge dit
C’était de la colère par rapport à quoi? ParceQue ça me paraît impossible de ne jamais ressentir de colère, ce serait comme ne jamais ressentir de tristesse! Mis à part ça je trouve ton parcours très intéressant, tes filles te donnent envie d’évoluer c’est très positif. Moi aussi je m’intéresse à l’éducation bienveillante et même à la communication non violente depuis la naissance de ma fille (qui n’a que 2mois). J’imagine que la mise en pratique ne sera pas toujours facile mais je suis contente d’ouvrir les yeux sur certaines choses, d’avoir ce désir d’évoluer sachant que le but c’est de s’améliorer pas de devenir parfait! J’ai aussi le sentiment qu’en tant que mère on a tendance à culpabiliser trop vite car on voudrait tout faire bien mais que évidemment ce n’est pas possible. Il faut rester positif, quand tu craques tu montres à tes enfants que même les adultes peuvent se laisser submerger.
Madeleine dit
Oui, je suis d accord avec le commentaire précédent. En plus ça diabolise la colère. Hors, il existe de saines colères. Des colères justes qui donnent l énergie de changer les choses.
Sinon, y a plein de truc bien dans l éducation bienveillante. Sauf son nom, qui laisse entendre que le reste est malveillant…
Et dans ces mots dit
C’est du délire… qui n’a jamais ressentie de la colère ? C’est sain de ressentir de la colère. Ce qui n’est pas sain c’est de ne pas savoir la gérer et l’extérioriser.
La maman parfaite n’existe pas, oui parfois on s’énerve, oui parfois on crie. Bah c’est la vie. Ce qui compte c’est de faire de son mieux.