Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas parlé baby-blues et dépression post-partum sur le blog. Un sujet qui me tient à cœur pour l’avoir vécu moi-même. Nous sommes de nombreuses jeunes mamans à en faire les frais. Voici le témoignage de Sophie.
{Témoignage} Dépression-post-partum : apprendre à devenir mère
Bonjour, je m’appelle Sophie, j’ai 30 ans et un message d’espoir à faire passer.
Il y a quelques années, après 7 années passées avec Chéri, nous nous disons que nous avons passé assez de temps à 2 et qu’il est temps de remplir notre jolie maison d’un petit bébé. Je tombe rapidement enceinte.
Mais la vie en décide autrement, des saignements, des pleurs interminables en attendant le rdv chez la gygy… une écho qui confirme que la grossesse n’est pas évolutive. Prise de médicaments pour provoquer l’expulsion, mais cela ne fonctionne pas. Donc rdv de pris pour le curetage.
L’opération réalisée, quelques jours à s’enfermer dans notre douleur, puis la vie reprend son court… on se dit que la nature est bien faite et que ce n’est que repousser de 2-3 mois histoire de laisser mon corps se remettre.
Puis 3 semaines plus tard, coup de téléphone de la gygy, qui annonce que ce n’est pas une simple fausse couche, qu’ils ont eu le résultat de l’anapath… et qu il s’agit d’une grossesse molaire… « une quoi ??? Une molle complète«
Je ne réalise pas au début ce que c’est vraiment, je me dis que tout ira bien, que les dernières prises de sang étaient bonnes, que mon taux de bêta HCG, avait fondu comme neige au soleil. Elle m’explique le protocole, prise de sang toutes les semaines pour vérifier le taux de Bêta HCG, et une fois que ce dernier sera à 0… cela sera prise de sang tous les mois pendant 6 mois. Le 1er mois, tout va bien, mon taux diminue… puis à partir du 2ème mois, mon taux augmente… descente aux enfers.
On me parle de chimiothérapie pour éviter toutes complications si mon taux continue d’augmenter sur 3 semaines. 3 ème semaine en augmentation, perdue, prête à tout… je décide d’aller voir un magnétiseur… je n’ai rien à perdre ! Coïncidence ou réel lien, mon taux recommence à diminuer et pour 2 mois plus tard être à 0. Oufff !!
On laisse passer quelques mois, années car pas le choix à cause de cette mole, avant de repenser bébé.
Puis en 2016, c’est bon nous avons le feu vert. Je tombe enceinte, un joli +++ ! Les 3 premiers mois ne sont qu’ angoisse, je n’arrive pas à me dire que cette fois-ci, c’est pour de bon.
Le 3ème mois passé, la gygy nous confirme que tout va bien, ça sera une petite fille !! Nous sommes heureux ! Je profite enfin de ces moments, adore voir mon ventre s’arrondir, commencer à sentir les 1er coups. Je suis la plus heureuse.
Rdv des 5 mois, bébé va bien mais je sens que quelque chose ne tourne pas rond. « Vous avez le placenta qui est mal positionné madame, mais ne vous inquiétez pas, ça arrive et il a encore le temps de remonter ! Par précaution, je vous arrête jusqu’à la fin de votre grossesse ! » Et là dans ma tête, c’est reparti, des tas de questions, pourquoi, pourquoi moi, pourquoi nous ! Les angoisses reviennent de plus belles, les pleurs, les nuits à imaginer le pire. Il m’est impossible de faire des achats pour préparer l’arrivée de bébé, peur que cela me porte la poisse.
Au fil des différents rdv, on me confirme qu’il s’agit bien d’un placenta praevia, que l’accouchement se fera par césarienne, que le papa ne pourra pas y assister. J’accuse le coup à chaque fois, mais ce qui me tient c’est que notre fille profite bien.
Le jour de la 33SA, des saignements… direction les urgences : on m’injecte des produits pour maturer ses poumons au cas où, elle arriverait… bref… je vous laisse imaginer les angoisses qui s’en suivent !
Je suis hospitalisée jusqu’à la fin… car les saignements sont quotidiens mais pas alarmant en quantité.
Bébé et moi, nous avons fait un pacte : tenir jusqu’à la date de la programmation de la césarienne : semaine 36 !
On y arrive ! Bébé est là 🍾👨👩👧🍼
Je ne réalise pas ! Je suis heureuse ! Elle est en bonne santé, pas de néo nat ! Elle mange bien et dort bien. Nous sommes enfin réunis tous les 3💞
Mais… parce qu’il a un mais… et qui arrive beaucoup trop vite… je vis très mal les douleurs post césarienne. Je ne peux m’occuper d’elle, c’est le papa qui s’occupe d’elle, lui donne ses 1er bibi, son 1er bain…
La culpabilité me gagne, et va s’en suivre 3 semaines de baby blues…(je dirai même plus de la dépression post-partum…) je suis exténuée, je pleure toutes les larmes de mon corps, je ne supporte plus d’entendre les pleurs de bébé, une seule chose me vient en tête : je n’aime pas mon enfant, j’ai gâché ma vie à vouloir avoir un enfant ! En fait je ne suis pas heureuse et je deviens folle… au sens propre du terme. Je ne me reconnais plus.
Nous avons eu tellement de difficultés avant de pouvoir la serrer d’en nos bras : une grossesse molaire, un placenta praevia, 1 mois d’hospitalisation… que je ne me comprends pas, je ne comprends pas mon état . Je m’en veux, je culpabilise d’avoir tout pour être heureuse et de ne pas l’être. Je culpabilise vis à vis de mon enfant mais également de mon mari, à qui je gâche les 1er moments passés avec notre fille.
Par chance, je suis entourée du meilleur des mari qui existe, qui ne me juge pas… ne me comprend peut-être pas, mais me soutient. Il s’occupe de sa fille, mieux que personne, essaye de me relever en même temps. Ma famille et ma belle-famille sont également présentes… et sans eux, je ne m’en serai pas sortie.
J’ai vu une psychiatre en urgence, car je me faisais peur de me voir dans cet état… mais cette dame (et excusez moi du terme) était encore plus folle que moi. La seule solution qu’elle m’a proposé pour sortir de ma dépression post-partum était de me mettre sous anxiolytiques… ce que j’ai refusé.
Grâce à mon mari, à nos familles, à des heures de sommeil, et à 2 rdv chez une psychologue… j’ai appris à devenir mère, à découvrir ma fille, à aimer m’occuper d’elle, et à ne vivre que pour elle. Et aujourd’hui, je peux le dire j’aime ma fille plus que tout au monde. Un amour inconditionnel… bref un amour de mère !
Tout ça pour dire aux mamans qui ont des coups de blues, des angoisses de jeunes mamans, la culpabilité d’être une mauvaise mère… que la maternité est inée chez certaines femmes, et beaucoup moins chez d’autres… mais qu’au fil des jours, on apprend à connaître son enfant, à le découvrir et à l’aimer.
Ne culpabilisez pas, parlez-en, ne vous enfermez pas !
Notre histoire peut malgré nous, nous jouer des tours… mais je vous promets qu’une chose est sûre : l’amour que vous portez à votre enfant est bien là !!
Juste parfois cachée par des craintes.
Il y a des coup de foudre et puis des fois … il y a l’amour qui grandit en apprenant à connaître ce petit être.
Et cet amour devient indestructible.
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Madeleine dit
Coucou. J ai vraiment eu un parcours proche du tiens (pas de môle, mais Fiv puis placenta praevia et césarienne, par contre le papa a pu assister à la césarienne)
Les suites de couche ont été difficiles, avec infection, et tout et tout.
Je n ai pas tout de suite « aimé » ma fille, mais je savais que ce n était pas forcément immédiat, alors je ne me suis pas inquiétée. J ai tranquillement attendu que cet amour arrive, et il est arrivé tranquillement. De toute manière, j allais pas très bien après la césarienne et j étais très fatiguée.
Et surtout, mon mari m a offert une thalassothérapie maman-bébé deux mois après l accouchement. Ça devrait être remboursé par la sécurité sociale !! Ça m a vraiment évité la dépression. On a pris soin de moi, c était bien ! Et du coup, j avais plein d amour à donner à ma fille !
Vraiment dommage que ce soit si cher… Mais à mon avis, même juste un petit massage ou un soin esthétique, ça peut vraiment aider.