Fabienne a fait une fausse couche alors qu’elle en était à 5 mois de grossesse. Une terrible épreuve dont elle n’arrive pas à se relever. Certaines d’entre vous pourraient-elles la rassurer ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Fausse couche tardive : comment m’en relever ?
J’ai fait une fausse couche tardive, à 18 semaines de grossesse.
J’ai subi une conisation du col de l’utérus en septembre 2014.
J’étais alors enceinte de 4 semaines, mais je ne le savais pas.
Après ce jour, j’ai fait hémorragie sur hémorragie, avec aller-retours aux urgences, chute de tension due au manque d’hémoglobine.
Le 24 novembre 2014, je suis hospitalisée en urgences toujours avec des hémorragie et le lendemain on fait une échographie. Les médecins m’assurent que tout ira bien, que j’irai au terme de la grossesse.
Le pire à envisager serai une césarienne.
Mais le 11 décembre je dois retourner en urgence à la maternité, un gynécologue me demande d’aller faire une prise de sang et me prescrit des ampoules buvables pour diminuer les hémorragie. Il me fait également un pansement interne.
Je descends pour la prise de sang et là, surprise, on me refuse la prise de sang sous prétexte que j’en ai déjà fait une 15 jours plus tôt.
Et on me renvoie à la maison.
Le 14 décembre à 6 heures du matin je réveille mon compagnon, je suis prise d’affreuses douleurs dans le bas ventre je ne tiens limite pas sur mes jambes.
Aux urgences on nous fait patienter, mon mari est obligé de résonner car je fais un malaise.
Une sage-femme daigne enfin venir nous chercher, on passe en salle d’examen.
VERDICT « Madame vous faites une fausse couche, il n’y a plus de liquide amniotique« 😢
Direction la salle d’accouchement où entre-temps je refais 2 malaises.
Les médecins disent alors à mon conjoint qu’ils ne peuvent pas lui garantir que je vais survivre.
Mon conjoint est dépité, nous avons déjà deux petits garçons qui nous attendent à la maison.
Branchement des monitos.
Tension à 3.
Prise de sang, résultat l’hémoglobine est beaucoup trop basse, on me transfuse 4 poches de sang.
Les contractions me font horriblement mal, le col ne veut pas s’ouvrir et ma tension est si basse qu’on ne peut pas me faire de péridurale.
Je donne tous les noms d’oiseaux à cette pauvre sage-femme qui essaye tant bien que mal de me rassurer.
Après de longues heures de douleur, le col est enfin dilaté. L’accouchement se fait et en quelques minutes, notre petit fille n’est plus dans mon ventre.
Il nous l’ont prise nous n’avons même pas pu la voir
En tout cas pas tout de suite.
S’en est suivi le curetage. Il ont voulu me faire un péridurale mais ma tension était tellement basse qu’elle ne faisait pas effet. Alors ils m’ont endormie.
Après 24 heures d’hospitalisation, je demande à voir ma fille.
Ma Celia notre Celia.
Elle avait ses 10 petits doigts, ses 10 petits orteils, son joli petit visage.
Et là je me demande pourquoi, pourquoi mon corps a rejeté mon bébé.
Je m’en veux tellement.
Cela fait maintenant 3 ans
Mon compagnon voudrait qu’on réessaie d’avoir un bébé mais j’ai tellement peur que mon corps rejette à nouveau la grossesse.
Tellement peur de risquer de mourir à nouveau.
J’ai deux garçon en pleine forme, j’ai peur pour eux, peur que cela se passe de la même façon et que cette fois je ne rentre pas à la maison.
Mon compagnon essaie de me rassurer, de me dire que ça se passera bien, mes ça personne ne peut l’assurer.
Et si je ne rentrais pas ?
Est-ce qu’une maman a vécu une histoire similaire ? Avez-vous eu la force et le courage de réessayer une nouvelle grossesse après une fausse couche aussi tardive ?
Comment cela s’est passé ?
Merci de m’avoir lu.
Courage à tous les parents qui sont passés par là.
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Laura dit
Bonjour,
J’ai également fait une fausse couche tardive à presque 19 semaines. Tout allait bien jusque là, on m’a dit que tout était parfait à la première écho. J’avais eu qq saignement au tout début de la grossesse mais on m’a dit que ce n’était pas grave. Malgré cela, pour une raison inexpliquée j’avais un mauvais pressentiment depuis le tout début. La première écho avait un peu réussi à me rassurer cependant mais pas totalement. Début du second trimestre tout se passe bien, les nausées et malaises s’apaisent enfin, je sens le bébé bouger. Puis tout d’un coup plus rien, je ne sens plus aucun mouvement. Tout le monde tente de me rassurer et de me dire que c’est normal, a ce stade on ne peux pas vraiment sentir le bébé bouger. Mais c’est ma deuxième grossesse et je suis certaine de l’avoir senti bouger avant, On me dit de ne pas paniquer, que je stresse pour rien, qu’il faut que j’attende la deuxième écho. 1 mois se passe et arrive l’echo à 19 semaines. Le verdict tombe, le cœur du bébé s’est arrêté depuis 1 mois mais mon corps n’a pas réagit. On est vendredi matin, on me dit que je dois rentrer chez moi, on ne fait pas d’intervention le we, je dois revenir lundi pour déclencher l’accouchement. Cela a été super dur d’attendre 3 jours comme ca. Le lundi j’arrive à l’hopital, on me donne du citotec pour déclencher les contractions. Tout se passe comme un véritable accouchement. Mais mon bebe nait sans vie. Ce fut très dur à vivre. D’autant que je ne sais pas ce qui s’est passé. J’attends toujours les resulats des examens. On ne m’a même pas dit le sexe de mon bébé. Je culpabilise aussi beaucoup, je me demande ce que j’ai pu faire de mal. J’ai fait une très forte carence en fer en début de grossesse, j’ai ensuite pris des compléments mais mon taux de fer a mis bcp de temps a revenir à la normal. J’avais des très gros malaises tout le temps. Les médecins m’ont dit que cela ne pouvait venir de ca mais peut-etre était-ce juste pour me déculpabiliser, je ne peux m’empêcher de me dire que cela a du jouer… Cela fait 2 mois maintenant, mais c’est toujours aussi dur…Bon courage a vous toute qui traversez cela. Vous n’êtes pas seules.
Helene Michel dit
J’ai fait une fausse couche tardive à 23SA. Au début du 4eme mois J’ai eu des saignements dus à un décollement du placenta et un placenta bas inséré. Je suis restée allongée H24 pendant près de deux mois. Avec l’angoisse des saignements quotidiens, mon fils de 4 ans que je ne pouvais plus gérer… bref le cauchemar de perdre de ma fille et me dire que tous ces sacrifices ne serviraient peut être a rien. Une nuit j’ai énormément saigné je me suis rendue aux urgences et la le verdict tombe « plus de liquide »! Je suis hospitalisée une semaine, tous les jours quelqu’un vient voir si ma fille vit encore.
Une semaine après elle est toujours là, mais il n’y a absolument plus de liquide. On me propose d’interrompre la grossesse . Avec mon conjoint on a trouvé ça assez brutal on a préféré attendre un peu. 3 jours après ma sortie de l’hôpital j’ai de violentes contractions depuis des heures et des heures .
Je me rends aux urgences .
On me fait une écho et je n’ai plus de col je suis en train d’accoucher et le coeur de ma fille s’est arrêté.
J’ai accouché, cela a été l’une des pires épreuves de ma vie pourtant comme vous j’ai vécu des choses difficiles avant ça .
nous avons organisé ses obsèques et j’ai coupé la communication avec toute ma famille et amis j’avais besoin de m’occuper de ma fille de mon deuil .
Le lendemain des obsèques je pouvais reparler à mon entourage plus facilement.
Aujourd’hui cela va faire deux mois.
La vie a reprise son cours normal .
C’est toujours extrêmement douloureux et je suis partagée entre l’envie d’en refaire un tout de suite pour que la tristesse s’efface et le fait d’attendre .
Je me sens complètement coupable de ne pas avoir protégé mon enfant. Je te comprends .
Autour de moi, ma soeur vient d’accoucher, ma belle soeur aussi et leur grossesse a été parfaite. Je me sens comme la nulle de la famille qui a perdu sa fille qui ne sait pas enfanter …
Je sais très bien que médicalement ce n’est pas de ma faute mais cette idée ne me quitte pas.
Je crois pour moi que ce qui pe guérira ce sera une nouvelle grossesse qui finit bien pour me prouver que je suis capable de mener une belle grossesse…
Pauline dit
Mon corps m’a lâchée moi aussi. Mon placenta s’est décollé d’un coup à 38SA. Mort de notre fils, grosse hémorragie pour moi.
On n’oublie pas mais grâce au super travail accompli avec une super psychologue, j’arrive à penser à mon fils et à parler de lui avec plus d’amour que de tristesse.
J’ai mis longtemps avant d’accepter que je n’étais pas responsable, que ce n’était pas ma faute. OK c’est mon corps mais je n’y suis pour rien.
La grossesse d’après a été beaucoup moins insouciante et sereine évidemment. Mais en même temps on a profité de chaque instant car il pouvait être le dernier avec notre bébé.
Une chose que j’ai compris c’est que créer la vie c’est prendre un risque. On s’inquiète pendant la grossesse que quelque chose arrive puis on craind la MSN puis la chute de vélo, l’accident de voiture, etc. On ne peut pas empêcher tout danger mais il faut prendre le risque quand même parce que ça vaut le coup.
L.Eli dit
Bonjour,
J’ai fait une pre-eclempsie precoce compliquée du hellp syndrome à 22 semaines et je comprends totalement toutes vos questions : qu’à t’on fait de mal, pourquoi nous et puis vient le temps où on se dit que dans tout ce malheur mon mari aurait pu sortie de l’hôpital seul… 84 000 de plaquettes, 18 de tension, reins et foie qui ne fonctionnent plus (4 jours avant j’avais eu ma visite chez le gyneco et tout allait bien) il a fallut faire un choix le bébé ou moi sachant que le bébé était en.souffrance et plus petit que ce qu’il aurait dû être à 22 semaines. On n’oublie pas mais on vit avec… nous attendons le rdv du gyneco avec impatience pour avoir les resultats du placenta et savoir la suite à tenir pour une prochaine grossesse. Deux sentiments se presentent : l’envie d’une nouvelle grossesse et la peur d’une récidive car oui il y a possibilité de recidive. Je sais que je serai suivie comme l’huile sur le feu mais la peur est là. Courage à toutes les personnes qui ont vécu une perte d’un bébé et à celles qui dans ce malheur trouve le courage de se relancer.
Stephanie dit
Coucou, j ai moi aussi perdu mon bebe a 18 SA, en fait son coeur s etait arrete depuis au moins 15 jours… mon corps ne l a pas rejete… j ai tellement souffert de perdre mon petit garcon. J etais deja maman de 3 garcons et nous avions mis 1 an avant de tomber enceinte… 6 semaines apres le curetage je suis a nouveau tombee enceinte… j ai pleure chaque jour… j ai angoisse chaque jour jusqu a ce que je la sente remuer… je suis desormais au 7eme mois je suis tjs angoissee… j attends avec impatience de pouvoir serrer ma petite puce dans mes bras…malgre ce bonheur qui semble etre proche, je continue de pleurer mon petit garcon qui devrait etre la depuis 4 mois. Je ne l oublierai jamais mais cette nouvelle grossesse m a aidee a remonter la pente… courage a toi.
Eli dit
On s’en remet jamais vraiment, ça reste la perte d’un enfant.
J’ai une histoire très similaire à la tienne et c’etait aussi il y 3 ans.
Première grossesse, a 17sa je commence à avoir des saignements, verdict hématome sur la placenta. S’en suit 6 longues semaines avec hémorragies sur hémorragies, et un soir a 23sa je perds les eaux puis arrivent les contractions. J’arrive aux urgences, je n’ai plus de liquide amniotique, on me met sous morphine jusqu’à ce que je vois le medecin. Verdict le lendemain il n’y a plus rien à faire, on me déclenche et j’accouche d’une jolie petite fille. Entre temps j’ai été transfusé de 4 poches de sang car je perdais trop de sang.
Ma thérapie a été de sortir, prendre l’air en me disant que la nature était bien faites et que si mon corps a décidé que bébé devait naître a ce moment là c’était pour une bonne raison.
Je suis retombee enceinte 3 mois après avoir perdu mon premier enfant. Bizarrement je n’ai eu aucune appréhension et la grossesse c’est très bien passée.
Et comme m’a dit la psychologue… les grossesse se suivent mais ne se ressemblent pas. 😚
Tenten dit
Bonjour, ma FC n’était pas aussi tardive, j’en étais à 15 semaines.
Je suis tombé enceinte sous stérilet, ce qui a entraîné une infection et donc une rupture de la poche des eaux.
Je comprend qu’on puisse se blâmer soi même (c’est notre corps, on a pas fais attention aux symptômes etc), j’ai fais la paix avec moi même mais je pense que ça m’a pris du temps (j’ai mis deux ans pour retomber enceinte sans avoir pris de contraceptifs entre-temps)
Je pense (et ce n’est que mon avis) que le plus libérateur pour toi c’est de tomber enceinte et de mener à terme ta grossesse (et tu en as envie surtout d’après tes propos !)
Je dis pas que tu vivras une grossesse épanouie par contre malheureusement, dans mon cas j’approche les 15 semaines, je ne pensais pas que ça avait touché autant mon mari mais depuis que je suis enceinte, je le découvre autant sur la réserve que moi, je me mets une date limite ou je me dis que je me lacherais, que je pourrais exprimer ma joie et l’annoncer aux autres et je la décale à chaque fois.
Bon courage pour la suite !
Nono dit
J’ai un peu de mal à comprendre… on vous a fait une conisation du col alors que vous ignioriez être enceinte? Et le medecin/obstétricien/gynécologue qui a pratiqué cette intervention ne s’est rendu compte de rien ?!? 😳 On ne refera pas l’histoire mais il me semble que si votre corps n’a pas été en mesure de garder votre bébé jusqu’à terme, c’est à cause de cette conisation. Une conisation entraîne une faiblesse du col, souvent un cerclage est pratiqué en cas de grossesse pour permettre au col de faire son boulot. Ne culpabilisez pas, tout ça n’est pas votre faute. En aucun cas une FC ne doit être de la faute de la mère. Vous n’y êtes pour rien… je suppose qu’on a déjà dû vous le dire mainte et mainte fois. Chaque grossesse est différente, votre potentielle future grossesse ne se passera pas comme la première, elle ne vous fera pas non plus oublier cette mésaventure tragique mais vous fera passer à autre chose. Ne vous enfermez pas dans votre douleur, ne la portez pas seule, faites vous aider par des professionnels. Laissez votre époux vous aider… il a sans doute besoin d’écoute lui aussi. Je vous souhaite beaucoup de courage et oui un tas de belles choses pour la suite.
Paupiette dit
Bonjour,
J’ai fais une fausse couche tardive il y a un an jour pour jour. J’étais à presque 20 semaines de grossesse. Je ne pense pas qu’en s’en remet, on vit plutôt avec.. On n’oublie jamais et certains jours c’est plus dur que d’autres. Cela prend du temps et de faire aider peut être une bonne idée.. Il y aura toujours des questions sans réponses et une partie de toi qui culpabilisera toujours. On a beau dire mais pour moi c’est mon corps qui na pas su garder cette grossesse.
Aujourd’hui je suis de nouveau enceinte (35sa) et chaque jour j’ai peur que ça s’arrête.. Je sais qu’on a dépassé le stade de la première fois mais cette peur sera toujours la.
Se lancer n’est pas facile mais ça vaut la peine et c’est aussi ce qui permet de tenir car au final sans projet autant en finir. Et c’est ce qu’on a refusé. Avancer pour ces deux bébés qui sont partis trop tôt.