Elodie a souffert de vomissements très violents pendant toute sa grossesse. Perte de poids, fatigue extrême, savez-vous que cela porte un nom ? L’hypérèmèse Gravidique. Mais ses soucis de femme enceinte ne se sont pas arrêtés là. Voici son témoignage.
{Témoignage} L’épreuve de la vie : Hypérèmèse Gravidique
Bonjour à tous, je m’appelle Élodie, j’ai 28 ans, je suis mariée depuis 3 ans et en couple depuis 7 ans.
Je suis maman d’un petit garçon. J’ai découvert l’immense bonheur de la maternité il y a 10 mois, après un chemin semé d’embûches.
Je suis tombée enceinte 1 mois après l’arrêt de ma contraception, notre joie était à la hauteur de cette nouvelle.
Mais très rapidement j’ai commencé à être malade, je ne parle pas de petites nausées matinales, je parle de vomissements gravidiques, 20, 30, 40 vomissements par jour, d’hypersalivation, de ne plus supporter aucunes odeurs, les migraines, ne plus pouvoir boire une gorgée d’eau ou manger quoi que ce soit sans nausée, sans vomir.
Le moindre effort physique devient impossible, le fait de travailler aussi, parler aux gens, sourire en est un aussi. Je faisais tellement de malaises, que mon médecin ne voulait plus que je conduise. J’étais isolée car même marcher seule dans la maison était digne d’une épreuve de Koh Lanta et totalement dépendante de mon entourage. Lire ou regarder la TV me demandait trop d’énergie, je m’enfermais dans ma bulle, pour gérer au mieux cet état, en me disant que chaque jour était un de moins et me rapprochait de mon bébé que j’aimais déjà tellement et qui lui allait bien.
Je pesais 49kg avant ma grossesse, à 3 mois de grossesse, j’en avais déjà perdu 10, déshydratée, en dénutrition, en hypotension et carences, l’hospitalisation était devenue obligatoire.
Je suis rentrée en clinique, mais à ma grande surprise, on m’a mise en isolement, dans le noir, perfusée en eau et au largactil qui me shootait complètement, pas d’eau, pas de nourriture, pas le droit aux visites, ni au téléphone, ni à la tv, ni à la lumière du jour ! J’y ai cru à ce protocole, mais non, j’y ai vu un psy qui leur a dit de stopper ce protocole ridicule, que ce n’était en rien psychologique.
Les analyses montrent bien un taux d’hormones ultra élevé depuis le début, la thyroïde perturbée… Je suis ressortie en cachant mes vomissements, puis grâce à ma grande sœur infirmière, on a secoué le cocotier ! Perfusions à la maison, hypnose, sophrologie, acupuncture, massage quotidien par ma famille, mon mari pour éviter les escarres, du kiné… Rien de miraculeux, mais on aura tout essayé…
Je ne pouvais plus prendre une douche seule ni debout, je devais m’asseoir plusieurs fois pour réussir à monter les escaliers, accroché au bras de mon mari.
On a donc décidé de faire du camping dans le salon, pour m’éviter le moindre effort.
J’avais l’impression d’être un poids pour mon mari, il s’occupait au mieux de moi, après son travail, il gérait la maison de A à Z.
Tout le monde s’inquiétait pour moi, je culpabilisais beaucoup, aussi parce que je ne pouvais pas travailler, alors qu’avec une gastro ou autre, j’étais de ceux qui vont travailler quand même, les gens à l’extérieur ont tellement été maladroits et culpabilisants…
On m’a dit la grossesse n’est pas une maladie… ça va s’arrêter à 3 mois, puis à 4, puis à 5, et puis au final ce sera jusqu’à l’accouchement.
Je me sentais extraterrestre, incomprise, les médecins impuissants et certains un peu ignorants, jusqu’à mes recherches sur internet fructueuses, mais non ça n’arrive pas qu’à moi, entre 1 et 3% des femmes enceintes en souffrent, bien que ces chiffres soient approximatifs puisque la plupart des femmes qui en souffrent ne savent pas que ça porte un nom,
certains médecins non plus, oui ça s’appelle l’Hypérèmèse Gravidique (HG), la prise en charge médicale ailleurs, au Canada par exemple, est vraiment différente.
Oui oui, vous en avez déjà entendu parlé de l’HG*, Kate Middleton en souffre à chaque grossesses et les médias en ont donc un peu parlé.
J’ai eu la chance de ne pas sombrer dans la dépression, ni de devoir aller jusqu’à l’IVG pour sauver ma vie mais il faut savoir que cela arrive fréquemment avec cette pathologie, certaines tentent des traitements mais ils ne fonctionnent pas sur toutes, je souhaite de tout coeur que la science se penche vers ce désert de solution efficace.
Deux groupes facebook m’ont beaucoup aidé,
– le groupe 9 mois avec ma bassine
– ensemble contre l’hypérémèse gravidique.
À 8 mois de grossesse, tout s’est enchaîné, dernière consultation et échographie avant la délivrance, qui a démontré des signes de pré-éclampsie, improbable je faisais de l’hypertension !!!
Après 8 mois d’hypotension avec un pic à 6 quand même !
Contrôle tous les 48h, un, puis deux, et là c’est trop tard, mes reins ne fonctionnent plus, ma vue est trouble…
Panique à bord, suspicion d’un AVC, césarienne de toute urgence, sous anesthésie générale, les minutes sont comptées.
Les souvenirs ensuite sont incomplets voir parfois inexistants.
Le lendemain j’insiste, et on découvre que je fais vraiment un AVC, transfert en urgence au CHU, puis réanimation, et vous savez quoi, on ne mange pas non plus en réa !!!
Pourtant j’en avais rêvé de ce premier repas après avoir accouché…
Enfin, la priorité n’est pas là, mon mari si courageux, toute la grossesse, et à l’annonce de l’urgence de la césarienne, craque.
Quand est-ce que ça va s’arrêter…
Je ne suis toujours pas avec mon bébé, mais je me booste, si je survie j’aurais toute la vie pour profiter de lui, je dois me battre.
Mon bébé n’avait pas un poids inquiétant mais a perdu 10% de son poids, ne régule pas sa température, les médecins savent que seule la maman peut remédier à ça efficacement et rapidement, on me l’amène quelques minutes et ça marche ! La nature est tellement bien faite !
Je fais une demande particulière au service de la réa, qui me regarde comme si j’étais folle, je veux un tire lait, oui oui je suis branchée de partout, mais mon souhait de toujours est d’allaiter et j’y arriverai même avec un début à distance. Et en effet j’ai eu un allaitement topissime.
Après la réa, passage à la maternité quand même, un peu de normalité et vous savez quoi, j’y étais depuis 15 minutes que c’était de nouveau la panique !
Réopération de ma césarienne en urgence sous anesthésie générale, hématome +++.
Puis début de pyélonéphrite grâce aux super sondes !
Un mois d’hospitalisation et des traitements et suivis médicaux depuis 10 mois,
mais JE SUIS EN VIE, je suis une femme et une maman épanouie, débordant d’amour et de reconnaissance envers les gens qui m’ont soutenue et notamment envers mon mari, mon fils, mes soeurs, ma mère, ma meilleure amie…
Toutes ces épreuves m’ont beaucoup appris notamment à me concentrer sur l’essentiel.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposezvotre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Merci, merci pour cet article.
Je pleure en le lisant.
J’en suis à ma seconde grossesse avec cette hypérèmèse.
Ma première grossesse a ete similaire presque en tout point avec la tienne. Perte de poids extrême, hospitalisation, médicaments en tout genre (certain même assez lourd pour une femme enceinte). Malaise, vertiges, vomissements+++, intolérance à toutes les odeurs… Je n’étais plus que l’ombre de moi même. Mais j’ai réussi à atteindre les 8 mois de grossesse et aujourd’hui c’est un grand garçon en bonne santé.
Actuellement enceinte de 3 mois de bébé 2 et c’est repartie pour un tour. A peine a 3 mois je me demande comment je vais faire pour tenir jusqu’au bout …
Mais cette fois-ci on m’y reprendra pas, fini les médicaments douteux sans aucune efficacité sur moi, fini l’hypnose, fini les psy. Nous ne somme pas folle c’est un réel problème !!!!
Courage à celle qui sont dans cet état.
Et merci pour cet article je me suis senti comprise en te lisant et tu sais à quel point on est jugé pendant cette période que ça soit au boulot ou par l’entourage qui ne vous voient pas dans cet état. Par contre il suffit d’une journée avec nous pour se rendre compte de l’intensité de ce truc et que c’est loin d’être une excuse pour pas aller au boulot ou de l’ordre de la psychiatrie.
J’avais 29 ans, lors de ma première grossesse et enchantée de porter ce petit être dans mon ventre. Malheureusement, dès la sixième semaine, j’ai commencé à vomir sans arrêt et mon médecin a décidé de m’hospitaliser en urgence puisque j’étais déjà déshydratée. Là, ce fut le début de l’enfer; prises de sang à tous les jours, remplacement d’intraveineuses fréquentes parce que les veines devenaient douloureuses, enfermement dans une chambre déprimante dans un très vieil hôpital et infirmières qui me réveillaient, la nuit, alors que j’avais enfin réussi à dormir un peu. Je perdais du poids à la vitesse gran V et j’étais déjà très menue. Mon mari m’aidait à me laver, je n’arrivais pas à tenir debout. Ma belle-mère m’a dit que tout cela était psychologique ce qui n’aidait certainement pas. Après deux semaines de calvaire, nous avons choisi l’IVG avec grand regret. Cette situation s’est répétée à chacune des grossesses. Nous avons tenté le Dyclectin, le Largactil et l’acupuncture mais rien ne fonctionnait. Épuisée physiquement et psychologiquement, nous avons opté pour l’adoption et c’est là que nous avons, enfin, pu connaître le GRAND bonheur de la maternité. Aujourd’hui, j’ai 60 ans et je me questionne toujours par rapport à cette période sombre de ma vie !
bonjour,
poste qui date un peu moi j’en suis à ma troisiéme grossesse je vomis encore avec forte nausée en permanance ça à durée jusqu’à la naissance de ma fille. et pour ma deuxiéme jusqu’à IMG pour malformation grave du à t21 à presque 4 mois. On ne me prenait pas au sérieux pour les deux premiére j’ai du travailler où evidement je n’étais pas trés productive, ce qui rajoute à la culpabilité, toujours obligée de se justifier, d’expliqué sans être cru. J’ai changer de gyné et enfin une qui me prend au sérieux, m’arréte alors que j’ai rien demandé , sait ce que c’est, me croix. Pour le moral ça fait toute la différence.
On est ravie d’avoir un bébé, on éspére que l’on ai pas malade pour rien, on ne profite pas de sa grossesse trés peu. et c’est horrible mais un de mes mailleur souvenir de la naissance de ma fille c’est de enfi pouvoir manger et boire comme j’ai envie.
9 mois c’est trés long. mais comme je dis c’est pour la bonne cause !
Enceinte pour la premiere fois a 18 ans premiere grossesse atteinte d HG pas du tout preparè a ce genre de chose , toujours a l ecole ça a etait tres difficile par la suite j ai eu 2 autres grossesses toujours atteinte d HG , la derniere a etait la plus violente je vomissait 40 fois par jour aucune force pour m occuper de mes autres enfants j ai fait une depression mais aujourd hui je suis tellement fiere de mes 3 enfants j ai vecu des grossesses difficile mais tellement heureuse d avoir pu donner la vie
Ce témoignage m’a mis les larmes aux yeux et m’a replonger dans ma première grossesse
Moi qui pensait naïvement avant d’être enceinte que les vomissements de la grossesse ne se voyaient que dans les téléfilms de 13 hrs sur M6 …
Je me suis reconnue dans tellement de choses : cette impossibilité à s’alimenter ou à s’hydrater , l’impossibilité de prendre une douche debout , de marcher etc …et bcp de personnes qui vous regarde avec condescendance en pensant que vous êtes une petite nature et en vous assénant que « la grossesse n’est pas une maladie « …
J’ai fini par comprendre que seules celles qui ont vécu ca peuvent comprendre …
Pour en rassurer certaines , j’attend actuellement mon deuxième bebe et je n’ai pas été touchée par l’HG cette fois ci , comme quoi chaque grossesse est différente 😉
À toutes celles qui vivent cela ou qui vécu ces moments pénibles ,sachez le : vous êtes des héroïnes
Jasmin2018 je suis très touchée par ton commentaire. J’ai également souffert de l’HG pendant 4 mois, après 4 ans d’attente pour avoir un enfant et grâce à notre 1ère FIV. Si je peux me permettre de te donner du baume au coeur, n’oublis pas que tu as 2 enfants et 1 mari, et que votre famille est là, que tu es là en vie pour toi et pour eux. L’expérience de ta 3ème grossesse est très difficile, mais concentre toi sur tes 2 enfants que tu as, c’est le plus beau cadeau d’une vie. Je suis donc actuellement enceinte de 6 mois et demi et les vomissements ne sont plus là tant mieux. S’il y a bien 2 choses qui m’animent aujourd’hui, c’est les petits coups dans mon ventre de mon fils que j’ai hâte de rencontrer, et malheureusement le côté traumatisant de l’hypermérèse qui ne me donne pas envie de revivre une 2ème grossesse. Pourtant j’ai toujours rêvé d’une grande famille, mais je me contenterais de mon mari et mon fils pour le moment. Merci d’avoir partager ton vécu.
C’est ce genre de témoignage qui m’a fait tenir le coup. Je n’ai toujours pas « digéré » cette grossesse abominable, même si mon petit bonhomme de 2 ans me montre tous les jours que lui et moi avons survécu. En cherchant désespérément de l’aide sur le net, je voyais au moins que je n’étais pas seule et folle. Les médecins dans l’ensemble ne m’ont pas prise au sérieux, j’ai dû aller travailler. J’ai risqué plusieurs fois l’accident. Mes proches pensaient eux que j’avais peut-être un cancer. Ils ont qd même fini par m’hospitaliser et me perfuser en voyant les résultats sanguins. j’ai fini par faire une dépression ; plusieurs mois de torture nuit et jour entraîne très souvent ce genre de syndrome. Mais j’ai eu le droit aussi aux commentaires débiles de sage-femmes et autres psy : « Vous vomissez votre propre bb. Vous désirez vraiment cet enfant ?… » Je ne peux même pas leur souhaiter de subir le même sort, ce serait trop cruel.
Merci encore pour votre témoignage.
Ce témoignage me bouleverse. Il démontre à quel point il est grand temps que la communauté scientifique se penche sur cette question, même si l’expérience médiatisée de Kate Middelton a provoqué certains (petits) changements dans les mentalités et la perception de cette maladie.
Maman de deux merveilleux enfants, j’ai souffert une première fois d’hyperémèse gravidique lors de ma deuxième grossesse. Celle-ci survenait après deux fausses couches. Les vomissements sont arrivés très rapidement et non jamais cessés. Ces 8 mois et demi de grossesse ont été un enfer. D’autant que je subissais l’incompréhension de l’entourage, qui me percevait comme quelqu’un qui exagérait, qui donnait une surcharge de travail à son compagnon si courageux de la supporter…Pour me protéger des odeurs, je m’isolais de plus en plus. Plus moyen de prendre les transports, ni voiture ni transports en commun, entrer dans un supermarché, au restaurant, à un repas entre amis, à un BBQ sans me mettre à vomir…J’ai vomi absolument partout, tout le temps. Je ne savais avaler que des aliments crus, non assaisonnés (dans mon cas, uniquement du melon et du jambon, un peu de pain). A cette époque, j’ai été hospitalisée pendant 4 jours, pour être réhydratée. Le corps médical, relativement impuissant mais d’un bon soutien moral (bien que j’aie entendu de certains que c’était uniquement psychologique), me disait que cela passerait après 12 semaines, puis après 16 semaines, puis après 24 semaines…avant de reconnaitre que cela durerait jusqu’à l’accouchement. L’arrivée de ma petite princesse deux semaines plus tôt que prévu a été une véritable délivrance…Je me rappelle des gens qui me félicitaient d’avoir si vite retrouvé la ligne après la naissance…Quand on perd du poids enceinte plutôt que d’en gagner, il n’y a vraiment aucune raison de se réjouir.
J’ai connu une dépression post-natale 3 mois après l’arrivée de la petite, qui a duré quelque temps. Puis, grâce à l’entourage de mon compagnon, de mes enfants et de mon médecin généraliste, ainsi que d’une psychologue hypnothérapeute, cela s’est amélioré.
Mon compagnon voulait un troisième enfant. Même si j’avais toujours clamé que je n’en voulais que deux, l’envie était très présente chez moi aussi. Mais j’étais terrifiée à l’idée que la maladie revienne. Mon compagnon, très positif, a réussi à faire tomber mes peurs, en me répétant sans cesse qu’une grossesse n’est pas l’autre…Après quelques mois d’essais, je suis retombée enceinte. Et cela a été un désastre. Outre le fait que la poche était décolée au 2/3, mettant en péril la jeune grossesse (j’ai des décollements à chaque grossesse), la maladie est revenue en force. Bien pire que la fois précédente…Cette fois-ci, je ne savais plus rien avaler du tout. Je ne supportais absolument aucune odeurs. J’avais 7 de tension. J’arrivais à peine à marcher. Plus aucune énergie pour rien faire. Pas moyen de lire, regarder la télé ou écouter de la musique. Je passais des journées entières allongée, à regarder le plafond. Sur la fin, je n’arrivais même plus à décrocher un téléphone pour parler sans me mettre à vomir. L’émail de mes dents était attaqué par l’acidité. J’ai été hospitalisée pendant près d’un mois, la majorité du temps sous perfusion, sans aucune amélioration. Mon état se dégradait…
Je lisais moi aussi des témoignages sur l’hyperémèse, dont « 9 mois avec ma bassine ». Puis sur des forums, j’ai lu qu’effectivement, des femmes avaient recours à des IMG, en désespoir de cause. Mon compagnon était très inquiet, ainsi que ma famille, mon employeur et les quelques amis au courant. Mes enfants souffraient énormément de la situation. Mon fils pensait que j’avais un cancer et qu’on le lui cachait. Ma fille a commencé à régresser…Sur mon lit d’hôpital, je me demandais à quoi cela servait, quel était le sens de se battre pour un foetus en situation précaire, de me dégrader si dangereusement, alors que mes deux enfants avaient tellement besoin de moi.
Nous avons donc décidé de subir une IMG. La décision la plus douloureuse et la plus difficile qu’il m’ait été donné de prendre. Mais c’est le choix de la vie que j’ai fait à ce moment-là, celle de ma famille, celle de mes enfants.
Quelques mois plus tard, la plaie est toujours à vif. La DPA vient de passer, et c’est extrêmement pénible.
Je m’en veux énormément, car même si c’est une maladie, que l’on n’y peut rien, je ne parviens pas à me retirer de la tête que tout est de ma faute. Les commentaires négatifs, ceux qui mettent cela sur le compte du psychologique, me hantent et me font culpabiliser.
Cet enfant, je le désirais infiniment. Il avait déjà un prénom. Il était dans mon coeur, dans ma tête, dans mon corps…et maintenant, il n’est plus là. Il ne reviendra plus jamais.
Je tente de me consoler avec les joies de la vie quotidienne. Mes enfants, mon compagnon, la vie sociale retrouvée, le travail…Mais tout a toujours un goût amer. Car pour l’instant, ce ne sont que des artifices. Au fond de moi, je reste inconsolable.
Une nouvelle grossesse n’est bien entendu pas envisageable. La caractéristique de cette maladie est qu’elle a tendance à revenir.
Nous avons d’autres très beaux projets. Je me fais suivre par une psychologue. Et avec le temps, la douleur, la culpabilité, la tristesse s’amenuiseront…
Si je partage ce témoignage aujourd’hui, c’est parce que je me suis sentie (je me sens encore parfois) fort seule, et tellement incomprise. Tellement blessée par certains commentaires (« elle est chiante quand elle est enceinte », « elle ne veut pas grossir », etc.). J’ai tellement eu l’impression d’être folle…La grossesse n’est pas une maladie, dit-on. Mais dans certains cas, si, elle l’est.
Si je n’avais pas eu mes deux enfants, ou si cela avait été au même degré que la dernière fois, sans doute que, moi aussi, j’aurais pu aller « jusqu’au bout ». Mais au bout de quoi? Personne ne pouvait garantir l’issue que cela aurait eu…Donc, je rejoins celles qui disent que si tu ne souhaites pas réitérer l’expérience, c’est vraiment tout à ton honneur.
Si j’avais su comment les choses allaient tourner, je me serais épargnée cette souffrance, à moi mais aussi à mon compagnon et mes enfants.
Si vous choisissez de vous limiter à une grossesse, ne culpapilisez pas et ne laissez personne vous ennuyer si vous n’avez pas une armée de nounous pour vous remplacer durant 9 mois.
Votre enfant sera heureux aussi et si votre couple le souhaite l’adoption est une voie possible si vous souhaitez un second enfant sans risque pour votre santé.
Le plus important est d’etre là pour élever celui présent et pour partager de bons moments avec votre mari.
Prompt rétablissement et beaucoup de bonheur à vous 3.
Elodie, ton témoignage est poignant et merci de l’avoir fait. Vivre tout ce que tu as vécu pour donner la vie est juste impensable mais cela arrive malheureusement. 9mois avec ma bassine a pour vocation de soutenir et plus vous en parlerai plus la mentalité changera en France que c’est dur…
J’ai vécu l’Hg en 2008, j’ai créé le blog 9mois avec ma bassine avec d’autre maman qui m’ont aidé à vivre la grossesse. Lors de la seconde j’ai réussi à mieux vivre l’hg et j’ai fais une pré -éclampsie post natale. Voilà, pourquoi cette histoire me chamboule, même si je n’ai pas fait d’avc Il me reste des séquelles de tout cela.
Future maman ne restait pas isolée. Merci
Ca fait vraiment peur de lire ton témoignage! Ici aux Etats-Unis la prise en charge est très différente. Cette histoire de te mettre dans le noir sans stimulations pour t’éviter des nausées est digne d’une prise en charge moyenâgeuse! J’ai une amie très proche qui a presque failli devoir interrompre sa grossesse tant les vomissements étaient importants. Et puis, en arrivant aux Etats-Unis, on lui a prescrit du Donormyl (un truc qui fait normalement dormir mais dont les effets secondaires ont la vertu de diminuer/éliminer les nausées). Ca lui a tout bêtement sauvé la vie, et celle de son fils. J’ai vraiment la chair de poule en pensant qu’on n’a rien fait de ce qu’il faudrait pour toi. Bon courage pour la suite!!
Ils en prescrivent en France aussi, c’est ce que j’ai pu avoir après deux traitements inefficaces avant ! ( Vogalib, effet nul car je le vomissais comme tout le reste et un traitement suppositoire pour palier le rejet mais qui n’a pas fonctionné du tout), mais ils sont frileux à le donner… J’avais personnellement déjà perdue plus de 6kilos avant de pouvoir en bénéficier…
Mais c’est vrai que c’était le plus efficace de tous !
Oui, c’est une prise en charge très ancienne, la France n’evolue Pas vite à ce sujet et on a bien du mal à faire reconnaître l’hg autrement que comme une maladie psychiatrique
j’en ai la chair de poule….
comme quoi nos petits bobos peuvent paraître si insignifiants quand on lit se genre de témoignage.
quelle battante tu es. je suis scotchée. <3
Très émue par votre témoignage, qui m’a rappelé ma propre première grossesse…
Vomir du matin au soir, et même la nuit, ne plus pouvoir rien faire ( prendre une douche me demandait tellement d’énergie que je vomissais systèmatiquement une fois sortie), les traitements qui s’enchaînent mais tous inefficaces, voir les kilos s’envoler à une vitesse vertigineuse, ne plus pouvoir ni s’alimenter ni même boire… Un enfer.
Un enfer aussi pour l’entourage impuissant, qui vous voit dépérir de jour en jour… Car c’est un peu ça, chaque jour semblait pire que le précédent, de moins en moins de forces, de moins en moins de courage aussi parfois… L’impression que notre corps nous lâche.
Je me rendait à l’hôpital plusieurs fois par semaine pour changer les traitements. Et une fois sortie, je ne pouvais même plus aller chercher moi même mes médicaments à la pharmacie…
Je garde un souvenir très trouble de cette période. Une épreuve, à la fois physique et psychologique, une bataille, chaque matin.
Je vous félicite de tout mon coeur pour avoir tenu jusqu’au bout et pour votre petit garçon ! C’est une magnifique victoire… L’amour nous donne un courage merveilleux 🙂
Très belle continuation et vous, et beaucoup de bonheur 🌻
Je me permets une question, vous parlez de votre première grossesse, en avez-vous vécu d’autres par la suite? Les symptômes étaient absents, différents, moins violents?
Je suis de tout cœur avec les femmes qui vivent une grossesse si pénible et finalement dangereuse! Du courage.
Bonjour,
Non je n’ai pas eu d’autres grossesses à ce jour ! Mais les médecins m’ont expliqué qu’il y avait un risque de récidive à chaque grossesse, mais que ce n’était pas systématique. C’est un peu la loterie en définitive… 🤔🤔
J’avoue que ce fut tellement difficile que ça fait un peu peur d’en envisager une seconde ( j’étais âgé de 23 ans lors de la première et pas du tout préparé à ce cas de figure), mais ce n’est pas une fatalité, alors il faut y croire 😉
Merci infiniment pour votre réponse.
J’espère que les symptômes seront moindre si vous envisagez une seconde grossesse.