Le témoignage de Chloé est tout simplement parfait. Il montre à quel point tout change dans un couple à l’arrivée de bébé et surtout comment l’instinct maternel peut nous pousser, nous les femmes, à mettre inconsciemment le papa (ou le conjoint) sur la touche, par des petites phrases ou des recommandations qui peuvent parfois le blesser. Personnellement je me retrouve à 100% dans ce qu’elle écrit et je pense que l’on est beaucoup dans ce cas. Voici son témoignage.
{Témoignage} La fragilisation du couple lors de l’arrivée d’un bébé
Bonjour la Mariée en Colère et les lectrices du blog !
Aujourd’hui je souhaiterais témoigner sur un sujet dont j’entendais beaucoup parler autour de moi, sans me sentir concernée : la fragilisation du couple lors de l’arrivée d’un bébé.
Forcément, on sait tous qu’un bébé n’est pas une solution dans un couple qui bat de l’aile, mais également qu’il peut transformer une relation. Quand mes amies ont eu des enfants, elles m’ont souvent confié que leur couple avait été fragilisé au début : le manque de sommeil, les différents dans l’éducation…
Je ne me sentais absolument pas concernée. Je ne me gênais pas pour donner mon point de vue quand j’en parlais à mon mari « tu te rends compte, ils se mettent tellement la pression, ils s’engueulent tout le temps » (eheh oui c’est facile de juger !)
Il faut dire que mon amoureux et moi, on est ensemble depuis bientôt 9 ans. On a vécu beaucoup d’épreuves ensemble (notamment le décès de mon papa des suites d’un cancer foudroyant), nous en sommes ressortis plus forts et jamais notre couple n’a battu de l’aile. Nous avons beaucoup voyagé, nous nous entendons à merveille et je n’imagine pas ma vie sans lui à mes côtés.
Notre petit loulou a vu le jour il y a bientôt un an. J’ai eu une grossesse sereine et facile (ça ne veut rien dire hein, j’ai juste eu de la chance), nous sommes partis deux fois en voyage jusqu’à mes 6 mois de grossesse, ce qui nous fait de jolis souvenirs. Après un accouchement parfait, nous avons découvert les joies de devenir parents. Notre petit bébé est arrivé au cœur d’un couple aimant, complice, il était attendu, nous étions parés pour tous les imprévus.
Mais oui bien sûr…
Notre fils est parfait, entendons-nous bien. Il est très beau, très rigolo et très intelligent (ce qui se résume à tenir son biberon tout seul et à attraper ses pieds. Hier, il a même attrapé son biberon avec ses pieds, alors vous voyez.) Il dort 12 heures par nuit et nous fait de longues siestes. Il mange bien. Il est en bonne santé. Et son papa est un super papa. Il fait tout autant que moi, il s’implique, il est drôle et appliqué.
« Ben alors c’est quoi le problème ? Elle veut une médaille ? »
Non, le souci, je ne l’avais pas du tout vu venir : chéri et moi, on est en désaccord sur à peu près 90 % de nos idées pour s’occuper d’un enfant (les 10 % restants correspondant au fait qu’on est tous les deux d’accord pour lui acheter un vélo et pour lui faire des guilis dans le cou).
Presque sans qu’on s’en rende compte, une force invisible (sans doute la même qui termine tous les pots de Ben & Jerry’s) nous pousse à reprendre l’autre sur à peu près TOUT. Sa manière de jouer (« tu es brusque, non ? »), sa manière de donner à manger (« prends-le dans tes bras, il sera mieux installé ! ») sa manière de parler (« tu peux lui dire plus gentiment ! »), même sa manière de dormir (ne va pas le voir, tu vas le réveiller !)…
Faut dire qu’avant, je ne connaissais pas le syndrome très répandu de « si tu touches à mon fils, je te pète les dents ». Il est là, le fond du problème : personne ne m’avait dit qu’à la naissance de mon bébé, je deviendrai une lionne. Que mon instinct de protection serait tellement fort que j’aurais le cœur serré en permanence à l’idée qu’on puisse faire du mal à mon tout, tout petit bonhomme. Que toutes les horreurs qu’on entend aux infos, je les enregistrerai dans ma tête, je les remuerai, je ferai un transfert, et je serai terrorisée en imaginant ces monstres dans les rues de chez nous.
De là, je deviens la personne que j’avais dit que je ne deviendrai jamais : parfois j’ai l’impression que je serai prête à tout céder à mon fils pour ne pas risquer d’écorcher son tout petit cœur. (Bon, ensuite je me rappelle que je suis adulte et responsable).
Mon couple va bien, parce qu’on s’aime et qu’avant de faire un enfant, l’amour et la complicité étaient ancrés dans notre quotidien. Mais lors de nos désaccords avec mon mari, je me surprends parfois à imaginer être seule avec mon fils, ne plus avoir à discuter des heures sur le fait d’aller le voir la nuit s’il pleure, le laisser foutre le bazar sur la table à langer, ne pas hausser le ton quand il lèche la cuvette des toilettes (ah non ça c’est peut-être pas une bonne idée). Et puis ensuite, mon homme grignote le ventre de son fils, et ce dernier rit aux éclats, de toute sa bouche sans quenottes, et la vie retrouve son équilibre.
Mon mari n’a pas tord, et je n’ai pas raison.
Nous avons été élevés différemment, mais nous avons tous les deux le même but pour notre fils : qu’il soit heureux et épanoui. Simplement, nos méthodes pour y arriver diffèrent. Certains diraient que c’est ce qui fait la richesse d’une famille. Moi je dis que ce serait plus simple si on faisait tout comme je l’ai décidé 🙂
Alors surtout si vous êtes dans ma situation, relativisez. Regardez votre conjoint(e), votre allié. Vous êtes une équipe. Vous vous aimez. Rappelez-vous que votre bébé est né de votre complicité, de votre volonté d’avoir une personne de plus à aimer.
Ma belle-mère a coutume de dire que la maternité te rend ta modestie.
C’est tellement vrai.
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Sophie dit
Nous avons eu trois enfants en deux ans et demi et à chaque naissance nous avons vécu ce tsunami et mis un peu de temps à retrouver un équilibre. Chaque arrivée dans la famille crée un déséquilibre provisoire et ce n’est pas évident de retrouver sa place. Quand la fatigue s’en mêle, cela complique encore plus les choses. Mais petit à petit, avec un peu de communication et beaucoup d’amour, on retrouve le chemin de la sérénité et du bonheur en famille.
Chloé dit
Oh non Léa Cambray ne me dites pas ca, déjà que mon mari est totalement contre 1 deuxième enfant 😂 notre bébé a 19 mois a présent et les choses sont beaucoup plus simple, mais il a fallu clairement qu’on s’adapte au départ.
Léa Cambray dit
Pfiouuu et avec 2 enfants alors….pour ma part il a été plus difficile de trouver un équilibre après la naissance de mon 2eme qu’après la naissance de mon 1er. Je pensais naïvement que pour le 2eme enfant, ça serait forcément plus simple…on est déjà parent, on a déjà de l’expérience tout ça tout ça…et bien nnnoooonnnnnn !
Chloé dit
Vous avez tout dit : ils sont heureux et épanouis ! 🙂
Cha dit
Je pense au que tu as tout dit! Le plusieurs difficile quand on vient d’etre mère, cnest d’arrivee A prendre du recul! D’autant plus que nous sommes inondé par la conception de la famille parfaite, aux enfants parfaits, toujours propres et obéissant, alors que, comme le dise nos grands meres « un enfant heureux est un enfant sale, pcq cela signifie qu’il s’épanouit, qu’il découvre, qu’il apprend. » nos yeux de mère nous empêche bien souvent de voir ce que voit les yeux de père et vice versa! Je m’en rappelle de mon ex qui part au parc avec bb (à peine 1an) et qui revient tout content en me disant « il a attrapé un escargot et tu sais quoi? Il l’a croqué! Après il a voulu attrapé une grenouille mais il a pas réussi jnallais pas le laisser entrer dans la mare! » j’etais Horrifié, et après coup je me suis dit, mais en fait on a pas fait mieux quand on était des gosses! On est tjs vivant, et surtout on a des supers souvenirs de nos os enfances! Les enfants ńauront jamais les mêmes jeux et les mêmes réactions selon qu’ils sont avec nous ou avec d´autres, et la complicité avec leur papa ne peut pas être identique à celles qu’ils avez leur mère…alors au diable les magazines, reportages, livres et publicités qui nous font devenir « psychorigides » et effrayés, qui nous empêche d’etre Pleinement les mamans qu’on souhaitent et surtout les mamans que nous sommes!!!non je ńai pas honte de dire que mes enfants ont déjà mangé non bol de céréale le soir pcq j’étais fait fatiguée et que nous avais pas pas envie de me mettre aux fourneaux, oui Janick déjà acheté la paix en disant si très tranquille c’est Disney et gâteaux à volonté cet après midi, oui mon mari fait des trucs dingues avec les gosses, mais tout le monde est heureux, ils sont polis, et standardisés quand il faut l’être, et franchement ça fait d’un bien de lâcher quand ils vivent et n’ont pas besoin de pressions forcées 😉
Caramelle dit
Je me reconnais à 1000% dans ce témoignage. Merci beaucoup !
Notre petite puce a maintenant 16mois et les choses se sont arrangées. On a sans doute fait chacun un pas l’un vers l’autre. Ma maman m’a dit « ton mari fait différemment et c’est ça qui apporte toute la richesse de votre éducation à votre fille ». J’ai « lâché » sur pas mal de choses qui me semblaient primordiales et qui maintenant me semble futiles ! Je me suis transformée en lionne moi aussi! Mais je ne regrette rien. On me disait de ne pas m’inquieter, de lâcher… mais je n’en étais pas capable à l’instant t ! Maintenant oui, nous avons eu besoin de passer par la, de surprotéger notre bébé ! Sans regret !
Chloé dit
Merci pour votre témoignage, ça fait du bien de se rendre compte que cette réaction est plus courante qu’on ne croit 🙂
Sandrine dit
Merci pour cet article, je vais accoucher d’ici 1 mois et demi et j’ai terriblement peur de ne pas laisser de place à mon conjoint, je me dis déjà qu’il faut que je le laisse gérer et surtout que je peux lui donner des conseils mais pas des ordres sur comment faire quand bébé sera présent.
J’ai la chance d’avoir un mari qui pense que je vais assurer en tant que maman (et je suis persuadée qu’il sera le meilleur papa au monde), mais je n’ai pas envie qu’il se sente oppressé par ma façon de faire.
Merci de me faire relativiser cela, merci de mettre des mots sur ces craintes.
Chloé dit
Ici c’est à mon conjoint que les sages-femmes ont montré les soins en 1er et il m’a montré ensuite (comment mettre une couche notamment 😁) et c’est lui qui a donné le premier bain, donc il avait un petit train d’avance sur moi et ça m’a aidé à lui laisser sa place. Et maintenant les papas s’impliquent beaucoup, donc vous serez au même niveau de connaissance ce qui installe un pied d’égalité. Surtout ne pas oublier que votre bébé est le fruit de votre amour avant tout. Mais vous verrez, la maternité ce sont des moments magnifiques à trois <3 je vous souhaite une belle fin de grossesse !
Sandrine Passa dit
C’est tellement vrai mais à force ça peut créer une rupture du couple.moi et moi mari comme vous on est un couple solide mais à force de faire comme vous on arrive plus.On à fallit rompre.
On a sauvé notre couples en se parler franchement de l’éducation et on a fait des compromis et on croit est rappeler qu’on a été deux à le faire et on arrêtais de ce jujer. Et un peu d’aide. Moi j’ai arrêté de croire que il a que moi qui savait m’occuper comme il faut.
Sandrine
Chloé dit
Tout à fait, la communication est la base pour trouver des solutions et c’est comme ça qu’on arrive à des compromis. Ce qui est difficile c’est que mon mari a l’impression que je prend tout le temps le parti de notre bébé, donc je fais des efforts pour me mettre à sa place car à la base c’était d’abord lui et moi 🙂 Merci pour votre commentaire !