Pour son deuxième accouchement, Anaïs a souhaité que tout se passe de la manière la plus naturelle possible. Elle a donc demandé à donner naissance à sa fille en salle nature. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement en salle nature
Bonjour à toutes les lectrices du blog;
Ayant moi même cherché des témoignages sur des accouchements en salle nature, je souhaite vous raconter mon expérience.
Retour sur mon premier accouchement qui m’a conduit à ce choix…
Ma première grossesse s’est bien passée.
La poche des eaux s’est fissurée 12 jours avant le terme. 2h après, sans être certaine que c’était bien le liquide amniotique, nous arrivons à la maternité, je suis dilatée à 1cm. On m’installe dans ma chambre, je n’arrive pas à être « bien » autrement qu’en position couchée mais je respire bien pour oxygéner mon fils. 2h plus tard, je suis à 3cm, on m’emmène en salle d’accouchement et l’anesthésiste me pose la péridurale (en position allongée sur le côté et en me priant sèchement de ne pas bouger). Nouvel examen, je suis à 7cm. J’ai envie d’uriner mais avec la péridurale je ne suis pas censée sentir cela. La sage femme m’explique que j’ai envie de pousser, elle me vide l’urètre (ça brûle) et me fait pousser. Tout s’enchaîne, j’ai mal, je dois pousser mais je ne ressens rien à part de la douleur. Mon mari doit me calmer avec un masque à oxygène. Je leur dit que je vais mourir, on me répond « non madame ». Le gynécologue arrive et annonce devoir utiliser la ventouse. « Faites ce que vous voulez mais sortez-le ! » Mon fils est né 8h après la perte des eaux.
Heureusement la naissance fait oublier la douleur. Après la délivrance et m’avoir recousu mon épisiotomie, la sage femme m’explique que la péridurale n’a fonctionné que sur le ventre. Je reste donc sur un accouchement médicalisé et subit…
3 ans plus tard, deuxième grossesse. 2 infections urinaires et beaucoup de fatigue me conduisent à un arrêt de travail 2 mois avant le congé maternité. Très vite, j’envisage d’accoucher différemment et surtout sans péridurale. Ma clinique a une salle avec lit rond, liane, chaise double, ballon et baignoire. Au départ mon mari est réticent et même si c’est moi qui accouche je tiens à ce qu’il ne soit pas bloqué par quoi que ce soit afin qu’il assure comme il a déjà su le faire.
Au 8ème mois, rendez-vous avec l’anesthésiste. Mon souhait de non péridurale s’accentue et la position pour en faire une me fait mal en 30 secondes. Je revois mon gynécologue et lui parle de la salle nature pour qu’il me rassure sur la prise en charge en cas de problème. Chose faite je suis décidée à tenter cette salle et mon mari accepte de me suivre dans mon projet.
Lors de ce dernier rendez vous avec mon médecin j’ai de l’hypertension artérielle et vais donc, en 2 semaines et demi, avoir 6 prises de sang, 5 monitorings et prises de tension dont 2 à la maternité. Les contrôles du foie et de l’acide urique ne s’améliorent pas ce qui peut amener à une pré-eclampsie. Mon médecin décide de me déclencher 16 jours avant le terme. Il m’avait prévenu alors nous avons pu organiser correctement et sans stress la garde de notre fils.
Jour J…
Nous arrivons à la maternité. En salle d’examen, mon col est raccourci et ouvert à 2cm. Le touché est douloureux et en plus la sage femme décolle les membranes (désagréable). Monitoring, pas beaucoup de contractions. On « s’habille » puis on se dirige vers la salle de travail classique. Un peu gênée qu’on ne m’ai pas posé la question, j’annonce ne pas vouloir de péridurale et vouloir aller en salle nature. Pas de problème mais la salle de travail nous est quand même réservée au cas où. On continue le monitoring et on met en place la perfusion avec le liquide de déclenchement et un antibiotique à cause des infections que j’ai eu pendant la grossesse. « L’antibio c’est une dose toutes les 4h et il en faut au moins 2« . Dans ma tête je me dis que au moins 4h de travail c’est long et est-elle sûre que ça va durer 4h ?
On passe en salle nature. Je suis reliée au monitoring et à la perfusion. Je choisis d’utiliser le ballon, les contractions sont là mais pas fortes. Je joue sur mon téléphone, mon mari profite du grand lit. J’essaie aussi les positions avec coussin d’allaitement apprises en cours avec ma sage femme mais ça me fait mal. Je préfère le ballon et tente l’association avec la liane. J’arrive à bien respirer et à bouger. Les contractions sont un peu plus douloureuses et sur l’une d’elle ça craque en moi.
« Je crois que j’ai rompu la poche des eaux« .
J’essaie de me lever du ballon et me rassoie car ça coule. J’avais bien senti, j’appelle la sage femme, 2h se sont écoulées depuis la perfusion, je suis à 3cm. J’ai demandé le bain, je m’y installe avec la main gauche qui ne doit pas toucher l’eau à cause de la perfusion et avec le monitoring qui va dans l’eau. Mon mari part manger. Les contractions sont plus fortes et se rapprochent. Je n’arrive pas à bien respirer et ne sais pas comment m’installer. J’appelle la sage femme pour qu’elle me sorte de là. « Vous êtes sûre que vous ne voulez pas de péridurale ? » « Non je continue » « Vous vous en sortez très bien« .
Mon mari revient et me trouve sur le ballon avec la liane, juste en culotte. J’en ai rien à faire d’être nue, les contractions sont très rapprochées (je sais qu’être immobile pour une péridurale ne sera plus possible) et douloureuses (je gémit tel un fantôme en même temps que je continue les respirations). Nous sommes à 3h30 depuis le début, je suis à 4cm. Être couchée est désagréable, je me remets sur le ballon, dos au lit et m’accroche à la liane. La sage femme me conseille de souffler vers le bas, mon mari s’assoit par terre et m’encourage. La douleur augmente, je pleure sans larmes puis je le sens clairement « Ça pousse« , mon mari n’a pas bien entendu « ça pousse, ça pousse » « quoi ? » « ça pousse ! Appelle-la« .
La sage femme arrive, ça pousse vraiment, je me lève du ballon et hurle en même temps que les 2 sages femmes et mon mari me portent jusque sur le lit.
Tout s’accélère, je hurle, je serre la main de mon mari qui essaye de me calmer, j’arrive à me calmer de temps en temps pour bien pousser, je lâche un « c’est horrible » et finalement ma fille sort et je me calme instantanément. Elle est née, elle est belle, je reprends mes esprits. Il s’est passé 20 minutes depuis le dernier contrôle du col. J’ai accouché en moins de 4h, sans péridurale, sans instruments, sans étriers et grosse surprise sans épisiotomie.
Mon gynécologue n’a pas eu le temps d’arriver pour la naissance, il est juste venu pour le placenta et j’ai eu en urgence la deuxième dose d’antibiotiques.
Gênée de mes hurlements, je me suis excusée auprès des sages femmes.
Je suis fière de ce que j’ai réussi à faire et je ne suis pas certaine que j’aurai pu tenir dans une salle classique ou si ça avait duré plus longtemps. La liane et le ballon ont été mes meilleurs alliés.
Dans la mesure du possible il faut faire les choses comme on le souhaite. En parler clairement aux personnes concernées (papa, médecins, sages femmes, anesthésiste,…) et surtout se faire confiance.
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Vadier dit
Bonjour, je pense qu’il doit y avoir une grande fierté d’y être arrivé. JespeJ’e pouvoir en faire de même, je suis enceinte de bebe 3, et nous souhaitons un accouchement en salle nature. Des conseils ? Au moment de l’expulsion certaines dit que ça leurs a énormément briler le vagin, est ce récurrent ? Le prix d’une salle nature est t’il différents d’une salle d’accouchement classique ? Et oui beaucoup de questions 😅
Anaïs dit
Bonjour,
En effet je suis fière de cet accouchement, j’en garde un super souvenir. Je n’ai pas compris ta question sur le vagin. J’ai pu éviter l’épisiotomie alors je me suis bien remise parcontre le déplacement du ballon au lit par mon mari et les sages femmes m’avait déplacé un peu le bassin…je continuais à marcher comme si j’étais encore enceinte en me balançant. Une séance d’ostéo a remis tout ça en place.
Ma salle nature était dans ma clinique et je ne crois pas que ça aient coûté plus cher mais comme tout est pris en charge par la sécu et la mutuelle (hormis la chambre individuelle) c’est difficile de s’en rendre compte.
Si tu souhaites discuter plus, j’accepte que la mariée en colère te donne mon adresse mail.
Marlène dit
J’ai accouché il y a 6 mois maintenant!
Je souhaitais la salle nature, je l’avais écris dans mon projet de naissance.
Le jour J personne ne me l’a proposé, on m’a installé en salle classique! c’est un regret que j’ai.
Fleurdeschamps dit
Bonjour j’avoue que ton témoignage ne me donne absolument pas envie d’accoucher 😂
Blague à part je trouve ça bien ces salles nature je vais me renseigner 😉
Marie dit
Comme Anaïs j’ai voulu un accouchement naturel, j’ai malheureusement été déclenchée 3 jours après le terme car ma fille était en détresse cardiaque. Après 12h de travail, un bain, un ballon et une liane, et de l’acupuncture mon col reste à 7cm je cède alors à la péridurale sous conseil car « l’ocytocine ça fait très mal » 2h plus tard notre crevette est dans nos bras, en parfaite santé sans instruments ni épisiotomie. La péridurale m’a au moins permis de me reposer même si je porte un peu de regret d’avoir accepté « si facilement ». Actuellement enceinte du second, j’aborde avec beaucoup plus de sérénité cet accouchement car j’ai passé un bon moment et j’ai une idée de ce qui m’attend. Je dis souvent que j’ai préféré accoucher qu’être enceinte (c’est quand même moins long !) Cette fois ci j’espère que les choses seront encore plus naturelles (pas de déclenchement ni de péri) et que je pourrai faire don du sang du cordon mais comme pour ma fille, je ferai en fonction de mon ressenti, de mes capacités et je resterai à l’écoute des conseils du personnel. Merci Anaïs, ton témoignage me donne confiance et me booste a fond pour y arriver cette fois !!! 🙂
Anaïs dit
J’ai vraiment eu de la chance que ça ne dure que si peu de temps car je ne garanti pas que j’aurais tenue le coup. 12h de travail c’est beaucoup de patience alors bravo à vous.
Emi dit
La nouvelle tendance du moment : raconter son accouchement …
je trouve que c’est très personnel et j’avoue ne pas comprendre toutes les femmes qui racontent leur accouchement …
La Mariée en Colère dit
Bonjour, il y a toujours eu des récits d’accouchement sur le blog et je ne vois pas le soucis. Ce ne doit pas être un sujet tabou, bien au contraire !
Anaïs dit
Bonjour,
Aussi rien ne vous oblige à lire ces témoignages. Certaines aiment échanger que ce soit par écrit ou par oral mais sans jamais s’imposer.
Audry dit
C’est mon souhait pr la naissance de notre filles par contre respect car sur un déclenchement apparement c’est encore plus difficile!!
Je travaille sur la respiration pr me préparer mais j’avoue que j’angoisse un peu à l’approche de l’événement.
Anaïs dit
Merci, J’en garde vraiment un très beau souvenirs.
Concentrez vous sur votre respiration et ne vous mettez pas la pression. Suivez votre instinct.