Annel pensait qu’à cause de son endométriose elle ne pourrait pas tomber enceinte…. Sauf que son ancien compagnon l’a mise enceinte le premier soir, et l’a abandonné après lui avoir menti pendant des mois. Voici son témoignage.
{Témoignage} Abandonnée à 3 mois et demi de grossesse
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Je m’appelle Annel.
J’éprouve moi aussi l’envie de partager mon histoire parce que beaucoup de femmes se retrouvent dans cette situation similaire d’abandon et que la douleur ressentie est tellement intense et complexe que vivre avec n’est pas toujours facile. Lorsque tout le monde à longueur de journée vous crie que ce vous vous ressentez, le bébé dans votre ventre le ressent également et que vous devez passer à autre chose….
Sauf que dans mon cas je ne voulais pas avoir mon enfant seule. Je ne m’en sentais pas capable et pourtant par la force des choses je vais devoir affronter cette épreuve sans personne à mes côtés.
Voilà comment les choses se sont déroulées, comment il m’a abandonnée à 3 mois et demi de grossesse.
Je connaissais R. depuis seulement 1 mois lorsque nous avons eu notre première relation. Dès le début je sentais que cet homme n’était pas honnête envers moi et semblait trop mystérieux pour être net, mais j’avais envie d’y croire. Il me plaisait tellement que je me suis laissée aller et dès le premier soir nous avons conçu notre fille. Trois jours après je sentais déjà que j’étais enceinte mais sans trop y croire. On m’avait diagnostiqué quelques mois plus tôt une endométriose, qu’il me fallait décider à traiter mais dont volontairement je refusais de m’occuper. Et pour moi il était donc impossible que je tombe enceinte pourtant la vie en a décidé autrement…. c’est le géniteur de ma fille qui a insisté pour que j’aille faire une prise de sang qui bien entendu fut positive.
Je n’en revenais pas parce que les choses devenaient concrètes et que je ne pensais pas un jour devenir mère. J’avais déjà mis une immense croix sur cela à moins de me rendre peut-être en Espagne plus tard me faire inséminer. Alors cette grossesse fut un choc pour lui, comme pour moi.
Pourtant, il a insisté pour que je garde cet enfant. Lorsque je l’ai rencontré il m’avait dit qu’il était célibataire et qu’il n’avait aucune relation concrète.
Les semaines qui ont suivit j’ai commencé à paniquer me demandant comment j’allais gérer une grossesse avec un seul salaire, des horaires en décalé… Qui garderai mon bébé ? Qui irai l’amener chez l’assistante maternelle le matin et irait le récupérer le soir pendant que je serai au boulot ? Plein de questions de bousculaient dans ma tête auxquelles R avait toujours réponse : sa mère s’occuperait de l’enfant, il serait là, il y a avait aussi une crèche à côté de chez sa mère…
Au final il avait réussi à me convaincre de garder le bébé sauf que plus les semaines passaient et plus il avait un comportement étrange… lorsqu’il me quittait je n’avais plus aucune nouvelle de la journée jusqu’au lendemain, mes messages ou mes appels restaient sans réponses ; lorsque je l’interrogeais il se montrait insupporté et agacé par mes questions en répondant que je ne lui faisais pas confiance et que j’allais tout gâcher.
Et lorsque je le rendais mal à l’aise d’exprimer mes doutes il disparaissait encore pendant deux jours, ainsi de suite, jusqu’à mes trois mois et demi de grossesse où un soir alors que nous venions de passer une semaine ensemble, Monsieur m’explique qu’il veut absolument dormir chez sa mère. J’ai tout de suite compris qu’il y avait anguille sous roche. Et monsieur insiste pour me rendre absolument ma voiture. J’ai trouvé cela étrange. Mais je n’ai pas insisté.
Ce soir là j’avais décidé de lui trouver un billet de train et en rentrant son nom et prénom j’ai découvert son historique, qu’il s’était rendu à plusieurs reprises les mois précédents hors de l’île de France alors qu’à moi il disait qu’il était sur Paris.
Je n’en croyais pas mes yeux ! Ce soir là j’ai fait une descente aux enfers.
J’ai cru que j’allais faire un arrêt cardiaque. Lorsque je lui ai fait part de ma découverte R. a tout nié en bloc disant qu’il n’était pas malhonnête, les jours qui ont suivi il a inventé des histoires à dormir debout pour expliquer le fait qu’il quittait chaque mois Paris mais à chaque mensonge j’avais la preuve qu’il me mentait.
J’ai interrogé sa famille : sa sœur a refusé de me révéler la vérité disant que ce n’était pas à elle de tout me dire. Au final j’ai finit par envoyer un ultime message à R lui disant que je ne méritais pas son comportement vis à vis de moi et de tout me dire : message auquel il n’a jamais répondu.
Aujourd’hui je me retrouve à 5 mois et demi de grossesse à poursuivre ma grossesse seule, heureusement avec le soutient de mes parents.
Je ne souhaite plus jamais voir cet homme qui manifestement s’est montré menteur, irresponsable et lâche envers moi alors qu’apparemment il n’est pas libre. Jusqu’au bout il ne m’aura même pas ne serait-ce que dit la vérité comme si je ne la méritais pas.
A ce jour il ne sait même pas comment se déroule ma grossesse et si son bébé est toujours en vie dans mon ventre.
Je me sens à la fois piégée, salie et humiliée par lui et sa famille. Tout le monde savait que je perdais mon temps mais personne ne m’a rien dit. Il a insisté pour que je garde un enfant dont il ne se soucie même plus aujourd’hui. Je n’en reviens toujours pas. Je souffre beaucoup de ce manque de respect et de cet abandon irresponsable. Aujourd’hui j’ai bel et bien compris que mon bébé n’aura pas de père et que je devrai continuer ma route seule.
Je ne souhaite cela à personne car c’est une sensation destructrice de se dire qu’on a été utilisée puis abandonnée comme un vulgaire mouchoir souillé.
Mais je souhaite tout de même beaucoup de courage à toutes celles qui sont dans le même cas que moi. Jusqu’au bout j’ai voulu avorter, je me demande toujours jusqu’à présent si je serai capable un jour d’oublier et d’aimer le bébé d’un tel homme.
Mais au fonds de moi je me dis que si je n’ai pas réussi à avorter c’est que mon enfant je l’aime déjà et que je surmonterai tout cela avec le soutient de mes parents.
Si vous aussi vous êtes abandonnée pendant votre grossesse, surtout ne restez pas seules dans cette épreuve, fuyez auprès de ceux qui vous aiment et n’hésitez pas à parler de votre peine. Ne gardez rien pour vous et restez forte. Tout le monde dit que c’est à la naissance que l’ont réalise qu’on a fait le bon choix. C’est ce qui me donne la force de supporter cette grossesse seuls, qui je l´avoue n’est pas très heureuse pour moi mais je m’accroche en me disant que tout est passager dans cette vie et que demain sera forcément meilleur.
Je vous souhaite encore beaucoup de courage à toutes et vous communique des pensées bienveillantes et lumineuses pour vous et votre grossesse. Restons fortes !!!
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Ilona dit
Bonsoir Annel,
Je suis l’heureuse maman d’une petite puce de 5 mois. J’ai été abandonné par le papa au 3 ème mois de grossesse après 7 ans de relation. Je n’ai pas eu une grossesse très heureuse mais depuis la naissance je suis comblée. Maman solo certes mais épanouie et totalement sereine apaisée. Ce n’est pas facile tous les jours mais chaque minute passé à ses côtés me rendent plus forte. Son père l’a reconnu, il vient la voir. Je ne m’y oppose pas. Mais je n éprouve plus rien pour cet homme. Il m’indiffère. Aujourd’hui je lui pardonne car je veux être en paix avec moi même pour offrir une vie saine à ma fille mais je n’oublierai jamais la douleur que j’ai ressenti. Oui pour le moment, ce n’est pas évident à gérer mais tu verras que quand ton bébé sera là, tu n’aurais plus envie de passer à ce qu’il t’a fait. Je te souhaite du courage mais surtout beaucoup de bonheur. N’hésites pas à demander mes coordonnées si tu souhaites échanger.
Lashiva dit
Bonjour,
Je ne laisse pas souvent de commentaires mais cette fois je le fais.
J’ai été élevée par ma mère seulement, qui elle aussi a été abandonnée plus ou moins au moment de l’annonce de sa grossesse.
Avec le recul (j’ai 27 ans), je me rend compte qu’effectivement, ça a dû être compliqué pour elle. Ça a dû être dur pendant toutes ces années. Elle a en plus été licenciée économique quand j’avais 4 ans et n’a pas retrouvé de travail avant la fin de mon adolescence ; et ne s’est jamais remise en couple. Mais le résultat, c’est que ma mère et moi avons une relation fusionnelle (tout en restant saine). Elle a dû jouer le rôle du papa et de la maman mais a su donner le meilleur d’elle-même pour être encore mieux que les 2 réunis ! C’est mon amie, ma confidente, mon pilier. J’ai énormément d’admiration pour elle, et je ne la remercierais jamais assez pour ce qu’elle a fait pour moi.
Les femmes ont la capacité de se transformer en super-mamans, et j’en suis sûre, vous en serez une vous aussi.
Ensuite, ça ne concerne que moi mais je n’ai jamais été en manque d’un père que je n’ai jamais connu. Contrairement à ce qui peut se raconter, les enfants qui grandissent seuls avec un seul parent ne tombent pas dans la délinquance ou autres absurdités du genre. J’ai toujours été équilibrée et j’ai eu une enfance épanouie.
Quand ce sera dur, pensez à tout l’amour et à toute la reconnaissance que votre enfant aura pour vous quand il sera en âge de comprendre ce ça signifie d’avoir un enfant seule.
J’espère de tout cœur que votre grossesse se passera comme vous le souhaitez =)
Hélène dit
Ce message ne m’est pas destiné mais il me donne tout de même beaucoup de baume au cœur et de courage, j’espère de tout cœur que ma fille aura les mêmes mots que vous à votre âge!
Hélène dit
Je ne suis pas d’accord avec le message d’Annel. Personnellement, j’aurais mille fois préféré qu’il ne déclare pas notre fille, ça aurait été pour moi bien plus facile: Elle a 5 ans aujourd’hui, et je n’ai jamais vu l’ombre d’une seule pension alimentaire. Je n’ai pas les moyens de faire appel à un huissier tous les mois, que je payerais pour rien (en moyenne, 100 euros d’huissier pour une pension alimentaire de 160, au mieux je gagnerais 60 euros (hourra) au pire j’aurai perdu 100€ donc le calcul est vite fait). je n’aurais pas, à toutes les rentrées scolaires, à me farcir les informations à mettre sur le père. Mettre père inconnu est plus facile que d’expliquer que non, je ne connais pas l’adresse du père, que oui il l’a reconnu, que oui il a toujours son droit de paternité mais que non il n’a pas le droit d’aller la chercher à l’école. Je n’aurais pas eu à passer devant un juge pour la garde de ma fille, qui m’engueule parce que je ne demande pas assez de visites du père, sachant que ce père n’a pas pris la peine de se déplacer au jugement, pas pris la peine de prendre des nouvelles de sa fille depuis des années, pas pris la peine de lui souhaiter ses anniversaires. Ça aurait permis par contre à mon futur mari, si l’envie lui dit bien sur, d’adopter ma fille, ce qui n’est pas possible aujourd’hui. Bref, j’ai vécu 3 ans seule avec ma fille, dans la région la plus chère de France, et pourtant, même si ça a été très difficile, je m’en suis sortie. Je vous souhaite plein plein plein de courage, et vraiment, réfléchissez bien aux pour et aux contre, pour moi, vous serez bien plus libre s’il ne la déclare pas.
Hélène dit
Pardon, je voulais dire que je n’étais pas d’accord avec le message de Marie! 🙂
Marie dit
Bonjour Hélène
En fait, en écrivant mon message, je me disais justement « et si elle n’a aucune envie de revoir cet homme et encore moins de l’impliquer dans la vie d’un bébé dont il ne veut pas entendre parler »?…
Donc je m’attendais à votre réponse, mais je voulais malgré tout conseiller à Annelle toutes les options qui peuvent s’offrir à elle. Certes, la loi français n’est pas parfaite, mais elle existe tout de même.
Maintenant, je comprendrais tout à fait qu’Annelle ne souhaite pas s’engager dans l’imbroglio juridique que vous avez la malchance de subir. Avec un homme comme ça, il vaut mieux ne rien lui demander et élever son enfant en lui donnant le meilleur, c’est-à-dire en évitant les contacts avec lui.
Petit conclusion pour revenir sur le juridique : si l’enfant d’Annelle souhaite, une fois grand, faire reconnaître la paternité de cet homme, il peut le faire jusqu’à 10 ans après sa majorité (et donc récupérer 18 ans de pension alimentaire)
Bon courage à vous, et plein de bonnes choses avec votre futur mari
Hélène dit
Merci Marie pour ce message très intéressant et pour vos gentils mots! 🙂
Aurelie dit
Annel,
Ayez confiance en l’avenir. Élever un enfant seule n’est pas facile, je le sais j’en élève 3 ! Bon, les papas sont là qd même.
Mais je comprends bien ce sentiment qui vous habite. Pour ma part mon compagnon m’a abandonné quelques mois après l’annonce de mon cancer du sein, au moment où le traitement est le plus dur.
La lâcheté de certains êtres humains fait peur mais heureusement ils ne sont pas tous comme ça.
Vous aimerez votre fille même si son père est un abruti fini. Parce qu’elle vous fera vous sentir vivante, parce qu’elle vous aimera sans aucune limite et d’un amour inconditionnel.
Soyez forte. Courage.
Marie dit
Bonjour Annel
je te trouve incroyablement courageuse ! Un grand bravo à ta force de caractère 🙂
Tu dis que tu as peur de ne pas pouvoir élever cet enfant avec un seul salaire.
Mais en France, tu peux obliger le père à reconnaître cet enfant, même s’il le refuse. Je te conseillerais de prendre contact avec un tribunal pour lancer une procédure de reconnaissance en paternité forcée (articles 327 et 328 du code civil) après la naissance de ton bébé. Le tribunal pourrait ordonner une analyse ADN pour prouver que cet homme est bien le géniteur de ton bébé.
En pratique, une fois sa paternité reconnue, il aura l’obligation de verser une pension alimentaire au bébé.
Bon courage et plein de pensées positives