Alors que son premier accouchement s’était parfaitement bien déroulé, Louise a du avoir une césarienne d’urgence pour la mise au monde de son second enfant. Un traumatisme dont elle a encore beaucoup de mal à se remettre. Voici son témoignage.
{Témoignage} Césarienne d’urgence, mon vécu…
Bonjour à toutes,
Je me présente je m’appelle Louise, j’ai 24 ans, je suis avec mon conjoint depuis 10 ans et nous sommes parents de deux enfants de 3 ans et 18 jours.
Ma première grossesse et mon premier accouchement se sont bien déroulés notamment un accouchement par voie basse pour la première.
Mais tout a été différent pour mon second accouchement :
Nous nous sommes présentés à 39SA pour une fissure de la poche des eaux à la maternité. Mes contractions sont extrêmement douloureuses (rien à voir avec mon premier accouchement). La péridurale est posée, je me sens bien, j’écoute de la musique, mon conjoint dort… La sage-femme fait des allers et retours pour me changer de position et me prévient que le petit fait des anomalies de rythme fœtal mais on surveille cela. Je me mets alors à surveiller aussi et c’est vrai que cela devient préoccupant.
Après une énième visite de la sage femme, je lui parle d’une éventuelle césarienne mais elle me dit que rien n’est joué, que l’interne surveille encore pendant 30 minutes, mais au bout de 10 minutes l’interne arrive, elle veut me faire des examens complémentaires (test du sang sur le bébé et vérification du col). Quelques secondes après la gynécologue de garde se présente (je sais que ce n’est pas bon signe). En quelques secondes, elle m’explique qu’on va faire une césarienne en urgence que le bébé ne va pas bien du tout et que ça va aller très vite.
On me prépare. Le papa est parti s’habiller, je pleure en silence, j’essaie d’encaisser…
Je me retrouve au bloc opératoire, de là tous s’enchaîne, on m’ouvre alors que quelques secondes avant je sentais encore mes orteils bouger… Je sens que l’on « fouille » dans mon ventre mais heureusement je ne ressens aucune douleur…
La papa arrive, il me regarde tendrement. Cela me rassure même si je pleure encore en silence. La gynécologue me demande de pousser deux fois (elle me dit que cela aide mais je n’en suis pas convaincue). L’instant d’après notre fils est sorti, il pleure. On me le présente, un petit bisous et mes deux hommes partent.
Je me retrouve seule avec moi-même en pleure, nauséeuse et très fatiguée. Je n’ai absolument aucune force. L’anesthésiste essai pourtant de me parler mais la seule choses que j’arrive à faire c’est pleurer en silence…
On m’emmène voir mon fils, au bout de deux minutes je demande à aller dormir en salle de réveil car je suis épuisée.
A mon retour de la chambre, les antalgiques ne font plus effets.
J’ai très mal, chaque mouvements me fait souffrir. Je n’arrive même pas à m’occuper de mon fils les premières 24 h.
Les sages-femmes m’ont dit que j’irai de mieux en mieux chaque jour qui passerai.
Je suis sortie au bout de 5 jours de la maternité avec la visite d’une sage femme pendant deux jours à la maison.
De nouvelles douleurs se sont alors installées et elles me font encore plus mal que les premières, j’ai des hématomes sous la cicatrice car j’ai été ouverte en urgence donc « violemment » selon ma sage-femme… Je commence seulement à avoir moins mal petit à petit mais je ne pouvais absolument pu bouger à certains moments et mon conjoint a été obligé de me lever et de me porter plusieurs fois tellement c’était douloureux.
Mais ma plus grosse douleur reste la douleur psychologique…
Les professionnels de santé nous ont bien accompagnés même parfaitement mais la césarienne d’urgence est un acte choquant psychologiquement et physiquement car en deux secondes les choses s’accélèrent et tout ce qu’on imaginait pour l’accouchement par en fumée… De plus nous ne sommes absolument par préparées en tant que femme à la césarienne d’urgence et surtout à l’après césarienne.
Aux douleurs qui vont accompagner cette dernière.
J’ai beaucoup de mal à mettre des mots sur le fait que je n’aille pas bien dés que je parle de mon « accouchement ».
Je vais m’en remettre ça c’est sûre mais dans combien de temps, ça je ne sais pas.
Je m’entête à dire à mon entourage que mon fils va bien et que c’est le principal mais nous, mamans, il serait temps de réussir à dire que non ça ne s’est pas bien passé et que non nous n’allons pas toujours bien après un accouchement ou une césarienne.
Merci de m’avoir lu, j’ai mis trois jours à écrire avec beaucoup de larmes…
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Marine dit
Bonjour Louise,
J’ai vecu une situation similaire et avec le recul je suis parfaitement d’accord avec la phrase de La Mariee en Colere « Un accouchement qui se passe bien est un accouchement où bébé et maman n’en gardent aucun traumatisme. », et j’y ajoute ma precision perso: « meme si ca prend un peu de temps ».
Apres ma cesarienne en urgence, il m’a fallu 6 semaines pour raconter mon accouchement sans pleurer, je n’ai pas ressenti cette « immense vague d’amour instantane » qu’on m’avait promise, j’etais en pilote automatique pour les soins et les calins (avec le recul, je n’aurais rien fait differemment mais le coeur n’y etait pas), etc.
Il y a 3 choses qui m’ont aidee.
1- A 4-5 semaines j’ai vu la psychologue de la PMI, juste 1h, et elle m’a aide a mettre en mots mes vrais sentiments et emotions, notamment sur le fait que ma vraie culpabilite n’etait pas de ne pas avoir accouche « comme il faut » mais d’en vouloir a mon bebe de n’avoir pas eu cet accouchement naturel don’t je revais (comme pour toi la cesarienne a ete decidee face aux anomalies de rythme cardiaque du bebe, de mon cote tout allait plutot « bien »). Il a suffi que je le dise pour que ce sentiment s’evapore…
2- Avant le 2nd rdv planifie avec cette psy, j’ai dejeune avec une copine elle aussi tres jeune maman (son bebe n’avait que 2 mois de plus), une personne vraiment tres douce et bienveillante, forcement concernee par les memes sujets. Dans le fil normal de la conversation elle m’a demande de raconter mon accouchement et, sans doute parce que c’etait aussi une jeune maman, je lui ai vraiment tout dit dans les moindres details, plus qu’a ma mere ou meme qu’a mon mari, j’ai pleure comme je n’avais jamais pleure de ma vie. Quand j’ai eu le 2nd rdv, j’etais tout sourire, ravie de parler de mon bebe (et pas seulement de mon accouchement…), une transformation radicale.
3- J’ai beaucoup investi une autre facon d’etre « physiquement » connectee a mon bebe. Pour moi c’etait l’allaitement, qui a ete tres naturel et facile (pure chance + tres bon accompagnement en neonat a la maternite), mais j’ai lu des temoignages de mamans biberon pour qui le peau a peau a joue ce role, meme en commencant bien apres la naissance.
La combinaison de 1- avoir de l’aide pour mettre des mots 2- « revivre » tous les details sans jugement 3- une autre connection physique a mon bebe m’a vraiment aidee a remonter la pente et a profiter des premiers mois avec mon fils. Quelques jours plus tard, je pleurais de joie juste en marchant dans un parc avec mon bebe colle a moi dans le porte-bebe: la « vague » etait arrivee et elle ne m’a plus quittee 🙂
2 ans apres, j’ai beaucoup de tendresse pour la toute jeune maman que j’etais, et mon petit garcon adorable et en pleine sante me rappelle tous les jours que toute cette douleur et cette peine n’etaient rien face a l’ampleur de la joie et de l’amour qu’il m’apporte au quotidien.
Bon courage Louise, nous sommes toutes differentes mais j’espere que vous reussirez aussi tres bientot a etre en paix avec votre accouchement.
Lilou dit
Bonjour Louise ,
J’ai vécu quasiment la même chose que toi il y a plus de 4 ans pour mon premier accouchement: césarienne d’urgence après 36h d’accouchement suite à un déclenchement. Sauf qu’en plus des douleurs physiques , de la peur et du traumatime que représente une césarienne je suis tombée sur des professionnels en clinique peu à l’écoute et vraiment pas bienveillants…
Physiquement le premier mois a été atroce mon mari aussi à du tout faire aussi ( même m’amener aux WC car j’avais beaucoup de mal à marcher…), la rééducation très pénible et difficile et la douleur au niveau du ventre a mis presque un an à disparaître …
Mais comme toi c’est surtout psychologiquement que les dégâts furent les pires. Je n’arrivais pas à m’occuper de mon enfant , j’avais beaucoup de mal à me sentir dépendante des autres et à avoir besoin d’aide, je culpabilisais de ne pas y arriver et pourtant je faisais bonne figure en me persuadant que le plus important c’était que l’on soit en vie mon enfant et moi et que les césariennes d’urgence ça arrivait à beaucoup d’autres femmes alors je n’avais pas le droit de me plaindre …
Et pendant cette période quand je me suis tournée vers des professionnels de santé on m’a dit qu’il fallait être patiente et que ça allait passer …
Sauf que un peu plus d’un an plus tard j’ai fait une très grosse dépression post partum et que j’ai sombré … Il m’a fallu beaucoup de temps pour remonter la pente , j’ai passé des mois chez le psy, j’ai fait de la réflexologie , du shiatsu, de l’hypnose. .. Et cela fait que quelques mois que je ressort la tête de l’eau alors qu’il a déjà 4 ans.
Donc sache que tu n’es pas la seule à qui cela arrive, laisse toi aider par les gens qui t’entourent, reposes toi et prends soin de ton corps, et surtout n’hésites pas à demander de l’aide à des professionnels compétents et bienveillants !
Bon courage !!!
Sandrine54 dit
Je comprends votre situation car j’ai vécu la même pour mon premier accouchement. J’ai été déclenchée par tampon car le col, a 41 semaine était toujours ouvert qu’à un doigt. On m’a posé le tampon le mercredi a 10h, premières contractions douloureuses à 19h et pose de la péridurale à 4h du matin. Jusqu’à 6h, le travail se faisait bien par voie basse … A 7h, trouvant que c’était long et que bébé ne descendait pas assez vite, le gynéco fait des tests sur bébé (test du ph) a 1h d’intervalle. Au 2nd prélèvement, le pH n’est pas bon, mon fils était en détresse respiratoire. On me dit qu’on va me faire une cesarienne d’urgence. Je passe au bloc, sans mon conjoint. A 10h10 mon fils né. Je n’ai pas pu l’avoir pres de moi car chute de tension et donc en soins continus jusqu’au vendredi. Ça a été dur mais vous allez surpasser cette situation avec le temps et du courage. Voir votre enfant grandir va vous y aider.
Claire dit
Bonjour
Suite a un parcours PMA je révais d’un accouchement le plus naturel possible.
Malheureusement cela n’a pas été possible et après 24h de travail j’ai eu une césarienne en urgence très traumatisante pour moi comme mon mari. En plus de cela en salle de réveil on m’a directement annoncé que vu comment c’était passé ma césarienne je n’aurais jamais d’enfants par voie basse, toujours par césarienne.
Psychologiquement cela a été très compliqué, dur de prendre ma place en tant que maman (premier enfants et je ne pouvais même pas me lever pour voir les puéricultrices qui nous expliquaient comment changer une couche ou donner son bain à la petite), dur de comprendre ce qui se passait autour de moi, les professionnels de santé qui était parfois très expéditif sans que je sache si ce qu’ils me disaient été normal ou pas.
Mais une interne s’est aperçu de mon désarroi, je pleurai dès que l’on me parlai de mon accouchement. Elle nous a donné le numéro du service de périnatalité de l’hôpital. Nous avons donc été suivi par une psychologue de l’hôpital pendant 1 mois (jusqu’à la semaine de reprise de mon mari) elle s’assurait que je trouvais ma place de maman tout en ne m’oubliant pas. Cela m’a fait beaucoup de bien de me rendre compte que mon désarroi était finalement pas si étonnant.
Ma famille ne comprenait pas mes pleurs lorsque nous évoquions mon accouchement, je crois qu’il a fallut beaucoup de temps à mes parents pour comprendre que moi et mon mari avons pensé que je ne sortirais pas du bloc (césarienne vraiment traumatisante).
Donc franchement si vous en ressentez le besoin je vous conseillerais de voir quelqu’un de neutre qui pourra vous écouter (et même si vous n’en ressentais pas le besoin). Ma sage femme nous a dit que c’était très bien d’y aller lorsque nous lui avons expliqué mon accouchement. Il ne faut pas avoir honte de dire que oui ça a été compliqué même si des tas de femmes vivent des césariennes.
Mme pas de chance dit
Bonjour à toi!
Je suis désoler pour toi ça se sois passer comme cela, mais ton enfant va bien et c le principal c ce qu il faut ce dire! J ai eu une accouchement sur anesthésie général à 35+5sa je sais à quel point c dur et le mots accouchement n a aucun sent car pour moi je n aivat pas donner naissance à ma fille mais on me laver enlevé de mon ventre mais c était pour so t bien et le mien! J ai eu un hématome aussi et je sais que ça fait mal! Le temps passera et tu arrivera à surmonter cette épreuve ! J ai parler avec une sage femme qui m avais dis que l on imaginai bcp de chose pour la naissance et que même certaine femme en accouchement par voir ie basse n était pas satisfait de leur accouchement….. dis toi que tu as déjà eu un beau premier accouchements et c est déjà une grande chance…..
Bon courage à toi et n hésite pas à te faire aider on et pas surhumaine c tous a fait normal ce que tu ressent!!!!
Sereno dit
bonjour
il en va des mariage comme des accouchements, le parfait n’existe pas…
je comprend que l’on souhaite un accouchement serein, indolore etc etc mais au final ni vous, ni les médecins, ni dieu n’a de contrôle la dessus, il n’y a rien que auriez pu faire pour empêcher cela,
c’est les aleas de la vie au même titre l’accident de voiture qui va tuer votre voisin que l’instant qui vous a fait croiser l’homme de votre vie
Je ne comprend pas que l’on puisse croire, qu’un accouchement ne présente aucun risque de complication, au point de se rendre malade (psychologiquement),
De tout temps des femmes (et des bébés) sont mortes de leur accouchements….ça arrive encore aujourd’hui.
Je suis toujours perplexe devant ce type de récit.
Lisa dit
Je ne vois pas vraiment ce qu’il y a de difficile à comprendre.
Un bébé qui naît en 15 min au lieu des heures que l’on s’était préparé à attendre, ça peut être choquant. Quand on a passé 9 mois enceinte, il nous faut un moment pour réalise que l’on ne l’est plus. Normalement, un long accouchement par vois basse te laisse le temps de réaliser ce qui se passe. Et on passe d’un accouchement actif, on fait naître un bébé à un accouchement passif.
En plus une intervention chirurgicale, non prévue est toujours surprenante et marquante. Une césarienne comme une autre opération. Normalement, on rencontre plusieurs fois un médecin, l’anesthésiste… et après on subit l’opération. On s’est fait à l’idée. C’est très différent d’une opération surprise.
Un peu comme si on allait se faire retirer une dent et qu’en plein milieu de la procédure, le dentiste annonce un problème et t’envoie dans un bloc opératoire pour une opération sous anesthésie générale. Ca fait un choc mais si on sait tous très bien que le plus important c’est que tout se soit bien passé.
Enfin, il y a un tel matraquage aujourd’hui sur le côté normal de l’accouchement et naturel de l’instinct maternelle que les femmes qui ne peuvent s’occuper de leur bébé à la naissance se sentent (souvent) inférieure et de mauvaise mère. Elles sont impuissantes et ont l’impression de ne pas créer se fameux lien si important (et soit disant naturellement immédiat) « mère-enfant ».
Là on parle d’une maman qui a du faire interrompre sa rencontre avec son bébé parce qu’elle se sentait trop mal. Qui pendant plusieurs jours ne pouvait pas prendre son bébé dans ses bras quand il pleurait ni le nourrir/laver seule (parce que généralement après une césarienne on ne peut se tourner pour attraper le bébé dans son couffin ni se lever) .
Fatalement, elle peut se croire une mauvaise mère dans cette situation.
C’est évidemment faux mais ca peut prendre un certain moment avant qu’elle ne voit les choses différemment.
Peut être que si lors de la préparation à l’accouchement, on parlait un peu plus du déroulement de la césarienne et des risques qu’elle survienne, les mamans seraient plus préparées et sereines.
Priscille dit
Vous ne pouvez pas le comprendre probablement par ce que vous ne l’avez pas vécu un accouchement pas césarienne n’a rien de naturel. Qu’il soit programme par obligation ou qu’il soit en urgence psychologiquement c’est dur a accepter de ne pas pouvoir mettre au monde notre enfants.
Et comme dit plus haut le fait en plus de pas pouvoir s’occuper de son enfant est presque encore plus difficile.
Kika dit
Parce que vous vous sentez moins maman après une césarienne ? Après ce qui est naturel ou pas, l’OMS préconise 10 à 15 % de césariennes pour garder un taux bas de mortalité maternelle et /ou infantile. En France ce taux est autour de 20%. Alors j’ai envie de dire merde à la nature :). La seule erreur est de ne pas se renseigner et préparer à cette éventualité. Mais c’est la faute des cours de préparation à la naissance qui vendent des papillons et des proutes de licorne. Selon la vieille légende que si une femme ne sais pas que l’accouchement fait mal et peut mal se passer, tout va bien se passer. Ou comment se fourrer la tête dans le sable.
A titre personnel je préfère une césarienne qu’une episio+forceps. Je compte même l’écrire dans mon plan de naissance pour le numéro bis. Je tiens plus à mon périnee qu’à mon utérus.
Viviane dit
@ Kika : vous avez bien raison et je vous souhaite un bel accouchement.
Cela étant j’ai eu la combinaison forceps episiotomie à mon premier accouchement et j’ai gardé un périnée correct (avec deux autres voies basses et avec 25 ans de recul).
La Mariée en Colère dit
Un accouchement qui se passe bien est un accouchement où bébé et maman n’en gardent aucun traumatisme et effectivement, vous avez raison, quelle que soit la façon dont cela se passe